Participation à facebook terminée

Mail de confirmation reçu, ça y est j’ai franchi le cap !

« La suppression de Planète EJE Chercheure Petite Enfance est programmée dans 14 jours. » Compte à rebours lancé depuis 7 jours…tic tac tic tac tic tac…

Sans regrets… si j’y parviens. Il paraît que c’est plus difficile d’arriver que de partir.

Après 3 tentatives ratées, après avoir admiré le spectacle, drôlement grinçant, d’Audrey Vernon :

« Comment épouser un milliardaire »…(cf : Zuckerberg est sur la liste de Forbes.)

C’est finalement un incident isolé,  sur ma page, qui a fait déborder le vase ; et puis de nombreuses lectures sur la politique de plus en plus déplaisante de ce réseau social. J’avoue que mon addiction y est pour quelque chose aussi, comme avait pu l’être la TV il y a quelques temps.

C’est donc fini entre ce milliardaire et moi. Je pars de facebook, mais je reste sur la toile. C’est pas la fin du monde, non plus.

Le nom de domaine « Planète EJE » continue à m’appartenir. Ce site, du même nom, reste actif et surtout la Terre continue de tourner.

Ainsi j’arrêterai de faire de la propagande éducative « à grande échelle » et ça attirera sûrement moins de « trolls ». Les petits comités me conviennent mieux.

Le monde changera, il est parti pour.

Facebook a été, à ses débuts, un outil vraiment agréable et puis je me suis lassée, sans réussir à me discipliner. J’ai fais quelques belles rencontres…à voir si elles persistent en mode IRL (In Real Life=dans la vraie vie). J’ai très peu de compétences en relations « sociales »  : je déteste le téléphone, sauf les sms ; je n’écris plus, sauf des mails et des blabla sur ce site…et je voyage de moins en moins.

Si vous me cherchez, je suis dans les coulisses. Au plaisir d’échanger par commentaires !

Prochaine étape ==> Instagram… Encore plus difficile ! @jout : je me laisse 2018 pour décider.

@jout : Mission réussie, comme prévu, le 29/12/17. Une résolution qui prend un bon départ avant 2018. C’est un soulagement. Par contre, j’ai découvert que le compte personnel associé est impossible à supprimer à moins de…décéder…donc il est désactivé.

Noël autrement en littérature jeunesse

 

Comme promis, je vous partage mon ressenti sur deux nouveaux petits formats que j’ai pu offrir à mon cadet sur le thème de Noël.

A part Michka (père Castor), nous n’avions aucun titre sur le sujet. A la bibliothèque, c’est difficile de trouver des titres sans la croyance au bonhomme blanc et rouge. Heureusement le cadet ne s’y intéresse, de loin, que maintenant.

Pour ceux qui me suivent, vous savez que je porte peu le père Noël dans mon cœur…surtout ce qu’il est devenu, un genre de symbole de la surconsommation… Trop loin du partage et de l’authenticité qu’il est censé véhiculer. Son existence imaginaire ne me pose aucun problème, en tant que personnage. C’est d’y faire croire et d’alimenter la crédulité des plus jeunes qui me dérangent.

Agathe le connait comme un personnage d’histoire mais elle sait qui apporte les cadeaux à Noël sous le sapin : sa famille. Cette histoire réunie toutes les valeurs de Noël auxquelles je crois, avec des jolis rituels.

Quant au Noël de Balthazar, outre le fait que sa peluche est vivante, (je suis souvent agacée par l’humanisation des animaux. Ils sont loin de nous ressembler, dans le sens où ils semblent respecter leur habitat et leur congénères…, mais je ne suis pas zoologue. C’est étonnant de la part de la « pédagogie » montessorienne que ce « doudou » soit personnifié.) c’est un livre qui m’a mis la larme à l’œil tellement donner est plus important que recevoir.

Je m’en tiens à mes ressentis, car le cadet les a écoutés comme il écoute toutes les histoires. Sa préférence est actuellement aux trains.

 

Festival « les ptits Cannes à you » avec un enfant de 3ans et demi/2nde semaine

Comme prévu, cette semaine fut plus légère et la pause du mercredi très appréciée !

Le cinéma était à l’honneur. La salle obscure et le grand écran sont une découverte pour le cadet depuis les courts métrages chinois, dont « l’écureuil coiffeur« , de la semaine dernière. Après quelques essais, plus ou moins concluants, à la maison, il s’avère que tenir plus d’une heure devant un scénario, c’est long. Sauf pour « Mon voisin Totoro » et « Ponyo sur la falaise« , qu’il adore. Aucun Disney n’a réussi à le tenir en haleine…même « Cars », pourtant il trouve Flash Mc Queen super chouette !

Pour une première, il a donc visionné 8 courts métrages : 4 lundi et 4 mardi, dans la même salle. Il a déclaré que certains n’avaient vraiment « rien d’intéressant » et d’autres lui ont beaucoup plu.

Sa préférence est allée au court métrage le plus long des 4 : les petits explorateurs. L’espace, les fusées et les robots le passionnent. Il a posé des questions sur la langue des signes qui l’a intrigué.

les ptits explorateurs

Le lendemain, le voyage en ballon a eu sa faveur, surtout quand une fourmi a fait caca… et oui période toujours en cours, à grand renfort de « caca pourri » et d’éclats de rires tonitruants…Bref.

le voyage en ballon

 

Pour finir la semaine, j’avais choisi un spectacle musical dont le descriptif me semblait prometteur dans le contenu et la durée : le jardin zoologique.

