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Où Bébé sera t-il le mieux ?

puzzle_petite_enfance-A la maison, chez un(e) assitant(e) maternel(le) ou en collectivité ?

Malheureusement, toutes les familles auront peu de choix.

Pour celles qui auront la chance d’obtenir ce qu’elle souhaite, cela dépendra de leur enfant et de leurs exigences personnelles, familiales mais aussi professionnelles.

Je commence par ma petite histoire :

Les circonstances de la vie ont permis que ça se déroule presque exactement comme je le désirais pour mon enfant. Il est resté auprès de moi durant sa première année. Puis, j’ai cherché du travail. J’ai trouvé une assistante maternelle adorable chez laquelle il a pourtant beaucoup pleuré. Elle a eu du mérite d’avoir supporté sa réaction. Toutes les deux nous avons tenu bon car il mangeait. Il se régalait même de bons petits plats maghrébins. Enfin, il a accepté son quotidien chez elle à notre grand soulagement. Jusqu’à ce qu’elle attende à son tour un enfant.

Après une année passée dans ce cocon épicé, il a fallu chercher autre chose. S’en est suivi une mémorable ‘bagarre’ avec la directrice de la crèche d’à côté pour obtenir une place. Je travaillais depuis peu et je considérais qu’il avait besoin d’expérimenter la collectivité avant d’entrer à l’école. J’ai gagné sa place grâce à un huissier (oui, c’est comme cela que s’est passée son inscription. Après un refus injustifié j’ai du taper plus haut). Mon fils n’a pas pleuré cette fois, mais il refusé de manger durant ses repas du midi et aux goûters durant quelques semaines…un autre comportement pour sans doute me faire comprendre qu’il n’appréciait que moyennement le changement.

Donc, il a connu deux accueils et il les a bien vécus, mises à part les transitions.

Professionnellement, même si j’apprécie de travailler auprès des bébés, je trouve qu’avant l’âge de 6 mois, la ‘grande collectivité’ (au delà de 30 places) n’est pas un lieu idéal. Pour diverses raisons dont la santé fragile de ce public et aussi la disponibilité des adultes. En collectivité, même avec toute la volonté possible, je me suis trouvée trop occupée pour les très jeunes. C’est très frustrant de ne pouvoir répondre rapidement aux besoins essentiels, comme une simple présence auprès des nourrissons.

 » Miriam Rasse, psychologue en crèches et directrice de l’Association Pikler-Loczy France explique : « la collectivité n’est pas un besoin pour un petit mais un choix ou une nécessité pour les parents. Un nourrisson n’a pas la maturité psychique suffisante pour vivre hors de son milieu familial. Sa principale tâche est de construire son individualité et non pas de faire attention à l’autre. Il est important de rappeler, qu’à la naissance, l’enfant n’a pas conscience qu’il est une autre personne. Il se confond avec sa mère, son entourage ou son environnement. » »

Pour les plus âgés, c’est un accueil qui répond à de nombreux besoins à différents âges : éveil, sociabilité, apprentissages…c’est très complet.

La collectivité reste très prisée par les familles car l’accueil y est pensé et très encadré par des professionnels de la petite enfance, formés et diplômés. Cela est rassurant.

Rester à domicile, via la garde partagée ou non, permet à l’enfant de conserver ses repères et de se sentir en sécurité dans son univers ou un univers qui ressemble au sien.

Chez un(e) assistant(e) maternel(le), l’accueil est encore familial avec un nombre restreint d’enfants présents. C’est un accueil qui parfois est plus souple et prend en compte certaines contraintes professionnelles des familles.

Le choix quand il est possible dépend donc de facteurs différents. Je partage un lien plus complet pour une prise de décision en connaissance de cause.

Infobebes.com

Enfant-roi, enfant-tyran…Caprices des dieux ?

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    image trouvée ici

Honnêtement, de mon point de vue, le mot caprice n’a rien à faire dans la sphère de la petite enfance surtout dans les structures collectives. Les célébrités sont capricieuses, pas les enfants. Les enfants expriment des besoins et des émotions avec leur corps et leurs cinq sens. Il ne faut quand même pas oublier que les très jeunes enfants communiquent comme ils peuvent, puisqu‘ils ne savent pas encore parler.

Pour situer, voici la définition selon le Larousse : caprice, nom masculin (italien capriccio, frisson, puis désir soudain). Volonté soudaine, irréfléchie et changeante de quelqu’un, parfois d’un animal ; lubie. Un jeune enfant serait donc capable de ça ? Ou bien serait-ce des intentions d’adultes qui leur sont prêtées ? Encore un mot bien installé dans l’inconscient collectif et qui ne risque pas de disparaître de sitôt, donc il faut faire avec.

