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« Aïe, il m’a mordu !!! »

Très dur à titrer et à rédiger ce billet !

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« Mon fils a mordu ! Ouh le vilain ! »

N’empêche j’ai eu honte quand il a mordu…c’était bête comme réaction. A chaque fois, il mordait des jolies petites filles…que devais-je comprendre ? Qu’elles étaient à croquer sans doute.

Il a mordu aussi quand il savait parler…je n’étais pas encore EJE, un peu désemparée mais avec l’intuition qu’il ne le faisait vraiment pas exprès.

Quand je l’allaitais, on m’avait dit : « ne l’embrasse jamais pendant qu’il tète, sinon il mordra ».

Ah. Trop tard.

Voilà donc, c’était de ma faute !! N’empêche, il ne m’a jamais mordue, moi sa mère ! Je ne l’ai pas mordu non plus.

Personnellement, je me suis fâchée à l’époque, pensez-donc, « c’est pas bien de mordre, non mais ! » Et surtout avec les réactions de l’entourage des mordues, c’était difficile de ne rien dire.

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Professionnellement, je me fâche aussi mais surtout, je réconforte le mordu et celui qui a mordu. Parce qu’il s’agit d’une pulsion et les pulsions rendent malheureux. Oui, un enfant se rend bien compte que celui qu’il a mordu a mal. Donc INUTILE de le mordre en retour ! J’explique qu’il y a d’autres moyens de s’exprimer et que faire mal, même non intentionnellement, c’est inacceptable.

Quand je vois des parents le faire, mon sang ne fait qu’un tour. J’en soupçonne certains de le faire exprès parce qu’ils savent ce que ça provoque en moi : colère et exaspération. D’ailleurs, si certains se reconnaissent, franchement, c’est débile. Je ne dirai rien de toute façon. Alors merci d’arrêter, c’est dans votre intérêt et celui de votre enfant.

L’avis de Martine Gercault, psychanalyste et psychothérapeute  : « Le bébé peut mordre pour défendre son territoire. »

Montrer les crocs devient une forme de langage quand un bébé se sent impuissant face à un agresseur potentiel, une décharge d’énergie pour se défouler et attirer l’attention. Si l’habitude devient chronique ou si le bébé se violente lui-même, on est souvent en présence d’autres problèmes sous-jacents : difficultés de propreté, de sevrage, séparation d’avec la mère ou découverte d’un nouvel univers paraissant hostile.

La réaction familiale est primordiale pour faire comprendre au jeune enfant que la bouche n’est pas uniquement un outil agressif dévorant mais également un organe porteur de baisers, de plaisir et de douceur. Selon Françoise Dolto, les bébés mordeurs éprouvent parfois pour d’autres enfants la même appétence que pour un sein gorgé de lait ! Plus tard, ils découvriront d’autres moyens d’exprimer leurs envies ou leurs besoins.

Pour résumer mon ressenti sur cette question :

la violence engendre la violence : répondre à une pulsion par une agression, c’est une sorte de malveillance.

Comme c’est à l’adulte de donner l’exemple, s’il mord en représailles, ne nous étonnons pas de la progression de l’agressivité ambiante.

 Et vous, qu’en pensez-vous ?