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La nouVelle femme

En ce 8 mars 2024, entre collègues, nous avons vu ce film émouvant.

Maria Montessori reste fascinante encore au 21ème siècle. Elle a tellement contribué au monde dit « moderne ». Je vois ça plutôt comme un monde plus humain. Enfin, ça dépend des jours… Un monde plus féminin ?

Nos aïeules ont eu des vies souvent difficiles et c’est un euphémisme. C’est encore le cas de femmes aujourd’hui. La condition des femmes change et en même temps ne change pas, selon l’endroit où elles se trouvent sur cette planète. Soit tu as de la chance, soit tu n’en as pas. Soit tu expérimentes le respect, soit tu es une victime. Comme à la roulette russe…Et si tu as un handicap, alors là, t’as tiré le gros lot du pire. Surtout en 1900. Même si en 124 ans, les avancées sont lentes, elles existent.

Lili d’Alengy (Leïla Bekhti, à gauche) présente sa fille déficiente mentale, Tina (Rafaëlle Sonneville-Caby), à Maria Montessori (Jasmine Trinca), médecin qui a ouvert à Rome une école pour handicapés (©Geko Films Tempesta/Ad Vitam).

Nous avons passé un moment dans le passé. C’était prodigieusement agaçant d’entendre le mot «idiot » pour qualifier ces enfants différents. Ils sont authentiquement présents au monde ! Pas comme nous autres, zombies avec tous nos petits masques de personnages, aux egos surdimensionnés. Nous sommes idiots et eux ils sont vivants !

Qu’est-ce qui cloche chez l’humain ?
Il y a forcément quelque chose que l’humanité rate complètement. La compassion ? La compréhension ? L’amour ? La tolérance ? Non, ça existe toujours/encore. Alors qu’est-ce qui ne va pas ? Pourquoi y’a t-il encore tout ce bazar ? Cette incapacité à accepter la différence ?
Qu’est-ce qui nous empêche de permettre à toute une chacune de vivre tranquillement les unes avec les autres ?



« Ma chère tétine » de Héloïse Junier

J’en ai entendu beaucoup de positif sur face de bouc. Il est sorti récemment et j’ai attendu un peu pour le trouver d’occasion, avec un prix un chouilla plus bas.

C’est la première fois que je suis déçue par un album jeunesse. Je n’ai pas du tout accroché. Je le trouve étrange même (l’hôpital qui se fout de la charité, c’est moi aussi parfois). Peut-être avais-je trop d’attentes. Notamment pour accompagner les plus grands du multiaccueil dans lequel j’exerce. Je l’ai emmené sur mon lieu de travail. Une collègue l’a feuilleté rapidement et m’a dit qu’il y avait trop de mots. Ma toute nouvelle collègue EJE a pris le temps de le lire et son ressenti est similaire au mien. Nous n’avons ni le même âge, ni la même expérience et nous ne nous sommes pas concertées avant la lecture.

Je l’ai ramené chez moi. Je trouverai une famille à qui l’offrir. Je le trouve inapproprié, car trop complexe, en établissement d’accueil du jeune enfant. C’est le concret qui y prédomine. Or cet album évoque un monde imaginaire particulier, féerique et en même temps psychologique. Normal, c’est écrit par une psychologue. Et elle le présente comme un conte de surcroît.

Les copains du personnage principal

Les illustrations sont très jolies et collent au texte.

Mon avis n’engage que moi. Comme tout ce qui est écrit sur ce site. Le plus judicieux pour se faire son propre avis c’est de le lire.

Si d’autres l’ont lu, votre avis m’intéresse.

Je dis souvent oui au lieu de dire non

A l’instar de « la parfaite maman cinglante » et d’un de ses écrits, le dernier en date « je suis cette maman qui dit non », j’ai voulu réfléchir plus posément sur la découverte récente du mon Laxisme…Enfin assumé (merci Laurence Dudek). Évidemment, je précise que je suis parfaitement imparfaite : en tant que mère et éducatrice de jeunes enfants. Mes fils sont grands et plutôt heureux et épanouis donc je ferai référence aux jeunes enfants pour lesquels je travaille. C’est différent puisque le lien affectif est tout autre, bien qu’il existe inévitablement. Je reprendrai quelques uns des non de L.Rousseau, car ils ne sont pas tous transposables à la crèche. J’ai dit oui (à mon cadet) à presque tous les non évoqués.