Pourtant, je sens mon exactitude des mots qui me titille ! Pour identifier les émotions et les besoins des enfants, autant les appeler par leur nom : faim, froid, soif, chaud, gêne, colère, fatigue, chagrin, joie, déception, peur…le vocabulaire de la langue française me semble assez varié pour réussir à être précis.

Dans mon métier, j’irai jusqu’à dire que c’est obligatoire d’être à la recherche et de comprendre les besoins et les émotions de l’enfant. L’observation est un outil formidable qui nous permet de répondre aussi précisément que possible. Bien sûr, personne n’est infaillible, on peut se tromper mais plus on cherche plus on a des chances de trouver.

D’après madame Tout-le-monde, le caprice cache une intolérance à la frustration. C’est normal alors, un enfant est le centre de son monde durant des mois, voire des années. Quand il sent qu’on lui oppose de la résistance, il réagit immédiatement. C’est qu’il a un égo surdimensionné l’enfant ! En structure collective et chez moi, je me sers du livre Grosse colère pour les émotions qui deviennent envahissantes ; cette histoire peut dénouer bien des conflits !

Il n’existe pas de solutions toutes faites pour les parents et les professionnels confrontés à des expressions d’émotions qui deviennent des crises ( = Brusque accès, forte manifestation d’un sentiment, d’un état d’esprit). C’est au cas par cas que l’on peut guider les parents et les professionnels vers des éléments de réponse.  Je préfère partager l’avis de spécialistes et des titres de livres : plaidoyer pour l’enfant-roi et éloge de l’enfant-roi.

Voici un lien qui me paraît intéressant :

 

La sacro-sainte Politesse

Fais pas ci fais pas ça

Réédition du 26/03/13/Blogspot

 « Sois poli dis merci à la dame laisse ta place … Fais pas ci fais pas ça À dada prout prout cadet À cheval sur mon bidet Tu me fatigues je n’en peux plus Dis bonjour dis bonsoir Ne cours pas dans le couloir Sinon panpan tutu Fais pas ci fais pas ça »

C’est suite à un buzz sur facebook (demande de soutien à une assistante maternelle à laquelle le conseil général a retiré l’agrément « à cause d’un non-bonjour ») que j’ai choisi de parler de la politesse chez les enfants. Plus précisément les enfants de moins de 7 ans.

La politesse, elle est connue de tout un chacun. En théorie plus qu’en pratique ? Je me le demande souvent. Selon la définition en lien, il s’agit donc d’un ensemble de règles à acquérir. Cela s’enseigne et s’apprend. Ce n’est pas inné et il y en a autant qu’il y a de pays, de peuples et de catégories sociales.

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Grumeauland for ever

Logiquement, un enfant ne peut pas être poli, pas tout seul. Ce n’est pas dans sa nature. Il suffit de l’observer avec ses pairs et même avec les adultes.

Personnellement je n’ai jamais apprécié la Politesse avec un P majuscule, je la trouve hautaine et condescendante. Nietzsche disait franchement que la politesse est l’art de mépriser les gens. Je préfère la politesse avec un petit p : simple, de bon sens, amicale et surtout sincère. C’est donc comme ça que j’ai montré l’exemple à mon fils, en expliquant quand il posait des questions mais sans en faire une obsession. Aujourd’hui, il est poli à sa façon, c’est à dire honnête. Les voisins disent de lui qu’il est serviable et authentique. J’ai refusé de lui enseigner la galanterie (qui fait partie de la Politesse) parce que j’ai toujours trouvé que c’était dégradant et sexiste. En tant que femme je ne suis pas une sous-espèce ni une déesse (@jout : quoique…plus je m’éveille, plus j’approche de la divinité ;-)). Des femmes ont souhaité l’égalité, alors elles assument. Chez moi on tient la porte à tous, pas seulement aux femmes. Bref, je m’égare.

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Professionnellement, et bien je ne peux que répéter les mots que les êtres humains aiment entendre, à des moments bien précis et de façon spontanée aux enfants de moins de trois ans. Aucune exigence n’est possible. Il faut bien comprendre que chez les touts petits, il n’y a pas de volonté d’être impoli. C’est une acquisition comme une autre, il faut la comprendre, l’essayer, faire des expériences pour bien l’appréhender et la mettre en pratique.

Pour les plus grands, avant 7 ans, c’est pareil. On peut insister quand on sait qu’ils savent mais le mieux c’est de continuer à donner l’exemple pour qu’ils corrigent les oublis, inlassablement.

