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Le caméléon rose

Je vous présente ma première histoire (semi-autobiographique).

J’ai rencontré beaucoup de belles personnes sur mon chemin, d’autres caméléons, des zèbres aussi, un magnifique flamant rose…Je le leur dédie.

Le chemin continue. Les rencontres aussi.

 

Kalamita est une jeune caméléon.

La légende dit que les caméléons se camouflent selon l’environnement extérieur pour échapper aux prédateurs. Sauf Kalamita. Sa particularité la différencie de tous les autres caméléons car elle arrive seulement à devenir rouge ou blanche. Au repos, elle est rose.

Raiponce selon Disney
Pascal, gentil compagnon de Rapunzel

C’est complètement aberrant, car elle a grandi dans une ville grise. Elle a donc toujours été visible comme le nez au milieu de la figure. Quand les émotions sont trop fortes, elle vire au rouge écarlate et parfois sans émotion ça peut lui arriver aussi. C’est très gênant. Au lieu de se fondre dans la masse, tout le monde la remarque. Le comble, c’est qu’elle déteste attirer l’attention.

Heureusement la science s’est rendue compte que changer de couleur n’était pas un art du camouflage chez le caméléon mais bel et bien l’expression d’émotions ou un changement de température. Kalamita est une caméléon érudite, elle a beaucoup lu et elle a été rassurée d’apprendre qu’il n’y avait rien de grave à avoir des émotions. Par contre,  c’est compliqué de l’expliquer aux autres. Reste aussi cette palette jugée très minimaliste par ses congénères. Rose, blanc et rouge, c’est vraiment pauvre comme variétés de couleurs. Dans sa grande famille, ils sont bien plus colorés que ça. C’est que Kalamita vient d’une famille tropicale et métissée. Elle ressemble tout de même à son père, sa mère et une de ses 3 sœurs.

Elle s’est trouvée différente par rapport à ses cousins et ensuite par rapport aux autres caméléons à l’école. Elle avait souvent honte, elle devenait rouge. Quand elle devait parler devant les autres elle était rouge. Quand les autres parlaient d’elle, elle devenait rouge, rouge, rouge. Quand elle était malade elle était blanche. Quand elle avait peur, elle était si pâle qu’elle semblait disparaître. Être effacée c’était très facile pour elle. Quand l’été arrivait son père l’appelait « blancheur des neiges » mais avec le soleil c’était  » rose écrevisse » et parfois « rouge carmin » et c’était très douloureux.

Un jour Kalamita en a eu marre. Elle s’est renseignée pour être comme les autres. Elle a vu une quantité de spécialistes,  coloristes…personne n’a pu l’aider. C’était une spécificité contre laquelle il n’y avait rien à faire. Bon. Ils avaient raison. Alors elle a fait avec. Elle a juste réussi à être encore plus pâle : rouge pâle, rose pâle et encore plus transparente quand elle était blanche. Elle passait inaperçue, enfin. C’est exactement ce qu’elle souhaitait !

Elle s’entendait bien avec tout son entourage affectif et professionnel. Elle disait le plus souvent possible ce que les autres souhaitaient entendre. Elle les contredisait rarement, sinon ça se voyait trop qu’elle était bizarre. Elle avait encore des sursauts de colère, de « rebellattitude », d’anticonformisme, sinon elle risquait de finir par exploser, mais c’était discret. Elle ne se mettait jamais en avant, même quand c’était pour ses idées, ses valeurs auxquelles elle tient tant.

Et puis elle est tombée malade. Aucun spécialiste n’a trouvé la raison de ses divers maux. Elle pleurait souvent, sans aucune raison apparente. Elle ne comprenait plus rien ni personne. Peu la comprenait. Tout l’épuisait. Dormir ne la reposait plus. Elle avait mal. Jusqu’à ce qu’elle devienne bleue et coincée au lit. Un médecin lui a dit « mais vous êtes spasmophile ! Ça se traite ». Un caméléon spasmophile, c’était du jamais vu. C’était surtout peu sérieux. « Tout ça, c’est dans votre tête ! »s’est-elle entendu dire maintes fois.

Une amie, elle aussi, rouge, blanche rose et souvent bleue est venue en vacances un été. L’été où tout a commencé- inexorablement lentement mais sûrement- jusqu’à la piste d’un diagnostic l’année suivante : le spectre autistique. Cette chère amie venait d’être diagnostiquée autiste Asperger.

Un caméléon spectre et autiste !? Allons donc.

Kalamita a suivi la piste, mais les spécialistes, une nouvelle fois unanimes, ont répondu « non, ce caméléon est rose mais pas autiste ! Même si elle se situe dans le continuum, aux frontières du spectre, avec des fortes caractéristiques et un trouble de l’attention » (le fameux trouble qui n’en est pas un).

Kalamita s’est faite une raison, bien qu’elle reste dubitative. Après tout, elle est un caméléon en bien meilleure santé depuis qu’elle a du cesser de travailler. Certes, elle fonctionne autrement. Elle navigue à vue, sans boussole, dans toutes les directions. Elle continue à chercher à comprendre le monde dans lequel elle vit sans parvenir à faire pareil, car elle perçoit la vie à sa façon. Elle peut être maladroite, dans la lune, hypersensible, désagréable quand elle fatigue, déconnectée quand elle est épuisée et un rien l’épuise bien plus vite que la moyenne. Le souci c’est ne pas savoir pourquoi elle est différente et…quoi faire de cette différence, rarement un atout. Ça la ramène parfois sur le chemin où elle finit par devenir l’ombre d’elle-même.

Kalamita se dit que si elle savait enfin ce qui la rend spéciale mais qui est aussi mal accepté et mal perçu par son entourage, elle serait au moins rayée : rouge, blanc, rose et bleu et d’autres couleurs. Elle se sentirait presque complète et moins décalée. Toutes les pièces du puzzle seraient assemblées.

Kalamita a parfois l’impression qu’elle touche au but. Il lui semble qu’il ne manque plus qu’une pièce à ce vaste puzzle. Le temps passe. Elle parvient à vivre sans cette pièce. C’est possible. Souvent douloureux. La douleur est une fidèle compagne. Un jour il faudra qu’elle s’en aille cette douleur et que la sérénité la remplace. Alors, Kalamita cherche en elle, car à l’extérieur, personne n’a su répondre à ces mille questions. Chaque rencontre est un beau morceau du chemin qui l’aide à avancer. La réponse à la question, c’est à elle de la trouver.

