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Les sports d’hiver avec un 4 ans

Ça fait quelques jours que je suis à la montagne en famille. Ce matin, l’homme qui partage ma vie m’a dit « tu devrais écrire sur les sports d’hiver. Ton ressenti est unique mais sûrement partagé »… Il a utilisé d’autres mots, mais c’est ce que j’ai compris.

J’ai toujours aimé la montagne…en été. Ma première fois en hiver, c’était pour mes 30 ans. J’ai commencé par une semaine de cours de ski à l’ESF. Un calvaire pour moi. Je n’ai jamais eu aucun attrait ou intérêt pour les sports de glisse, encore moins en milieu hostile, froid. Pour accepter de débuter, j’ai fait un effort incommensurable et surtout je voulais savoir ce que mon fils aîné allait vivre… il l’a mieux vécu que moi et pourtant ses débuts ont été très compliqués  d’après notre entourage. J’ai su que je ne remettrai jamais plus mes pieds dans des chaussures de  torture ski dès que je les ai essayées. Je me suis mise en mode automatique à chaque cours pendant 5 jours. Ensuite je n’ai plus voulu en entendre parler. J’ai quand même essayé le snowboard quelques années plus tard. Étonnée et agréablement surprise, j’ai découvert  qu’éprouver du plaisir sur la neige était possible.

Tout ça pour dire qu’en tant que mère, je comprends mal que l’on inflige cet apprentissage aux jeunes enfants. Ça a été le cas pour mon fils aîné. On ne lui a pas trop expliqué ce qui l’attendait. Il avait 6 ans. Il a fini par apprécier le ski quand il a arrêté les cours collectifs, des années plus tard.

Le Cadet a demandé à skier dès ses 3 ans…alors à 4 ans, le voilà sur des skis et il adore ça. J’ai eu quelques réticences alors son père a choisi l’ESI…c’est une école de ski qui se veut moins « scolaire ». Et en effet,  c’est très très différent et assez bluffant car dès le premier jour il a pris le tire-fesse ! Les premiers temps, je regardais l’enclos des piou piou et je me disais qu’eux au moins ils étaient en sécurité, encadrés, même s’ils étaient 15. Avec Cadet ils étaient 6 pour le week-end de Pâques, puis ils ont été 3. Ils ont progressé à toute vitesse. En 3 jours, ils savent tourner, freiner et s’arrêter. Alors que j’ai galéré une semaine entière pour éviter de tomber. Ils s’éclatent déjà alors que je n’y ai pris aucun plaisir. Les enfants ont des ressources naturelles stupéfiantes. Je suis scotchée. Le moniteur est d’un calme olympien, un moine zen sur ski. Il est aussi super cool. Les enfants sont là pour s’amuser. Je n’ai jamais trouvé le ski amusant. Jamais.

Aujourd’hui encore quand je regarde les skieurs, je ne comprends pas. Toute cette énergie pour se préparer, enfiler, porter et surtout marcher avec tout cet attirail…monter, descendre, remonter, se les geler, redescendre, tomber… je suis ébahie par ce va et viens et ces files d’attente. Ça me dépasse.

J’accompagne ma famille pour profiter des paysages et du bon air. Les balades en raquettes m’ont réconciliées avec la montagne en hiver. Mes plus chouettes expériences ont été le snowboard sur de la poudreuse et une balade en chiens de traîneaux.

En tant qu’EJE, d’après mes observations et mon expérience sur le terrain en saison d’hiver, emmener des enfants de moins de 3 ans à la montagne en hiver, c’est éprouvant. On passe son temps à les habiller, les déshabiller, les rhabiller, les moucher, les consoler, les réchauffer, leur mettre de la crème solaire, leur remettre leur masque ou lunettes… Qu’ils soient en crèche ou chez les piou-piou, pour la plupart, ils pleurent, ils sont fatigués, ils ont froid, ils veulent rester avec leurs parents et ils ont faim… qu’ils apprécient ou non le ski ou la luge !

Peut-être que je suis câblée pour être à l’écoute du mal-être de mes contemporains, surtout celui des enfants. Peut-être que ma mission est d’ouvrir  les yeux de certains adultes sur ce que l’on exige des autres, en général. C’est ce que je vois en premier lieu, le malaise des uns et le déni des autres.

J’ignore s’il y a un âge idéal pour commencer un sport de glisse d’hiver. Je suis simplement convaincue que l’ENVIE de l’enfant ou de l’individu est essentielle pour que cela soit et reste un plaisir. Parce qu’on est d’accord que cela est un loisir ?! Par définition, un loisir est plaisant. L’enfant apprend si c’est amusant, sinon il subit. Les adultes choisissent déjà  énormément pour les enfants alors si on pouvait les laisser vivre parfois, ils nous en seront reconnaissant.

Avez-vous des expériences de sports d’hiver avec vos enfants ? Je serai ravie de les lire en commentaires.