Tout est là, rien n’est magique : l’Exemple ! L’enfant observe et imite les comportements des adultes, ça n’aura échappé à personne. Et puis, l’impolitesse ne provient pas systématiquement d’un manque d’éducation.

« L’exemple, l’exemple et l’exemple. Voilà comment éduquer. » Daniel Desbiens.

Petit aparté : les bisous avec le « bonjour », à mon sens, ne font pas partie de la politesse et malheureusement je les accepte, par Politesse…pour ne pas vexer…voyez où ça nous mène. Parfois, j’ai le courage de dire « tu n’es pas obligé de me faire un bisou, si tu ne veux pas » mais l’enfant n’a pas vraiment le choix, son parent insiste.

Où est le respect de ma personne et de l’enfant ? J’attends toujours une explication.

Pour en revenir au fameux buzz de l’assistante maternelle, je pense qu’avec sa rigidité (telle qu’elle est décrite par le journaliste, en matière d’éducation), elle risque de ne pas récupérer son agrément surtout si son mari persiste à s’en mêler.

Voici quelques liens sur le thème « enseigner la politesse aux enfants » :

Les douces violences

Définition trouvée sur le site Passerelles-eje : « Douces Violences ».

C’est une figure de style qui n’a pas la côte chez les professionnels de la petite enfance. Elle est encore parfois accueillie froidement. Peut-être parce qu’elle montre du doigt des pratiques d’un autre âge pourtant toujours d’actualité. Qu’on l’accepte ou non, elle a mis en lumière une réalité de terrain sur laquelle il est impossible de fermer les yeux.

Christine Schuhl (éducatrice de jeunes enfants de formation initiale) a été la première à écrire sur le sujet (à ma connaissance). Elle, aussi, n’est pas vraiment toujours la bienvenue dans les équipes. Je sens souvent une pointe de méfiance vis à vis d’elle et de ce qu’elle a pu observer pour en arriver à cette inconcevabilité linguistique : la douce violence.

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Petit aparté : j’aime la langue française et le mot oxymore à lui tout seul me transporte. Oui, je suis ce que l’on appelle communément une littéraire. Je suis fascinée par les mots et leur sens. On m’a offert un merveilleux malheur, un autre oxymore que j’ai lu avec beaucoup d’attention, mais c’est un autre sujet.

Si ces douces violences semblent mettre mal à l’aise et sont difficiles à accepter, j’ai l’impression que c’est parce qu’elles remettent en cause un mode de fonctionnement individuel puis collectif souvent lié à des états d’âme, des émotions primaires . J’explique : ces dérapages font partie de notre quotidien, en tant qu’individu et ne sont pas perçus comme des violences. C’est paradoxalement presque inacceptable que l’on y associe la douceur. Pourtant pour les identifier dans le monde de la petite enfance, je trouve que c’est une association très bien trouvée !

Que l’on intègre ou non ce terme dans nos pratiques, on ne peut pas faire l’impasse sur ce que ça implique : réfléchir et revoir nos réactions spontanées et j’irai jusqu’à dire ce que l’on qualifie d' »humour du second degré ». Pour quelles raisons ? Tout simplement parce que l’enfant n’est pas en capacité de comprendre. L’humour des enfants n’est pas vraiment le même que celui des adultes, sans parler des degrés différents qui souvent leur échappent totalement surtout si on ne leur signifie pas que « c’est pour rire » !

Je donne un exemple excessif, intentionnellement : l’histoire de François Berléand (00:32:10) qui a longtemps cru qu’il était le fils de l’homme invisible.

 Malheureusement, il n’y a pas que le registre de l’humour dans les douces violences (blog qui ne fait pas l’unanimité chez les travailleurs sociaux) puisqu’on les assimile à de la maltraitance.

Je pense qu’il y a suffisamment de liens dans ce billet pour faire le tour de la question.

Les douces violences au quotidien par Patricia Zucco

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Si vous souhaitez commenter, c’est toujours possible et ça m’intéresse.

Source de l’image mise en avant : métiers de la petite enfance

Les 10 « commandements » pour les parents de l’enfant…qui « ne mange pas ». (ou seulement ce qu’il veut)

Hippocrate (460-370 av J-C) disait :

« Que la nourriture soit ta médecine, et ta médecine, ta nourriture. »

Je partage un texte écrit par un médecin, véhiculé jusqu’à moi par un autre médecin. Ce n’est pas une recette miracle, loin de là. C’est une liste de conseils. Le mot « commandements » et le ton donné peuvent être pris au second degré ou au sérieux, à votre guise. Qu’est-ce que ça coûte d’essayer ? Un peu de temps pour vérifier si ça fonctionne avec son/ses enfants ou pas.

