Archives de catégorie : société

Le métier d’Éducateur de Jeunes Enfants est-il en danger ?

Cette question, je me la pose depuis un moment suite à diverses lectures, notamment sur le net et les réseaux sociaux.

Encore plus depuis la parution récente de ces articles :

FIN EJE

Un dossier intitulé « Est ce la fin des EJE » est paru dans EJE Journal n°53 (Juin / Juillet 2015)

Une collègue a partagé une synthèse sur son site : la fin des EJE ?

Ce serait dommage qu’un métier si peu connu disparaisse…ou alors ce serait une fin logique, comme son arrivée, dans le silence et l’ignorance… Les EJE œuvrent dans l’invisible et crient à la reconnaissance. Le but de mon site se situe dans le même axe.

Parce que :

la formation est utile,

le métier est essentiel,

la spécificité est primordiale !

J’ai cessé de m’inquiéter, le jour où j’ai compris que je pouvais agir. S’il y a besoin je passerai à l’action pour cette cause. Pour le moment, il est difficile de réellement savoir à quelle sauce l’avenir des métiers du social sera agrémenté. Tout peut encore changer. Aux prochaines élections notamment… ou pas.

J’avoue qu’il y a des périodes sombres où je me sens, personnellement, totalement inutile. Chaque jour, je me lève en me disant que le peu que je dis, le trop que je pense, ce que j’écris quand je prends le temps…Tout cela ne change absolument rien au quotidien des enfants accueillis en structure petite enfance. Rien. Rien contre l’immobilisme de certains politiques. Rien contre des pratiques de professionnels d’un autre temps qui clament haut et fort : « on a toujours fait comme ça », « qu’est-ce qu’on se prend la tête aujourd’hui pour s’occuper des enfants !! », « avant on était plus spontanés et les enfants ont grandi sans traumatismes !! »…

fait comme ça

Une de mes collègues dit toujours que « on » est un con. Elle a raison.

En attendant, en agissant, je propose que chaque EJE qui le souhaite, fasse une sorte d’inventaire de ce que savent, comprennent, pensent leur entourage personnel et professionnel de leur métier. Avec un court questionnaire, comme support, par exemple.

Chacun le rédigera comme il le préférera. Je le prends comme un jeu, une interview, pour re-mettre à jour les connaissances de ceux qui m’entourent. D’abord je pose les questions, je prends les réponses, je rassemble les données comme ça me parle le mieux (tableau, résumé…) L’idéal est de ré-expliquer si nécessaire. Comme nous aurons « corrigé », il n’y aura pas besoin d’analyser les résultats puisqu’ils seront réactualisés dès la fin de la conversation, de l’échange.

Et puis la journée du Printemps de la petite Enfance peut servir à remettre les pendules à l’heure. Je suis toujours étonnée de constater le nombre de famille qui ne sait pas quel est mon rôle, ce que je fais au quotidien…

Voici les questions auxquelles je pense :

1. Qu’est-ce qu’un Éducateur de Jeunes Enfants ?

2. Quel est son rôle ?

3. Où travaille t-il ?

4. Quelle tranche d’âge d’enfants est concernée par ce métier ?

5. Que pensez-vous de sa place dans le secteur de la petite enfance, du social ?

Même si j’hésite à partir, changer de voie, j’essaie au mieux de tenter quelque chose.

« Parfois résister c’est rester, parfois résister c’est partir »…ChT-

Après tout, nous avons tout à y gagner. Qui ne tente rien n’a rien.

Cette réforme du tronc social est peut-être positive. Le changement fait toujours cet effet de crainte, parce que l’acquis est touché. En fait je ne sais pas, je ne sais rien. L’avenir nous le dira.

Je suis EJE et mon métier c’est aussi de réfléchir à mes actions

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C’est la saison des fêtes et j’ai bien conscience que très peu de personne comprennent ou font l’effort de comprendre mon point de vue déjà écrit là : les fêtes dans les EAJE,. Je me permets donc une clarification.

