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Le sacro-sein

Suite à un débat, auquel je n’ai pas participé sur instagram (page à laquelle je n’étais pas abonnée), j’ai choisi de parler des seins.

Précision : nous avons toutes et tous des seins, plus ou moins.

Je cite : « Les hommes, comme les femmes possèdent des glandes mammaires sous le mamelon. Pour les femmes, ces glandes sont amenées à se développer à la puberté (ce qui provoque l’augmentation du volume des seins), mais pas pour les hommes, sauf en cas de gynécomastie. »Dr KTORZA

Le sujet était le suivant : l’allaitement n’abîme pas la poitrine.

Curieusement, ça a occasionné une levée de boucliers. Comme je partage cet « avis » à 100%, j’avoue que j’ai du mal à comprendre ces réactions, qui d’après une abonnée (qui fait partie de mes contacts), étaient très virulentes. C’est expliqué sous la publication dont les commentaires sont, à présent, désactivés.

Et puis, je me suis souvenue d’une conversation avec une collègue, à qui j’avais dit la même phrase. Notre conversation avait été animée. C’était légitime, puisqu’elle était convaincue que sa poitrine avait été abimée par ses deux allaitements, même écourtés. Or, avec mes deux allaitements, le premier raté (de 6 mois, oui je l’ai vécu comme un échec. Je raconte ) et le second non écourté de plus de 5 ans, j’avais comme principal argument que c’est VRAI ! Mes deux allaitements n’ont pas abîmé ma poitrine.

J’ai eu des débuts de grossesses difficiles qui m’ont fait perdre du poids. Ce peu de variation de prise de poids est peut-être une explication ? Un an après la fin de mon second allaitement, j’avais retrouvé une poitrine tout à fait « honorable » 😉

J’ignorais que c’était une des raisons du choix d’allaiter ou non… Pour ma part, je ne me suis jamais demandée si allaiter allait abimer mes seins. Peut-être parce que je ne les ai jamais sexualisés et encore moins sacralisés. Pour moi, ils ont toujours eu cette fonction première : nourrir un bébé.

Je me suis demandée d’où venait cette idée-reçue qui faisait choisir à des mères de ne pas allaiter, juste pour cette raison = préférer ses seins à la santé de son enfant…Pour caricaturer. Mea culpa. Heureusement que nous avons le luxe de ce choix…C’est pas très bienveillant, j’admets, mais bon c’est aussi terre à terre que ce pseudo-choix mal renseigné, oui ?

Historiquement, je pense que depuis des lustres, des femmes ont fait appel à des nourrices pour cette raison et sûrement pour garder une vie sociale mondaine. Allaiter demande, tout de même, une disponibilité totale, surtout les premiers mois.

L’allaitement mercenaire. Extrait : « La mise en nourrice des enfants de l’aristocratie s’est toujours pratiquée. Comme l’explique en 1859 Louis de Bonald, maître à penser de la noblesse française : « l’allaitement est une fonction trop animale pour une dame de qualité. » (…) Celle-ci « doit à ses enfants de tous autres services, imposant la distance et le respect. »

Hotmilkmag a pour but d’informer. A mon sens, c’est une information capitale pour faire un choix éclairé !! Données basées sur une étude et un article de la leche league : dossier publié dans Allaiter aujourd’hui n° 99, LLL France, 2014

Je trouve ça triste de sur-réagir à des informations qui sont diffusées pour permettre de prendre une décision en conscience.

@jout : à l’argument des seins tombants des femmes africaines, j’ai trouvé cet article sur une horrible mutilation que j’ignorais : le repassage des seins.

Tétées, la Calypso

Le voilà arrivé le précieux. Parfait cadeau personnel et professionnel. Rose, tendre, lumineux…pour contraster avec l’ambiance actuelle.

Il est magnifique. Il vient de la_calypso_illustrations que j’ai « rencontré » sur instagram. Grand merci pour ce livre factuel aux illustrations tellement douces.