Le rapport avec Planète EJE  ? L’enfant intérieur.  C’est lui qui détient les secrets et les clés.

 

« Allaiter au sein, c’est naturel »

Court blabla comme un genre de coup de calgon, pour recadrer les opinions douteuses.

A la canadienne

A chaque fois, quand l’argument du naturel de l’allaitement au sein est évoqué, c’est systématique, le florilège qui suit est le suivant :

« oui mais, faire caca, c’est naturel »
« faire l’amour c’est naturel »
et autres joyeusetés.

Juste pour informer :
allaiter au sein c’est pour nourrir, calmer, rassurer, câliner un bébé.
Comment peut-on comparer nourrir et le reste avec déféquer ou copuler ?? Quel est le rapport ?

En ce qui concerne l’allaitement au sein en public, la différence c’est que c’est autorisé et encore heureux, parce qu’un bébé a beaucoup de difficultés à attendre quand il a faim. Il y a des âges pendant lesquels c’est impossible de différer la tétée. Par contre, un adulte peut attendre pour faire caca et surtout c’est interdit de le faire et en public et sur la voie publique. Il peut aussi refréner ses ardeurs pour faire l’amour, enfin j’espère car là aussi, c’est considéré comme une exhibition sexuelle. Ça coûte un an de prison et 15 000 euros d’amende.

Quand une mère décide d’allaiter, jamais je n’en ai vu en faire une annonce publique pour être le centre de l’attention. Certaines déballent la « marchandise » ? Il n’y a aucune obligation de le faire discrètement. Dans la rue, c’est autorisé de fumer, celui qui est dérangé change de trottoir ou de place en terrasse. C’est pareil pour l’allaitement. Allez vous-en si la vue d’une poitrine vous offusque.

Alors franchement, ceux qui pensent qu’allaiter en public c’est dégoûtant, malsain parce que c’est sexuel, intime ou que sais-je encore…je rappelle que les seins fabriquent du lait pour le nourrisson qui vient de naître. A ce moment là, leur rôle est de nourrir. Si la mère choisit de donner son lait à son bébé, alors elle a le droit de le faire absolument partout et à n’importe quel moment selon sa pudeur à elle et surtout selon les besoins de son enfant. Si quelqu’un est dérangé par l’aspect sexuel du moment, c’est qu’il a l’esprit vraiment tordu. Un enfant n’a aucune notion sexuelle adulte. Quand il a faim, il a besoin de manger comme n’importe qui. Personne ne cache sa bouche pour manger et pourtant sexuellement il peut s’en passer des choses avec la bouche et que dire des doigts…

Donc mon message est clair : qu’on fiche la paix aux mères allaitantes  et qu’on leur épargne la vulgarité des opinions douteuses de certains pervers tordus ou d’autres vierges effarouchées.

Si « allaiter c’est naturel » vous semble un argument insuffisant alors je valide : allaiter, c’est glamour ! ça vous dérange ? Regarder ailleurs, c’est simple pourtant.

Olivia Wilde et son fils

Bel article de Marion McGuiness sur un de ces blogs : je suis une seinte.

Toi, l’Autre…et moi. Nous.

J’ai trouvé cette pépite sur FB, un soir que mon moral était en berne alors je le partage (avec l’accord de L.T) ; surtout s’il peut avoir pour d’autres, cet effet « réconciliant » avec soi-même…et l’Autre.

« Toi, individu qui ne connais pas les autres comme tu te connais, qui ne comprends pas leurs réactions car elles pourraient différer des tiennes, que penses-tu que ça t’apportera de blâmer ces personnes ? Que penses-tu que ça t’apportera de critiquer leurs idées ?

Si tu te sens bien au sein de cette société, personne n’a à te blâmer, personne n’a le droit de te critiquer, toi, tes réactions, tes idées.
Si tu t’y sens mal, c’est tout à fait pareil.

Quand on dit qu’il y a autant de différences que d’êtres humains, c’est pas pour faire court, joli. C’est pas parce que ça semble tellement évident qu’il faut l’oublier, ne plus y penser.

Quelqu’un qui aime parler beaucoup a ses raisons.
Quelqu’un qui n’aime pas parler a ses raisons.
Pour ne citer QUE ces exemples.
L’un n’est pas un emmerdeur qui prend toute la place, l’autre n’est pas un misanthrope qui ne s’adapte pas au contact.

L’idée même de norme est moche, pas parce que beaucoup de gens y sont mais parce que sous prétexte qu’ils y sont nombreux, elle devrait être universelle et que ceux qui ne s’y sentent pas chez eux seraient des hérétiques ennemis du bien commun sacré.
Le pire c’est qu’on n’est jamais complètement à tous points de vue dans les idées de la norme. Sur certains points oui, sur d’autres non. Moi je vais te trouver plus commun, toi tu ne te sentiras pas commun sur plein de choses que je ne soupçonne pas. Tu es toi avec ta complexité et tes trésors.

Des gens sont plus représentatifs de cette norme, certains moins, certains beaucoup, certains encore, presque pas.
Pourquoi toujours se poser la même question nulle, vide de sens, inutile, celle qui dit : « Mais qui a raison ? » ou « Qui a tort ? »

Le pire c’est que la norme ne représente pas que des idées mais aussi des états physiques, morphologiques, moraux, psychologiques.
Donc non seulement la question se pose à propos d’idées mais aussi à propos d’états, et ces états, on ne peut souvent les modifier car ils sont assignés à la naissance. Alors on les discrimine et voilà que naît l’inégalité. Et de l’inégalité naît le rejet, la peur de l’autre, la moquerie, l’injure, l’irrespect.
Non seulement on injurie des idées mais aussi des identités.
La nouvelle mode consiste désormais à classifier les gens selon des cases qui justifieraient tel état « hors norme », telle idée et une autre question apparait souvent à ce moment précis : « Puisqu’il/elle n’est pas normal/e, est-il possible de le/la soigner ? »

D’autres personnes nient l’existence de la différence elle-même, quelle que soit sa forme (handicap/sexualité/profil psychologique et j’en passe) et blâment les personnes différentes, les critiquent, les rabaissent.
C’est doublement dur à encaisser. Premièrement ces personnes ne reconnaissent pas l’identité des autres, deuxièmement, elles mettent la cause de leur frustration à ne pas comprendre et accepter la différence d’autrui sur le dos des autres en les culpabilisant, en les blâmant, en leur expliquant, même calmement, que si elles étaient « normales » ça serait plus facile, que le monde s’en porterait mieux.

