Mes compétences sont disponibles

QUI EN VEUT !!??

Je suis EJE de formation. Pour des raisons personnelles, il m’est impossible d’exercer sur le terrain avec les quotas actuels. Je suis même écœurée d’avoir exercé dans ces conditions. Quand j’y pense, j’ai la nausée. Après 1 an, de repos forcé, je suis prête à mettre en pratique mes savoir-être et savoir-faire ailleurs qu’en EAJE (« mais t’es folle, tu te grilles dans le milieu… » « Oui, enfin, pour ce qui m’est proposé, je m’en remettrai »).

Je suis à la recherche d’une voie professionnelle qui me permettrait de proposer mes compétences, à ceux qui en ont besoin, telles que je les porte, sans avoir à me transformer en wonder-woman (et non, je n’ai pas eu la chance de grandir sur l’île de Themyscira, comme la belle princesse Diana).

Ça me plairait d’accompagner des enfants « porteurs de handicaps mentaux » à l’école maternelle/primaire ou même en institut. Le terme c’est auxiliaire de vie scolaire (AVS) ou autre chose (ça change tout le temps). J’ai postulé récemment. Il m’a été demandé une lettre de motivation (manuscrite, à envoyer par mail !!). J’en ai marre de ces procédures à la noix. Si je postule, c’est que je suis motivée, rencontrons-nous afin d’en discuter de vive voix. Oui je sais, je suis hors critères (CUI CUI et trucs machins) mais j’ai envie de dire, on s’en fout, non ? J’ai envie, c’est tout. Oui, je sais, je ne suis ni précaire, ni sous-diplômée, mais… est-ce tout ce qui est recherché pour accompagner des enfants à forts besoins ?? Et cette histoire de fin des contrats aidés… où est la logique avec la promesse que tous les enfants auront leur AVS à la rentrée ? Nous sommes le 19 septembre 2017, et si j’en crois BMFTV, « 3500 élèves sont privés d’école, faute de personnel… » Pardon ? Faute de quoi ? Et moi, je suis du vent dans la plaine ? Je suis sûre que nous sommes nombreux à attendre un hypothétique « poste ». Si quelqu’un cherche, je vis dans le 06, près de Cannes. Pour me contacter, il est possible de me laisser un commentaire sous cet écrit.

Ça me plairait aussi d’accompagner des enfants dits « lambdas », de tous âges, dans leur découverte de la vie. Avec des horaires « humains », au plus proche de leur rythme. J’imagine un lieu de vie dans lequel, le petit déjeuner aurait lieu quand les enfants ont faim, pour la plupart après 9h. Commencer la journée par un moment convivial, quel idéal ! Continuer avec une matinée en extérieur, au jardin, à la ferme, à la pêche, en forêt, au marché… ; préparer le déjeuner ensemble ; profiter d’un temps de pause, calme, lecture, jeux de société et enfin terminer l’après-midi par du bricolage, de la pâtisserie, l’entretien des parties communes…de la méditation selon les besoins, une collation si nécessaire et fin de la journée avec jeux libres jusqu’au départ avec les familles. Y’a de quoi s’occuper et apprendre les choses essentielles de la vie. Dans tous ces moments, il y a du concret et en faire l’expérience permet d’assimiler des notions plus aisément. Le bien-être à l’école, est-ce que je rêve ? Qu’est-ce que j’attends pour créer cette « école » alternative, me direz-vous ? Et oui, bonne question, qu’attends-je ? Seule, je sais que j’aurai du mal à y arriver, chacun a des épaules plus ou moins larges. Ma carrure est toute mince et a assez de fardeaux à porter. Alors, je n’ai aucune honte à dire que OUI j’aurai besoin d ‘aide ! de conseils avisés, de guidance de personnes qui sont dans l’aventure…toussa toussa. Oui c’est un appel.

Pour faire un peu CV et lettre de motivation, voici la liste de mes compétences acquises au cours de mes dix années d’expérience, à domicile, en saison en EAJE, en EAJE municipaux…et avant le DE, en groupe scolaire auprès d’enfants porteurs de handicaps mentaux ( en CLIS et UPI).

