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Et si nous laissions les enfants…jouer ?!

C’est un sujet qui tient souvent très à cœur chez les professionnels de la petite enfance : la motricité LIBRE. Selon moi, c’est tout sauf une méthode ou une mode. C’est la vie. Dans la vie, personne n’a besoin d’un objet ou de quelqu’un d’autre pour marcher par exemple, sauf s’il est à mobilité réduite.

Libérons les bébés, les jeunes enfants, les enfants ! Laissons-les vivre, expérimenter, essayer, échouer, tomber, se relever…car même sans nos interventions, ils finissent par réussir !!

Je l’ai régulièrement évoqué sur ce site : ici et là-bas. Celle qui l’illustre vraiment au plus proche de la réalité, c’est Bougribouillons.

Ce qui me fait aborder une nouvelle fois cette thématique, c’est d’avoir observé trop souvent des parents et aussi des professionnels débutants et/ou confirmés, intervenir systématiquement dans la motricité de l’enfant qu’ils accompagnent.

Comme j’ai déserté le terrain professionnel pour des raisons de santé, mon terrain d’observations est devenu la rue, le parc, les lieux publics… Mon fils cadet a l’âge des sorties aux aires de jeux. J’y vois, avec grand plaisir, les interactions et aussi, sans voyeurisme, un instant T de « la vie des autres ». C’est extrêmement varié et riche. Parfois drôle, parfois triste.

Récemment, j’ai pu observer de près un jeune enfant dont j’ai su l’âge. En terme d’échange, dans un parc, c’est inévitable, les adultes demandent l’âge des enfants qui interagissent. C’est comme-ci cette donnée était la clé de ce qu’il se passe…j’imagine aisément les comparaisons qui défilent dans la tête des gens. Je préfère demander le prénom mais bon, ça semble secondaire pour d’autres. Après l’âge, c’est parti, pour les « oh il fait ça ? la mienne pas encore… »

Il y a des parents, adultes accompagnants inquiets et même devins « attention, tu vas tomber ! »; « attention c’est dangereux ! ». Il y a les parents que je trouve un peu trop détendus, résultat c’est presque toi qui surveille le gamin qui s’approche dangereusement de la perche de feu (comme celle des pompiers) alors qu’il marche à peine…Bref, j’observe un florilège de situations, bien malgré moi. Pour rappel, une aire de jeux, bien qu’elle soit « sécurisée » en théorie, demande une vigilance effective, quelque soit l’âge de l’enfant qu’on y accompagne. C’est le mauvais moment pour lire un bon bouquin, par exemple. Mon propos est loin de vouloir juger, je constate seulement des extrêmes. Je rencontre aussi des adultes bienveillants, disponibles.

La motricité libre, pour faire court, c’est de permettre à l’enfant d’évoluer sans contraintes extérieures, sans interventions intempestives. C’est le laisser libre de ses mouvements afin qu’il soit autonome. Un enfant n’a besoin de presque RIEN pour se tourner du dos au ventre, pour s’asseoir, pour se lever, pour marcher, pour courir, pour grimper, etc. Il a juste besoin de notre approbation et de notre regard bienveillant.

Voici, en image, un moment de grande confiance vis à vis de mon fils de 34 mois :

  • Avant de le laisser faire ça, j’ai accompagné son geste d’innombrables fois, par la voix et par une sécurité en retrait, c’est à dire sans le toucher, sinon comment aurait-il pu sentir ses mouvements ?
fierté de faire seul
  • Mode d’emploi pour monter et descendre d’une structure. Avant qu’il puisse le faire seul, je ne l’ai jamais installé dessus. Quand j’expliquais ça à des stagiaires, elles me trouvaient dure. Je leur répondais qu’un enfant peut aller sur une structure seulement s’il en est capable. Sinon il dépend de l’adulte et ce n’est plus un jeu, ça devient une corvée de le porter, l’installer, le désinstaller ici et là et partout où il veut. Le dos des professionnels est déjà mis à rude épreuve, inutile d’en rajouter (pareil pour les parents). Il y a suffisamment de jeux pour qu’un enfant s’amuse. Selon l’âge, l’enfant peut avoir besoin d’une légère impulsion, c’est à l’adulte de juger si son intervention est judicieuse ou non. Le principe c’est que l’enfant puisse redescendre seul, tout comme il est monté. Contrairement au chat, l’enfant a les moyens de redescendre comme il est monté, à reculons le plus souvent, pour éviter naturellement une sensation de vertige, cela dépend des enfants.