Je me rappelle d’une discussion sur un réseau social (je ne sais plus lequel). C’était au sujet de l’allaitement d’un enfant qui n’est plus un bébé. Quelqu’un.e disait que seuls les humains donnaient encore du lait de la mère alors que l’enfant était en capacité de manger autre chose. Il s’agissait aussi du co-allaitement, c’est à dire allaiter plusieurs enfants d’âge différents, en même temps. La même avait affirmé qu’aucun autre animal ne faisait ça.

Alors, curieuse, j’avais cherché et j’avais partagé ma trouvaille : plusieurs animaux sont allaités quand les petits mangent autre chose et quelques espèce co-allaitent.

Je trouve ça tellement étonnant d’affirmer sans se renseigner avant. C’est curieux cette propension à passer pour quelqu’un.e qui l’ouvre sans savoir… Le fameux ultracrépidarianisme se propage bien plus vite qu’un virus.

Quelques exemples d’allaitement non écourtés et de co-allaitement :

L’éléphanteau tête, aussi longtemps que nécessaire, tout en mangeant comme les adultes.

Le premier bébé kangourou peut téter en même temps qu’un bébé kangourou plus jeune qui est encore dans la poche.

L’orang-outan est le primate qui allaite le plus longtemps : jusqu’à huit ans, voire plus dans certains cas. Etc.

A l’époque, je m’étais dit « il manque des livres sur ce sujet et encore plus dans la littérature jeunesse. Les enfants ne voient pas assez la nature dehors. Les livres ouvriraient leur regard sur ce côté naturel « caché ».

Et bien voilà, vœu exaucé ! Merci la Calypso !!

Je n’aime pas dévoiler les contenus. Si la couverture et le sujet vous plaisent, ce serait vous gâcher la découverte. Je ne peux que vous encourager à (vous), l’offrir.

Sources :

Allaitements et mammifères

Intra-sciences : l’allaitement chez les mammifères

Poulain tête sa maman jument


Allô papi Rufo ?

Monsieur Rufo, je me permets de vous appeler papi. Parce que si j’avais eu la chance d’en avoir un, au quotidien, j’aurai bien voulu qu’il soit comme vous…Jusqu’à ce que vous vous mettiez à dire des choses vraiment étranges…C’est donc avec tout mon respect que je vous nomme ainsi. Bon, ça ne colle pas vraiment, niveau âge car vous avez celui de mon père. Il a endossé son rôle comme il a pu, je n’en ai pas besoin de deux ! Donc je choisis papi.

Mais que vous est-il arrivé ? J’ai toujours estimé votre travail. J’ai grandi à Paris entre Mouffetard, Port Royal et Montparnasse. A chaque fois que je passais devant la maison de Solenn, je pensais à votre rôle fondamental auprès de ces jeunes personnes en souffrance (j’étais déjà adulte). J’entendais du positif partout à votre sujet.

C’est sur facebook, il y a quelques années, que j’ai découvert des échos négatifs vous concernant. C’est le propre des réseaux sociaux de balancer son hostilité à la tête des autres, par claviers interposés. Étonnée, j’ai voulu vérifier. Je vous ai vu et entendu à la TV et là : stupeur et déception. Vous n’incarnez plus du tout la bienveillance et la compréhension que je vous avez imaginé. C’est ma faute aussi, je n’avais qu’à me renseigner avant. Je ne pense pas que vous soyez devenu aussi aigri avec l’âge. Il y a forcément quelque chose que vous avez mal vécu enfant. C’est sûrement la faute de votre mère. Je vous renvoie un peu votre façon de faire que j’ai pu observer dans l’émission « Allô Rufo » que vous présentiez avec Églantine Emeyé : vous accusez et vous infantilisez. Comme super Nanny !Inutile de répertorier tous vos dires patriarcaux. C’est loin d’être un procès. Pour information, une pétition est en ligne concernant le magazine Version femina et la pédagogie noire :

https://www.change.org/p/version-femina-pour-une-enfance-sans-violences-cessez-d-inviter-les-promoteurs-de-la-p%C3%A9dagogie-noire

Chacun ira se renseigner sur vos dérapages, vos excuses et vos avis qui, hélas, n’engagent PAS que vous.