Souvent, ce que j’imagine est très éloigné de la réalité. J’ai été surprise. Mon fils moins. Il a montré de nombreux signes d’impatience, dès le départ. Les ateliers proposés étaient soit trop compliqués pour lui (papillon en origami) soit trop spécialisés (présentation d’instruments moins connus). La participation demandée aux spectateurs était vraiment drôle ; j’ai gardé l’air toute la  fin d’après-midi en tête ! Le spectacle m’a plu, bien que j’ai du gérer l’impatience du 43 mois. J’ai observé de nombreux plus jeunes qui étaient dans le même « état », soit à cause de la fatigue, soit parce que c’était trop long pour eux. Pour faire court, j’ai plus apprécié que celui que j’ai accompagné.

Pour conclure, cette édition 2017 du festival surprenant et agréable. Les vacances sont, en effet, passées à toute allure avec une découverte presque chaque jour. Les programmations sont bien choisies, variées et ciblées. A mon sens, c’est important de suivre les tranches d’âge proposées, à moins de bien connaître son enfant ou de lui avoir fait découvrir des spectacles avant.

Festival « les ptits Cannes à you » avec un enfant de 3 ans et demi/1ère semaine

 

Edition 2017

Cette année, je suis disponible et les vacances durent 15 jours ! La ville de Cannes nous a concoctés un joli programme pour les enfants. J’ai choisi d’emmener le cadet en milieu culturel, histoire de l’occuper. Il apprécie énormément. La programmation est variée et permet de choisir en fonction de l’âge. Pour cette fois, je fais confiance à ceux qui ont décidé les tranches. En matière de spectacles pour enfant, c’est délicat, notamment selon les tempéraments des uns et des autres. J’ai donc opté pour les spectacles dès 2 ans et moins de 4 ans, pour éviter d’éventuelles longueurs ou frayeurs inutiles. Des enfants qui pleurent dès que les lumières s’éteignent, c’est assez courant. J’ai coaché le cadet en lui expliquant tout en détail : la pénombre, les sons plus ou moins forts, les lumières etc. Son premier spectacle c’était Petit Ours Brun, dans un théâtre parisien, avant ses 3 ans et ça s’était très bien déroulé. J’étais assez confiante sur sa capacité à patienter et à rester « silencieux ».

Avant chaque spectacle, les enfants sont prévenus des « consignes » faciles à mettre en pratique…enfin pour certains, c’est plus simple que pour d’autres.

Evidemment, c’est payant, mais ce genre de travail a bel et bien besoin d’être rémunéré et les prix sont tout de même abordables. Il existe des tarifs réduits. Je me présente avant que ça ne commence et il reste toujours des places. J’ai préféré faire de cette manière pour rester libre des horaires choisis en fonction des réveils et siestes qui diffèrent parfois chaque jour. Prévoir à l’avance de manière rigide, j’évite.

Nous avons commencé par Couac, une très jolie adaptation du vilain petit canard. Moment magique pour nous 2, malgré de nombreux bavardages intempestifs.

Couac, le vilain petit canard en poésie

Un extrait pour vous :

https://www.youtube.com/watch?v=L01g5fVhYOc

Le lendemain, nous avons découverts 3 courts métrages chinois, des années 70, mis en musique en direct-live ! Très chouette. Du bon son comme on l’aime.

L’écureuil coiffeur et autres peintures chinoises

Que serait un festival sans  marionnettes ? Voilà un spectacle drôle et coloré qui nous a bien fait rire et réfléchir. De prime abord, le thème du zoo animalier, ça me chiffonne mais la « morale » est sauve.

Marou le petit australien

Pour finir la semaine, j’ai choisi de monter sur scène avec mon petit curieux et ce fut amusant et fascinant. Enfin, une représentation interactive dans laquelle nous participons du début à la fin. Expérience inoubliable !

le son de la sève

Le rythme d’un spectacle par jour est quand même fatigant pour lui. C’était relâche vendredi. Trop de fatigue, trop de sollicitations. Besoin de récupérer de sa rentrée en maternelle, mine de rien. Il lui restait assez d’énergie pour raconter chaque représentation à son père tous les soirs. Ravi de revivre les émotions du jour.

La semaine prochaine sera sûrement plus légère.

« C’était mieux avant ». Vraiment ?

La fumeuse fameuse théorie du « bon vieux temps ».

J’aurai bientôt 42 ans. Ça fait des années que j’entends gémir : « les enfants sont pires qu’avant ». Même quand j’étais petite. Wikipedia dit « la durée d’une génération humaine correspond généralement au cycle de renouvellement d’une population adulte apte à se reproduire, à savoir environ 25 ans ». Les enfants « sont pires » depuis un peu plus d’ 1 génération (2 dans 8 ans). Mais c’était déjà « pire » quand mes parents étaient petits, eux aussi ! Donc ça fait 3 générations que ça dure.

« Avant, c’était plus simple, ils obéissaient ». Ah oui, la peur, en général ça fait obéir. La crainte des réactions de l’adulte mène loin… Dernièrement la justice a même parlé de consentement dans une affaire qui tourne vraiment au vinaigre. C’est hors sujet, mais ça me révulse.

« C’est dangereux d’enseigner à un enfant qu’il n’a pas d’autre choix que de faire ce qu’on lui dit ».

Qu’est-ce qui a bien pu changer ?

Peu de choses, à mon sens. En fait, il n’y a aucune comparaison possible entre l’enfance des uns et celle des autres. Le seul point commun (en France), c’est le même système éducatif, il date du siècle d’avant le siècle dernier, il est presque préhistorique, obsolète, ancien. Un nouveau regard, mal perçu (qui peut se vanter d’être prophète en son pays ?) : Céline Alvarez.