Ludivine Rousseau est inspirante. J’aime lire ses articles (malgré les pubs). C’est peut-être un manque d’originalité de partir de son postulat, mais pourquoi pas ?

Le voici :

« Cette éducation qui lui permet d’apprendre qu’on ne fait pas ce qu’on veut tout le temps et qu’on n’a pas toujours ce qu’on souhaite ».

Je suis certaine que l’on peut faire tout ce que l’on veut tout le temps et que l’on peut toujours avoir ce que l’on souhaite ». Même les enfants.
La détermination de mon cadet me le prouve quotidiennement. La limite étant la Loi.

Merci les zamis de face de bouc

Étant adepte du Laxisme (je lui mets une majuscule parce qu’il a le vent en poupe dans la sempiternelle gueguerre des éducations «c.la.mienne.la.meilleure »), je dis forcément OUI à tout.

Démonstration :

Je suis cette EJE qui dit oui quasiment tout le temps, sauf quand j’en ai ras la casquette. Tout est une question de patience, pour ma part. Chaque jour est différent.

Quand un jeune enfant veut que je le « fasse manger » je dis oui… Bien qu’il sache déjà manger seul. Parce que je n’ai aucune raison de dire non quand j’ai le temps de lui accorder ce temps privilégié. Je considère que s’il demande c’est qu’il en a besoin.

Je dis oui quand un jeune enfant change d’avis : finalement il veut sa tétine et son doudou pour dormir. Finalement il veut la couverture et en fait il ne la veut plus. Il ne sait plus, il est fatigué. Il lutte pour dormir parce qu’il craint la séparation. Il finit par dormir, avec ou sans la couverture. Après avoir jeté sa tétine et/ou son doudou. Qu’est-ce que ça peut faire ?

J’observe quand un jeune enfant veut faire la même expérience (appelée « bêtise » par le commun des mortels) qu’un autre qui vient de tomber et de pleurer. Et l’imitateur n’est ni tombé ni n’a pleuré. L’expérience était la sienne. Elle l’aurait été aussi si elle avait été la même. L’enfant en tire ses propres conclusions. Il recommence ou pas, tant qu’il en a besoin. Je dis oui quand c’est sans danger vital.

Je dis oui pour garder ou enlever les chaussures, les manteaux, par tous les temps. L’enfant est le mieux placé pour savoir ce qu’il ressent : le chaud et le froid. Dans notre société, les enfants sont extrêmement privilégiés. Peu d’entre eux se mettent dans l’inconfort. Par conformisme et pour éviter les plaintes, je rassure tout le monde : je remets inlassablement les chaussures et les manteaux ou je propose à l’enfant de retourner en intérieur. Mais je ne dis pas non.

La nuance est subtile et elle mérite d’être énoncée : je dis oui mais je ne fais pas toujours ce que je dis. Le fameux « fais ce que je dis, pas ce que je fais » des adultes touts- puissants MAIS à l’envers = je suis d’accord avec toi, mais le plus souvent je fais ce que veulent tes parents. Sinon je suis virée (ça je ne le dis pas. Je le lâche là, ça soulage). Le monde des adultes est tout de même souvent extrêmement chiant.

J’évite de dire non, parce qu’après ils le disent tout le temps, pour tout même quand ils voudraient dire oui.
Je préfère dire « et si tu faisais autrement ? ».

Quand j’ai eu la patience, je le faisais pour mes fils.

Et si tu regardais ce jouet dont tu as très envie et que tu l’ajoutes sur ta liste de cadeaux pour les anniversaires ?

Et si nous regardions un film ensemble, plutôt que plusieurs dessins animés ?

Et si tu faisais comme nous et que tu ôtais tes chaussures dans l’entrée de la maison ?

