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Carnaval des petits loups

Édition 2018 à Cannes.

Grande première depuis que nous vivons dans le département. Ceux qui me suivent savent que ce genre d’événements est loin de me ravir mais que ne ferait-on pas pour rendre ludique des vacances au temps souvent maussade ?

Le soleil étant, enfin, au rendez-vous et comme il nous manquait depuis un trop long moment, passer enfin du temps dehors nous a fait du bien.

Les chevaux de la police montée étaient là. Cadet a adoré leur donner à manger. C’était une bonne idée pour patienter jusqu’à l’arrivée des surprises.

Le thème était les supers héros. Je n’ai aucun déguisement de ce type. Cadet était en chevalier et une collègue m’a prêtée un kigurumi de panda roux. J’ai consenti à faire cet énorme effort et Cadet a beaucoup apprécié !

Nous avons donc vu Wonder woman, 2 Spiderman  (connais pas le second), Batman et sa femme (?) et Iron man. Ça fait un bail que je ne suis plus les Marvel au cinéma. Le dernier film que j’ai vu mélangeait déjà pas mal de héros et je n’y comprenais plus grand chose.

Le programme tel qu’il était exposé sur le site de la mairie a légèrement différé du déroulement du jour. Ça a un peu cafouillé, engendrant chez moi une fatigue nerveuse envahissante, mais j’ai réussi à tenir jusqu’au bout…bravant le bruit, le mauvais son ( mes oreilles « saignent » souvent pendant ce genre de festivités), la foule et quelques gremlins (aucun zombie ;-))

Nous avons réussi, après beaucoup de changements de consigne de sécurité (dont l’idée saugrenue de laisser les enfants seuls dans le train !!!), à descendre une partie du boulevard dans le petit train touristique « Thomas le train » derrière la parade des supers héros. Cadet était aux anges. Le coût d’une visite touristique de la ville avec ce train est hors budget pour mon porte-monnaie. C’était offert pour l’occasion (500 mètres, à peine, parcourus.)

  

L’ambiance était familiale et bon enfant sans trop d’hystérie ou de bousculade. Malgré les demandes incessantes des organisateurs, dispersés dans la rue, d’attendre avant de se rendre au goûter, nous y sommes allés car les plus jeunes enfants sont fatiguables donc vite impatients et agités (ce que semble ignorer certains adultes). Pour le goûter, il a fallu jouer des coudes et surtout encore attendre. Je vais faire ma rabat-joie mais une brique de jus, une madeleine et trop de bonbons en vrac dans un si grand sac en plastique, c’est peu écolo-économique quand on connait les restrictions budgétaires de cette ville. A revoir pour l’année prochaine.

En conclusion, quand j’ai préparé Cadet en lui lisant le programme sur internet,  nous nous étions imaginés tout autre chose mais c’était quand même bien sympa et amusant. Ça lui a plu, ça m’a surtout plu de passer du temps avec ma copine et ses filles. Le soir j’étais sur les rotules et lui encore tout excité en racontant la journée à son père.

 

Le carnaval en EAJE

I CONCURSO INFANTIL DE DISFRACES

Outre le fait que mon sens de la fête est très particulier et n’appartient qu’à moi, c’est d’un avis professionnel qu’il s’agit dans le blabla qui suit. Je passe, de toutes manières, pour une rabat-joie. Sur les réseaux sociaux, ce que je partage sur la fête est souvent impopulaire. ça bouscule trop ce qui est appelé « tradition ». Je pense que mes précédents articles donnent un  indice sur ce que j’en pense.

 La saison des carnavals bat son plein. C’est la fête !! Youpiii !

J’aime à rendre son contexte à l’événementiel. Le Carnaval a des origines palpitantes. Farfouiller dans le temps qui passe, pour comprendre comment les fêtes sont devenues ce qu’elles sont, m’a toujours intéressé. Le site Tête à modeler en fait un résumé complet.

Une citation pour les pressés :

 « Le Carnaval est une période de divertissement pendant laquelle l’ordre établi et la distribution des rôles sont renversés. Le roi devient un humble habitant, le mendiant est sacré roi du Carnaval, chacun se promène masqué ou grimé, et se cache derrière son masque pour faire ce qui lui est interdit en temps normal. Les conventions et les règles sociales sont modifiées, bousculées et oubliées pendant le Carnaval. »

C’est une mascarade.  Un jour où tout est censé être possible.  Autant dire qu’aujourd’hui c’est léger, tout juste festif (si faire la fête c’est payer pour regarder, non merci) et politiquement correct. Mon avis personnel n’est pas le propos, mais j’ajoute en passant que je trouve le carnaval fade. Je me prononce pour ceux auxquels j’ai assisté. Pour l’avoir vécu à Venise, j’ai été franchement déçue. C’est, certes, magnifique, mais question ambiance, à part les embouteillages piétons et les pièges à touristes…finalement autant regarder de loin,  à la TV.

