Parentalités

Coparentalité, monoparentalité ou encore homoparentalité…

Sujet toujours d’actualité : il y a une mini-manif en bas de chez moi contre « le mariage pour tous ». Ils scandent : « Taubira ta loi, on n’en veut pas ! ». Elle est là, mais est-ce qu’elle les entend autant que moi ?

"... tout un vocabulaire 
récent évoque ces nouvelles
formes familiales qui 
font fi du schéma
traditionnel :
aujourd’hui, on 
peut être parent 
de sang, ou de 
droit, mais aussi 
tout simplement 
de fait ou d’amour..."

L’Éducateur de Jeunes Enfants, travailleur social, doit se positionner en faveur des familles, quelles qu’elles soient.

C’est un de ses rôles :

  • La prise en charge du jeune enfant dans sa globalité en lien avec sa famille.

C’est une de ses fonctions :

  • Développer des pratiques adaptées d’accueil et d’accompagnement du jeune enfant et de sa famille.

La question n’est donc pas d’être « pour ou contre » mais bel et bien d’accueillir TOUS les enfants et TOUTES les familles dans lesquelles ils grandissent. Ce qui nécessite de lever les préjugés, au moins en abordant les sujets en équipe, histoire de rester cohérent. Je reprends juste un commentaire anonyme que j’ai trouvé approprié dans l’actualité des dernières semaines : « le seul problème significatif chez les enfants de couples homosexuels, c’est donc l’homophobie et la discrimination que leur font subir les autres. »

Je n’ai pas suivi de près, ni de façon attentive, les médias sur le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe. Par contre, tout ce que j’ai pu en entendre et lire ça et là, m’a réellement interrogée. En aucun cas, je n’entre dans le débat, ce n’est pas le sujet de ce billet.

En tant que professionnelle, si j’ai accueilli l’enfant d’un couple homosexuel, je n’en ai rien su. D’ailleurs, je ne sais pas toujours si les parents sont mariés ou pas. J’ignore si les familles « déclarent » leur sexualité à l’inscription et si elles ont des demandes spécifiques comme par exemple appeler les deux femmes ‘maman’ ou les deux hommes ‘papa’. Je pense que toute demande, qui ne va pas à l’encontre du bien-être d’un enfant, peut être entendue et respectée.

L’éducateur de jeunes enfants a, à mon sens, une mission très importante qui consiste à permettre à l’enfant d’évoluer dans un climat serein. Les autres enfants, en structure petite enfance, ne posent pas « problème ». D’après mes observations, ils sont curieux et une fois qu’ils ont une réponse simple et réaliste, ils sont satisfaits. Le plus gros travail, celui de l’équipe, est d’accueillir la famille telle qu’elle se présente. L’attitude bienveillante des professionnels sert d’exemple devant toutes les familles.

Dans ma vie personnelle, j’ai un souvenir très marqué d’avoir été malmenée, en tant qu’écolière en primaire, par mes pairs parce que mes parents n’étaient pas mariés. On me répondra que la comparaison n’est pas valable…pourtant c’était une différence inacceptable pour les autres enfants car leurs parents étaient mariés. Dans leur réalité, ma situation n’était pas normale. Je n’en ai pas souffert mais j’ai trouvé assez pénible d’avoir à « défendre » mes parents continuellement pour une situation dont je n’étais en rien responsable. La stigmatisation était réelle et il a fallu du temps pour que déjà dans les années 80 et 90, les enfants issus de familles « non standards » pour l’époque soient acceptés.

Aujourd’hui, les mentalités ont changé sur ce sujet car la famille a évolué. Est-ce bien, est-ce mal ? Quel impact ces situations ont eu sur les enfants ? Au cas où, vous seriez inquiets ;-), je vais bien, merci.

De toute façon, je pense que ce n’est pas à nous de juger. Notre métier est d’accueillir l’enfant et sa famille. 

C’est une réalité, ces familles existent et elles sont comme les autres. 

OUI, elles rencontrent les mêmes questionnements au quotidien.  

Et pour l’avenir de ces enfants ? Et bien l’avenir nous le dira. Pour l’instant, le plus urgent est de se concentrer sur le présent, il me semble.

Si je devais me positionner, au sujet du débat qui secoue encore la France, ce serait pour que la loi encadre ce qui existe, puisqu’il sera impossible de retourner en arrière et d’effacer l’évolution de la famille. Je rejoins donc Benoit Schneider : professeur en psychologie de l’éducation de l’université de Lorraine :

 » Il faut sortir les familles de la marginalité. Le cadre légal doit pouvoir placer l’enfant dans les meilleures conditions. Et puis dans tous les cas, les personnes détournent le contexte légal, font des démarches à l’étranger (ex : insémination artificielle en Belgique). Quand les adultes doivent bricoler avec la loi, ça n’est  jamais très bon pour l’enfant… On peut considérer que la loi à vocation à accompagner les situations de fait dès lors que, si elles ne sont pas prises en compte, deviennent du fait même porteuses de risque. »

 Pour aller plus loin dans la réflexion : Agoravox, FranceInfo, Psychologies

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Je lirai vos témoignages et commentaires avec intérêt.

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