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« 1 – Votre enfant est NORMAL comme le prouvent l’examen clinique et le bilan effectués.
2 – En aucune circonstance, sous aucun prétexte, vous ne forcerez l’enfant à manger plus qu’il n’en a envie.
3 – Ne félicitez pas votre enfant s’il mange.

Manger n’est pas une vertu, c’est un privilège. ON MANGE POUR SE NOURRIR, et non pas pour faire plaisir à maman et/ou papa, ni même à un quelconque adulte.

4 – Apporter à l’heure du repas EN FAMILLE, le plat.

Chacun est servi. S’il n’aime pas tel ou tel plat, on lui offre une part symbolique ou rien du tout, selon vos idées. Surtout ne remplacez pas le plat refusé par un autre, cuisiné uniquement à son intention.

5 – Le repas dure au maximum une demie-heure.

Il ne sert à RIEN de laisser l’enfant mâchonner et ruminer pendant des heures son petit morceau de viande ou de légume. Même si l’assiette est encore pleine, vous pouvez la retirer après 10mn SANS FAIRE DE COMMENTAIRES et sans prendre une mine désolée ou contrariée.

6 – Pour les petits appétits,

mettre peu de choses dans l’assiette, quitte à resservir après. Une assiette pleine est pénible à voir lorsqu’on a peu faim.

7 – Ne donnez rien à manger à l’enfant entre les repas.
8 – Ne jamais faire d’observation, ni de commentaires devant l’enfant sur son appétit.

NI de punition s’il ne mange pas. NI de récompense s’il mange. Effacez le ‘problème’ d’alimentation, ARRÊTEZ D’EN PARLER !! La journée continue SANS montrer à l’enfant que cela vous chagrine s’il ne mange rien.

9 – Faites la sourde oreille aux conseils farfelus, désordonnés et contradictoires de l’entourage.
10 – Rappelez-vous que nous mangeons beaucoup TROP :

la fréquence de l’obésité, de l’hypertension, de l’artériosclérose en est la conséquence.

De faibles besoins alimentaires associés à un bon développement et une activité normale sont une preuve d’excellente santé. Un tel enfant est comme un bon moteur de voiture qui consomme peu d’essence, tout en entraînant la voiture à grande vitesse. C’est lorsque la consommation d’essence augmente anormalement, que l’on conduit la voiture chez le garagiste. C’est l’enfant qui mange trop que l’on devrait emmener chez le médecin, et non celui qui se contente de peu.

En suivant SCRUPULEUSEMENT CES 10 COMMANDEMENTS, il se passera la chose suivante :

Pendant quelques jours, 2 à 3 entre 1 et 2 ans, 3 à 5 entre 2 et 4 ans, il ne mangera que ce qu’il préfère (dessert et refusera viande et légumes). Parfois, il ne mangera rien du tout ou grignotera un petit morceau de pain.

Inutile de s’affoler. Il faut tenir. L’enfant ne tombera pas malade. Après un certain nombre de jours, si vous suivez bien ces conseils, il mangera selon ses besoins.

Ce n’est pas parce que l’on mange peu que l’on grandit lentement, c’est parce que l’on grandit lentement que l’on mange peu. »

Dr Lyonel ROSSANT

Liens vidéos :

@jout : article récent.

Et aussi : mon enfant ne mange pas.

Même chez les montessoriens : merci qui ?

Vos témoignages d’essais sont attendus avec intérêt !

« L’autonomie, la maîtrise, la maturité des sphincters »

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Enfants sur le pot dans un centre d’auxiliaires maternelles, en 1944. Photo tirée du livre : l’épopée des bébés

Pourquoi je titre ainsi et avec des pincettes (guillemets) ? J’ai encore du mal avec la notion de propreté qui voudrait dire qu’avant d’avoir décidé de faire ailleurs que dans sa couche l’enfant est sale, dans la saleté…mais si j’y réfléchis bien, il a, quand même, les fesses dans des résidus de digestion… Bref, je ne suis pas au clair sur le terme le plus approprié.

Je vous épargnerai la théorie psychologique à ce sujet. Voici un lien pour ceux que ça intéresse : stade anal.

Je ne peux pas faire l’impasse sur l’acquisition de la propreté définie en ces termes par l’encyclopédie Larousse : aptitude d’un enfant à maîtriser ses fonctions de miction et de défécation, de jour comme de nuit. Je n’en écrirai pas plus, inutile de recopier le lien entier. Sur internet, il y a tout un tas de sites qui expliquent comment faire au mieux. (les 11 clefs) et l’article d’une collègue EJE.