La différence devient alors un crime. La différence est un fardeau pour la normalité et pour le hors-norme qui ne devrait être.
« Quand on dit qu’il y a autant de différences que d’êtres humains, c’est pas pour faire court, joli. C’est pas parce que ça semble tellement évident qu’il faut l’oublier, ne plus y penser. »
Je remets ça ici, pas pour faire joli encore une fois, vous vous en doutez bien.

Des comportements sont condamnables, chez tous mais pas pour autant impardonnables ou incompréhensibles.

Respecter l’autre ça n’est pas accepter toutes ses idées, ça n’est pas le laisser entraver notre liberté (et ça n’est pas sa différence qui nous entrave mais le fait qu’il n’accepte pas la nôtre, soyons bien clairs)
Respecter l’autre c’est l’entendre, être d’accord ou pas mais le comprendre, l’accepter dans sa globalité, dans son identité, dans son parcours et dans sa complexité.

En un mot : la TOLÉRANCE. Ce mot est encore plus puissant que le terme « amour » car quand on tolère, on embrasse la différence, on la prend à bras-le-corps, on l’accepte complètement, sans concession d’un côté ou d’un autre, on veut donner, on dit à l’autre : « Tu existes et je le reconnais », qu’est-ce d’autre si ce n’est pas aimer, quelque part ? Rien n’est plus précieux sur Terre que cela, rien au monde ne le sera plus.

Évidemment nous manquerons parfois de tolérance, tous autant que nous sommes et pire encore, parfois, nous ne nous en rendrons même pas compte. C’est pour ça qu’il faut être prudents, c’est pour ça qu’il faut être ouverts, un maximum, à tout moment. Non c’est pas simple, oui ça demande des efforts, bien-entendu mais qui t’a dit que la vie était simple ?
Cependant, même si nous manquerons de tolérance et que nous blesserons quelqu’un dans sa personne, que nous rejetterons la cause et le mal-être qu’engendre notre intolérance sur l’autre, le culpabilisant et le blessant plus ou moins profondément, jamais il ne sera trop tard pour le voir et surtout, jamais il ne sera trop tard pour demander pardon.

Le pardon nous fait non seulement grandir mais en plus, il nous permet de créer la paix envers et contre tout.

Finalement, moi je l’aime la complexité de la vie car j’accepte cette complexité et que je lui pardonne de mettre ma tolérance et ma volonté à l’épreuve. »

L.T

 

Réponse à des préjugés lus dans une discussion sur Facebook

Écrit suite à une discussion par rapport à la photo-buzz d’une maman ayant installé son bébé sur le sol d’un aéroport.


J’ai compté , ce qui me semble être 7 préjugés et autant de jugements, dans notre échange sur FB :

1. Juger une mère sans la connaitre ni connaitre le contexte, c’est franchement moche et vain. Les personnes les plus répréhensibles dans cette histoire, sont : celle qui a pris la photo et ceux qui la diffusent avec une citation qui n’appartient même pas à Einstein.
Pour info : il y a des microbes partout. Les bébés sont aussi au sol en crèche et franchement c’est parfois très sale, malgré le ménage fait très régulièrement.

Qui sait quelles démarches elle a faites cette mère ? Pas vous de toute évidence.

Source : Voici-pourquoi-il-faut-se-mefier-des-photos-avant-de-les-commenter.html


2. Confier son enfant est toujours un choix difficile dans un contexte toujours particulier. Votre histoire est un cas privé qui ne peut faire une généralité et puis ça ne regarde que vous. Confier son enfant ne le rend pas du tout, mais alors pas du tout plus vulnérable, quel énorme raccourci…Personne ne fait un enfant pour le confier à d’autres mais ça peut arriver. Un enfant, figurez-vous, grandit au sein d’une société à laquelle il sera irrémédiablement confronté, sauf si vous vivez sur la Lune. Il ira forcément quelque part sans ses parents…et ses choix lui appartiendront, comme celui de suivre ou non un inconnu mal intentionné.

suggestion de lecture

3. Les enfants enlevés le sont parfois en présence d’adultes. C’est extrêmement rapide un enlèvement, mais ça a l’air de totalement vous échapper. Et surtout ça peut arriver à n’importe quel âge… peu importe la protection qui vous entoure et peu importe l’excellente éducation que vous avez reçue….ça aussi ça semble vous échapper.

 

4. Facebook est une communauté. Tout ce qui est public porte bien son nom. Soit vous sécurisez votre page soit non et tout un chacun peut naviguer librement et se faire une idée vraie ou non sur vous. C’est très courant chez les recruteurs. La curiosité « mal placée », c’est quand on cherche ce qui est caché.

@jout : certains disent qu’on n’entre pas dans une maison sous prétexte que la porte n’est pas fermée à clé ou que la porte est ouverte. Sauf qu’une page facebook c’est bien plus qu’une maison, c’est une vitrine ! C’est en accès libre si aucun paramètres ne la protège. C’est comme ci les habitants d’une maison (si vraiment vous tenez à cette comparaison) affichaient des photos d’eaux sur la façade : passerez vous devant sans regarder ? Vous peut-être mais pas monsieur tout le monde.

5. Partagez des articles de différents auteurs, c’est tout autre chose que de la propagande, ça s’appelle informer. Chacun est libre, comme vous, de lire, de comprendre, d’accepter ou non et de diffuser à son tour ou PAS.

6. Aucun parent ne démissionne, c’est une légende urbaine. Quand on se penche sur la sociologie, ce qui est constaté c’est une perte des valeurs mais aussi une sorte de noyade sous le flot d’informations accessibles lesquelles, évidemment le plus souvent, se contredisent. Des parents ne savent plus quoi ni comment faire, ils sont perdus.