Ce que je pense de Noël n’a aucune importance. Si vous saviez à quel point j’aime ce temps de fête et pourquoi je n’y participe plus tel que je l’observe par notre société… mais ce n’est pas le propos. J’ai opté pour une autre vision et elle me reste personnelle. Ce qui compte c’est mon point de vue professionnel. Il s’agit du regard des professionnels qui résistent au changement, par leur subjectivité et souvent éloigné des étapes du développement de l’enfant.

Noël, admettons-le a une origine purement religieuse (dans le sens « relier à des croyances »). L’origine c’est la naissance, celle du soleil invaincu avant la christianisation et celle de Jésus-Christ ensuite. Ce temps de célébration fait partie des traditions depuis longtemps (pour faire simple) et depuis le 12ème siècle sous l’appellation Noel (le trema est arrivé plus tard. L’historique est passionnant).

Reste l’arbre de Noël qui semble garder une origine païenne bien qu’un rapprochement soit fait avec l’Arbre dans le jardin d’Eden.

Quand j’entends que le Père Noël fait partie de notre culture et bien je suis désolée mais si notre culture date de l’entre deux guerres, concernant le gros bonhomme blanc et rouge, et qu’elle a été largement modifiée par là où elle est passée alors c’est presque insulter nos racines judéo-chrétiennes !

@jout/Aparté :  » Il aura fallu attendre 1931 … et Coca Cola !

La firme Américaine a eu le génie de demander à Haddon SUNDBLOM de dessiner ce vieux bonhomme (dont la renommée grandissait la-bàs) en train de boire du Coca Cola pour reprendre des forces pendant la distribution de jouets. Ainsi les enfants seraient incités à en boire durant l’hiver. Le dessinateur l’habilla aux couleurs de la célèbre bouteille de Coca Cola : rouge et blanc. Ce nouveau look et la renommée que lui valut la publicité, firent du vieux bonhomme le maître planétaire de la nuit magique, le Père Noël. »

 

 

Et oui qu’on le veuille ou non elles sont là nos racines (en France) : dans deux religions. Notre calendrier est grégorien (son instigateur est, entre autres,  le pape Grégoire XIII) il suit donc les fêtes religieuses, reprises des fêtes païennes. C’est un syncrétisme très intéressant à étudier. Dommage que cela divise tant de personnes qui confondent laïcité et traditions. D’autres me disent que la crèche est culturelle, certes c’est une tradition bien plus ancienne, reste qu’elle est religieuse et appartient à l’univers familial. De quoi se mêle t-on ? J’entends souvent : « oui mais le mot « crèche » est donc religieux, alors travailler en crèche ce n’est pas laïc »… désolée de décevoir mais une crèche c’est tout simplement une mangeoire pour animaux. J’ai peu de temps pour pousser mes recherches de l’historique du mot crèche dans le secteur de la Petite Enfance, je n’ai donc rien trouvé. J’ignore si l’appellation « crèche » est liée à l’histoire du petit Jésus. Si quelqu’un en sait plus, ça sera intéressant à lire.

Je n’ai rien contre le Père Noël (à part son lien très mercantile avec l’industrie du jouet made in China) mais soyons honnêtes, même si ce personnage est moins présent des trois premières années de la vie des jeunes enfants, ils s’en remettront. Surtout qu’il est impossible qu’il soit absent car il est omniprésent en fin d’année ! C’est sa présence en EAJE que je questionne. Est ce indispensable  ? Et au nom de quoi ? Sûrement pas la tradition. Car là encore c’est religieux : Saint Nicolas est en effet son ancêtre direct, et on peut pousser plus loin dans le passé, les rois mages sont une origine de ce personnage.

Quid du plaisir des professionnels ? C’est vrai que l’ambiance des fêtes de fin d’année donne envie aux adultes de décorer, de se faire plaisir. Personne n’est contre. Pensons juste à la cohérence du positionnement d’une équipe et les enfants s’y retrouveront.