Petit aparté sur les termes utilisés : pour de plus en plus de professionnels de la petite enfance, le mot « propreté » dérange. Je comprends, il me gêne aussi. Finalement qu’est-ce que la saleté par opposition ?

-« Ne mets pas tes doigts dans ton nez, c’est sale ! » ah ?

-« Ne joue pas par terre, c’est sale ! » pff encore ?

-« Ne laisse pas le chien te lécher, c’est sale »…etc.

A ce rythme-là, l’enfant ne peut pas explorer et expérimenter grand chose sans inévitablement se salir…alors que faire ? Le maintenir dans un environnement aseptisé ? C’est extrêmement compliqué et surtout impossible. L’enfance est quand même une période de découvertes. Si tout est sale, alors c’est interdit de découvrir ? Dans ce cas, l’espèce humaine est sale par définition puisque la pureté est rare dans le temps, il me semble. Parfois, dans notre métier, « acquisition de la continence » est utilisé ou encore « autonomie spontanée » et pourquoi pas « finies les couches » !?

C’est un sujet qui tourne toujours au vinaigre quand on en parle dans ma famille. J’admets que l’industrie de la Couche s’est saisie de l’acquisition de la propreté de plus en plus « tardive » des enfants pour mettre le paquet au niveau du choix desdites couches. Y’en a pour tous les goûts et tous les budgets. Mais de là à dire que c’est fait exprès pour qu’on les achète, je trouve que c’est abusé (hélas, j’entends souvent ça et et mes oreilles d’EJE disent « aïe »). Et quand j’entends qu’on ferait bien de revenir au pot dès l’âge de 6 mois alors là, je ne réponds plus de rien, autant s’acheter un chiot et le dresser ! La solution serait alors de choisir l’idée qui vient d’outre-Atlantique (toutes les civilisations ont du la pratiquer ainsi par le passé) : l’hygiène naturelle infantile = HNI. Chacun aura son avis sur cette question. Je ne me prononcerai pas. (Article récent : la fin des couches)

Je n’entrerai pas non plus dans le débat de la toxicité des couches jetables et la tonne de déchets non recyclables qui va avec… Un jour, nos enfants risquent de vivre sur une décharge de déchets comme c’est déjà le cas pour des enfants indiens, africains, sud-américains…

le scénario s’éloigne dangereusement du domaine de la science fiction. Je sais, ce n’est pas le sujet mais les digressions font partie de la vie : organisation des paillotes,  lieu d’accueil des plus jeunes enfants sur le site même de la décharge, au Cambodge .

Il suffit d’aller sur internet pour vérifier que tout un chacun a son mot à dire sur la qualité des couches. Pour avoir essayé plusieurs marques sur le postérieur de mon fils, j’ai, en effet, constaté pas mal de réactions épidermiques. En collectivité, j’ai aussi vu des sièges de toutes les couleurs, si je puis dire. Quand le temps de change tourne en scène de torture, c’est à se demander ce qu’il y a dans certaines selles et peut-être dans certaines couches.

Ce que j’ai à dire sur le sujet est très basique. Comme le dit Florence Foresti, c’est l’enfant qui décide. Oui, il s’agit de son corps, je ne vois pas comment un adulte peut savoir à la place d’un enfant s’il est prêt ou pas. Cela n’empêche pas l’adulte de montrer comment on fait et cela à n’importe quel âge, à partir du moment où l’enfant y porte un intérêt bien sûr.

Dans notre jargon éducatif, on s’efforce de ne pas dire qu’un « pipi ou caca dans la culotte » ou ailleurs est un accident. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas de dommages vis à vis des personnes, des biens ou de l’environnement… ou si peu, en tous cas rarement irréversibles ! Récemment sur FB, j’ai donné mon avis sur le fait qu’il me semble inutile de féliciter un enfant qui a décidé de faire sur le pot ou les WC. Je pense que c’est naturel. Tout un chacun le fera un jour. Je préfère dire à l’enfant « je vois que tu es grand, tu as fait sur le pot ou le WC, tu peux être fier de toi ». En effet, c’est important pour eux d’être vus et entendus, portés psychiquement dans leur développement mais ce n’est pas non plus un exploit (ni une réussite, ni un échec). Ce qui n’a aucun sens, c’est d’en faire une course à la compétition du genre « tu as vu untel fait déjà sur le pot, bravo à lui ! »

C’est comme toute acquisition : la marche, la parole, elle se fait au rythme de chaque enfant. Rien ne presse, enfin…dans ce monde pressé, on peut en douter.

Pour aborder le sujet avec les enfants :  littérature enfantine

source de l’image mise en avant : développement de l’enfant.