En effet, récemment, j’ai pu voir un replay d’une émission animée par un médecin, comme vous. C’était Dr Cymes qui s’entretenait avec la chanteuse Nolwenn Leroy. J’ai vraiment cru qu’il s’intéresserait de manière précise, scientifique et médicale à la question qu’il posait à Nolwenn, au sujet de son allaitement non écourté. Or pas du tout, là aussi stupeur et déception. Au lieu d’informer sur cette cause, il a choisi de traiter ce sujet à la légère, de se moquer ; devant un public, des téléspectateurs et face à cette jeune maman, dont j’applaudis l’humour et la tenue. Sincèrement, à sa place, je lui serai rentrée dans le lard à ce médecin de talk show. Il n’y a vraiment que l’audimat qui compte à la télévision ? Évidemment, suis-je naïve ! En entendant ses remarques déplacées, j’ai immédiatement pensé à vous Pr Rufo. Voilà votre digne héritier. Vous pouvez prendre votre retraite médiatique.

Ce que j’ai énormément de mal à comprendre, c’est cette inertie dans l’ignorance. Au sujet de l’allaitement, la Leche League est une mine d’or. Pour un médecin et un pédopsychiatre, c’est inconcevable d’en savoir si peu à ce sujet en 2019 !!! Cette complaisance à rester dans le passé de la médecine, de la psychanalyse, des jugements à tire larigot, des comportements inappropriés : on ne touche pas les enfants sur un plateau TV, ce n’est pas un lieu de consultation…Tout ça c’est questionnant. Parfois, j’ai été choquée par ce que j’appelle de la goujaterie.

Le monde change. Pour certains aspects, il évolue en mieux, réjouissons-nous. Tout va vite, l’accès à l’information est instantané. Vous dites avoir été « embêté » par la Leche League, mais vous avez persisté à dire que « allaiter 3 mois ça suffit, parce que les seins sont les jouets du papa et de la maman… » comment avez-vous pu…?! Mais si c’étaient des jouets, ils ne fabriqueraient pas de lait !

Je ne peux que vous encourager à lire et à discuter avec Jesper Juul, Catherine Gueguen , Isabelle Filliozat, et même Jean Epstein, Boris Cyrulnik (pourtant vous vous connaissez tous les deux)…si ce n’est déjà fait. Ces rencontres pourraient vous permettre d’ouvrir votre perception, votre angle de vue. Ce qui me chiffonne le plus, c’est ce droit que vous vous octroyez de dire aux femmes ce qu’elles devraient faire ou non au lieu de simplement les écouter et faire preuve d’empathie. Comment vos seuls savoir et savoir-faire peuvent-ils prendre toute la place, sans rien laisser au savoir-être et savoir-vivre ?

Je dis souvent que les erreurs d’une vie ne peuvent occulter l’excellent travail que des personnes, comme vous, ont accompli ou accomplissent encore. Malheureusement, notre société a tendance à ne voir que le verre à moitié vide et à se souvenir du négatif (Mme Dolto en fait les frais). Il n’y a que vous qui puissiez changer la tendance à votre sujet, avant qu’il ne soit trop tard.

Pour finir en douceur, c’est cadeau : (non, non, l’allaitement n’est pas un IR (intérêt restreint))

« Allaiter au sein, c’est naturel »

Court blabla comme un genre de coup de calgon, pour recadrer les opinions douteuses.

A la canadienne

A chaque fois, quand l’argument du naturel de l’allaitement au sein est évoqué, c’est systématique, le florilège qui suit est le suivant :

« oui mais, faire caca, c’est naturel »
« faire l’amour c’est naturel »
et autres joyeusetés.

Juste pour informer :
allaiter au sein c’est pour nourrir, calmer, rassurer, câliner un bébé.
Comment peut-on comparer nourrir et le reste avec déféquer ou copuler ?? Quel est le rapport ?