Ce qui m’exaspère c’est d’entendre que c’est la faute de la Bienveillance,

souvent confondue avec le Laxisme. Pourtant, quand mes parents me racontent leur enfance, c’est loin d’avoir été bienveillant et jamais laxiste, alors…?

Alors, je n’ai aucune réponse qui serait la vérité, ce serait ma vérité. Ce que je souhaite défendre ici, c’est la Bienveillance. Jamais, elle ne peut être la cause de quoique ce soit.

S’il y a des responsables, je pointerai la violence qu’elle soit ordinaire ou pas, le manque d’amour, le manque d’attention individuelle, l’absence d’estime de soi, la soumission, l’obéissance…

Le monde a toujours été celui qu’il est mais dans des contextes différents. Aujourd’hui, il est possible de savoir même ce que nous ne souhaitons pas connaître. Tout est médiatisé. Tout peut se savoir, sauf  l’essentiel, bien souvent.

Si le passé des criminels, des délinquants, des dictateurs… est un minimum creusé, passé à la loupe, il sera systématiquement trouvé une trace des responsables, quasiment toujours. Je suis sûre que c’est rare qu’un enfant qui reçoit suffisamment d’amour, d’attention, de protection, de respect de ses besoins…finira en prison ou hurlera sur ses propres enfants pour se faire entendre. La Résilience permet à certains de s’en sortir, heureusement.

Récemment, devant l’école de mon fils, j’ai assisté à une scène qui m’a profondément heurtée. Je n’ai rien dit, ni rien fait. Une maman s’est rendu compte que son fils de 3 ans avait renversé de l’eau sur son pantalon (il avait essayé de boire quand elle conduisait). Sans aucune gêne, elle lui a dit « Put**in, tu fais chi** ! » et s’en est suivi une flopée de paroles qui m’ont toutes atteintes au cœur après que la première m’ait complètement sidérée (la sidération qui empêche totalement d’agir).  » y’a pas un jour, où tu ne fais pas une connerie », « tant pis pour toi, les copains diront que tu as fait pipi, bien fait »…j’en passe et des pires. Et lui, il lui entourait les jambes de ses touts petits bras, il lui faisait plein de câlins. Cet enfant aime sa mère, c’est flagrant. Il n’a pas peur d’elle, tout ce qu’il semblait vouloir c’est son amour en retour…elle ignorait ses marques d’affection en continuant à lui dire sa colère. C’est sa façon de l’aimer, de lui parler, c’est comme ça chez eux.

C’est une des scènes, au hasard, auxquelles j’assiste régulièrement. Trop souvent à mon goût. Ça m’a amenée à fuir les lieux publics aux heures d’affluence, autant que possible. Je me sens tellement impuissante et touchée par autant de violence ordinaire…bah oui, mais elle ne fait rien de mal cette maman, rien de répréhensible. En France, c’est même normal; ça s’appelle « éduquer mon enfant, comme je veux », sans trop se soucier de ce que l’enfant reproduira en collectivité. C’est moi qui suis hypersensible, c’est vrai. Et quand mon cadet rentre de l’école en me disant « l’école c’était bien, mais il y a des autres qui me tapent »…je suis désemparée et on me rétorquera qu’il apprend la vie…

Pour revenir à cet enfant, comment se comportera t-il et parlera t-il en grandissant ? Personne ne peut deviner…mais quand j’entends des enfants dire les mêmes mots à d’autres enfants…d’où ça peut bien venir, hein ? Serait-ce le fruit du hasard ? Bien sûr que non. Un enfant pense que son quotidien est classique. La façon de parler de ses parents et de son entourage le façonne. Il n’y aura rien d’étonnant à ce qu’il se comporte de la même manière avec les autres. Et le plus sidérant, c’est qu’il se fera « reprendre » à cause de sa façon de faire…qui est tout simplement celle de ses parents. Je sais qu’il a des difficultés sociales (et c’est peu dire, puisqu’il mord et donne des coups de fourchette, entre autres). Le souci c’est qu’il se heurte à une autre façon de faire. En collectivité, il est interdit de faire mal à l’autre, que ce soit physiquement ou verbalement. Il finira par comprendre, ou pas. Cela demande énormément de disponibilité de la part des professionnels de la petite enfance et des enseignants qui ont tellement plus intéressant à apporter aux enfants.

Je pense, naïvement, que transmettre la Bienveillance pourrait changer la donne, mais c’est sans compter ses détracteurs qui crient au loup : « la bienveillance nous amène à la société d’aujourd’hui et on voit bien le résultat : l’absence de respect, l’ignorance des limites etc. ! » Mais enfin, NON ! La Bienveillance, en comparaison de la violence est toute jeune (je cherche son origine), en tous cas, avec autant d’ampleur. Pourtant, elle a déjà des ennemis. C’est sa faute si on en est là.

pareil pour l’humiliation et la moquerie

Ces personnes se trompent de cible. Nous savons tous que l’Amour, le frère de la Bienveillance, est la seule solution quand il est sincère.

C’est un écrit de ressenti, peu approfondi et sans solutions concrètes, je l’admets. Chacun a la solution. De nombreuses personnalités proposent des pistes. Parfois j’ai l’impression qu’ils prêchent dans le désert.

Si quelque chose a changé, c’est la défiance de presque tous envers tout ce qui est nouveau, tout ce qui change, tout ce qui est scientifique. Changer son angle de vue est simple, il suffit de se décaler un peu.