Fesser ou ne pas fesser ? Telle est la question…

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« En France, on n’a pas le droit de frapper une personne adulte, pas le droit de frapper un animal, mais on peut frapper un enfant. » Ce sont les premiers mots d’un article paru dans « Libération » le  8 octobre 2013.

(Réédition du 29/04/13/Blogspot)

La question va vite être réglée du point de vue professionnel : il est INTERDIT de frapper, fesser, taper…et malmener un enfant dans tous les lieux d’accueil et fort heureusement !!!

Personnellement, je suis encore vivante pour en parler, c’est donc que ça ne tue personne. Évidemment ! A part recevoir des coups jusqu’à ce que mort s’ensuive, on ne meurt pas d’une fessée ou d’une gifle. Et alors ? Ai-je trouvé ça agréable ? Pas vraiment. Ai-je compris la leçon ? Non plus. Rien que d’être menacée de recevoir des coups de ceinture m’a traumatisé. C’est vous dire que c’était incompatible avec mon caractère et ma personnalité.

Résultat, je suis restée peureuse, méfiante, soumise et obéissante, pendant des années, sans parler de l’anxiété que cela engendre. Je fais partie d’une famille où les enfants ont été élevés par des pères autoritaires, encore très impliqués dans un système patriarcal : la femme et les enfants devaient surtout se taire. C’était à se demander quel était réellement le sens de la famille.

Je ne suis ni pour ni contre la fessée. Comme beaucoup de choses dans notre société, je ne comprends pas la fessée. Pourquoi y avoir recours ? ça me dépasse. J’assimile les gestes de ce type (fessée, claque, gifle…) à de l’humiliation.

A chaque fois que j’en ai reçu (pas tant que ça), j’ai éprouvé de la honte et une colère très forte puis de la rancœur devant tant d’injustice. Jamais, je ne me suis dit que je l’avais bien mérité. Pourquoi ? D’une part, parce qu’on ne m’a pas souvent précisé pour quelle raison j’en recevais. Une fois, on m’a expliqué et je n’ai quand même pas compris la claque en supplément. L’explication aurait largement suffi. De mon point de vue d’enfant, la claque était vraiment de trop. J’ai craint cette personne le restant de ma vie d’enfant. Pour établir des rapports de confiance, il faut ramer après !! D’autre part, parce que ça fait mal, bon sang !

Depuis quand la douleur est-elle éducative ?? 

Et pour les phrases-clichés ‘ce qui ne tue pas nous rend fort’ et ‘qui aime bien châtie bien’, je me permets de dire qu’il ne s’agit que de fausses excuses, décontextualisées qui plus est !

En réponse à Mme Chirac qui déclare : « quand un enfant est odieux, une bonne fessée, ni trop forte ni trop longue, ne lui fait pas de mal ». Bah voyons, il y a des ‘bonnes fessées’ et il est possible de les doser ? Alors c’est pire, ce n’est même plus un geste spontané c’est intentionnel MAIS surtout à quoi ressemble donc une « mauvaise fessée » !!!???

Quant au terme ‘odieux’ dont le sens premier est très fort (Qui excite la haine, l’aversion, la réprobation, l’indignation) dont le deuxième sens -un peu plus acceptable- concernant l’enfant (par hyperbole : qui a un comportement très désagréable, qui irrite.) et bien quitte à me répéter, il serait plus judicieux de comprendre pourquoi un enfant a un tel comportement que de l’en châtier.

Les spécialistes en parlent mieux que moi. Certains prônent la discipline et la sanction mais jamais jusqu’à la punition corporelle.

Un enfant est un individu en devenir, donc en construction.

Selon mon expérience, se construire dans la crainte, la menace et le châtiment, ça donne des individus qui vont devoir mettre les bouchées doubles pour un jour réussir à vivre sereinement. Donc, je ne remercie pas les personnes qui, encore en 2013, sont partisanes de la « correction corporelle », de la fessée dite « éducative » sûrement pour ne pas culpabiliser…

La violence et la maltraitance n’aideront pas les générations futures à se concentrer sur autre chose que leur âme blessée.

Il n’y a pas de petite claque

Avis de Stephan Valentin, psychologue

Réaction/Témoignage

 

« Tout le monde meurt ; la mort, c’est la vie. »

Réédition du 05/04/13/Blogspot

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Françoise Dolto explique dans son ouvrage « Lorsque l’enfant paraît » : « Si la vérité n’est pas dite dans les termes mêmes que les adultes emploient pour affronter ces souffrances, l’enfant construit dans sa tête des fantasmes. Il faut que la réalité demeure dans les mots de la réalité, c’est-à-dire de l’expérience des choses. 