En ce qui concerne l’allaitement au sein en public, la différence c’est que c’est autorisé et encore heureux, parce qu’un bébé a beaucoup de difficultés à attendre quand il a faim. Il y a des âges pendant lesquels c’est impossible de différer la tétée. Par contre, un adulte peut attendre pour faire caca et surtout c’est interdit de le faire et en public et sur la voie publique. Il peut aussi refréner ses ardeurs pour faire l’amour, enfin j’espère car là aussi, c’est considéré comme une exhibition sexuelle. Ça coûte un an de prison et 15 000 euros d’amende.

Quand une mère décide d’allaiter, jamais je n’en ai vu en faire une annonce publique pour être le centre de l’attention. Certaines déballent la « marchandise » ? Il n’y a aucune obligation de le faire discrètement. Dans la rue, c’est autorisé de fumer, celui qui est dérangé change de trottoir ou de place en terrasse. C’est pareil pour l’allaitement. Allez vous-en si la vue d’une poitrine vous offusque.

Alors franchement, ceux qui pensent qu’allaiter en public c’est dégoûtant, malsain parce que c’est sexuel, intime ou que sais-je encore…je rappelle que les seins fabriquent du lait pour le nourrisson qui vient de naître. A ce moment là, leur rôle est de nourrir. Si la mère choisit de donner son lait à son bébé, alors elle a le droit de le faire absolument partout et à n’importe quel moment selon sa pudeur à elle et surtout selon les besoins de son enfant. Si quelqu’un est dérangé par l’aspect sexuel du moment, c’est qu’il a l’esprit vraiment tordu. Un enfant n’a aucune notion sexuelle adulte. Quand il a faim, il a besoin de manger comme n’importe qui. Personne ne cache sa bouche pour manger et pourtant sexuellement il peut s’en passer des choses avec la bouche et que dire des doigts…

Donc mon message est clair : qu’on fiche la paix aux mères allaitantes  et qu’on leur épargne la vulgarité des opinions douteuses de certains pervers tordus ou d’autres vierges effarouchées.

Si « allaiter c’est naturel » vous semble un argument insuffisant alors je valide : allaiter, c’est glamour ! ça vous dérange ? Regarder ailleurs, c’est simple pourtant.

Olivia Wilde et son fils

Bel article de Marion McGuiness sur un de ces blogs : je suis une seinte.

Au sein ET au biberon

Je parle beaucoup d’allaitement depuis la naissance de Junior Bis. Et pour cause, celui de Junior s’était déroulé de telle manière que je souhaitais faire autrement pour le second. J’ai évoqué sa petite histoire dans cet article : L’ALLAITEMENT.

Récemment je discutais de tire-lait. La personne, avec moi, qui n’avait pas allaité au sein autant qu’elle l’aurait voulue m’a dit « c’est si naturel, ça devrait être obligatoire quand rien ne l’empêche ». Ouch ! me suis-je dit, elle a bien de la chance que je ne sois pas biberonnante, sinon les hostilités auraient été ouvertes et sanglantes. Il parait qu’une ‘célébrité’ a prononcé, à peu de chose près, la même phrase et qu’elle a du présenter des excuses publiques…

Suite à des lectures sur le net, j’ai découvert il y a peu, un livre dont le titre m’a vraiment plu, parce qu’il m’a fait l’effet d’une boisson revigorante et a attisé ma curiosité.

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Il donne le ton, un ton d’une autre sonorité, bref j’ai tout de suite eu envie de le lire. Pourtant j’achète peu de livres et surtout j’ai moins de temps pour les lire. De belles circonstances ont fait qu’il est arrivé dans ma boîte aux lettres. Oui, l’Univers est sensible aux quêtes de sens. Je me suis régalée à le lire. Même après lecture de plusieurs critiques sur la toile. Rien n’a gâché mon plaisir.