Ce qu’en dit Dr GUEGUEN

 

 

Mes compétences sont disponibles

QUI EN VEUT !!??

Je suis EJE de formation. Pour des raisons personnelles, il m’est impossible d’exercer sur le terrain avec les quotas actuels. Je suis même écœurée d’avoir exercé dans ces conditions. Quand j’y pense, j’ai la nausée. Après 1 an, de repos forcé, je suis prête à mettre en pratique mes savoir-être et savoir-faire ailleurs qu’en EAJE (« mais t’es folle, tu te grilles dans le milieu… » « Oui, enfin, pour ce qui m’est proposé, je m’en remettrai »).

Je suis à la recherche d’une voie professionnelle qui me permettrait de proposer mes compétences, à ceux qui en ont besoin, telles que je les porte, sans avoir à me transformer en wonder-woman (et non, je n’ai pas eu la chance de grandir sur l’île de Themyscira, comme la belle princesse Diana).

Ça me plairait d’accompagner des enfants « porteurs de handicaps mentaux » à l’école maternelle/primaire ou même en institut. Le terme c’est auxiliaire de vie scolaire (AVS) ou autre chose (ça change tout le temps). J’ai postulé récemment. Il m’a été demandé une lettre de motivation (manuscrite, à envoyer par mail !!). J’en ai marre de ces procédures à la noix. Si je postule, c’est que je suis motivée, rencontrons-nous afin d’en discuter de vive voix. Oui je sais, je suis hors critères (CUI CUI et trucs machins) mais j’ai envie de dire, on s’en fout, non ? J’ai envie, c’est tout. Oui, je sais, je ne suis ni précaire, ni sous-diplômée, mais… est-ce tout ce qui est recherché pour accompagner des enfants à forts besoins ?? Et cette histoire de fin des contrats aidés… où est la logique avec la promesse que tous les enfants auront leur AVS à la rentrée ? Nous sommes le 19 septembre 2017, et si j’en crois BMFTV, « 3500 élèves sont privés d’école, faute de personnel… » Pardon ? Faute de quoi ? Et moi, je suis du vent dans la plaine ? Je suis sûre que nous sommes nombreux à attendre un hypothétique « poste ». Si quelqu’un cherche, je vis dans le 06, près de Cannes. Pour me contacter, il est possible de me laisser un commentaire sous cet écrit.

Ça me plairait aussi d’accompagner des enfants dits « lambdas », de tous âges, dans leur découverte de la vie. Avec des horaires « humains », au plus proche de leur rythme. J’imagine un lieu de vie dans lequel, le petit déjeuner aurait lieu quand les enfants ont faim, pour la plupart après 9h. Commencer la journée par un moment convivial, quel idéal ! Continuer avec une matinée en extérieur, au jardin, à la ferme, à la pêche, en forêt, au marché… ; préparer le déjeuner ensemble ; profiter d’un temps de pause, calme, lecture, jeux de société et enfin terminer l’après-midi par du bricolage, de la pâtisserie, l’entretien des parties communes…de la méditation selon les besoins, une collation si nécessaire et fin de la journée avec jeux libres jusqu’au départ avec les familles. Y’a de quoi s’occuper et apprendre les choses essentielles de la vie. Dans tous ces moments, il y a du concret et en faire l’expérience permet d’assimiler des notions plus aisément. Le bien-être à l’école, est-ce que je rêve ? Qu’est-ce que j’attends pour créer cette « école » alternative, me direz-vous ? Et oui, bonne question, qu’attends-je ? Seule, je sais que j’aurai du mal à y arriver, chacun a des épaules plus ou moins larges. Ma carrure est toute mince et a assez de fardeaux à porter. Alors, je n’ai aucune honte à dire que OUI j’aurai besoin d ‘aide ! de conseils avisés, de guidance de personnes qui sont dans l’aventure…toussa toussa. Oui c’est un appel.

Pour faire un peu CV et lettre de motivation, voici la liste de mes compétences acquises au cours de mes dix années d’expérience, à domicile, en saison en EAJE, en EAJE municipaux…et avant le DE, en groupe scolaire auprès d’enfants porteurs de handicaps mentaux ( en CLIS et UPI).

  • Accueil, encadrement, de jeunes enfants, d’enfants polyhandicapés et porteurs de handicaps mentaux. Accompagnement en lien avec les familles.
  • Proposition de médiations et actions éducatives pour favoriser le développement global de l’enfant.
  • Travail et encadrement d’équipe éducative ; élaboration et conduite de projets.

A part cet encart politiquement correct, je sais observer finement, écouter attentivement, échanger calmement, réfléchir tranquillement mais aussi urgemment. Je sais analyser des situations. Je sais rédiger des écrits (projets, compte-rendus…). Je suis dans une optique de bienveillance (ni laxiste, ni permissive), même si je suis loin d’être parfaite. C’est un de mes défis professionnels.

Mes qualités et mes défauts sont visibles rapidement sur le terrain, dans la mesure où je suis entière, honnête même si parfois réservée. Je dirai ce que j’ai à dire au moment opportun. J’attends, en retour, que l’on me dise aussi ce qu’il y a à me dire. C’est la base de la communication car les « non-dits » et même les « on-dit » c’est pénible et lourds de conséquence et de temps perdu.

Ah oui, et je m’appelle Mickaëlla.

Ravie d’avance ! Nice to meet you !

Le caméléon rose

Je vous présente ma première histoire (semi-autobiographique).

J’ai rencontré beaucoup de belles personnes sur mon chemin, d’autres caméléons, des zèbres aussi, un magnifique flamant rose…Je le leur dédie.

