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Fin de la polémique ?

En surfant sur le site  » Les professionnels de la petite enfance », j’ai lu un titre en rapport avec les médicaments. Pleine d’espoir, je me suis dit « oh ! enfin une réponse ?!! » Et non…

Si vous souhaitez le lire, il est ici : administration des médicaments en EAJE: les points de vue croisés d’une puéricultrice et d’une juriste.

Mon avis n’a guère changé depuis mon précédent blabla à ce sujet : les EJE et les médicaments.

J’en parle une dernière fois. N’ayant aucun projet de travailler à nouveau en EAJE, je considère que la question ne me concerne plus.

Dans l’article des professionnels de la petite enfance, je trouve leur parti pris peu nuancé. Il me semble que pour les Projet d’Accueil Individualisé (PAI), la loi nous protège car il s’agit de difficultés chroniques. Le décret 2000 permet « l’inclusion » d’enfants dont l’état de santé, au quotidien nécessite d’être accueillis avec un protocole bien établi.

Quand j’étais EJE sur le terrain, ce qui me dérangeait le plus c’était d’administrer des médicaments à chaque 38.5 C de fièvre, à chaque traitement que le médecin avait prescrit 3 fois dans la journée. C’est à dire des antibiotiques, des gouttes pour les oreilles et/ou les yeux, des sprays pour le nez, des sirops de ceci et d’autres médicaments pour cela, sans parler des granules d’homéopathie !

Avec un PAI, j’ai administré de la ventoline. J’ai effectué des contrôles de glycémie et dosé une pompe à insuline en fonction du résultat. Parce qu’une infirmière a pris le temps d’expliquer et de montrer et surtout parce que j’étais entourée de deux collègues PUER…L’erreur me semble moins possible dans les cas précis de PAI. Nous savons exactement ce qu’il faut faire et quand. Contrairement à la saison des « ites », en tous genre, pendant laquelle il faudrait traiter la flopée d’enfants malades, les uns après les autres…Avec une dose tel-poids pour lui, tel-autre pour elle, 1 cuillère de sirop par ci, 2 par-là, 3 gouttes dans chaque oreille, non 2 dans chaque oeil…

Quand un enfant est malade et parfois même contagieux, il est souvent peu, voire pas du tout, en état de fréquenter la collectivité. Et nous savons tous que :

– les trois premières années de leur vie, les enfants sont sujets aux maladies de saison et autres infections à répétition.

– les parents qui travaillent ont un crédit de jours « enfant malade » non extensible et un système D compliqué à organiser.

C’est dans ces cas précis qu’il y a un grand flou légal !! Un moment d’inattention peut vite arriver, surtout avec un groupe de 5 bébés ou de 8 enfants. « Mince, j’ai donné ou pas le traitement à untel/unetelle ? »… »Ma collègue n’a rien écrit dans les transmissions, est-ce qu’elle l’a donné ? »

Aucun professionnel n’a été condamné pour excercice illégal de la médecine ? Encore heureux !! Mais les français ont cette fâcheuse tendance à attendre l’accident fatal qui les obligera à légiférer. En 2019 et depuis un moment déjà, les gens cherchent à tout prix un coupable…Ce serait vraiment pas de chance !

Lire qu’à l’école, ils se posent moins de questions, c’est carrément une généralité inexacte. Pour aucun enfant que je connais, il n’a été autorisé qu’il lui soit administré un traitement pour une affection passagère (sans PAI et même avec ordonnance) au sein de l’école ! En tant que maman, je me suis toujours débrouillée pour avoir un traitement en dehors des heures de classe et du périscolaire (surtout parce que je ne leur fait pas confiance !!) Après recherche, je n’ai trouvé aucune mention d’administration autorisée de médicaments ou même d’aide à la prise sur le site de l’éducation nationale. Et encore moins ici. A ma connaissance, même pour des bobos, il est autorisé de nettoyer la plaie à l’eau et c’est tout. Fini l’antiseptique, sauf si une infirmière est présente à l’infirmerie. Cela dit le personnel du périscolaire dépend de la municipalité. Prennent-ils cette responsabilité ? Les directives sont-elles municipales, departementales, nationales, ou académiques ?