  • Accueil, encadrement, de jeunes enfants, d’enfants polyhandicapés et porteurs de handicaps mentaux. Accompagnement en lien avec les familles.
  • Proposition de médiations et actions éducatives pour favoriser le développement global de l’enfant.
  • Travail et encadrement d’équipe éducative ; élaboration et conduite de projets.

A part cet encart politiquement correct, je sais observer finement, écouter attentivement, échanger calmement, réfléchir tranquillement mais aussi urgemment. Je sais analyser des situations. Je sais rédiger des écrits (projets, compte-rendus…). Je suis dans une optique de bienveillance (ni laxiste, ni permissive), même si je suis loin d’être parfaite. C’est un de mes défis professionnels.

Mes qualités et mes défauts sont visibles rapidement sur le terrain, dans la mesure où je suis entière, honnête même si parfois réservée. Je dirai ce que j’ai à dire au moment opportun. J’attends, en retour, que l’on me dise aussi ce qu’il y a à me dire. C’est la base de la communication car les « non-dits » et même les « on-dit » c’est pénible et lourds de conséquence et de temps perdu.

Ah oui, et je m’appelle Mickaëlla.

Ravie d’avance ! Nice to meet you !

18 réflexions sur « Mes compétences sont disponibles »

  1. Bonjour ! Comme je me reconnais dans ton texte ! Moi aussi je pense a postuler pour avs. Pour l’instant je suis parent au foyer, c’est la seule reconversion qui me plaît ^^. Je ne peux pas t’aider vu que je ère également… Ce que je sais c’est que je ne remettrais plus les pieds en EAJE a moins d’être contrainte et forcée…
    Bon courage en tout cas et je vais te suivre pour l’inspiration !

    1. salut ! mon cadet a fait son entrée à l’école maternelle, il voulait bien alors je le laisse faire son expérience. Dès que j’en sais plus, je partage l’astuce pour être avs !
      merci pour ce commentaire.

  2. C’est étonnant, cette hémorragie d’EJE qui ne se reconnaissent plus dans les EAJE Et qui cherchent une reconversion possible. Je suis moi même EJE DE depuis 2009, actuellement parent au foyer, ass mat dans quelques semaines. Même si l’on recherche le bien être des enfants en EAJE, les conditions d’accueil ne le permettent pas pleinement, Et le bien être des adultes, quant à lui est prié de se faire discret. J’ai eu de la chance de travailler auprès d’une équipe réellement dans la recherche du fonctionnement le plus bienveillant qui soit, mais dès qu’il y a des RTT, des arrêts, des heures de grossesse,… nous faisions « au mieux », c’est à dire le moins pire, ou alors, Nous fermions les yeux et priions très fort pour que la journée passe vite. Et puis, on y laisse un peu de sa santé, un peu de ses convictions, beaucoup de sa patience, et on pete un câble, ou on réalise que l’on vaut mieux, que les enfants valent mieux, que notre équilibre en dépend. Je suis tellement triste de constater que la petite enfance et l’enfance sont les parents pauvres de l’Etat. Il faudrait donner aux professionnels les moyens d’accompagner, Et de s’épanouir dans ces domaines. Mon petit doigt me dit que c’est mal parti. J’ai claqué la porte!
    Courage pour vos recherches, de telles compétences ne devraient pas dormir, et devraient bénéficier à des enfants, à des familles!! Dommage que j’habite si loin du 06, j’aurai volontiers échanger avec vous autour d’un café, et contribuer à changer le monde (ou presque!).

    1. C’est tout à fait ça Lauriane. Me sentir impuissante c’est rien (qui peut se vanter d’être « puissant » dans le milieu de la petite enfance ? il y a plus d’obstacles que dans un parcours de motricité !), mais me sentir complètement à côté de la plaque, c’est devenu insupportable.
      Merci.