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La laïcité dans un EAJE c’est, pour résumer, le fait de ne privilégier aucune religion au détriment d’une autre ce qui implique donc la neutralité, notamment du service public. Aucune distinction ne peut être faite. C’est très clair. Il y a suffisamment de thèmes pour contenter tout le monde : la nature, l’hiver, la neige, les animaux, etc.

C’est juste une intuition de ma part. Je ressens que de vivre juste pour faire et consommer est très éloigné de notre nature. Faire parce qu' »on a toujours fait comme ça » me met mal à l’aise. Je me rebelle ? Non, je questionne. Souvent il m’est répondu que je me masturbe le cerveau…si réfléchir c’est ça, alors oui mes méninges cherchent à comprendre.

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J’ai vraiment la sensation que nous nous sommes perdus dans le capitalisme. Si la magie de Noël c’est dévaliser les magasins, acheter, manger trop, être déçu de ses cadeaux (cf : e-bay et leboncoin le lendemain des fêtes)…alors très peu pour moi et encore moins avec les jeunes enfants.

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ça me navre de voir circuler des catalogues de jouets dans les structures, franchement quel intérêt ? On me rétorque que c’est dommage de les priver de tout ça. Sérieusement ? Observons mieux, parce que sincèrement ils s’en passent largement. Les EAJE ont aussi pour vocation d’élargir l’horizon culturel des enfants. Il y a de quoi faire, lire, partager et transmettre rien que dans la littérature jeunesse.

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Pour conclure, nulle part je n’ai écrit qu’il fallait occulter le folklore. Ce que je propose c’est de rester impartial. « Mais on n’est pas des robots, on est des humains ». Certes, qui parle de déshumaniser la Petite Enfance ? Sûrement pas la psychologie ni la psychopédagogie. Il est demandé de rester professionnel, de réfléchir et de se réajuster si nécessaire, ni les robots ni les inhumains ne peuvent le faire.

De tout mon cœur, je vous souhaite de merveilleux moments en famille et entre amis. Pensons aussi à ceux qui n’ont rien, c’est aussi un des messages de Noël.

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Les couleurs sont-elles mixtes ? Tour de blog/Les rendez-vous de l’enfance.

Le thème du mois, des rendez-vous de l’enfance, est la couleur.

Quand je l’ai reçu , je me suis creusée la tête. J’avais même renoncé puis Aurélie de Superliposés m’a éclairée sur un lien possible.  Je l’en remercie ! Après quelques recherches, j’ai même appris sur le sujet !

Par exemple, le saviez vous ? :

« Initialement, il y a plus d’un siècle, le rose était dédié aux garçons et le bleu pour les filles. Oui cela peut paraître étonnant à l’heure actuelle mais le bleu était destiné aux filles car cette couleur était associée à la Vierge Marie et le rose pour les garçons car c’est une variante du rouge, couleur agressive et viril.

Le bleu devient au fil du temps de plus en plus masculin, en particulier lors de la première guerre mondiale puisqu’il devient la couleur officielle des uniformes militaires. Finalement, les magazines féminins s’approprient le sujet et dédie le bleu aux garçons et le rose pour les filles.

C’est un thème qui m’inspire moins car je me pose peu de questions à ce sujet. Dans le sens où pour moi il n’y a vraiment aucun intérêt à débattre sur les couleurs dans mon métier. Chacun ses goûts. Mais cela me donne l’occasion de faire un petit parallèle avec la question houleuse de la théorie du genre (qui n’existe pas d’ailleurs).

Petit aparté : si on oppose cette fumeuse fameuse théorie à l' »ordre naturel », bah vous en conviendrez, c’est rare de voir exclusivement du rose pour les femelles et du bleu pour les mâles dans le règne animal…pareil pour la flore, il y a des roses jaunes, des flamants roses, des oiseaux bleus etc.