En conclusion, je trouve que la vie est suffisamment frustrante pour en rajouter des couches. Évidemment je le fais aussi, je suis une adulte avec un paquet de blessures, je projette et je perds parfois pieds. Pour autant, je fais l’effort de faire autrement, le plus possible. Histoire d’équilibrer la balance. Ça pèse trop dans l’adultisme. J’aimerai que ça devienne obsolète d’exiger de l’enfant qu’il obéisse juste parce que « c’est comme ça ».


« Tu es trop fusionnelle avec ton fils »

Dans ta face

La première fois que je me suis entendue dire ça, mon bébé n’avait même pas deux ans. Qui plus est par quelqu’une qui était nullipare. Je précise parce qu’elle sait quoi de la relation mère-bébé la nullipare ? Elle se souvient de la sienne avec sa mère ? C’est quoi son expertise ? Elle ne travaillait même pas dans la petite enfance. Et surtout je n’avais posé aucune question sur le sujet. En fait ma relation avec mon enfant ne concerne que lui et moi.

Je ne me rappelle plus ce que j’ai répondu ou pas. Je n’ai jamais pris cette affirmation au sérieux. C’était pourtant une copine. (Je distingue amies, copines et connaissances). Elle connaissait la situation. Une situation complexe par ailleurs. Qui expliquait aisément le pourquoi de la pseudo-fusion. Déjà « trop fusionnelle » qu’est-ce que ça veut dire ? Après la fusion, y’a quoi ? La dissolution ? L’explosion ? Le big-bang ? Je n’embrasse même pas mes fils sur la bouche !!

Y-a-t-il un danger problème ?

Si oui quelle est la solution pour absolument défusionner !?

Ça va être vu. Je ne vois aucun problème à être fusionnelle. Pendant 9 mois, nous l’avons été. L’enfant qui a eu son quota de fusion défusionne tout seul. (Sauf si emprise, déviance, pathologie…) Il n’a qu’un objectif dans la vie c’est découvrir le monde.

Conclusion

Oui déjà, ce sujet ne devrait même plus être débattu. C’est vu et revu et validé et revalidé par des experts de la parentalité et de la petite enfance.
Plus l’enfant est porté, écouté, respecté, câliné selon ses besoins à lui, accueilli dans ses émotions, plus il sera autonome et indépendant.

Si vous vous l’entendez dire comme un reproche, dites-vous que c’est de l’ignorance. Personne ne sait mieux que le parent. Personne.

Si vous avez envie de le dire, gardez le dans votre tête, écrivez-le sur un papier et brûlez-le. C’est une phrase de merte.

Et mes enfants vont bien. Merci.

3 objets pour réenchanter le post-partum

C’est une campagne Ulule qui me tient à cœur. Pour les futures familles qui auront cette chance d’avoir accès à des outils utiles. C’est une création d’une chère doulamie Tania MASSOUF, deÊtre femme et naître maman.

Contribuer ici

Je vous laisse l’écouter. Elle en parle mieux que moi puisqu’elle l’a crée avec son cœur.


Pour contribuer c’est encore là : 3 objets pour réenchanter le Post-Partum.

J’attends avec impatience ma contrepartie. J’en ferai bénéficier les futures familles que j’accompagnerai bientôt.

Pour le commander c’est ici



Merci infiniment Tania pour ce que tu offres au monde. Je suis honorée de t’avoir rencontrée et de te connaître.


Et si j’étais laxiste ?

Un jour, j’ai écris dans un blabla que le laxisme est la cible à atteindre/abattre dans l’éducation. Je me suis trompée. Parce que j’ai vérifié la définition trop tard. J’ai cru en la pensée dominante.

Ça fait un moment que je suis Laurence Dudek sur face de bouc. J’ai souvent grincé des dents et résisté à la lecture de ses publications. Sûrement une couche récalcitrante du patriarcat qui s’est sentie en danger.

Je comprends d’autant plus cette guéguerre actuelle entre les pour et les contre. J’y étais encore embourbée.