 C’est un livre d’utilité publique, que toute femme (selon mon avis subjectif) souhaitant devenir mère pourrait lire, au moins pour se soulager les neurones. Aucune prise de tête en vue, c’est d’une limpidité déconcertante. Quand on pense que la Milky War sévit, c’est un non sens, encore plus après lecture de ce livre.

Au passage, j’ai appris que je suis une sainte parce que je tire mon lait  tous les midis (pour cause de refus de mon employeur pendant mon temps de travail) depuis les 5 mois de Cadet.  Aujourd’hui, il a 11 mois. Je continuerai tant que ce sera nécessaire pour lui et moi.

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Je suis donc allaitante et biberonnante simultanément, enfin pas au sens strict du terme, car le bib est réservé à la nounou. A la maison et/ou avec moi, il le refuse en bloc sauf s’il y a de l’eau dedans.

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8 mois de lait tiré

Mon avis sur la question est toujours le même : chacun décidera selon son bagage à l’instant T. Dans ma petite vie, j’ai rarement eu d’avis tranché : je pousse et je porte ; j’allaite au sein et il prend le bib ; je dors avec lui et il dort dans son lit ; il mange des petits pots, des purées maison (plus rarement) et des petits bouts de tout ce qu’il veut bien goûter…bref nous vivons sans contraintes inutiles.  C’est tout autre chose que de la neutralité, c’est plutôt de la « cosmopolitude ».

Je parle peu du livre ? C’est fait exprès, lisez-le !!! Ce livre m’a confortée dans mon ressenti de mère et de professionnelle. J’accompagnerai autant que possible, avec bienveillance et douceur, les familles qui me le demandent.

Merci merci et re-merci Julie Grêde !!! Merci aussi à Éline pour l’envoi du livre !

L’allaitement

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image trouvée ici

Réédition du 16/04/2013

Il parait que c’est inhabituel qu’un bébé « décide » de ne plus se nourrir au sein…Me voilà avec un enfant qui a fait des choses rares. Oui, mon fils a montré des signes de « refus du sein », très tôt, vers 3 mois, à mon grand désarroi. J’ai quand même maintenu le sein jusqu’à ses 6 mois, le temps d’introduire d’autres aliments. @jout en 2018 : avec plus d’informations, il s’avère que l’intention de mon fils était de se nourrir et le sein ne satisfaisait plus sa faim. Rien à voir avec une « décision ».

J’ai d’abord pensé que c’était à cause du biberon. Il a bu mon lait au biberon avec une tierce personne pour que je puisse dormir, j’étais épuisée. Mais c’était bien au-delà de son premier mois et ma lactation était bien lancée. Ensuite, il n’a pas refusé le sein après avoir essayé le biberon. Il a aimé les deux, sans différences visibles pour moi. @jout d’une info que j’ai d’abord pensé inutile et finalement qui a toute son importance sur ce sujet : mon fils est né avec un frein lingual trop court qui a été sectionné tardivement (quand il était scolarisé). Il a sûrement mis les « bouchées doubles » pour téter…oui et puis pour raconter sa petite vie, il est né avec un torticolis congénital…peut-être une position difficile à maintenir au sein ?

Durant un voyage qui a nécessité de prendre l’avion, la fatigue a diminué ma lactation. La pédiatre que j’ai consulté sur place a prescrit du lait en poudre à cause d’une faible prise de poids (avec le recul, j’ai compris que c’était totalement injustifié). Seule, à des milliers de kilomètres et sans autres formes de conseils, devant les signes de faim de mon enfant, j’ai donné du lait en poudre. Il a eu du mal à le prendre mais comme il avait faim, il l’a bu. Ma lactation a repris et l’allaitement mixte est redevenu exclusif, au sein.

Malheureusement, il a fallu reprendre l’avion pour retourner chez nous et là catastrophe, pas de lait au sein pendant plusieurs heures. N’ayant pas fait le rapprochement, je n’avais pas anticipé l’incident : il n’y avait pas de lait en poudre dans mon sac à langer. Heureusement, je n’étais pas la seule mère d’un nourrisson dans l’avion. Je remercie encore celle qui a partagé son lait en poudre pour que mon fils puisse enfin manger à sa faim !