  3. Hihi, comme ton « CV » est proche de mon mien !
    Par ici, j’ai tenté AVS aussi avec motivation et expériences dans le domaine … mais je n’ai pas la diplôme requis !?! (ouep, EJE n’est pas un diplôme d’aide à la personne qu’on m’a dit, alors bye bye !)
    Je t’accompagnerai bien dans une création de structure toute bienveillante (ça trottine dans un coin de ma tête aussi ), m’enfin quelle drôle d’idée d’habiter dans le 06 (ou bien moins d’être dans le 64 )
    Courage pour tes recherches en tout cas !

    Une EJE un peu utopiste probablement

    1. oh la la à qui le dis-tu ! souvent je regrette d’avoir quitté le 44…mais le 64 me fait de l’œil ! et cette histoire de diplôme…ce que la France est vieux-jeu parfois. Y’a bien un moyen de valider des équivalences…? ah non, je rêve. L’utopie c’est ce qui n’est pas encore sorti de nos têtes…attention quand ça viendra, ça va décoiffer 😉
      Merci pour tes encouragements.

  4. Chère Mickaëlla,

    Je me permets l’emploi de l’adjectif « chère » pour m’adresser à vous, bien que nous ne nous connaissions pas. Il symbolise néanmoins la proximité immédiate que j’ai ressenti à votre encontre lors de la lecture de votre lettre de motivations.
    Il parle aussi de la valeur que je vous ai d’emblée accordé : vous êtes chère, précieuse, en tant que professionnelle.

    Pour ma part, j’ai exercé en tant qu’AVS pendant 4 ans, à une époque où la titularisation n’existait pas….. Et où un coordinateur MDPH m’a bien fait comprendre que mon travail n’était pas un vrai métier, mais une fonction. Il m’a même sermonné pour mon trop grand investissement auprès de l’enfant que j’accompagnais depuis 2 ans. Être AVS c’est également subir l’absence totale de reconnaissance de la part des professionnels de l’Éducation Nationale (d’ailleurs je ne supporte pas bien qu’on parle d’éducation en ce qui concerne l’École) et du monde du handicap. On vous perçoit bien plus par le biais du type de contrat qui vous embauche que par l’intermédiaire de vos compétences. Moi j’avais la chance de posséder un master en psychologie clinique alors je pouvais encore éviter quelques écueils sur mes capacités à exercer un poste. Mais j’étais quand même une diplômée en galère d’insertion professionnelle, donc quelqu’un qu’on pouvait sous – estimée sans trop de remords. Je trouve votre démarche intéressante dans votre souhait de devenir AVS (on dit Accompagnement Élève en Situation de Handicap également) : être au plus près des besoins de l’enfant, l’accompagner pleinement, etc. Mais je voulais simplement vous faire part de mon expérience dans cette… FONCTION… Et au regard de ce que vous exprimez sur le métier d’EJE. Je trouve cela presque ironique puisque ce que vous nous racontez dans votre billet, ce sont exactement les raisons pour lesquelles j’ai voulu devenir EJE. Je trouvais que l’École c’était déjà trop tard pour inclure les enfants en situation de handicap.

    J’entame maintenant la deuxième année en tant que professionnelle. Et je suis déjà complètement persuadée que je ne suis pas faîte pour être une EJE classique dans un EAJE accueillant 40 à 60 enfants par jour et dans un rythme effréné, écœurant, insatisfaisant et épuisant pour tous. J’ai essayé. J’y ai laissé des plumes, de l’estime de moi en tant que professionnelle et en tant que personne. Quand on commence dans le métier, ça fait mal. Cela dégoûte. Et cela apprend sur soi aussi. Sur ce qu’on veut et sur ce qu’on refuse. J’ai fais des concessions (notamment sur le salaire…. quand on sait ce que gagne une éduc en début de carrière, je vous laisse imaginer). Je n’ai pas le poste de mes rêves, mais au moins j’y vais avec joie et je fais à peu près ce que je voulais faire quand je me suis engagée dans ce métier (il faut bien faire quelques concessions dans la mesure où elles n’entaillent pas nos convictions profondes). Et non, je ne travaille pas en multi – accueil ! J’y fais parfois des remplacements ponctuels, mais je sais pertinemment que ce n’est pas ma voie.