Il s’agit de DÉSARROI : Des-parents-qui-ne-savent-plus-a-quel-saint-se-vouer

Oui mon travail est de sensibiliser aussi à la parentalité, c’est ce que je fais mais contrairement à ce que vous insinuez, je ne cherche jamais à me mettre « en avant »…connaissez-vous mon identité, pour affirmer cela ?

7. Pour en finir, le fameux bisou, l’objet de la discussion. Le bisou c’est quand on veut, avec qui on veut. Forcer un enfant, quand c’est possible de faire autrement, c’est de la malveillance. Mais en effet, c’est mon humble avis.

Cet écrit était privé. Le temps a passé. Je le rends public car malheureusement, tant de gens sont remplis de préjugés…

Festival des jeux avec un enfant de 3 ans

J’ai testé la première édition du festival des jeux de Cannes avec une zone enfant-famille et un espace dédié aux jeunes enfants à partir de 3 ans. Je précise que ce festival est gratuit et pour tout public.

Avec mon cadet de 34 mois, nous y sommes allés le premier jour, dès l’ouverture. A 12h et il y avait déjà une file d’attente d’environ un kilomètre sur la Croisette…Peu engageant mais nous étions motivés à entrer pour JOUER !

Première partie de la file

L’attente a été moins longue que ce que j’ai pensé en voyant les deux files, une sur la Croisette et l’autre devant la tente des fouilles. L’entrée a été sécurisée au maximum par des portiques. Cela ralentit considérablement l’entrée, mais le personnel a été efficace, quand nous y étions. Nous avons attendu 30 minutes, temps qu’il nous a fallut pour manger notre pic-nic. J’ai appris, trop tard, qu’une entrée donnait directement dans la zone enfant-famille, à l’étage, avec moins d’attente, parait-il.

La dernière file d’attente

A savoir : la poussette est interdite (j’en ai vu à l’intérieur, j’ignore quels sont les critères de ceux qui ont réussi à entrer avec la leur). J’ai laissé la mienne à la consigne (gratuite).

Je partage mon ressenti sur la zone consacrée aux enfants. Pour des informations plus précises, voici le site du festival : http://www.festivaldesjeux-cannes.com/

L’étage a été aménagé avec des stands, des aires de jeux au sol ou sur tables avec tabourets ou chaises à hauteur de petits comme de grands. Plusieurs marques sont présentes, que j’évite de citer.

Il y a l’embarras du choix. Nous avons joué avec des petits bâtonnets en bois bien connus, des jeux nouveaux, des jeux plus anciens, des trains, des billes, des formes, des jeux magnétiques, des jeux de société, etc.

 

Jeux

 

 

Mon propos est de valider ce nouvel espace, présenté comme  étant destiné aux enfants « à partir de 3 ans ». J’y ai vu des enfants bien plus jeunes qui s’amusaient beaucoup, avec ou sans fratrie.

Mon fils a joué pendant 2 heures, à l’heure habituelle de la sieste. J’ai parfois joué avec lui, surtout à notre arrivée, car ensuite il y a eu plus de monde, plus d’enfants, moins de place. J’ai préféré l’observer, en retrait. Il a mieux vécu que moi cette promiscuité dans le jeu. Il n’y a eu aucun conflits durant notre présence. Bien sûr, des enfants se sont pris les jeux des mains, mais sans pleurs, car il y a des jeux pour tous. La fatigue s’est tout de même faite ressentir. Même s’il a accepté de partir, c’était à contre-cœur.

C’est assez spacieux mais quand on a connu des espaces plus grands (Porte de Versailles), ça devient vite petit et bruyant (pour moi adulte). C’est relativement bien organisé, le personnel est à l’écoute. Les vendeurs sont patients, prêts à expliquer chaque jeu. Il y a des toilettes partout, c’est très pratique.

A chaque étage, il est possible de s’asseoir pour manger. Il y a un stand de bonbon sur les deux niveaux. Le slogan de ce festival pourrait être « des jeux et du sucre » (contrairement à l’affiche qui met en avant les fruits )!

Je recommande, tout en précisant que c’est mon expérience à un moment donné, donc il est possible de vivre ce moment autrement.

Le Sacro-Saint Père Noël

Attention, écrit qualifié de « un chouïa radical ». Je l’admets. Fidèles du « père noël mercantile », s’abstenir 🙂 Si vous vous sentez jugés, c’est indépendant de ma volonté et c’est très très très loin d’être mon intention.

@jout : il y a ceux qui sont intrigués, d’autres choqués, d’autres qui trouvent cela lassant. Mon intention est de montrer que le monde entier, et plus localement la France entière, n’a pas forcément envie d’utiliser ce personnage comme « référence pédagogique » ou comme « outil de stabilité » en ces temps de fêtes et de fatigue, (pour reprendre les termes d’une internaute). Pendant des années, le monopole du personnage du père noël a pris de l’ampleur. Je l’ai observé. Pourquoi pas ? Mais si des voix s’élèvent pour dire que la magie de Noël c’est bien plus… Sans faire croire ? (c’est le nœud qui fâche). Je suis, neurologiquement, simplement, incapable de dire qu’un personnage fictif existe pour de vrai. Il semble que d’autres personnes ressentent cette envie de rendre à Noël son authenticité. Le père noël peut en faire partie ou pas. Chacun est libre. Ce que je défends c’est le droit de le dire, de le vivre…Pourquoi dans certains EAJE, à l’école, dans les rues, dans les magasins tout est conçu pour que les enfants aient à peine le choix de décider par eux-mêmes…? Ils sont presque obligés d’y croire. Y croire est devenu comme une évidence, une obligation. Sans plus aucune réflexion. Et si je veux remettre en question ce simple point, il m’est répondu que je suis fermée et que le débat est inexistant…

Un jour de discussion pause-déjeuner sur le Père Noël, j’avais dit à une collègue : « on dirait qu’il est intouchable le Père Noël, comme Dieu le Père presque ! » Elle m’avait répondu que j’exagérais. Comme souvent, il parait.