 Je reviens à nos moutons, aux enfants, en précisant que je parle des tout jeunes, les moins de 3 ans. Sans même évoquer le bébé avant 1 an puisqu’il me semble évident que le carnaval ne le concerne pas.

Récapépètition : que se passe t-il pendant les 3 premières années d’un enfant ? Je n’invente rien, c’est la base de la formation des EJE.

« Entre 1 et 3 ans : s’affirmer et dire non.

Entre 1 et 3 ans, l’enfant connaît une période très riche pour son développement moteur, intellectuel, social, affectif et psychologique. En effet, durant cette phase, les enfants éprouvent encore ce que les médecins appellent la « toute-puissance infantile », une sensation de maîtrise de soi et de son environnement un peu magique. Dans le même temps, c’est un moment où, pour l’enfant, l’univers s’ouvre et les limites se repoussent, avec les débuts de l’apprentissage sphinctérien et de la propreté, les premières étapes de la motricité, jusqu’à une bonne maîtrise de ses déplacements et mouvements. Parallèlement, il apprend à parler et à enrichir son vocabulaire. Ces différentes facettes de sa croissance lui permettent alors de développer une autonomie grandissante et un désir nouveau d’exploration. Par ailleurs, c’est en repoussant ainsi les limites de son univers, que le bébé découvre les frustrations et les interdits qui découlent de cette entrée dans la socialisation. C’est alors le début de « l’âge du non », étape essentielle et incontournable du développement psychoaffectif de chaque enfant. En disant non, l’enfant comprend qu’il a le pouvoir de s’affirmer, d’être entendu et pris en compte en tant qu’individu doté de sa propre identité. »

Pour accompagner cette période qualifiée de « sensible », l’enfant a besoin d’un environnement affectueux, stable et sécurisant.

Quels sont ses besoins ?

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les besoins de l’enfant de moins de 6 ans

Est-ce compatible avec une mascarade et la permission des interdits ? J’ai des doutes. Je m’en réfère à quelques souvenirs d’enfance mais il est vrai que chaque individu a un rapport différent avec la fête.

Voici des articles intéressants :

Déguisements enfants : et si votre enfant avait peur de se déguiser ?

 « C’est une question de caractère, mais cela peut aussi dépendre de leur âge : avant trois ans, se déguiser n’a pas beaucoup de sens pour un enfant. Son identité n’est pas encore constituée, et si vous le placez devant une glace dans un costume de souris ou de clown, il sera surpris, voire déstabilisé, de ne pas se reconnaître. Il peut aussi être inquiet en voyant tout son entourage endosser des rôles inhabituels. »

Pourquoi certains enfants ont-ils peur de se déguiser ?

« Pour accepter de revêtir un costume, un enfant doit être tout à fait sûr de qui il est, il doit bien connaître son identité de petit garçon ou de petite fille. Si sa construction identitaire n’est pas encore bien assise, s’il manque un peu de maturité, il risque de vivre le déguisement comme une attaque insupportable. Comment s’inventer des identités nouvelles quand on n’est pas encore assuré de la sienne ? »

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Qu’en est-il du plaisir du personnel ? Chaque professionnel a une vie privée, qu’il vit à sa façon. Les plaisirs simples vécus en EAJE, avec des enfants, sont nombreux tout au long d’une journée sans pour autant qu’il y ait de la musique forte, des cotillons, des cris, des blagues…

L’enfant comprend mal le second degré, le faire semblant. L’enfant est souvent terre à terre même si les prémices de l’humour sont présentes, chez quelques-uns.

A nous de voir, comment faire au mieux pour fêter sans bousculer un enfant qui a besoin de rituels quotidiens, de repères, de sécurité, notamment affective. Faire la fête c’est, à mon sens, joyeux, authentique, sincère, drôle, gourmand, amusant…encadré et sécurisé. La pluie peut devenir une fête pour un enfant s’il a le droit de courir et de sauter dans les flaques… et que dire de la neige !

Quand il est question de l’intérêt de l’enfant, il s’agit de se demander ce que ça peut lui apporter à lui, pas à l’adulte. L’adulte sait déjà (en général) différencier le réel de l’imaginaire, l’exceptionnel et la routine…

Il y a un temps pour tout. La petite enfance est une période qui devrait, selon moi, comporter le moins de difficultés possibles. Il y a suffisamment d’aléas dans une vie, d’événements dont il faut se remettre. Est-ce bien utile d’en ajouter ? Est-ce si difficile d’attendre un âge plus opportun ?