Le chemin continue. Les rencontres aussi.

 

Kalamita est une jeune caméléon.

La légende dit que les caméléons se camouflent selon l’environnement extérieur pour échapper aux prédateurs. Sauf Kalamita. Sa particularité la différencie de tous les autres caméléons car elle arrive seulement à devenir rouge ou blanche. Au repos, elle est rose.

Raiponce selon Disney
Pascal, gentil compagnon de Rapunzel

C’est complètement aberrant, car elle a grandi dans une ville grise. Elle a donc toujours été visible comme le nez au milieu de la figure. Quand les émotions sont trop fortes, elle vire au rouge écarlate et parfois sans émotion ça peut lui arriver aussi. C’est très gênant. Au lieu de se fondre dans la masse, tout le monde la remarque. Le comble, c’est qu’elle déteste attirer l’attention.

Heureusement la science s’est rendue compte que changer de couleur n’était pas un art du camouflage chez le caméléon mais bel et bien l’expression d’émotions ou un changement de température. Kalamita est une caméléon érudite, elle a beaucoup lu et elle a été rassurée d’apprendre qu’il n’y avait rien de grave à avoir des émotions. Par contre,  c’est compliqué de l’expliquer aux autres. Reste aussi cette palette jugée très minimaliste par ses congénères. Rose, blanc et rouge, c’est vraiment pauvre comme variétés de couleurs. Dans sa grande famille, ils sont bien plus colorés que ça. C’est que Kalamita vient d’une famille tropicale et métissée. Elle ressemble tout de même à son père, sa mère et une de ses 3 sœurs.

Elle s’est trouvée différente par rapport à ses cousins et ensuite par rapport aux autres caméléons à l’école. Elle avait souvent honte, elle devenait rouge. Quand elle devait parler devant les autres elle était rouge. Quand les autres parlaient d’elle, elle devenait rouge, rouge, rouge. Quand elle était malade elle était blanche. Quand elle avait peur, elle était si pâle qu’elle semblait disparaître. Être effacée c’était très facile pour elle. Quand l’été arrivait son père l’appelait « blancheur des neiges » mais avec le soleil c’était  » rose écrevisse » et parfois « rouge carmin » et c’était très douloureux.

Un jour Kalamita en a eu marre. Elle s’est renseignée pour être comme les autres. Elle a vu une quantité de spécialistes,  coloristes…personne n’a pu l’aider. C’était une spécificité contre laquelle il n’y avait rien à faire. Bon. Ils avaient raison. Alors elle a fait avec. Elle a juste réussi à être encore plus pâle : rouge pâle, rose pâle et encore plus transparente quand elle était blanche. Elle passait inaperçue, enfin. C’est exactement ce qu’elle souhaitait !

Elle s’entendait bien avec tout son entourage affectif et professionnel. Elle disait le plus souvent possible ce que les autres souhaitaient entendre. Elle les contredisait rarement, sinon ça se voyait trop qu’elle était bizarre. Elle avait encore des sursauts de colère, de « rebellattitude », d’anticonformisme, sinon elle risquait de finir par exploser, mais c’était discret. Elle ne se mettait jamais en avant, même quand c’était pour ses idées, ses valeurs auxquelles elle tient tant.

Et puis elle est tombée malade. Aucun spécialiste n’a trouvé la raison de ses divers maux. Elle pleurait souvent, sans aucune raison apparente. Elle ne comprenait plus rien ni personne. Peu la comprenait. Tout l’épuisait. Dormir ne la reposait plus. Elle avait mal. Jusqu’à ce qu’elle devienne bleue et coincée au lit. Un médecin lui a dit « mais vous êtes spasmophile ! Ça se traite ». Un caméléon spasmophile, c’était du jamais vu. C’était surtout peu sérieux. « Tout ça, c’est dans votre tête ! »s’est-elle entendu dire maintes fois.

Une amie, elle aussi, rouge, blanche rose et souvent bleue est venue en vacances un été. L’été où tout a commencé- inexorablement lentement mais sûrement- jusqu’à la piste d’un diagnostic l’année suivante : le spectre autistique. Cette chère amie venait d’être diagnostiquée autiste Asperger.

Un caméléon spectre et autiste !? Allons donc.

Kalamita a suivi la piste, mais les spécialistes, une nouvelle fois unanimes, ont répondu « non, ce caméléon est rose mais pas autiste ! Même si elle se situe dans le continuum, aux frontières du spectre, avec des fortes caractéristiques et un trouble de l’attention » (le fameux trouble qui n’en est pas un).

Kalamita s’est faite une raison, bien qu’elle reste dubitative. Après tout, elle est un caméléon en bien meilleure santé depuis qu’elle a du cesser de travailler. Certes, elle fonctionne autrement. Elle navigue à vue, sans boussole, dans toutes les directions. Elle continue à chercher à comprendre le monde dans lequel elle vit sans parvenir à faire pareil, car elle perçoit la vie à sa façon. Elle peut être maladroite, dans la lune, hypersensible, désagréable quand elle fatigue, déconnectée quand elle est épuisée et un rien l’épuise bien plus vite que la moyenne. Le souci c’est ne pas savoir pourquoi elle est différente et…quoi faire de cette différence, rarement un atout. Ça la ramène parfois sur le chemin où elle finit par devenir l’ombre d’elle-même.

Kalamita se dit que si elle savait enfin ce qui la rend spéciale mais qui est aussi mal accepté et mal perçu par son entourage, elle serait au moins rayée : rouge, blanc, rose et bleu et d’autres couleurs. Elle se sentirait presque complète et moins décalée. Toutes les pièces du puzzle seraient assemblées.