Le père con-sommation

Mais pour y revenir, le temps d’un court bla bla…Est-ce que j’exagère vraiment ?
En ce moment sur FB je vois fleurir des statuts imagés comme celui-ci :

C’est sûrement de l’humour. En tous cas, ça semble amuser la galerie.

Et quand je vois ça, je suis dépitée pour les enfants dont les parents le font réellement ce chantage.

Pour quelles raisons ce chantage ? Pour obtenir la paix, la tranquillité, la sagesse (le summum, déjà peu atteint par les adultes alors quand un enfant y parvient, youhou!! chapeau !! bravo !!!) ? Donc, des parents ont besoin du père Noël pour obtenir des comportements de leur enfant…ça laisse songeur.

Grumautique

Ok. Trève de plaisanterie.

Je me mets à la place des enfants (et je me sens très mal à l’aise) :

« Mes parents ont décidé (pour mon bien, sans doute) de me faire croire à un personnage de légende contes et histoires. Si, si, ils ont même insisté. Ils m’ont dit qu’il existe pour de VRAI, en dehors du pays imaginaire. C’est à dire qu’il vit au Pôle Nord. Toute l’année, il exploite fait travailler des petits chinois des lutins qui fabriquent des jouets.

Le Père Noël, il s’introduit chez moi le 25 décembre par effraction à partir de minuit, pour m’offrir les cadeaux que je lui ai commandé par courrier. Seulement si j’ai été SAGE et seulement si je DORS et surtout si je CROIS en lui…Et dès le mois de novembre j’ai intérêt à l’être sinon mes parents, grands-parents, oncles et tantes et même cousins, me le disent tous les jours : « arrête tes caprices, sinon le Père Noël t’oubliera dans sa distribution ! » A côté de ça, Peter Pan, la fée clochette, Spiderman, la sorcière de la rue Mouffetard, eux, n’existent que dans mes pensées, mon imagination et dans les livres. Et tous les autres personnages des histoires, contes et légendes aussi. »

Ça fait rêver…?

J’essaie de me mettre à la place des parents et euh… ça m’est impossible !

Qu’est-ce qui me motiverait en tant que mère de prendre ainsi mon enfant pour un con être encore plus crédule qu’il ne l’est déjà !? Pour le faire rêver ? Est-ce indispensable de croire pour rêver ?

Certains verront dans mon énième blabla à ce sujet, un reste de rancune envers ma famille. Bah non, personne ne m’a dit qu’un gros monsieur habillé en rouge et blanc déboulerait par la cheminée (que nous n’avions pas) pour déposer des cadeaux sous un sapin.

Alors de la rancœur de n’avoir jamais vécu ces moments magiques grâce au Père Noël ? Non plus. J’ai vécu des moments très joyeux autour de Noël, sans la présence pseudo-indispensable de Barbe Blanche. Si j’écris ce que je ressens, c’est simplement parce que ça sent trop l’hypocrisie tout ça. La sincérité, l’honnêteté, l’authenticité sont pourtant des valeurs de Noël…Enfin il me semble. Récemment, j’ai revu le Pôle Express et c’est ce que j’en ai compris. Après l’avoir regardé, ça ne m’a pas traversée l’esprit de dire à mes fils que c’est réel, même si c’est souvent répété dans le film.

Ce qui est réel, c’est ce que ça fait naître dans nos cœurs : amour et partage.

Or, depuis que chacun veut son sapin dans son salon, la déforestation fait rage…

Depuis que chacun veut toujours plus de cadeaux, ils sont fabriqués en Asie, dans des conditions que nous ne voulons pas connaître…

Depuis que chacun veut son orgie repas dans sa famille avec tout le rayon du supermarché sur la table…Je vous laisse vous rappeler ce que notre individualisme a pu créer. Tandis qu’à l’instar de la petite marchande d’allumettes, des sdf meurent dehors…

Encore plus de déchets en cadeau…de la part de Wall-E

L’esprit de Noël (à mon sens), c’est croire en soi, en les autres. En un monde différent, de partage, de solidarité et d’amour désintéressé et surtout d’agir pour cela.

C’est aussi véhiculé par un monsieur barbu ? Soit. Un beau personnage qui fait partie d’une ribambelle d’autres personnages tout aussi « magiques ». Son histoire est une belle histoire à raconter, parmi tant d’autres. J’ajouterai que ce monopole m’écœure vraiment, depuis qu’il est associé à cette fameuse course à la consommation (notamment le black friday, pour faire le plein de cadeaux de Noël).

"Le Père Noël n'est pas le seul 
attendu Dans le monde en décembre :

Saint Nicolas et
le Père fouettard,

la sorcière Befana,

Les rois mages, sainte Lucie,

le Père Gel, Basile de Césarée..."


Je ne revendique rien du tout (ah si, le droit de parler du PN comme d’un personnage folklorique non réel). Mon propos est loin de vouloir détruire des « croyances »… J’expose simplement le fait qu’il est possible de vivre un authentique Noël, sans mensonges et avec de la magie ! S’ouvrir sur plusieurs histoires est une richesse.

Aparté/digression : quand on y réfléchit, cette avancée et diffusion massive d’un seul personnage, ça rappelle des moments sombres de notre histoire…

Les enfants méritent encore plus notre présence à Noël. Plus que celle, éphémère, d’un personnage fictif.

Pour finir, une vidéo de ce que veulent vraiment certains enfants pour Noël :

Un peu de sociologie :

« Ce n’est pas un être mythique, car il n’y a pas de mythe qui rende compte de son origine et de ses fonctions ; et ce n’est pas non plus un personnage de légende puisque aucun récit semi-historique ne lui est attaché. En fait, cet être surnaturel et immuable, éternellement fixé dans sa forme et défini par une fonction exclusive et un retour périodique, relève plutôt de la famille des divinités ; il reçoit d’ailleurs un culte de la part des enfants, à certaines époques de l’année, sous forme de lettres et de prières ; il récompense les bons et prive les méchants. C’est la divinité d’une classe d’âge de notre société (classe d’âge que la croyance au Père Noël suffit d’ailleurs à caractériser), et la seule différence entre le Père Noël et une divinité véritable est que les adultes ne croient pas en lui, bien qu’ils encouragent leurs enfants à y croire et qu’ils entretiennent cette croyance par un grand nombre de mystifications. »

Claude Levy Strauss.