Pour rappel, il s’agit de non assistance à personne en péril et ne faire aucune mention de l’aide précieuse du SAMU en cas de doute, c’est vraiment dommage. Parce que rater ou doubler une prise, ça arrive à tous les parents et même ne pas finir un traitement. Je doute que les professionnels de la petite enfance puisse être plus inquiétés de refuser ces gestes, loin d’être anodins. Un enfant malade avec une affection passagère peut-il être en péril ? Si oui, je compose le 15. J’attends les consignes et l’autorisation d’agir, si nécessaire. L’appel est enregistré.

L’article réagissait à ce fameux tract toulousain : exercice illégal de la médecine. J’avoue que je comprends mal son contenu, moi aussi. Ça remettrait en question les PAI ?! C’est à y perdre son latin.

Comme pour mon précédent blabla et cet article des pros de la petite enfance, je suis obligée de conclure avec un rêve. Celui qu’une vraie réponse soit apportée à cette épineuse question de la responsabilité.

Un jour, peut-être.

OUI vœu exaucé en 2020 :
« Les professionnels de la petite enfance peuvent administrer des médicaments sauf avis contraire express du médecin. Enfin la question semble tranchée même si elle sera complétée et précisée par un décret en Conseil d’État. Il est écrit : « Dans le cadre des modes d’accueil du jeune enfant (…), les professionnels encadrant les enfants ont la possibilité d’administrer des médicaments et traitements aux enfants accueillis, notamment ceux en situation de handicap ou atteints de maladies chroniques, dès lors que le geste ne présente aucune difficulté ni ne nécessite un apprentissage particulier et que le médecin n’a pas expressément demandé l’intervention d’un auxiliaire médical. »
(Article 7).  

En ce qui concerne les assistants maternels, il est par ailleurs précisé dans l’article 6 que «l’agrément de l’assistant maternel précise si la personne peut procéder à l’administration de médicaments ou traitements (…) »
(Article 6) »

Enfant différent

Les EJE et les médicaments

…on pourrait en écrire un roman !

Mother checking baby's temperature réédition du 10 avril 2013/Blogspot

La question me titille depuis la formation et j’ai encore du mal à trouver une réponse claire pour ma pratique, laquelle je le rappelle est axée sur le bien-être de l’enfant.

Durant la formation, l’étudiant Éducateur de Jeunes Enfants suit un cours de santé dans une optique de prévention et d’information. Par définition, l’éducateur de jeunes enfants n’est donc pas habilité à procurer des soins médicaux.

La problématique est suffisamment subtile pour que je peine à me positionner encore une fois. J’admire les collègues qui sont au clair avec cet aspect de notre accompagnement des jeunes enfants. Dans le doute, je n’administre plus de médicaments. @jout : je ne suis pas en poste actuellement mais en remplacement. Je ne joue ni ma carrière, bien grand mot dans le secteur petite enfance, ni ma vie (encore que, être accusé d’exercice illégal de la médecine peut largement gâcher une vie). Ce qui me pose problème c’est que les textes, dits de loi, jouent avec ma pratique et mes compétences et ça je ne l’accepte pas. Je pense que les EJE sont en droit d’exiger une transparence dans leur métier.

@jout : je suis en poste, en cdd actuellement et encadrée par deux puéricultrices. Il ne me sera pas demandé d’administrer des médicaments.

A chaque recherches d’informations sur le sujet, je n’ai rien trouvé qui soit intelligible, car tout est sujet à interprétation.

J’ai lu que l’encart numéro 34 du 18 septembre du bulletin officiel de 2003 était en notre faveur mais finalement il s’agit d’enfants malades chroniques avec un projet d’accueil individualisé et un protocole précis.

 » Le projet d’accueil individualisé (PAI) est une démarche d’accueil résultant d’une réflexion commune des différents intervenants impliqués dans la vie de l’enfant malade. Il a pour but de faciliter l’accueil de cet enfant mais ne saurait se substituer à la responsabilité des familles. »

Dans la vie quotidienne, on ne rédige pas de PAI pour les enfants qui contractent une rhinopharyngite ou toutes autres infections bénignes.