  

L’enfant apprend en jouant. Il appréhende les mouvements de tout son corps. S’il est contraint, aidé, ou pire si un adulte fait à sa place, il n’apprendra rien.

Mettre un enfant assis, le caler, c’est le coincer dans une position qu’il parviendra laborieusement (ça prendra beaucoup de temps) à changer. Un adulte peut expérimenter de se mettre assis les jambes légèrement écartées : est-ce que c’est simple de bouger assis ainsi ? Et de changer de position quand on n’a jamais expérimenté ?

  • Exemple d’une intervention de son père, il lui a dit « non, tout seul ! » car il était en sécurité et savait déjà monter dessus.

« non, tout seul ! »

Ce qui est le plus frappant pour moi dans tous ces lieux c’est quand l’enfant chute. Aussitôt l’adulte se précipite. Certes, c’est une réaction qui a du sens, mais qu’il relève immédiatement l’enfant avant même que celui-ci ait émis le moindre son avec un « c’est pas grave ! », là c’est moins sensé. Les stagiaires m’ont encore trouvée dure sur ce point-là : « mais s’il s’est fait mal ?! ». Justement, dans tous les cas, pour éviter de blesser encore plus un individu qui a chuté, c’est mieux de le laisser en place. C’est ce qui est préconisé par les secouristes.  J’agis de la même manière en tant que mère et professionnelle, je demande à l’enfant qui est à terre, comment il se sent. S’il répond, il est conscient, s’il se relève c’est que ça va et je vérifie avec lui que tout est en état de marche. S’il pleure, je lui demande s’il a mal, si oui, où il a mal. Je l’aide à se relever seulement s’il a des difficultés à le faire seul et évidemment, si besoin il aura un soin. S’il a eu peur, il a besoin d’être rassuré. S’il reste à terre, je lui demande s’il peut bouger et selon la réponse, j’avise. Vraiment, intervenir systématiquement c’est laisser croire qu’à chaque chute, miraculeusement il se relèvera. Or c’est mieux pour lui qu’il sache se relever seul, qu’il apprenne ainsi à évaluer sa chute et appeler à l’aide s’il en ressent le besoin. Un enfant a besoin de ressentir les choses pour les intégrer.

La liberté c’est aussi de faire des expériences, en tous genres et l’enfant est expert pour cela :

Monter par la pente, c’est du sport !

Pour conclure en images car c’est plus percutant :

       

Festival des jeux avec un enfant de 3 ans

J’ai testé la première édition du festival des jeux de Cannes avec une zone enfant-famille et un espace dédié aux jeunes enfants à partir de 3 ans. Je précise que ce festival est gratuit et pour tout public.

Avec mon cadet de 34 mois, nous y sommes allés le premier jour, dès l’ouverture. A 12h et il y avait déjà une file d’attente d’environ un kilomètre sur la Croisette…Peu engageant mais nous étions motivés à entrer pour JOUER !

Première partie de la file

L’attente a été moins longue que ce que j’ai pensé en voyant les deux files, une sur la Croisette et l’autre devant la tente des fouilles. L’entrée a été sécurisée au maximum par des portiques. Cela ralentit considérablement l’entrée, mais le personnel a été efficace, quand nous y étions. Nous avons attendu 30 minutes, temps qu’il nous a fallut pour manger notre pic-nic. J’ai appris, trop tard, qu’une entrée donnait directement dans la zone enfant-famille, à l’étage, avec moins d’attente, parait-il.

La dernière file d’attente

A savoir : la poussette est interdite (j’en ai vu à l’intérieur, j’ignore quels sont les critères de ceux qui ont réussi à entrer avec la leur). J’ai laissé la mienne à la consigne (gratuite).