Jouer avec des denrées alimentaires ?

 

comestibles

Je n’ai jamais caché à mes collègues à quel point j’étais mal à l’aise de remplir le bac à « graines » avec des pâtes ou du riz ou de la semoule…et j’en étais malade quand c’était le moment de tout jeter pour changer le contenu…

Pour éviter de paraître encore plus rabat-joie, j’ai fermé ma bouche concernant les jeux d’eau, mais ça me dérange tout autant. Les raisons me sont très personnelles. Pour les curieux, c’est notamment parce trop de personnes souffrent de la faim et ont aussi, très peu, voire pas du tout, accès à l’eau courante.

Est-ce une raison d’en priver nos enfants ? Oui et non, c’est possible de le faire avec parcimonie. C’est tout personnel, je me sens vraiment comme une nantie pilleuse des ressources de la planète Terre déjà chez moi, alors en plus sur mon lieu de travail pour… JOUER ??!!!! c’est presque une hérésie. Jouer avec la nourriture, pourquoi pas, à petites doses ? La jeter ensuite, c’est là que je trouve cela choquant.

Les enfants, en général, sont tellement éloignés de la nature, qu’il a fallut pallier son absence. Et sous couvert d’hygiène et de sécurité, tout est sous contrôle avec des matières « sans danger », sachant que le 100% sécuritaire est inexistant. Parallèlement, une recrudescence d’allergies est observée, coïncidence ? Je n’en sais rien, mais c’est questionnant.

Heureusement, il existe encore, dans des contrées qui résistent, des jardins avec de l’herbe et de la terre, du sable, de la poussière, des cailloux, des flaques quand il pleut etc. Heureusement, il existe encore des enfants en contact avec la forêt, l’étang, la mare d’à côté ou en sortie du week-end !

C’est bien gentil d’avoir des scrupules, mais que faire ?

L’idéal, c’est c’était le sable ! @jout 2018 : comme me l’a judicieusement fait remarquer une internaute, et suite à des lectures, le sable est hélas devenu une denrée rare et controversée.

Le problème avec le sable c’est son coût, parce qu’il est impossible, à cause de normes rigoureuses, de ramener du sable trouvé n’importe où, et c’est interdit d’en prendre à la plage quand on y a accès. C’est insoluble ? J’y ai longuement réfléchi, j’ai cherché des alternatives car la manipulation, les transvasements sont des jeux extrêmement importants pour le jeune enfant.

Un peu de théorie :

« La motricité fine se définit comme  » l’utilisation des mains pour atteindre, prendre et manipuler avec précision ». L’enfant va développer des habilités motrices qui lui serviront toute sa vie. La motricité fine comporte deux niveaux, le premier concerne « la préhension et la manipulation » qui se traduit par l’acquisition des mouvements volontaires des mains et des doigts. Le deuxième niveau est « l’utilisation fonctionnelle de la motricité » c’est à dire les habilités pour tourner, assembler, actionner des objets et reproduire des formes écrites. »

Par quoi remplacer les denrées alimentaires quand ça nous gêne de les jeter ?

Je pense qu’il est possible de manipuler avec finesse, sans denrées alimentaires durant des ateliers de manipulation de différentes matières : pâtes à modeler, argile, … et dans le cadre d’atelier culinaire où l’alimentaire a sa place. Je ne connais aucune circulaire qui interdit de manipuler pour cuisiner en EAJE. Il existe tellement de recettes simples : sablés, cookies, divers gâteaux faciles etc. De quoi permettre aux enfants de toucher, sentir, touiller, transvaser…et satisfaire les adultes qui les accompagnent.

Quant à l’eau, il y a de nombreux moments propices pour l’appréhender dont le lavage des mains. Inutile de laisser couler l’eau longtemps pour que les enfants s’amusent. Un fond d’eau dans un lavabo et c’est la joie. Une activité jardinage me semble aussi complète pour manipuler, transvaser et en plus il y a l’observation de la pousse à la clé. Évidemment des jeux d’eau à la fontaine, à la source, la mer, la rivière, ou toute étendue d’eau ‘propre’, c’est idéal. Sinon, je doute que les enfants soient en manque dans notre pays, ils prennent soit une douche, soit un bain régulièrement chez eux. Et quand il y a canicule ? Hum, tant pis si je passe pour une révolutionnaire, mais en temps de vraie canicule, nous devrions ralentir le rythme et rester dans des endroits ombragés, au calme, bien pensés et conçus pour moins souffrir de la chaleur…je rappelle que je vis au pays des bisounours pour certains de mes contemporains.

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source : OhMyMag

Utiliser de la farine me pose (curieusement) moins de problème (peut-être parce que notre blé est de piètre qualité aujourd’hui).

Voici une vidéo du sable magique ou du sable de lune. Il est possible de remplacer l’huile d’olive par une huile de massage toute simple :

Si vous avez d’autres astuces, je les lirai avec plaisir !

Encart « politiquement incorrect » :

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je rêve de toilettes sèches !

Les aires de jeux

Cadet de 30 mois apprécie à nouveau de jouer dans les parcs de jeux.

Il a eu une période de découvertes motrices intenses et ensuite d’observations de ses pairs, sans jouer.

Et puis depuis peu il y joue avec les autres. Des interactions fascinantes à regarder !

Le sujet de ce, très court, billet concerne un aspect matériel de ces lieux dédiés aux enfants.

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J’ai remarqué, sur différents lieux de travail et dans ne nombreuses aires de jeux, que les revêtements de sol spécialement prévus pour amortir les chutes les provoquaient parfois (souvent pour mon fils et moi, nous sommes peut-être maladroits). Notamment les différences de niveaux, comme des petites collines.

Alors oui, c’est bien quand ils tombent, ils se font moins mal, voire presque pas,  mais est-ce intéressant qu’ils tombent autant ? Souvent ils trébuchent et il m’est parfois arrivée de me tordre la cheville. C’est un simple constat. C’est intéressant, à petites doses, de tomber mais surtout d’apprendre à tomber sans trop de dégâts (merci le judo).