    Tout ce message pour vous dire de ne pas abandonner ce merveilleux travail s’il vient d’une réelle conviction, s’il s’enracine dans des objectifs sans doute idéalisés mais possibles. Nous avons la chance d’avoir un métier qui demande de la créativité. Souvent nous la mettons au service des autres, des enfants en premier. Le marché du travail est aujourd’hui tel, que nous pouvons aussi nous permettre d’employer cette créativité à notre encontre pour nous réinventer en tant que professionnelle.

    1. Si vous me permettez chère Camille, merci infiniment pour ce partage ! Quelle ironie en effet. En vous lisant, je me suis rappelée ce que je m’étais promis quand j’étais étudiante : ne jamais travailler en milieu « ordinaire », pas à cause des enfants, non, mais à cause des problématiques institutionnelles limitantes et parfois des hiérarchies sclérosées. Mes seules expériences riches et profondes avaient eu lieues en milieu « spécialisé »…tout ça pour dire que si ce secteur était plus ouvert aux EJE, j’y travaillerai avec plaisir je pense.
      J’ai de toutr façon beaucoup de temps pour réfléchir à volonté sur la question.
      Merci encore.

  5. Bonsoir Mickaella, quelques mois, voire années que je prends plaisir à vous lire…je suis finalement assez triste de savoir que vous aussi êtes une déçue de notre profession. Je pensais être un peu seule dans mon cas, à ne jamais être satisfaite, ou ne jamais vraiment trouver ma voie… et bien ce n est peut être pas juste moi le souci…oui c est triste à dire, après une maîtrise de psycho, un bref passage plutôt horrifié par le concours de prof des écoles, puis 3 années d avs, où nous sommes finalement si peu considérées, je pensais vraiment trouver mon bonheur en devenant eje à plus de 30 ans!!! Qu elle ne fût pas ma déception en commençant à travailler en.multi accueil. Bon ok, j avais envie de travailler ds le domaine du handicap, ms je pensais sincèrement avoir tant de choses à apprendre et à apporter en eaje…
    Après 3 ans de congé parental, il va falloir y retourner, aucune envie, c est désolant…pourtant l enfance, la petite enfance reste ma grande passion…
    Bonne route à vous, j espère pouvoir rencontrer d autres professionnels aussi impliqués et désireux de changements pour tous ces enfants…

    1. Bonjour Aline,

      Nos profils aux unes ( que des femmes pour le moment) et aux autres se ressemblent. Il y a quelque chose à faire…
      Si ça peut vous rassurer la petite enfance reste aussi ma grande passion. Je suis sûre que nous trouverons une issue favorable ou alors nous la créerons, tous ensemble.

  6. oyoy, comme j’aimerais que mon enfant aie une AVS comme vous, mais bon, on est au Maroc
    très originale comme lettre de motivation, je vous souhaite une très belle trouvaille.
    jiji

  7. Bonjour à tous, que c’est rassurant (ou non selon le point de vue mdr) de voir que je ne suis pas la seule dans ce cas. Je suis actuellement AP et m’interroge sur une évolution possible. J’ai beaucoup travaillé en petites structures (où la plupart des directeurs n’y connaissaient que très peu en matière de petite enfance) ainsi qu’en grande structure. A ce jour, je ne trouve plus ma place, j’ai tellement envie d’avancer et d’accompagner au mieux les enfants accueillis et en même temps les absences des pros, les « on fait au mieux », les heures supplémentaires demandées pour qu’au final dès que toi tu as un besoin urgent on te le reproche, les pros qui ne se remettent jamais en question etc m’épuise..
    Quel chemin prendre? J’envisage une reconversion à grand regrets tellement je ne sais plus où mettre les pieds. Merci à vous

    1. Bonjour Emilie,

      c’est tellement dommage que ce constat prenne autant d’ampleur. Je suis désolée pour vous. Avant de quitter votre secteur peut-être que tenter une micro crèche serait une alternative ? Les AP peuvent aussi travailler en PMI ou à l’hôpital. Certaines AP se reconvertissent en assitante maternelle mais il faut pouvoir et vouloir travailler chez soi, sinon il existe des MAM. Je vous souhaite de trouver votre voie.
      Mickaëlla de Planète EJE

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