La sacro-sainte tétine

Suce(tte), Tototte, tututte…Tais-toi ?!

Plus je les vois, plus je m’interroge.

Une fois n’est pas coutume, j’ai un avis nuancé.

J’y vois l’intérêt pour le très jeune enfant (et encore…) et je constate  une dépendance, qui m’inquiète parfois, quand l’enfant grandit.

Pour ma petite histoire : je l’ai proposée à mes deux fils. Par mimétisme pour l’aîné. C’était évident de l’acheter, en plusieurs exemplaires, avant la naissance et de la proposer dès la maternité sans même savoir si l’enfant en aurait besoin. Résultat il l’a très peu prise et a arrêté de lui même. Il aurait pu s’en passer. C’est plus par dépit que le cadet en a eu, d’abord une « au cas où » en caoutchouc naturel.  Quand je lui proposais à la place du sein (en dehors des tétées/repas), il avait des haut-le-cœur. C’en est une autre, basique, qui lui a été proposée, à ses 6 mois, quand il était chez l’assistante maternelle.  Il a été « dupe » une fois en ma présence. Comme il est allaité, si je lui présente, soit il râle et la lâche, soit il la mordille allègrement pour se soulager les gencives.

En EAJE, j’avoue que je serai mal placée pour dire comment faire avec cet objet. De formation, l’hygiène n’est pas mon cheval de bataille, mais franchement quand je vois les multiples voyages et chutes des tétines, je me dis BEEEEEURK !!!! Et quand elles sont « perdues » dans des endroits improbables et qu’il faut les chercher en fin de journée, quand il n’y en a qu’une…quand pendant la sieste, elle se faufile entre le matelas et le lit ou se cache sous la couverture…le bébé se réveille, pleure, il faut lui redonner un nombre de fois incalculable…c’est pénible.

Parfois, je me dis que les adultes s’enquiquinent au lieu de se faciliter la tâche. De tout temps, le bébé a su faire autrement pour combler son besoin de succion. Rendre un enfant dépendant d’un objet que l’adulte commande, c’est un peu ahurissant. On dirait que la tétine est devenu l’article indispensable au même titre que le doudou qui va souvent de pair avec elle. Faire confiance, écouter son bébé est devenu rare. La relation approfondie semble en voie de disparition…quel dommage.

Ce qui me questionne c’est de la voir donnée systématiquement au lieu de chercher à comprendre ce qu’il se passe à un moment T pour l’enfant.

tétine

Ce qui m’énerve c’est de la voir mise directement en bouche même aux enfants qui savent la prendre et la mettre eux-mêmes. On dirait qu’on leur met un bouchon pour se taire.

Ce qui m’inquiète, c’est l’âge de plus en plus tardif auquel des enfants réussissent à s’en passer… d’en voir  qui parlent avec sans possibilité de comprendre un mot de ce qu’ils disent…

J’oubliais, un autre point de vue : il est souvent conseillé aux parents de préférer la tétine au pouce (à tort ?), pour diverses raisons. Cependant je souligne que le doudou attaché à la tétine est très répandu. Un truc qui pendouille au bout, pèse un peu dans le vide. Peut-être qu’il y a  un impact sur la mâchoire et la bouche… Je dis ça, mais je ne suis ni orthophoniste ni orthodontiste.

Bref. C’est un avis qui n’engage que moi.

Idées de lecture autour de la tétine :

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2 réflexions sur « La sacro-sainte tétine »

  1. Bonjour,
    Votre positionnement est intéressant, et tombe pile sur mon questionnement du moment ^^
    Je suis EJE en poup, sur un groupe d’enfants âgés de 2 à 4 ans. Ils sont 4 et 3 ont une tétine. L’enfant qui n’en a pas n’est pas le plus âgé. Bref, la tétine est accessible tout le temps, on demande juste à l’enfant de la poser le temps d’une activité, ou en sortie, ou encore quand ils parlent. Cependant, quand un enfant est énervé, ou triste… Je lui propose toujours d’aller chercher tétine / doudou et d’aller dans les bras. L’enfant se calme en général, mais je me suis vite rendue compte que c’est le câlin qui l’apaise, la disponibilité momentanée, l’attention que je leur porte, mais aussi la contenance de mes bras. Parce qu’en effet, ils ne vont pas les chercher d’eux-mêmes (suce et doudou), c’est moi qui leur propose.
    Pourtant, quand ces enfants arrivent (majoritairement en urgence), la tétine, quand ils en ont une, leur est indispensable. Avec le doudou, c’est le point de repère (bien plus que ce que les parents ramènent de la maison).
    En outre, le petit qui n’a pas de suce actuellement a un fort besoin de mettre des choses dans sa bouche quand il est submergé par une émotion (n’importe laquelle), notamment les copains qui passent.
    Du coup, je pense que la suce peut être indispensable si elle l’a été, dans un contexte particulièrement insécurisant (arriver en collectivité h24, 7j/7, parfois dans des conditions… Bref).
    C’est comme tout, tout est une question de contexte 🙂

    1. Bonjour

      merci pour votre commentaire. Je partage votre point de vue. Ce qui est regrettable en fait, à mon sens, c’est d’en arriver là. A ce que cet objet semble indispensable. Je suis la première à proposer cette réponse devant une émotion de l’enfant quand ma contenance semble insuffisante.
      Par contre en tant que mère, même si mon cadet entre dans une période dite « de morsure » c’est hors de question que je lui propose la tétine en compensation, car il ne l’a finalement jamais prise. S’il a besoin de mordre, je respecte son besoin tout en posant l’interdiction de le faire sur une personne. Justement il y a des jouets pour cela, de manière temporaire puisque ces étapes sont passagères…alors que la tétine, elle, devient réellement une addiction.

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