Ces revêtements sont une bonne chose, mais je trouve qu’ils sont installés sans trop de réflexions et parfois sur une trop grande surface…un avis qui ne tient qu’à moi. Penser les aires de jeux avec des espaces mieux différenciés : pour rouler, pour courir, pour ramper, pour jouer au ballon, pour se poser, pour mettre les pieds dans la terre et l’herbe, ça existe déjà, mais par chez moi, c’est un vrai manque !

La seule aire de jeux à proximité (à pieds) est dans cet état : (et on y a vu un serpent se cacher sous les dalles !!)

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Et vous, quelles sont vos observations sur ces aires ?

Hommage à la nounou de mon fils

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Il existe des personnes auxquelles, inévitablement, on s’attache…
Je m’attache peu mais quand ça arrive c’est pour longtemps et complètement.
Je donne ma confiance car je sais que c’est amplement mérité.
Et quand il faut se séparer d’un quotidien, d’une routine avec cette personne, ça me désole.
Je suis si triste, pour elle, pour lui et pour moi.
Dans le cas de cet écrit, il s’agit de mon fils cadet, de l’assistante maternelle qui l’accueille chez elle depuis qu’il a 5 mois et de moi sa mère. Il a 28 mois.

Je suis encore furieuse, par moments. Cette séparation me sera douloureuse, plus que prévu car elle n’a été voulue par aucun de nous trois. Elle découle de mes seuls choix et des décisions d’autres personnes. Comment est-ce possible ? Tout simplement parce qu’il s’agit d’une crèche familiale.

De la culpabilité supplémentaire, comme si j’en avais pas assez de m’en vouloir. D’autres événements à gérer alors que mon épuisement est palpable. Tout ce qui se passe me fragilise. Mon fils le ressent. Il est à fleur de peau depuis que je sais qu’une fin d’accueil arrive.

J’apprécie le changement, mais moins dans mon quotidien. Je sors régulièrement de  ma zone de confort professionnellement. C’est devenu vital, même si c’est parfois angoissant, voire inutile. Mon fils est bien jeune pour faire ce genre d’expérience. Je sais bien que ça arrive, « c’est la vie toussa, bla bla bla, il s’en remettra »… C’est arrivé à mon fils aîné, mais c’était voulu et non imposé (sauf à lui évidemment). Oui nous nous en remettrons tous, ça reste tout de même désagréable.

J’ai assisté récemment à une conférence de Jean Epstein (je me remettrai à la rédaction de compte-rendu, dès que j’en prendrai le temps) qui a insisté sur les repères si importants dans la petite enfance. Il est fan des asst mat, il admire leur travail. Pour lui, la crèche familiale c’est l’avenir ! et je partage son avis. Malheureusement, ces structures sont en voie de disparition plutôt que le contraire.

J’ai aussi assisté à une réunion d’informations pour l’agrément d’assistant maternel et j’y ai entendu cette nécessité de la permanence, de la référence, de la stabilité, de l’engagement dans un accueil d’enfant jusqu’à la scolarisation. J’y crois fermement. Je suis d’autant plus en colère que c’est parfois complètement oublié au profit d’autres facteurs, administratifs notamment.C’est écœurant.

L’assistante maternelle qui a accueilli mon fils est une personne ordinaire, comme j’en ai peu rencontré, ça fait d’elle quelqu’un d’extraordinaire à mes yeux et sûrement aux yeux de mon fils !
Grâce à elle, j’ai pu continuer l’allaitement au moment de la reprise du travail et pendant plusieurs mois, alors que même mon lieu de travail m’a mis des bâtons dans les roues. J’ai tenu durant plusieurs mois en tirant mon lait et bien au delà de ce que j’avais pu penser.
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Grâce à elle, son sommeil a été respecté. Oui, c’est vrai qu’au début de l’accueil d’un enfant allaité et en co-dodo, il se peut que ce soit différent et que ça prenne plus de temps. Elle l’a fait avec une infinie patience.
Grâce à elle, mon fils s’épanouit, comme une belle plante. Il est rieur, joyeux, drôle, moteur, déterminé ! A ses côtés, il est heureux tout simplement.
Tous les jours c’était un plaisir d’emmener mon fils chez elle, pour lui et pour moi. Même quand il s’est mis à pleurer le matin, vers ses 18 mois, je savais que c’était temporaire, j’étais sereine pour lui.
Elle nous manquera énormément pour ces sages et sincères paroles, sa gentillesse, son écoute, sa patience, sa disponibilité…
Chère assistante maternelle de Romain :
Restez comme vous êtes, vous êtes formidable ! Vous honorez votre belle profession.
Je ressens beaucoup d’émotions à l’idée de ne plus vous revoir à la rentrée…
Le temps fera son travail. En attendant c’est dur. Nous avons eu suffisamment de semaines pour  tous nous y préparer, heureusement.
Confier Romain à un autre mode d’accueil me semble d’autant plus difficile. Mais je sais qu’il est capable, grâce à vous, de s’adapter partout ailleurs.
J’ai trouvé ce poème sur le net :
Accueillir le matin la mère et l’enfant,
Savoir l’arrachement de la maman
Susciter la confiance dans la séparation
Inviter les grands à parler du poupon
Saisir chaque bonheur, consoler les pleurs,
Tendresse et douceur tout au long des heures
Activeront dans le labeur, la motivation,
Nourrir, jouer, promener avec attention,
Travailler sans bruit quand dort le bébé,
Et cueillir ses sourires, la sieste terminée….
Mesurer l’importance de la mission relais,
Assurer l’épanouissement du petit bébé,
Travailler son éveil dans les rencontres et les jeux,
Ensemble être toujours heureux,
Respecter le projet éducatif des parents
Nuancer nounou et papa-maman,
Ecouter, décoder, les gestes, les pleurs, les rires,
L’aider à devenir grand, à l’épanouir,
Le soir, au départ le préparer,
Et s’effacer lorsque le parent vient le chercher…..