Sa dernière publication a fini de m’ouvrir les yeux sur ma pseudo-liberté de penser.

S’il y a une seule et unique cible à atteindre/abattre dans l’éducation c’est la violence.

Qu’est-ce qui me fait retourner ma veste ?

Déjà le changement de saison.
Et aussi, je permets souvent, sans conditions. C’est d’ailleurs le propre de l’amour inconditionnel. Je suis donc permissive.
J’ai permis à mes fils de pleurer, de vivre à poil aussi longtemps que possible, de porter des chaussures le plus tard possible : au moment de la marche pour protéger leurs pieds. J’ai permis qu’ils mangent avec les mains, qu’ils fassent pipi et caca dehors quand aucune autre solution n’était possible. Je suis donc laxiste aux yeux de la bien-pensance.

@jout : Il m’est dit dans l’oreillette que c’est insuffisant pour être taxée de laxiste. Autant pour moi, j’ai laissé mes fils (surtout le second, j’étais plus détendue) :

  • et le laisse encore dormir avec moi . Le 8 ans, parce que le 22 ans est enfermé dans sa chambre la plupart du temps, il a sûrement eu son quota.
  • marcher et sauter et rouler à draisienne dans les flaques.
  • Monter une pente de toboggan avec sa trottinette !! (Précision : il n’y avait personne d’autre/ on n’est pas si dérangé que ça !!)
  • Manger un truc juste avant le dîner (bouh c’est mal !!!)

On me dit dans l’oreillette que ce n’est pas non plus un concours. Faudrait savoir !!!

Bref. Je suis laxiste et je ne le savais pas.

Ou plutôt j’en avais peut-être honte. C’est d’ailleurs paradoxal car en tant que professionnelle de la petite enfance, je suis fière de permettre aux enfants de crier (de préférence dehors), de monter sur les tables, de laisser monter le tobbogan par la pente…

Je laisse faire « n’importe quoi » Bougribouillons

Comme quoi, tout est possible. Si c’est si péjoratif c’est parce que c’est confondu avec l’indifférence. Pourtant la différence est de taille.

J’aime les gens qui me font grandir. J’ai, encore une fois, dépassé ce sentiment si envahissant de la culpabilité. Ça m’évite ainsi d’attaquer quelqu’un.e seulement parce que ses idées me chiffonnent. C’est un long chemin que de se défaire du conditionnement de la culpabilité. Mais quel soulagement quand j’y parviens !!! J’ai l’impression d’être plus légère, moins acrimonieuse.

Pour conclure :

J’ai besoin de temps pour me faire à cette idée. Ce n’est pas si simple de perdre une couche de connerie.

Laurence Dudek

« Faux départ » d’Ema Krusi

Je ne remercierai jamais assez ma soeur numéro 1 pour ce cadeau inestimable !!! Reçu en juin. Terminé en août.

Le lire était difficile, dans le sens où revivre des émotions négatives 22 ans après et 8 ans plus tard, c’est désagréable et en même temps thérapeutique.

Comme je le disais sur face de bouc, j’aurai presque aimé vivre une troisième grossesse pour espérer la ressentir sans protocole délétère. Oui c’est un mot fort…C’est hélas une réalité, illustrée efficacement par Ema Krusi elle-même.

Je ne dévoilerai rien du contenu ici. C’est un livre engagé. C’est une femme engagée. A vous de voir.

Lecture Psychologie du moment

Guide très pratique pour les pros de la petite enfance de Héloïse Junier

Je l’ai terminé durant le week-end ! Je le ramènerai demain sur mon lieu de travail. Les collègues pourront le lire à leur tour.

Une belle mine d’informations. Quelques notions me questionnent. Ce serait un plaisir de la rencontrer pour échanger de vive voix.

Et pour confronter les théories, une rencontre avec l’antithèse du moment. Elle se nomme Caroline Goldman. Arnaud Deroo en parle de façon bienveillante, plus honnêtement avec taquinerie. J’avoue c’est difficile de la comprendre, notamment quand isoler un enfant (le fumeux Time-out) peut se faire dès son 1er anniversaire.. Les médias la qualifie de « psy anti-éducation positive ». Rien que ça.