C’est peut-être sa confiance en ma capacité à fournir du lait qui a été ébranlée chez lui. Comment savoir ? Il a beaucoup apprécié l’introduction de l’alimentation solide et s’est peu à peu éloigné du sein mais aussi du lait en poudre et du biberon. Il a accepté le lait de croissance jusqu’à 1 an, parce qu’il était au chocolat ou aux céréales. Par la suite, il n’a plus voulu entendre parler ni du lait ni du biberon. Voilà son histoire.

Mes expériences professionnelles (surtout au domicile des familles) m’ont montrée que le sevrage n’est pas toujours évident. Je ne sais pas quels conseils sont les plus judicieux pour y arriver, je ne suis pas formée sur la question et mon bon sens est loin d’être suffisant. J’ai toujours fait appel à une conseillère en lactation de la Leche League quand j’ai eu un souci chez moi. (La seule fois où je n’ai pas pu le faire, c’était en voyage).

Je n’ai jamais travaillé avec les bébés dans les structures d’accueil collectif. De ce que j’en ai compris, les directives des mères sont suivies à la lettre avec ce que les pédiatres préconisent. J’entends souvent les auxiliaires de puériculture me dire que c’est parfois compliqué car les pédiatres n’ont pas tous la même ligne de conduite et les bébés non plus ! @jout : aujourd’hui je suis cadre pédagogique d’une équipe d’auxiliaires puéricultrices qui accompagnent des bébés. Je suis moins sur le terrain et les bébés présents sont encore au sein ou n’y ont jamais été. Un seul fait une transition (donc un sevrage) avec le lait en poudre et ça a l’air de bien se passer.

Le jeudi 17 janvier 2013, dans l’émission les Maternelles, que j’ai visionnée en rediffusion suite à de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, le thème était « le sevrage en douceur ». Rien ne m’a choqué dans ce qui a été dit sauf les avis parfois subjectifs (on est en droit de se demander sur quoi il s’appuie) du pédiatre invité. Il est dommage, comme j’ai pu le lire en commentaires sur diverses pages internet, qu’un spécialiste en allaitement n’ait pas été invité ou que la consultante en lactation du documentaire ait été absente sur le plateau.

Quand une émission est autant regardée, c’est aussi bien d’informer les téléspectateurs de la façon la plus précise et objective possible. Ce n’était pas toujours le cas au cours de cette émission qui, d’après moi, perd en intérêt au fil des années (mais ça fait un bail, j’ai arrêté de regarder après Maïtena Biraben).

Pour revenir à une expérience personnelle, suite à mon voyage dans l’océan Indien, j’ai observé un bébé qui dort sur le ventre. Il était aussi nourri au sein ET au biberon depuis sa naissance. Je ne connaissais pas l’allaitement totalement mixte. J’ai regardé avec grand intérêt et j’avoue avec réticence.

J’ai toujours entendu dire que « Non ! Au grand jamais il ne faut pas donner un biberon à un nourrisson au risque de compromettre l’allaitement au sein »…j’ai vu une autre preuve que c’était possible. Évidemment cette observation ne peut pas faire office de vérité. Quand même cette maman a sacrément de la chance ! Je lui ai demandé pourquoi elle avait introduit le biberon si tôt. Elle m’a dit que c’était pour préparer sa reprise au travail quand Bébé aurait 2 mois et ainsi ne pas laisser le père dans l’embarras. Elle ne s’est pas pris la tête avec la théorie (qu’elle ne connaît pas) et tout se passe très bien, à merveille même. Tant mieux, car ce n’est pas toujours le cas.