(source : blog assistante maternelle)

Le carnaval en EAJE

I CONCURSO INFANTIL DE DISFRACES

Outre le fait que mon sens de la fête est très particulier et n’appartient qu’à moi, c’est d’un avis professionnel qu’il s’agit dans le blabla qui suit. Je passe, de toutes manières, pour une rabat-joie. Sur les réseaux sociaux, ce que je partage sur la fête est souvent impopulaire. ça bouscule trop ce qui est appelé « tradition ». Je pense que mes précédents articles donnent un  indice sur ce que j’en pense.

 La saison des carnavals bat son plein. C’est la fête !! Youpiii !

J’aime à rendre son contexte à l’événementiel. Le Carnaval a des origines palpitantes. Farfouiller dans le temps qui passe, pour comprendre comment les fêtes sont devenues ce qu’elles sont, m’a toujours intéressé. Le site Tête à modeler en fait un résumé complet.

Une citation pour les pressés :

 « Le Carnaval est une période de divertissement pendant laquelle l’ordre établi et la distribution des rôles sont renversés. Le roi devient un humble habitant, le mendiant est sacré roi du Carnaval, chacun se promène masqué ou grimé, et se cache derrière son masque pour faire ce qui lui est interdit en temps normal. Les conventions et les règles sociales sont modifiées, bousculées et oubliées pendant le Carnaval. »

C’est une mascarade.  Un jour où tout est censé être possible.  Autant dire qu’aujourd’hui c’est léger, tout juste festif (si faire la fête c’est payer pour regarder, non merci) et politiquement correct. Mon avis personnel n’est pas le propos, mais j’ajoute en passant que je trouve le carnaval fade. Je me prononce pour ceux auxquels j’ai assisté. Pour l’avoir vécu à Venise, j’ai été franchement déçue. C’est, certes, magnifique, mais question ambiance, à part les embouteillages piétons et les pièges à touristes…finalement autant regarder de loin,  à la TV.

 Je reviens à nos moutons, aux enfants, en précisant que je parle des tout jeunes, les moins de 3 ans. Sans même évoquer le bébé avant 1 an puisqu’il me semble évident que le carnaval ne le concerne pas.

Récapépètition : que se passe t-il pendant les 3 premières années d’un enfant ? Je n’invente rien, c’est la base de la formation des EJE.

« Entre 1 et 3 ans : s’affirmer et dire non.

Entre 1 et 3 ans, l’enfant connaît une période très riche pour son développement moteur, intellectuel, social, affectif et psychologique. En effet, durant cette phase, les enfants éprouvent encore ce que les médecins appellent la « toute-puissance infantile », une sensation de maîtrise de soi et de son environnement un peu magique. Dans le même temps, c’est un moment où, pour l’enfant, l’univers s’ouvre et les limites se repoussent, avec les débuts de l’apprentissage sphinctérien et de la propreté, les premières étapes de la motricité, jusqu’à une bonne maîtrise de ses déplacements et mouvements. Parallèlement, il apprend à parler et à enrichir son vocabulaire. Ces différentes facettes de sa croissance lui permettent alors de développer une autonomie grandissante et un désir nouveau d’exploration. Par ailleurs, c’est en repoussant ainsi les limites de son univers, que le bébé découvre les frustrations et les interdits qui découlent de cette entrée dans la socialisation. C’est alors le début de « l’âge du non », étape essentielle et incontournable du développement psychoaffectif de chaque enfant. En disant non, l’enfant comprend qu’il a le pouvoir de s’affirmer, d’être entendu et pris en compte en tant qu’individu doté de sa propre identité. »

Pour accompagner cette période qualifiée de « sensible », l’enfant a besoin d’un environnement affectueux, stable et sécurisant.

Quels sont ses besoins ?

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les besoins de l’enfant de moins de 6 ans

Est-ce compatible avec une mascarade et la permission des interdits ? J’ai des doutes. Je m’en réfère à quelques souvenirs d’enfance mais il est vrai que chaque individu a un rapport différent avec la fête.

Voici des articles intéressants :

Déguisements enfants : et si votre enfant avait peur de se déguiser ?

 « C’est une question de caractère, mais cela peut aussi dépendre de leur âge : avant trois ans, se déguiser n’a pas beaucoup de sens pour un enfant. Son identité n’est pas encore constituée, et si vous le placez devant une glace dans un costume de souris ou de clown, il sera surpris, voire déstabilisé, de ne pas se reconnaître. Il peut aussi être inquiet en voyant tout son entourage endosser des rôles inhabituels. »

Pourquoi certains enfants ont-ils peur de se déguiser ?

« Pour accepter de revêtir un costume, un enfant doit être tout à fait sûr de qui il est, il doit bien connaître son identité de petit garçon ou de petite fille. Si sa construction identitaire n’est pas encore bien assise, s’il manque un peu de maturité, il risque de vivre le déguisement comme une attaque insupportable. Comment s’inventer des identités nouvelles quand on n’est pas encore assuré de la sienne ? »

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Qu’en est-il du plaisir du personnel ? Chaque professionnel a une vie privée, qu’il vit à sa façon. Les plaisirs simples vécus en EAJE, avec des enfants, sont nombreux tout au long d’une journée sans pour autant qu’il y ait de la musique forte, des cotillons, des cris, des blagues…

L’enfant comprend mal le second degré, le faire semblant. L’enfant est souvent terre à terre même si les prémices de l’humour sont présentes, chez quelques-uns.

A nous de voir, comment faire au mieux pour fêter sans bousculer un enfant qui a besoin de rituels quotidiens, de repères, de sécurité, notamment affective. Faire la fête c’est, à mon sens, joyeux, authentique, sincère, drôle, gourmand, amusant…encadré et sécurisé. La pluie peut devenir une fête pour un enfant s’il a le droit de courir et de sauter dans les flaques… et que dire de la neige !

Quand il est question de l’intérêt de l’enfant, il s’agit de se demander ce que ça peut lui apporter à lui, pas à l’adulte. L’adulte sait déjà (en général) différencier le réel de l’imaginaire, l’exceptionnel et la routine…

Il y a un temps pour tout. La petite enfance est une période qui devrait, selon moi, comporter le moins de difficultés possibles. Il y a suffisamment d’aléas dans une vie, d’événements dont il faut se remettre. Est-ce bien utile d’en ajouter ? Est-ce si difficile d’attendre un âge plus opportun ?