Retour dans le passé de la Loire-Atlantique

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Sortie avec C

Pas encore dans le passé de la profession. J’aborderai l’historique une autre fois…mais un petit saut dans le passé, si proche, de mon expérience.

Avant la fin de la formation quand les ex-assedics ont annoncé la ‘fin de droits’, il a fallu pallier le manque. Sans le diplôme c’est compliqué de travailler dans le secteur de la petite enfance et puis surtout c’est incompatible avec la formation. Donc j’ai cherché et j’ai trouvé ‘intervenante éducatrice à domicile‘ à temps partiel. Le terme me semblait bien plus sérieux que ‘garde d’enfants’ et plus professionnel que baby-sitting !

Première expérience avec de la théorie. Il ne s’agissait plus de « baby-sitter » avec le seul bon sens comme bagage. Je passais à une pratique sur le terrain, chez les particuliers, dans les familles. J’en ai rencontré plusieurs, les expériences ont été très enrichissantes.

Tous les foyers fonctionnent différemment, cette diversité m’a permis d’appréhender le cocon familial et l’intimité en gardant scrupuleusement une distance, celle de ma profession. Des liens se sont tissés et perdurent, c’est gratifiant.

Le côté moins agréable, c’est un peu comme le ressenti des assistant(e)s maternel(le)s : l’isolement, le manque de collègues, l’absence d’analyses de pratiques, le recul nécessaire. Quand on travaille chez les familles, le RAM ne propose rien, c’est regrettable. On se sent seul et en cas de fatigue, il n’y a pas de relais possible.

Le côté vraiment intéressant c’est qu’il n’y a aucune de journée-type. C’est une liberté. Il y a les repères bien installés de l’enfant à respecter : heures de repas et siestes…et le reste du temps c’est selon l’enfant, l’humeur, la météo et ce qui est à notre disposition.

Cela va de :

  • la promenade, les joies du parc, de l’aire de jeux, en passant par
  • des activités variées : dessin, peinture, pâte à modeler, puzzle, lecture…
  • des temps de jeu libre.
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Pâte à modeler avec T

C’est un peu comme en structure collective mais avec 1, 2 ou 3 enfants, donc une observation bien plus ciblée et attentive ainsi qu’une disponibilité entière selon les besoins de l’enfant, son rythme et ses envies.

J’avais choisi délibérément de travailler pour une association, après avoir eu plusieurs entretiens directement avec des familles et avec des entreprises de gardes à domicile. Le souci c’est que le métier d’éducateur de jeunes enfants est vraiment mal connu alors quand j’entendais l’énumération des tâches à accomplir pendant ma présence dans les familles, je pensais faire un mauvais rêve, un cauchemar même !

Petit rappel : l’EJE est formé à l’accompagnement des jeunes enfants dans leur quotidien avec pour mission essentielle- par le jeu, les événements d’une journée et les activités d’éveil- de leur permettre de s’épanouir et de s’initier à la vie en société. Ce qui demande patience, disponibilité totale et créativité. 

Quand une famille me disait « mais que ferez-vous pendant sa sieste ? » Je répondais « avez-vous déjà passé une journée entière avec l’enfant de quelqu’un d’autre ? N’avez-vous jamais eu besoin, vous aussi, de vous poser, de penser aux activités à proposer, de lire éventuellement sur la petite enfance ou même de ranger les jeux d’une activité précédente ? ». En général, ce n’était guère apprécié, mais au moins c’était clair.

Les familles qui demandent à ce que les « gardes d’enfants » gèrent la maison, fassent le ménage de fond en comble tout en s’occupant d’une fratrie de 3 à 5 enfants, voire plus…le tout pour un smic, sont vraiment mal informées sur le cadre légal des différents métiers. Être aide-ménagère, être nurse (ou nounou d’enfer !) sont des métiers autres que celui d’éducateur de jeunes enfants.

Je ne suis pas contre le ménage en tant que tel. A domicile, j’ai toujours veillé à ce que l’enfant évolue dans un  environnement sain et fait en sorte de laisser les lieux propres durant ma présence. Mais de là à exiger que je fasse un autre métier le tout pour un seul salaire, franchement, NON ! C’est vital de conserver des limites et de les défendre.

Aujourd’hui, des entreprises de « gardes d’enfants à domicile » font l’effort de dissocier les deux fonctions : garde à domicile et aide au ménage. Si une personne se sent capable de faire les deux, elle est en droit de demander un salaire en proportion des services fournis.

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V découvre les jouets de son frère

Voilà pour mes premiers pas de professionnelle, dans un autre milieu, mais avec le public attendu. C’est pour moi ce qui comptait à l’époque et puis il fallait bien remplir le caddy…et si en prime mes compétences pouvaient servir à des familles… alors je l’ai fait, sans aucun regrets.

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L et mes » instruments de musique »