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Toi, l’Autre…et moi. Nous.

J’ai trouvé cette pépite sur FB, un soir que mon moral était en berne alors je le partage (avec l’accord de L.T) ; surtout s’il peut avoir pour d’autres, cet effet « réconciliant » avec soi-même…et l’Autre.

« Toi, individu qui ne connais pas les autres comme tu te connais, qui ne comprends pas leurs réactions car elles pourraient différer des tiennes, que penses-tu que ça t’apportera de blâmer ces personnes ? Que penses-tu que ça t’apportera de critiquer leurs idées ?

Si tu te sens bien au sein de cette société, personne n’a à te blâmer, personne n’a le droit de te critiquer, toi, tes réactions, tes idées.
Si tu t’y sens mal, c’est tout à fait pareil.

Quand on dit qu’il y a autant de différences que d’êtres humains, c’est pas pour faire court, joli. C’est pas parce que ça semble tellement évident qu’il faut l’oublier, ne plus y penser.

Quelqu’un qui aime parler beaucoup a ses raisons.
Quelqu’un qui n’aime pas parler a ses raisons.
Pour ne citer QUE ces exemples.
L’un n’est pas un emmerdeur qui prend toute la place, l’autre n’est pas un misanthrope qui ne s’adapte pas au contact.

L’idée même de norme est moche, pas parce que beaucoup de gens y sont mais parce que sous prétexte qu’ils y sont nombreux, elle devrait être universelle et que ceux qui ne s’y sentent pas chez eux seraient des hérétiques ennemis du bien commun sacré.
Le pire c’est qu’on n’est jamais complètement à tous points de vue dans les idées de la norme. Sur certains points oui, sur d’autres non. Moi je vais te trouver plus commun, toi tu ne te sentiras pas commun sur plein de choses que je ne soupçonne pas. Tu es toi avec ta complexité et tes trésors.

Des gens sont plus représentatifs de cette norme, certains moins, certains beaucoup, certains encore, presque pas.
Pourquoi toujours se poser la même question nulle, vide de sens, inutile, celle qui dit : « Mais qui a raison ? » ou « Qui a tort ? »

Le pire c’est que la norme ne représente pas que des idées mais aussi des états physiques, morphologiques, moraux, psychologiques.
Donc non seulement la question se pose à propos d’idées mais aussi à propos d’états, et ces états, on ne peut souvent les modifier car ils sont assignés à la naissance. Alors on les discrimine et voilà que naît l’inégalité. Et de l’inégalité naît le rejet, la peur de l’autre, la moquerie, l’injure, l’irrespect.
Non seulement on injurie des idées mais aussi des identités.
La nouvelle mode consiste désormais à classifier les gens selon des cases qui justifieraient tel état « hors norme », telle idée et une autre question apparait souvent à ce moment précis : « Puisqu’il/elle n’est pas normal/e, est-il possible de le/la soigner ? »

D’autres personnes nient l’existence de la différence elle-même, quelle que soit sa forme (handicap/sexualité/profil psychologique et j’en passe) et blâment les personnes différentes, les critiquent, les rabaissent.
C’est doublement dur à encaisser. Premièrement ces personnes ne reconnaissent pas l’identité des autres, deuxièmement, elles mettent la cause de leur frustration à ne pas comprendre et accepter la différence d’autrui sur le dos des autres en les culpabilisant, en les blâmant, en leur expliquant, même calmement, que si elles étaient « normales » ça serait plus facile, que le monde s’en porterait mieux.

La différence devient alors un crime. La différence est un fardeau pour la normalité et pour le hors-norme qui ne devrait être.
« Quand on dit qu’il y a autant de différences que d’êtres humains, c’est pas pour faire court, joli. C’est pas parce que ça semble tellement évident qu’il faut l’oublier, ne plus y penser. »
Je remets ça ici, pas pour faire joli encore une fois, vous vous en doutez bien.

Des comportements sont condamnables, chez tous mais pas pour autant impardonnables ou incompréhensibles.

Respecter l’autre ça n’est pas accepter toutes ses idées, ça n’est pas le laisser entraver notre liberté (et ça n’est pas sa différence qui nous entrave mais le fait qu’il n’accepte pas la nôtre, soyons bien clairs)
Respecter l’autre c’est l’entendre, être d’accord ou pas mais le comprendre, l’accepter dans sa globalité, dans son identité, dans son parcours et dans sa complexité.

En un mot : la TOLÉRANCE. Ce mot est encore plus puissant que le terme « amour » car quand on tolère, on embrasse la différence, on la prend à bras-le-corps, on l’accepte complètement, sans concession d’un côté ou d’un autre, on veut donner, on dit à l’autre : « Tu existes et je le reconnais », qu’est-ce d’autre si ce n’est pas aimer, quelque part ? Rien n’est plus précieux sur Terre que cela, rien au monde ne le sera plus.

Évidemment nous manquerons parfois de tolérance, tous autant que nous sommes et pire encore, parfois, nous ne nous en rendrons même pas compte. C’est pour ça qu’il faut être prudents, c’est pour ça qu’il faut être ouverts, un maximum, à tout moment. Non c’est pas simple, oui ça demande des efforts, bien-entendu mais qui t’a dit que la vie était simple ?
Cependant, même si nous manquerons de tolérance et que nous blesserons quelqu’un dans sa personne, que nous rejetterons la cause et le mal-être qu’engendre notre intolérance sur l’autre, le culpabilisant et le blessant plus ou moins profondément, jamais il ne sera trop tard pour le voir et surtout, jamais il ne sera trop tard pour demander pardon.

Le pardon nous fait non seulement grandir mais en plus, il nous permet de créer la paix envers et contre tout.

Finalement, moi je l’aime la complexité de la vie car j’accepte cette complexité et que je lui pardonne de mettre ma tolérance et ma volonté à l’épreuve. »

L.T