Kalamita a parfois l’impression qu’elle touche au but. Il lui semble qu’il ne manque plus qu’une pièce à ce vaste puzzle. Le temps passe. Elle parvient à vivre sans cette pièce. C’est possible. Souvent douloureux. La douleur est une fidèle compagne. Un jour il faudra qu’elle s’en aille cette douleur et que la sérénité la remplace. Alors, Kalamita cherche en elle, car à l’extérieur, personne n’a su répondre à ces mille questions. Chaque rencontre est un beau morceau du chemin qui l’aide à avancer. La réponse à la question, c’est à elle de la trouver.

Le rapport avec Planète EJE  ? L’enfant intérieur.  C’est lui qui détient les secrets et les clés.

 

« Allaiter au sein, c’est naturel »

Court blabla comme un genre de coup de calgon, pour recadrer les opinions douteuses.

A la canadienne

A chaque fois, quand l’argument du naturel de l’allaitement au sein est évoqué, c’est systématique, le florilège qui suit est le suivant :

« oui mais, faire caca, c’est naturel »
« faire l’amour c’est naturel »
et autres joyeusetés.

Juste pour informer :
allaiter au sein c’est pour nourrir, calmer, rassurer, câliner un bébé.
Comment peut-on comparer nourrir et le reste avec déféquer ou copuler ?? Quel est le rapport ?

En ce qui concerne l’allaitement au sein en public, la différence c’est que c’est autorisé et encore heureux, parce qu’un bébé a beaucoup de difficultés à attendre quand il a faim. Il y a des âges pendant lesquels c’est impossible de différer la tétée. Par contre, un adulte peut attendre pour faire caca et surtout c’est interdit de le faire et en public et sur la voie publique. Il peut aussi refréner ses ardeurs pour faire l’amour, enfin j’espère car là aussi, c’est considéré comme une exhibition sexuelle. Ça coûte un an de prison et 15 000 euros d’amende.

Quand une mère décide d’allaiter, jamais je n’en ai vu en faire une annonce publique pour être le centre de l’attention. Certaines déballent la « marchandise » ? Il n’y a aucune obligation de le faire discrètement. Dans la rue, c’est autorisé de fumer, celui qui est dérangé change de trottoir ou de place en terrasse. C’est pareil pour l’allaitement. Allez vous-en si la vue d’une poitrine vous offusque.

Alors franchement, ceux qui pensent qu’allaiter en public c’est dégoûtant, malsain parce que c’est sexuel, intime ou que sais-je encore…je rappelle que les seins fabriquent du lait pour le nourrisson qui vient de naître. A ce moment là, leur rôle est de nourrir. Si la mère choisit de donner son lait à son bébé, alors elle a le droit de le faire absolument partout et à n’importe quel moment selon sa pudeur à elle et surtout selon les besoins de son enfant. Si quelqu’un est dérangé par l’aspect sexuel du moment, c’est qu’il a l’esprit vraiment tordu. Un enfant n’a aucune notion sexuelle adulte. Quand il a faim, il a besoin de manger comme n’importe qui. Personne ne cache sa bouche pour manger et pourtant sexuellement il peut s’en passer des choses avec la bouche et que dire des doigts…

Donc mon message est clair : qu’on fiche la paix aux mères allaitantes  et qu’on leur épargne la vulgarité des opinions douteuses de certains pervers tordus ou d’autres vierges effarouchées.

Si « allaiter c’est naturel » vous semble un argument insuffisant alors je valide : allaiter, c’est glamour ! ça vous dérange ? Regarder ailleurs, c’est simple pourtant.

Olivia Wilde et son fils

Bel article de Marion McGuiness sur un de ces blogs : je suis une seinte.

Toi, l’Autre…et moi. Nous.

J’ai trouvé cette pépite sur FB, un soir que mon moral était en berne alors je le partage (avec l’accord de L.T) ; surtout s’il peut avoir pour d’autres, cet effet « réconciliant » avec soi-même…et l’Autre.

« Toi, individu qui ne connais pas les autres comme tu te connais, qui ne comprends pas leurs réactions car elles pourraient différer des tiennes, que penses-tu que ça t’apportera de blâmer ces personnes ? Que penses-tu que ça t’apportera de critiquer leurs idées ?

Si tu te sens bien au sein de cette société, personne n’a à te blâmer, personne n’a le droit de te critiquer, toi, tes réactions, tes idées.
Si tu t’y sens mal, c’est tout à fait pareil.

Quand on dit qu’il y a autant de différences que d’êtres humains, c’est pas pour faire court, joli. C’est pas parce que ça semble tellement évident qu’il faut l’oublier, ne plus y penser.

Quelqu’un qui aime parler beaucoup a ses raisons.
Quelqu’un qui n’aime pas parler a ses raisons.
Pour ne citer QUE ces exemples.
L’un n’est pas un emmerdeur qui prend toute la place, l’autre n’est pas un misanthrope qui ne s’adapte pas au contact.

L’idée même de norme est moche, pas parce que beaucoup de gens y sont mais parce que sous prétexte qu’ils y sont nombreux, elle devrait être universelle et que ceux qui ne s’y sentent pas chez eux seraient des hérétiques ennemis du bien commun sacré.
Le pire c’est qu’on n’est jamais complètement à tous points de vue dans les idées de la norme. Sur certains points oui, sur d’autres non. Moi je vais te trouver plus commun, toi tu ne te sentiras pas commun sur plein de choses que je ne soupçonne pas. Tu es toi avec ta complexité et tes trésors.