Merci Héloïse Junier !

Héloïse Junier, je la « suis » sur face de bouc : la psy contre-attaque. Son humour me plaît. C’est vif, clair, efficace et BIENVEILLANT !!!

Il vaut mieux en rire. Sinon dans quel monde triste nous survivons. Ces temps-ci, j’ai la sensation que l’éducation vit une guerre civile. Les partisans du « on a toujours fait comme ça/on n’en est pas mort » contre ceux qui en ont subie les conséquences et construisent le changement. L’ancien monde résiste, sort les griffes, se débat, s’égosille ! Le nouveau monde avance, avec ses gros boulets aux chevilles : les névroses de l’autoritarisme, par exemple. L’absence de confiance en soi, aussi. Le peu d’estime de soi. De lourds fardeaux. A croire que seuls les anciennes victimes conscientes veulent sortir de ce cercle vicieux.

Alain Souchon, Louis Chedid

« Monte dans ta chambre ! »

C’est ce que demande/ordonne le père de Robert à son fils quand il se met à table avec sa colère.

Grosse colère de Mireille d’Allancé

Un classique

Des EAJE et écoles maternelles. J’avoue que je n’ai jamais été choquée par le fait que Robert soit sommé de s’isoler dans sa chambre « pour se calmer ». C’est un conditionnement qui me parait encore « ordinaire » dans l’éducation.
Je ne saurai donner d’âge à Robert. Il rentre seul le soir de son cours de tennis. C’est l’heure de dîner. J’imagine qu’il a au minimum 7 ans.

@jout : il est en capacité de raisonner un minimum. Quand « j’isoles » un enfant à la crèche (moins de 3 ans). Je reste près de/avec lui. Je pose des mots sur la situation. Je reste disponible s’il a besoin de contenance. Souvent l’enfant pleure fort et un court moment. Puis il s’apaise et passe à autre chose. Par contre, il est souvent contre-productif de l’enfermer dans une pièce complètement fermée. Il est obligatoire d’avoir un œil et même une présence avec lui/elle.

Quand c’est possible, ça donne ce résultat.

Quel est le problème ?

Loin de moi l’idée de juger ce père fictif qui est peut-être seul à s’occuper de son fils (ou alors seulement ce soir-là). Il a peut-être passé sa soirée à préparer le dîner : il est dessiné dans la cuisine, avec un fouet à la main et ensuite il tient un plat avec des maniques.
Qu’aurait-il pu faire ? Arrêter de préparer le dîner et faire un gros câlin à son fils ? Est-ce que ça aurait arrêté-là l’histoire ? Est-ce que c’est plus salutaire à Robert que cette colère sorte un bon coup (avec les dégâts occasionnés) ? Je suis bien mal placée pour le savoir. Qui a la réponse ? C’est du cas par cas. Je ne connais pas Robert comme son père le connaît.

Je n’ai aucun souvenir d’avoir ordonné à mes fils d’aller dans leur chambre «  pour se calmer ». Pour jouer oui, et ce n’était pas un ordre. C’était pour faire le ménage dans le salon par exemple ou pour parler entre adultes. Aucun souvenir non plus d’avoir été obligée d’aller dans la mienne. J’ai eu une chambre à 13 ans et j’y passais le clair de mon temps, tellement ravie d’avoir enfin mon espace privé.

La Tribune



C’est cette fumeuse tribune hallucinante qui m’a fait penser à cette histoire (Souvent réclamée, ces derniers jours à la crèche) . Une tribune pour défendre le droit à isoler un enfant dans sa chambre. Je vous laisse la chercher. Pas envie de lui donner du crédit.

Ça me parait sidérant, parce que la loi passée en 2019 n’est que préventive. Aucune sanction n’est encore prévue contre les Violences Éducatives Ordinaires. C’est une information ajoutée au discours lors d’une union entre deux individus qui éventuellement souhaiteraient accueillir un enfant.
Pour moi une injonction c’est une loi et/ou un ordre et/ou une phrase qui commence par « tu dois » et « il faut que ». Le reste c’est notre interprétation.