On peut par exemple dire à un enfant :

Il est mort parce qu’il avait fini de vivre alors que nous espérions qu’il vivrait comme toi.

C’est bien que tu sois vivant.

Ce n’est pas mal qu’il soit mort. »

Personnellement, je ne peux pas en dire grand chose. Je n’ai pas été confrontée à la mort d’un être proche depuis plus de 25 ans. J’étais une grande enfant, c’était un soir de Noël, quand mon grand-père est décédé. Comme il habitait à 10000km, le travail de deuil n’a pas été concluant puisque la première chose que j’ai dite en retournant chez lui c’est : « où est pépé ? ».

Je n’avais pas intégré qu’il n’était plus chez lui. Sans doute parce que je n’avais pu être présente à aucun rituel : ni la veillée, ni l’inhumation, ni rien…Quand j’ai vu sa tombe, je n’ai pas vraiment réalisé qu’il était en dessous, dans un cercueil. Il m’a fallu des années pour accepter son absence physique définitive. Dans mon entourage, ce fut un drame, d’autant plus que personne n’a pu se déplacer pour assister à l’enterrement. Deuil long et douloureux donc.

Professionnellement, aucune « expérience marquante ». La plupart des parents parlent à demi-mots de la mort. Si on ne creuse pas un peu, la nouvelle demeure secrète. Par contre, on sent qu’il se passe quelque chose. L’Enfant réagit, parle avec tout son corps, c’est flagrant ! La mort est tellement taboue qu’elle passe parfois inaperçue pour les professionnels. On finit par savoir, des mois plus tard et on se dit en équipe « ah c’est pour ça qu’untel était si agité, si différent ! ».

Parents, n’hésitez-pas à en parler aux professionnels qui accompagnent votre enfant.

Écouter sans nous immiscer, nous savons le faire. Nous serons, ainsi en connaissance de cause, présents pour votre enfant dans le moment douloureux qu’il traverse irrémédiablement avec vous. Même si vous pensez qu’il ne comprend pas, il épongera toutes les émotions qu’il rencontrera et il les exprimera comme il le peut

Pour ceux qui restent, la mort n’est pas rien. Comment savoir pour tous ceux qui partent et ne reviennent jamais ?

Ce poème, c’est ce que l’on aimerait bien entendre de la part des morts que nous aimons.

La mort n’est rien

« La mort n’est rien,

je suis seulement passé, dans la pièce à côté.

Je suis moi. Vous êtes vous.

Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours.

Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné,

Parlez-moi comme vous l’avez toujours fait.

N’employez pas un ton différent,

Ne prenez pas un air solennel ou triste.

Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.

Priez, souriez,

Pensez à moi,

Priez pour moi.

Que mon nom soit prononcé à la maison

Comme il l’a toujours été,

Sans emphase d’aucune sorte,

Sans une trace d’ombre.

La vie signifie tout ce qu’elle a toujours été.

Le fil n’est pas coupé.

Pourquoi serais-je hors de vos pensées,

Simplement parce que je suis hors de votre vue ?

Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin. »

Canon Henry Scott-Holland (1847-1918), traduction d’un extrait de « The King of Terrors », sermon sur la mort 1910. Quelquefois attribué à Charles Péguy, d’après un texte de Saint Augustin.

 

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Nulle part partout Ils l’ont cherché partout mais il n’est nulle part. Il a dit qu’un jour il monterait au ciel…et l’oiseau ne l’y a pas trouvé. Il parlait parfois de rejoindre les profondeurs… et le poisson ne l’y a pas vu. Il avait dit qu’un jour, plus jamais il ne quitterait la terre… et le chien ne l’y a pas trouvé non plus. Le poisson, l’oiseau et le chien sont devenus amis: et puis c’est comme s’il n’avait jamais disparu…c’est comme ça. Il y a des choses qui se passent d’explications. Ce récit, de Gaëtan Dorémus, contient plusieurs aspects symboliques intéressants. En cherchant des réponses liées à l’absence de leur ami, les protagonistes de cette histoire comprennent que le souvenir demeure au-delà de l’absence. Le graphisme est original. Les dessins simples et colorés sont ponctués par des phrases courtes et bien rythmées. Éditions Autrement

Lien internet intéressant : le concept de la mort chez l’enfant.

Source de l’image mise en avant : et si on parlait de la mort ? de Catherine Dolto

Des hommes dans le milieu de la petite enfance ?

