L’approche Snoezelen 2

Avec l’aimable accord de Sidonie Fillion, je partage mes notes de la conférence. Merci à elle.

J’ai appris récemment que j’avais une mémoire essentiellement émotionnelle (= je retiens ce que je ressens. Je peux oublier le contenu d’un livre, d’un film mais me rappeler toute ma vie ce que j’en ai ressenti). C’est pourquoi plus j’attends pour écrire un compte-rendu, moins je me souviens de son contenu. Lors de cette conférence, je me souviens avoir senti mon cœur transporté d’enthousiasme de voir une psychomotricienne pieds nus et de l’entendre parler ma langue éducative. Comme lorsque je lis Arnaud Deroo et que je tombe amoureuse de ses idées pédagogiques, sans être capable de les expliquer à quelqu’un d’autre ! <3

Mes notes sont décousues, car écouter Sidonie Fillion donne souvent envie de la regarder.

Snoezelen est un ESPACE TEMPS pour s’apprivoiser soi-même et pour apprivoiser les enfants :

« Si tu veux jouer avec moi, il va falloir m’apprivoiser et créer des liens pas à pas, pour commencer à s’attacher… »

[Même que c’est le but de la fameuse période d’adaptation qui devrait durer au moins 6 mois !]

Je partage l’idée de Sidonie Fillion :

« les enfants de moins de 3 ans sont décérébrés et ne comprennent RIEN. Ils VIVENT tout en DIRECT. Ils sont dans l’INSTANT PRÉSENT. Le passé et le futur n’existent pas. »

Parler d’agressivité est une erreur, il s’agit de violence, d’agitation, de mécanismes animaux. Les enfants sont comme des louveteaux, ils réagissent à leur environnement. Chaque enfant VIT des sensations, des émotions, ils communiquent non verbalement avant tout. Ils sont binaires au quotidien : j’aime-j’aime pas/je me sens en sécurité, je me sens insécure…

« Les enfants viennent d’une autre planète. Ce sont des extraterrestres ».

Les adultes ne parlent pas leur langage. Sidonie Fillion rappelle que le « bain de langage » de Loczy était destiné à recréer une sorte de cordon ombilical symbolique pour des enfants orphelins. L e « bain de langage » avec des enfants qui ont une famille, c’est parler beaucoup, de manière compliquée et ça peut énerver l’adulte car l’enfant ne peut comprendre plus tôt que ses capacités physiologiques le lui permettront.

« L’enfant ne comprend PAS tout ».

Les adultes ont pris l’habitude de se couper de leur corps et leurs émotions, ils s’infligent une sorte d’anesthésie émotionnelle constante. Les anesthésiques utilisés passent du sucre, au tabac, la caféine, les écrans, l’alcool, les drogues etc. Malheureusement des adultes discordants projettent leur fonctionnement sur les enfants. Ils accordent trop d’importance à des notions incomprises des enfants telle que la gestion du temps. Or le temps est ingérable. Il n’est que le résultat des choix des adultes, de leurs priorités…selon un projet éducatif dans les EAJE. Les adultes cultivent un besoin de maîtrise lié à un besoin de perfection. Le langage des adultes est source de malentendus. Nous avons pourtant tous un ENFANT INTÉRIEUR. Nous pourrions mettre notre énergie dans des choses simples, sans imposer aux enfants des concepts d’adultes.

Sidonie Fillion pense que « les professionnels de la petite enfance devraient se rendre compte que l’avenir des enfants est entre leurs mains ! »

C’est quoi un jeune enfant ? (fallait oser poser la question devant une assistance presque exclusivement EJE !)

Un être sensoriel avec 5 sens + le vestibulaire (sens de l’équilibre). L’enfant passe 9 mois dans le ventre de sa mère dans lequel il fait l’expérience de flotter dans du liquide (acqueux) amniotique durant environ 7 mois (après il est à l’étroit) il ressent des vibrations en permanence. Il entend des fréquences graves, il sent le liquide sur sa peau mais il y voit très peu. A sa naissance, le stimuler visuellement manque d’intérêt et de contrastes (petit aparté sur la décoration dans une section de bébé et même une crèche…pour qui ?).

Le monde suffit pour la stimulation et l’éveil du jeune enfant. ça ne sert à rien de stimuler et d’éveiller des enfants. Ils le font tout seul, sans l’aide de quiconque.

« Snoezelen n’est PAS de la stimulation sensorielle ».

L’approche snoezelen est sélective et individuelle. En snoezelen, l’important est la sécurisation (adulte et enfant), l’observation privilégiée (-de 5 enfants), n’avoir aucun objectif et avoir une posture d’ouverture. Ne faire aucune proposition, aucune démonstration, ne proposer aucun apprentissage. Snoezelen est non directif.

« C’est du temps de PLAISIR pour être à l’Écoute DE SOI. »

Le principe c’est de s’accueillir les uns les autres, tels que nous sommes. Être à l’écoute de soi pour être à l’écoute des enfants. En snoezelen, l’adulte est à la recherche de son ENFANT INTÉRIEUR. L’adulte est dans l’être, il lâche le faire, il revient à l’ESSENTIEL.

Les 3 grands axes :

  • Relation AUTHENTIQUE
  • sensorialité comme mode de communication et aucune attente
  • Apaisement/détente (opposé du stress)

« Il n’y a aucune vérité sur l’Humain ».

Grands principes du snoezelen :

  • se/sécuriser
  • s’/apprivoiser
  • prendre le temps
  • observer, s’ajuster sans projeter ni interpréter = rester objectif, descriptif, factuel
  • partager/se rencontrer
  • s’inclure dans le processus
  • se poser/être à l’écoute de soi et de l’autre =  se connecter (rien à avoir avec ne rien faire)
  • être présent/attentif sans être directif
  • utiliser du matériel qui mette à l’aise
  • rester seulement quand on est disponible à 100%
  • prévenir les collègues et mettre une pancarte (occupé)
  • se rééduquer à ÊTRE SOI-MÊME
  • Réciprocité

« Snoezelen c’est un autre regard sur la relation ».

Voilà l’essentiel de mes notes, après je l’ai écouté. Je vous encourage à nouveau vivement à assister à ses conférences.

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