Légifrance

Ça va comme loi. C’est une information affirmative, certes mais je n’entrevois aucune menace là-dedans. Tout au plus, une prise de conscience. Évidemment si les adultes n’en tiennent pas compte, la loi deviendra peut-être répressive. Ça devient français.

Le côté obscur de la Force

Se sentirait-il menacé par la Bienveillance et la « Positive attitude» ? Il parait que c’est « à la mode » et même un peu trop et même ce serait devenu une injonction de rester positif et bienveillant.

Je me pose souvent la question : qui nous force ? A part nous-mêmes ? Y a t-il quelqu’un.e qui nous met un révolver sur la tempe pour être positif et bienveillant H24 ? Est-ce même possible ? Me concernant pas du tout. Je ne cache nulle part que je me transforme (de moins en moins) en dragon quand je sature de tout et que mes proches prennent mon épuisement et ses conséquences en pleine face ! Je fais tout de même en sorte de n’accuser personne, de n’humilier personne et de ne blesser personne. Et je m’excuse.

Alors pourquoi défendre un droit que tout le monde a encore ? C’est étrange. Qui va savoir que tu isoles ton enfant dans sa chambre ? Ton voisin ou ta conscience ? La délation a déjà tant progressé en France ? Ah oups pardon, ça devient un sport national. J’avais oublié l’espace d’un instant la collabo et les deux années que nous venons de vivre. Mea culpa.

C’est sur face de bouc que j’ai appris le schmilblick :

Les enfants libres

Quel remue-ménage/méninges. Ça ressemble à la bataille ultime entre le « c’est mieux comme ça » et le « c’était mieux avant ». Quand les recherches montrent les écueils de l’autoritarisme, c’est un genre de déni collectif de ne pas voir l’iceberg.

Je suis une fervente amie de la cause des enfants. C’est mon enfant intérieur qui me guide sur ce chemin. J’écris sur ce blog/site depuis 2013. J’avais commencé en 2012 suite à une convalescence. C’était loin d’être la mode de la bienveillance. J’avais même fermé ma page facebook pro tellement les commentaires étaient haineux.

Dans le milieu de la petite enfance, Christine Schuhl évoquait les « douces violences » depuis les années 2010. Je reconnaissais ce que j’avais vu quand j’étais petite sur le lieu de travail de ma mère et ce que je voyais dans les magasins, les parcs… Tous les endroits où j’observais toute ces violences envers l’enfant que les adultes appelaient « éducation ».

L’avis d’Héloïse Junier (La psy contre-attaque sur IG et FB)

Time Out

La réponse à la tribune = une lettre ouvert au président M.Macron. Ici.

Extrait : « 

Pourquoi est-il urgent de nous préoccuper de la qualité des pratiques parentales de notre pays ?

La frontière entre la maltraitance et la violence éducative ordinaire (VEO) est floue : justifier la violence par l’éducation ouvre la porte à des maltraitances encore plus graves. » Etc.

Pétition

Pour conclure

C’est lassant tout ça. Des pour et des contre et toute cette binarité. Entretuez-vous verbalement si ça vous chante. J’ai fini essayé de cesser de participer à cette gueguerre stérile. C’est souvent dur dur de lire des avis clairement maltraitant et même violent.
Ça va finir en pugilat et pour se protéger je m’installerai à l’abri pour vous regarder vous écharper, avec du pop corn.


Nous


Petit rappel de définitions

J’ai souvent remarqué que les mots ont le sens que leur donne leur utilisateur. C’est gênant dans une conversation ou un échange sur les réseaux sociaux.

Quand j’étais à l’école, j’ai appris à utiliser un dictionnaire. Dans un dictionnaire, il y a tous les mots de la langue française et chaque mot a une définition, avec parfois plusieurs sens, selon un contexte.

Il me semble que trop de mots perdent leur sens initial et sont utilisés à toutes les sauces, sauf la-leur.