Des gens sont plus représentatifs de cette norme, certains moins, certains beaucoup, certains encore, presque pas.
Pourquoi toujours se poser la même question nulle, vide de sens, inutile, celle qui dit : « Mais qui a raison ? » ou « Qui a tort ? »

Le pire c’est que la norme ne représente pas que des idées mais aussi des états physiques, morphologiques, moraux, psychologiques.
Donc non seulement la question se pose à propos d’idées mais aussi à propos d’états, et ces états, on ne peut souvent les modifier car ils sont assignés à la naissance. Alors on les discrimine et voilà que naît l’inégalité. Et de l’inégalité naît le rejet, la peur de l’autre, la moquerie, l’injure, l’irrespect.
Non seulement on injurie des idées mais aussi des identités.
La nouvelle mode consiste désormais à classifier les gens selon des cases qui justifieraient tel état « hors norme », telle idée et une autre question apparait souvent à ce moment précis : « Puisqu’il/elle n’est pas normal/e, est-il possible de le/la soigner ? »

D’autres personnes nient l’existence de la différence elle-même, quelle que soit sa forme (handicap/sexualité/profil psychologique et j’en passe) et blâment les personnes différentes, les critiquent, les rabaissent.
C’est doublement dur à encaisser. Premièrement ces personnes ne reconnaissent pas l’identité des autres, deuxièmement, elles mettent la cause de leur frustration à ne pas comprendre et accepter la différence d’autrui sur le dos des autres en les culpabilisant, en les blâmant, en leur expliquant, même calmement, que si elles étaient « normales » ça serait plus facile, que le monde s’en porterait mieux.

La différence devient alors un crime. La différence est un fardeau pour la normalité et pour le hors-norme qui ne devrait être.
« Quand on dit qu’il y a autant de différences que d’êtres humains, c’est pas pour faire court, joli. C’est pas parce que ça semble tellement évident qu’il faut l’oublier, ne plus y penser. »
Je remets ça ici, pas pour faire joli encore une fois, vous vous en doutez bien.

Des comportements sont condamnables, chez tous mais pas pour autant impardonnables ou incompréhensibles.

Respecter l’autre ça n’est pas accepter toutes ses idées, ça n’est pas le laisser entraver notre liberté (et ça n’est pas sa différence qui nous entrave mais le fait qu’il n’accepte pas la nôtre, soyons bien clairs)
Respecter l’autre c’est l’entendre, être d’accord ou pas mais le comprendre, l’accepter dans sa globalité, dans son identité, dans son parcours et dans sa complexité.

En un mot : la TOLÉRANCE. Ce mot est encore plus puissant que le terme « amour » car quand on tolère, on embrasse la différence, on la prend à bras-le-corps, on l’accepte complètement, sans concession d’un côté ou d’un autre, on veut donner, on dit à l’autre : « Tu existes et je le reconnais », qu’est-ce d’autre si ce n’est pas aimer, quelque part ? Rien n’est plus précieux sur Terre que cela, rien au monde ne le sera plus.

Évidemment nous manquerons parfois de tolérance, tous autant que nous sommes et pire encore, parfois, nous ne nous en rendrons même pas compte. C’est pour ça qu’il faut être prudents, c’est pour ça qu’il faut être ouverts, un maximum, à tout moment. Non c’est pas simple, oui ça demande des efforts, bien-entendu mais qui t’a dit que la vie était simple ?
Cependant, même si nous manquerons de tolérance et que nous blesserons quelqu’un dans sa personne, que nous rejetterons la cause et le mal-être qu’engendre notre intolérance sur l’autre, le culpabilisant et le blessant plus ou moins profondément, jamais il ne sera trop tard pour le voir et surtout, jamais il ne sera trop tard pour demander pardon.

Le pardon nous fait non seulement grandir mais en plus, il nous permet de créer la paix envers et contre tout.

Finalement, moi je l’aime la complexité de la vie car j’accepte cette complexité et que je lui pardonne de mettre ma tolérance et ma volonté à l’épreuve. »

L.T

 

Et si nous laissions les enfants…jouer ?!

C’est un sujet qui tient souvent très à cœur chez les professionnels de la petite enfance : la motricité LIBRE. Selon moi, c’est tout sauf une méthode ou une mode. C’est la vie. Dans la vie, personne n’a besoin d’un objet ou de quelqu’un d’autre pour marcher par exemple, sauf s’il est à mobilité réduite.

Libérons les bébés, les jeunes enfants, les enfants ! Laissons-les vivre, expérimenter, essayer, échouer, tomber, se relever…car même sans nos interventions, ils finissent par réussir !!

Je l’ai régulièrement évoqué sur ce site : ici et là-bas. Celle qui l’illustre vraiment au plus proche de la réalité, c’est Bougribouillons.

Ce qui me fait aborder une nouvelle fois cette thématique, c’est d’avoir observé trop souvent des parents et aussi des professionnels débutants et/ou confirmés, intervenir systématiquement dans la motricité de l’enfant qu’ils accompagnent.

Comme j’ai déserté le terrain professionnel pour des raisons de santé, mon terrain d’observations est devenu la rue, le parc, les lieux publics… Mon fils cadet a l’âge des sorties aux aires de jeux. J’y vois, avec grand plaisir, les interactions et aussi, sans voyeurisme, un instant T de « la vie des autres ». C’est extrêmement varié et riche. Parfois drôle, parfois triste.