Dans ce pays l’information est donnée, je suis moi-même allée au dispensaire pour accompagner cette maman. J’ai entendu les recommandations (en créole mais j’ai compris) et j’ai constaté qu’elle ne mettait pas tout en pratique. Elle fait selon son contexte, ses contraintes et celle de sa famille. Elle le fait sans stress, ni peur de l’échec. Finalement, elle prend ce dont elle a besoin. Elle entend qu’il ne faut pas donner le biberon si on décide de donner le sein, mais elle a déjà eu 3 enfants alors elle sait ce qu’elle choisit de faire, elle l’assume et ça fonctionne. Bébé n’a pas eu à être sevré. Bébé peut se passer du sein et de sa mère en journée, depuis longtemps.

Ce texte n’est pas à visée professionnelle. En tant qu’éducatrice de jeunes enfants, je ne milite pour aucune cause concernant l’allaitement. Je suis les choix des mères. Quand on me demande un conseil, je dirige vers des spécialistes. Une personne informée prendra une décision quand elle aura eu ses réponses. Quand on me demande mon avis, je raconte mes expériences et j’avoue que mon avis n’est pas tranché ni définitif.

C’est difficile et inutile selon moi de prendre position à la place de quelqu’un d’autre. Une femme a déjà une idée de ce qu’elle fera quand elle aura un enfant. Si elle rencontre des obstacles, il faut espérer qu’elle soit bien entourée et bien informée.

S’il fallait militer ce serait pour le droit à une information complète pour toutes et surtout à une liberté de décision en connaissance de cause.

Vos ressentis et témoignages sont toujours les bienvenus, mon site se nourrit aussi de vos commentaires.

Lien : âge biologique du sevrage

Les commentaires via overblog :

Stéphanie Il y a 2 mois

Pour ma part, je ne me suis même pas posé la question sur l’allaitement au sein ou le biberon, j’allais devenir maman et j’allais allaiter, point.
J’avais même pas imaginer que cela pouvait ne pas fonctionner et heureusement sinon je crois qu’avec mille et une questions, j’aurai été capable de tout faire capoter !

Bref, bébé allaité, bébé qui se développe bien et puis trou noir un week-end bien sur sinon ce n’est pas drôle : grève de la tétée … Mais elle n’était pas encore assez grande pour manger autre chose et surtout, surtout, elle refusait net le biberon qu’on essayait d’introduire afin que quelqu’un d’autre puisse lui donner mon lait…
Appel à la leche league, rassurée, on retente gentiment et ouf, l’histoire se décoince …
Et là, je me dis que j’ai été chanceuse que tout roule jusqu’à cet incident !!

Ensuite diversification et sein en même temps. Puis on ralentit, enfin je ralentis doucement les tétées, mais elle ne veut toujours pas prendre les biberons.
On achète plein de marques différentes de biberon, de tétines et avec le recul, je me rends compte que c’est un peu ridicule car au final, c’est le biberon comme objet qu’elle ne veut pas, peu importe qu’il soit jaune vert ou bleu avec une tétine caoutchouc ou en silicone … !

Alors on substitue, on se débrouille avec la cuillère, elle ne semble manquer de rien.
Elle s’impatiente de manger les laitages à la cuillère alors un jour alors qu’on avait laissé tomber le biberon, celui ci est enfin accepté, chouette … Un jour béni pour nous, si, si ! Là, aussi, c’est ridicule car finalement, on en était à la cuillère alors où était le problème ? Elle avait tout ce qui lui fallait …

Bref, de là, elle est sevrée doucement, gentiment, une photo de la dernière tétée et on se dirige vers autre chose, elle a 9 mois. 🙂

Maintenant, à trois ans passés, elle a encore son biberon le matin, c’est à n’y rien comprendre en pensant au passé mais ce matin, elle a demandé le bol. Et voilà encore une étape franchie…

Ça va vraiment trop vite ! 😉

MickaEJE Il y a 2 mois

Quelle chance de bénéficier de témoignages, merci d’illustrer mes billets !

Stéphanie Il y a 2 mois

Quand je pourrai, je viendrai essaimer quelques mots pour raconter ma petite vie de maman 🙂
C’est tout l’intérêt d’un blog, non ?

MickaEJE Il y a 2 mois

Oui oui c’est bien tout l’intérêt d’un blog : partager et échanger ! Merci encore !