Sujet abordé le 30 Mars 2013 sur overblog

C’est une question qui m’intéresse depuis longtemps. Je n’ai jamais pris le temps d’écrire à ce sujet. Je suis convaincue que des hommes ont toute leur place dans le milieu de la petite enfance et ça me désole que certains traversent des expériences douloureuses…et se sentent obligés de changer de voie. Quand on prône la parité, l’égalité des sexes et que sais-je encore…quelle est la cohérence de ne voir que des femmes accompagner de jeunes enfants en collectivité ??

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Articles intéressants :

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La petite enfance, clé de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Site d’un éducateur de jeunes enfants. Et son interview.

Être éducateur de jeunes enfants.

A vous de vous faire votre propre opinion.

Source de l’image mise en avant : Expérience EJE de Jérémy

 

La télévision est-elle une menace pour les jeunes enfants ?

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Dessins issus d’une étude allemande réalisée sur des enfants de 5 à 6 ans. Cette étude, qui avait été évoquée par Courrier International, a été réalisée par un pédiatre Allemand sur 1900 enfants de 5 à 6 ans, à qui il a été demandé de dessiner un personnage.

Réédition du 20/07/13-Blogspot

La télévision, internet, les écrans…vaste débat ! Sujet toujours d’actualité, souvent débattu sur les réseaux sociaux. Et encore une fois, l’unanimité est loin de caractériser les pratiques des EJE. Tant mieux. Je lis avec intérêt les avis divergents. Ils amènent une réflexion, permettent d’éviter de me scléroser dans des théories qui finalement existent pour nous guider mais jamais pour penser ni pratiquer à notre place. Les théories et les études sont des recours, non des substituts, bien qu’elles se basent sur des faits et des expériences.

Mon avis, je le répète ici, est loin d’être objectif. Je me situe dans la catégorie des individus « victimes » de la TV. En fait, j’irai jusqu’à dire que je suis « esclave » de l’image. Il ne tient qu’à moi de me rééduquer. Ce que je fais au quotidien, avec des hauts et des bas. Pour ma petite histoire, j’ai rarement eu la TV durant mon enfance. Cependant -et peut-être est-ce à cause de son absence -cet objet me fascine trop souvent. Je le gère difficilement, c’est un réel combat. Je n’en ai donc jamais acheté et je ne le possède plus depuis plusieurs années. Pour éviter de punir mes proches, nous recevons les chaînes via un ordinateur (plus maintenant/février 2017). L’avantage de l’ordinateur familial c’est son usage parcimonieux ! Le téléviseur est bien trop facile à allumer, alors j’ai sciemment compliqué l’accès surtout quand j’ai vu mon fils aîné suivre le même chemin de « dépendance télé-visuelle ». Avec l’ordinateur, nos envies se dirigent naturellement vers les jeux, internet et des recherches précises, du travail sur logiciel…et le choix de film selon nos envies.

Quand je lis que l’usage des téléviseurs (et leur contenu médiatique) est anodin dans le milieu de la petite enfance, je me raidis et quand cela va jusqu’à leur présence et utilisation dans les structures petite enfance par des professionnels, j’avoue que je frise l’apoplexie.

Nous sommes suffisamment informés au 21ème siècle sur le développement de l’enfant, sa maturation nerveuse et physiologique, ses étapes, ses apprentissages, ses acquisitions…pour faire au mieux et être garant de son avenir donc de toute son enfance, dans les meilleures conditions. Oui ? Oui !!! Alors, comment est-ce possible d’accepter ou pire de proposer des objets inutiles et superficiels à leur usage ?? Sachant que dans la sphère privée, ils y ont accès la plupart du temps. Je me dis que c’est largement suffisant.

Nous faisons 3 ans d’étude pour prévenir plutôt que guérir, pour faire relais mais autrement jamais à la place des parents, pour pallier les manques ludiques, psychomoteurs… Quand on travaille dans l’intérêt de l’enfant, nous avons la responsabilité d’utiliser des outils à des fins épanouissantes, grandissantes, sécurisantes…oui ? Si quelqu’un me (dé)montre qu’un bébé et même un jeune enfant peut avoir un intérêt majeur à regarder un programme télé, alors écrivez moi par mail, je suis curieuse de nature.

Pour une fois j’ai un avis tranché. Peut-être que je diabolise les écrans et les images mais le contenu du téléviseur me donne régulièrement la nausée alors je ne le mettrai, pour ma part, jamais à disposition des enfants de moins de 3 ans. Et je veillerai toujours, à ce que visionnent les enfants de moins de 12 ans !!

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image trouvée ici

Liens :

TV Lobotomie – La vérité scientifique sur les effets de la télévision

L’impact de la télévision

Trop de télé nuit gravement aux enfants

Lettre ouverte aux parents déconnectés