Puis, j’ai entendu parler de la circulaire DGS/PS 3/DAS n° 99-320 du 4 juin 1999. Là encore les EJE ne sont en rien concernés, tout est dans le titre : relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier.

Aux dernières nouvelles l’article 124 de la loi n° 2009-279 du 21 juillet 2009 relative à l’hôpital, aux patients, à la santé et aux territoires (loi HPST) a complété le Code de l’action sociale et des familles (CASF) pour permettre l’aide à l’administration des médicaments en établissement social ou médico-social par des personnels éducatifs. 

Comment peut-on s’appuyer sur un texte RELATIF A L’HÔPITAL ??? L’incohérence va loin, car cela signifierait que les EJE qui travaillent dans les hôpitaux auraient la possibilité d’aider à l’administration de médicaments (encore faut-il savoir ce que cela signifie exactement)…mais pas les EJE travaillant dans les autres structures (socio-éducatives).

Le magazine EJE journal a consacré un article sur le sujet. Je n’ai pas réussi à mettre la main dessus.

@jout : J’ai lu récemment un autre article, grâce à un collègue qui me l’a transmis (merci beaucoup !) et en fait, je ne suis pas plus avancée dans la compréhension de la nébuleuse Santé…

Pour finir, je lis souvent que « toutes les lois votées ne sont pas appliquées » mais à cela je réponds que c’est une bien piètre excuse car nul n’est censé ignorer la loi et c’est ce qui prévaut, à mon sens, dans l’exercice d’un métier.

Quand je disais qu’il était possible d’en écrire un roman, je plaisantais à moitié !!

Aux dernières nouvelles fraîches dont j’ai eu connaissance grâce à des gentils collègues sur FB (merci encore, ils se reconnaîtront, je pense) et bien les EJE ne peuvent toujours compter que sur leur conscience. Ils engagent donc leur responsabilité à chaque fois qu’ils administrent des médicaments aux enfants malades en Établissement d’Accueil de Jeunes Enfants.

Tout d’abord, voilà ce qu’en dit l’EJE Journal :

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C’est clair : le personnel éducatif n’est ni formé ni habilité à administrer et à aider à la prise de médicaments en EAJE (structures petites enfance).

La question avait été posée à l’Assemblée Nationale et la réponse était concise mais relativement claire, sauf qu’elle se basait sur une circulaire que j’ai cherché longtemps et que j’ai eu entre les yeux ce soir (merci encore aux collègues sur FB !!). Et là que lis-je ??? Je suis à peine stupéfaite ! Elle a encore été « interprétée » (?) de façon à nous faire croire que nous, les personnels de crèche, EJE, AP, CAP…, nous pouvions administrer des médicaments (et même plus seulement aider à la prise).

La fameuse circulaire la voilà en pdf en lien. Je précise quand même, qu’elle concerne « la rationalisation des certificats médicaux ». Si, si je vous assure !

Voyez par vous-mêmes. Peut-être que ce soir, je suis fatiguée et que j’ai mal compris. Oui , c’est seulement mardi…Si c’est le cas, si j’ai vraiment tout mélangé, n’hésitez pas à me secouer dans vos commentaires ou mails privés et je rétablirai le tout.

Pour l’instant, je suis dépitée et déçue de ce manque de clarté, de connaissance, de reconnaissance et de soutien du gouvernement.

The presque-End…réédition du 19/06/13/Blogspot

Suite et FIN (jusqu’au prochain épisode) du débat sur les médicaments : Nicolas MURCIER a parfaitement détaillé la situation. Voici l’article d’EJE JOURNAL juin/juillet 2013 en photos : (en espérant avoir le droit de faire ça…)

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A suivre le numéro suivant d’EJE Journal (numéro 42) qui a fait paraître un article divergent écrit par Géraldine Chapurlat !!

Le voici en photos (merci Joëlle !!)
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J’ai lu mais j’ai du perdre des neurones depuis quelques semaines car je n’ai rien compris !

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