Je commence par celui que je considère comme un gros mot. Son utilisation est le plus souvent péjorative et cible uniquement le comportement de l’enfant quand l’adulte est responsable à 100% de ce qui arrive.

Rappel de définition : CAPRICE

Je l’attribue à des célébrités qui surjouent, en mode diva. Par exemple Unetelle qui a exigé de se laver les cheveux avec de l’eau minérale en bouteille. Autres caprices ici.

Puisque ce mot existe encore et toujours dans le champ de la petite enfance, voici la définition que je préfère, trouvée sur face de bouc. Grand merci à son autrice Mélody Sweetlove.

Les enfants n’ayant pas la capacité neurologique d’obtenir ce qu’ils désirent (pas ce dont ils ont besoin) en contraignant et/ou menaçant leur entourage, j’estime que ça ne les concerne pas.

Rappel de définition : BIENVEILLANCE

Je ne saisis pas en quoi éduquer avec bienveillance pourrait engendrer une catastrophe éducative future.

Rappel de définition : ENFANT ROI

Il me paraît important de préciser que ce terme date des années 68 dans sa signification péjorative, elle aussi.

L’enfant roi définition

Rappel de définition : POSITIF

L’éducation dite positive :

Son histoire : « Également appelée « parentalité » ou « parentalité positive ». C’est une éducation qui vise à accompagner l’enfant afin qu’il se développe affectivement et socialement. Tout au long de son enfance, il sera soutenu par ses parents qui lui accorderont bienveillance et confiance. Le but de ce concept est de réveiller chez l’enfant sa confiance en lui, son sens de la responsabilité pour le rendre beaucoup plus épanoui. 

L’éducation positive est un concept récent, mais avant qu’il ne soit mis au point, de nombreux psychologues, pédagogues et éducateurs se sont penchés sur le sujet pour assurer le développement de l’enfant. Une des précurseurs les plus célèbres de ce concept fut Maria Montessori (1870-1952) qui a donné naissance à un système d’éducation bien particulier que de nombreux établissements scolaires appliquent jusqu’à nos jours. 

Ce n’est que dans les années 70 que le psychologue Marshall B. Rosenberg véhiculera pour la première fois le terme d’éducation positive. Comme son nom l’indique, ce concept repose sur la non-agressivité des paroles adressées à l’enfant et sur l’empathie. En d’autres termes, il s’agit de ne pas lui crier dessus, de ne pas porter de jugement et de favoriser le dialogue et la compréhension. »

Les bases de l’éducation positive

  • Des parents qui prennent soin d’eux
  • Les enfants ont des émotions
  • Avoir de la bienveillance
  • Être ferme

Peut-être que j’interprète mal ce que je lis, mais je ne vois pas le rapport entre l’éducation positive et le phénomène d’enfant-roi.
Comment vouloir du bien en reconnaissant les émotions de nos enfants ; en leur expliquant fermement ce qui est possible ou pas, ; en sanctionnant quand la règle n’est pas respectée ; comment un enfant pourrait devenir toxique avec du positif ?

Si quelqu’un.e a une réponse argumentée et sourcée, ça m’intéresse. Attention, je ne parle pas de surinvestissement éducatif qui fait de l’enfant le centre de l’attention, ni de laxisme qui est une attitude permissive et décourageante.

Je remets ça là pour visualiser la différence :

il manque le surinvestissement parental.


Souvent dans les « débats », discussions, échanges sur les réseaux sociaux, les « haters » (pardon mais je ne vois pas comment les qualifier tellement ils sont certains que l’éducation « normale » comporte obligatoirement du négatif, de l’obéissance et souvent la fessée « parce qu’on en n’est pas mort » pardi !) me qualifient de « perroquet » et m’accusent de brandir des concepts dangereux pour les enfants et donc de compromettre l’avenir de la France. C’est pas rien quand même.

Je les invite ici, en commentaire, à discuter de l’intérêt du mot « caprice » dans l’éducation et de partager ce qu’ils reprochent à la bienveillance et à la parentalité positive.

Merci d’avance pour vos lumières.