Je partage mon ressenti sur la zone consacrée aux enfants. Pour des informations plus précises, voici le site du festival : http://www.festivaldesjeux-cannes.com/

L’étage a été aménagé avec des stands, des aires de jeux au sol ou sur tables avec tabourets ou chaises à hauteur de petits comme de grands. Plusieurs marques sont présentes, que j’évite de citer.

Il y a l’embarras du choix. Nous avons joué avec des petits bâtonnets en bois bien connus, des jeux nouveaux, des jeux plus anciens, des trains, des billes, des formes, des jeux magnétiques, des jeux de société, etc.

 

Jeux

 

 

Mon propos est de valider ce nouvel espace, présenté comme  étant destiné aux enfants « à partir de 3 ans ». J’y ai vu des enfants bien plus jeunes qui s’amusaient beaucoup, avec ou sans fratrie.

Mon fils a joué pendant 2 heures, à l’heure habituelle de la sieste. J’ai parfois joué avec lui, surtout à notre arrivée, car ensuite il y a eu plus de monde, plus d’enfants, moins de place. J’ai préféré l’observer, en retrait. Il a mieux vécu que moi cette promiscuité dans le jeu. Il n’y a eu aucun conflits durant notre présence. Bien sûr, des enfants se sont pris les jeux des mains, mais sans pleurs, car il y a des jeux pour tous. La fatigue s’est tout de même faite ressentir. Même s’il a accepté de partir, c’était à contre-cœur.

C’est assez spacieux mais quand on a connu des espaces plus grands (Porte de Versailles), ça devient vite petit et bruyant (pour moi adulte). C’est relativement bien organisé, le personnel est à l’écoute. Les vendeurs sont patients, prêts à expliquer chaque jeu. Il y a des toilettes partout, c’est très pratique.

A chaque étage, il est possible de s’asseoir pour manger. Il y a un stand de bonbon sur les deux niveaux. Le slogan de ce festival pourrait être « des jeux et du sucre » (contrairement à l’affiche qui met en avant les fruits )!

Je recommande, tout en précisant que c’est mon expérience à un moment donné, donc il est possible de vivre ce moment autrement.

Idée vs temps de pluie

Mis à part s’équiper de bottes et d’imperméables, selon notre degré de tolérance à l’humidité ou bien vivre sous les tropiques… nous avons l’impression qu’il y a peu d’alternatives à la pluie. Hors, au contraire, des idées, il y en a à la pelle !

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Les écrans sont déconseillés voire « délétères » pour les plus jeunes.
Alors que faire ?Grande question !
Quand je suis d’humeur créative, c’est à dire, moins fatiguée par ma semaine de travail, il me vient des idées.
Un soir en attendant son câlin, mon fils était avec son père dans notre lit. Quand je suis revenue, j’ai vu la couette transformée en maison. Mon fils répétait tout excité, « la babane, la babane !! ». Le voir si joyeux a anéantie le reproche que j’allais faire au papa « ah super, il est tout excité maintenant ! ». Au lieu de râler je me suis jointe à eux et avant de dormir, nous avons tous joué sous la cabane. Grand moment.

Depuis, il la réclame tous les soirs avant l’histoire.
Le rapport ? Le voilà. La couette, ça donne chaud. Avec les beaux jours qui arrivent, nous dormirons selon les températures, en pyjama ou avec un drap. Et puis tenir la couette,à bout de bras, c’est fatiguant à la longue.

Un jour de pluie, j’ai pris un grand drap, je l’ai posé sur le sèche-linge (sorte de tancarville) avec une couverture sur le sol et plein de coussin. Voilà tout le monde content, les bras soulagés et un lieu de cachette idéal !!

Le résultat en photos :

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Vous aurez besoin de tout matériel qui puisse maintenir un grand drap tout en laissant un espace en dessous. Des chaises stables peuvent faire l’affaire. Le mien c’est un simple étendoir à linge :

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C’était une idée en passant. Rien de bien compliqué. Mode d’emploi : Comment faire une cabane ?

D’autres idées : s’amuser sans écrans

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