Récemment, j’ai pu observer de près un jeune enfant dont j’ai su l’âge. En terme d’échange, dans un parc, c’est inévitable, les adultes demandent l’âge des enfants qui interagissent. C’est comme-ci cette donnée était la clé de ce qu’il se passe…j’imagine aisément les comparaisons qui défilent dans la tête des gens. Je préfère demander le prénom mais bon, ça semble secondaire pour d’autres. Après l’âge, c’est parti, pour les « oh il fait ça ? la mienne pas encore… »

Il y a des parents, adultes accompagnants inquiets et même devins « attention, tu vas tomber ! »; « attention c’est dangereux ! ». Il y a les parents que je trouve un peu trop détendus, résultat c’est presque toi qui surveille le gamin qui s’approche dangereusement de la perche de feu (comme celle des pompiers) alors qu’il marche à peine…Bref, j’observe un florilège de situations, bien malgré moi. Pour rappel, une aire de jeux, bien qu’elle soit « sécurisée » en théorie, demande une vigilance effective, quelque soit l’âge de l’enfant qu’on y accompagne. C’est le mauvais moment pour lire un bon bouquin, par exemple. Mon propos est loin de vouloir juger, je constate seulement des extrêmes. Je rencontre aussi des adultes bienveillants, disponibles.

La motricité libre, pour faire court, c’est de permettre à l’enfant d’évoluer sans contraintes extérieures, sans interventions intempestives. C’est le laisser libre de ses mouvements afin qu’il soit autonome. Un enfant n’a besoin de presque RIEN pour se tourner du dos au ventre, pour s’asseoir, pour se lever, pour marcher, pour courir, pour grimper, etc. Il a juste besoin de notre approbation et de notre regard bienveillant.

Voici, en image, un moment de grande confiance vis à vis de mon fils de 34 mois :

  • Avant de le laisser faire ça, j’ai accompagné son geste d’innombrables fois, par la voix et par une sécurité en retrait, c’est à dire sans le toucher, sinon comment aurait-il pu sentir ses mouvements ?
fierté de faire seul
  • Mode d’emploi pour monter et descendre d’une structure. Avant qu’il puisse le faire seul, je ne l’ai jamais installé dessus. Quand j’expliquais ça à des stagiaires, elles me trouvaient dure. Je leur répondais qu’un enfant peut aller sur une structure seulement s’il en est capable. Sinon il dépend de l’adulte et ce n’est plus un jeu, ça devient une corvée de le porter, l’installer, le désinstaller ici et là et partout où il veut. Le dos des professionnels est déjà mis à rude épreuve, inutile d’en rajouter (pareil pour les parents). Il y a suffisamment de jeux pour qu’un enfant s’amuse. Selon l’âge, l’enfant peut avoir besoin d’une légère impulsion, c’est à l’adulte de juger si son intervention est judicieuse ou non. Le principe c’est que l’enfant puisse redescendre seul, tout comme il est monté. Contrairement au chat, l’enfant a les moyens de redescendre comme il est monté, à reculons le plus souvent, pour éviter naturellement une sensation de vertige, cela dépend des enfants.

  

L’enfant apprend en jouant. Il appréhende les mouvements de tout son corps. S’il est contraint, aidé, ou pire si un adulte fait à sa place, il n’apprendra rien.

Mettre un enfant assis, le caler, c’est le coincer dans une position qu’il parviendra laborieusement (ça prendra beaucoup de temps) à changer. Un adulte peut expérimenter de se mettre assis les jambes légèrement écartées : est-ce que c’est simple de bouger assis ainsi ? Et de changer de position quand on n’a jamais expérimenté ?

  • Exemple d’une intervention de son père, il lui a dit « non, tout seul ! » car il était en sécurité et savait déjà monter dessus.

« non, tout seul ! »

Ce qui est le plus frappant pour moi dans tous ces lieux c’est quand l’enfant chute. Aussitôt l’adulte se précipite. Certes, c’est une réaction qui a du sens, mais qu’il relève immédiatement l’enfant avant même que celui-ci ait émis le moindre son avec un « c’est pas grave ! », là c’est moins sensé. Les stagiaires m’ont encore trouvée dure sur ce point-là : « mais s’il s’est fait mal ?! ». Justement, dans tous les cas, pour éviter de blesser encore plus un individu qui a chuté, c’est mieux de le laisser en place. C’est ce qui est préconisé par les secouristes.  J’agis de la même manière en tant que mère et professionnelle, je demande à l’enfant qui est à terre, comment il se sent. S’il répond, il est conscient, s’il se relève c’est que ça va et je vérifie avec lui que tout est en état de marche. S’il pleure, je lui demande s’il a mal, si oui, où il a mal. Je l’aide à se relever seulement s’il a des difficultés à le faire seul et évidemment, si besoin il aura un soin. S’il a eu peur, il a besoin d’être rassuré. S’il reste à terre, je lui demande s’il peut bouger et selon la réponse, j’avise. Vraiment, intervenir systématiquement c’est laisser croire qu’à chaque chute, miraculeusement il se relèvera. Or c’est mieux pour lui qu’il sache se relever seul, qu’il apprenne ainsi à évaluer sa chute et appeler à l’aide s’il en ressent le besoin. Un enfant a besoin de ressentir les choses pour les intégrer.

La liberté c’est aussi de faire des expériences, en tous genres et l’enfant est expert pour cela :

Monter par la pente, c’est du sport !

Pour conclure en images car c’est plus percutant :

       

Guider c'est montrer les pistes. "Chacun sa route, chacun son chemin". La solution est en chacun de nous.