Une fille pose une question essentielle dans cette courte vidéo postée sur facebook. Sa mère relaie sur les réseaux sociaux afin d’obtenir une réponse des éditeurs. Elle a raison de se poser cette question. Qui peut décider de ce qui plaira à un individu, sans le connaître ? C’est donc mal apprécier l’ouverture d’esprit des enfants que de leur proposer des couleurs et des histoires selon leur genre.

Mes goûts en matière de couleurs sont variables. J’ai longtemps porté beaucoup de couleurs, ensemble, sans même me soucier de leur « compatibilité ». Ma couleur préférée est le bleu, avec toutes ses nuances. Après avoir trop porté de rose étant petite j’ai détesté cette couleur jusqu’à ma première grossesse. Pourtant j’attendais un garçon et je le savais. Histoire d’hormones ? Aucune idée.

J’avoue que je n’ai jamais acheté de rose à mon fils aîné. Je ne me souviens pas si c’est parce qu’aucun vêtement ou jouet existait en cette couleur ou si je faisais inconsciemment la sélection rose/fille-bleu/garçon. C’est tellement inscrit dans notre société. Mon fils cadet en porte peu. J’ai découvert récemment que cette couleur lui va bien, suite à un change express et aux vêtements empruntés à notre hôtesse.

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Une fois sur le terrain, mon diplôme en poche, je proposais et propose toujours sans distinction des histoires, des jeux, des couleurs (assiette, serviette, verre, ballon, etc) aux enfants. Tout simplement parce que j’envisage l’éducation de la même manière pour une fille et un garçon avec tout mon bagage sociétal, familial, bien sûr, mais sans vraiment faire d’efforts pour m’en détacher. La petite enfance est vraiment le lieu de la diversité, de la liberté et de la tolérance. Les enfants auront bien le temps de se « soucier » de ces questions d’adultes, le plus tard possible. Quant à la décoration des lieux d’accueil, elle est souvent colorée et lumineuse, comme les enfants !

A la question « les couleurs sont -elles mixtes ? »

Définition de mixte  :

  • Sens 2

    Qui comprend, reçoit, s’applique à des personnes des deux sexes.

    Exemple : Une éducation mixte.

Je réponds oui, bien entendu ! Comment pourrait-il en être autrement et sur quelle base ? Les couleurs n’appartiennent à personne. Elles existent et chacun les aiment à sa manière. Tout est possible. J’insiste, tout est possible même si cela semble nous « piquer les yeux ». Il s’agit juste de notre perception.

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Remember le style et la chambre de Punky Brewster

Voici les liens vers les blogs qui traitent de ce même sujet :

Chez Pomme en Bretagne  : Les couleurs ont-elles un sexe ?


Sur Superliposés, on parle du BLEU pour voir si cette couleur peut aussi être utilisée pour les filles ou pour une chambre bébé sans genre attribué.
Chez Mimistigri

Pour aller plus loin :

UNE ÉDUCATION ANTI-SEXISTE, POURQUOI ? COMMENT ? [DOSSIER THÉMATIQUE]

#KidsWantEquality

 

Dis bonjour à la dame !

Quelle injonction saugrenue !

Apprendre à dire bonjour ?!

Les enfants disent à leur façon et souvent par imitation si les adultes le font. Le fameux « fais ce que je dis, pas ce que je fais » (ou ne fais pas).

J’ai écrit sur la Sacro-Sainte Politesse et Ses exigences complètement sociétales donc tout à fait contournables. Je me revendique anticonformiste sur ce coup-là. De toute façon quoi que l’on pense, quoique l’on dise, il y aura toujours quelqu’un(e) pour y trouver quelque chose à redire.

Je suis EJE et je dis bonjour si je veux. Pareil dans la vie de tous les jours. Souhaiter le bon jour, y’a des jours où je trouve que ça n’a aucun sens, c’est même hypocrite. Je préfère saluer pour montrer que j’ai vu la personne. Avec un signe de tête, un signe de la main ou parfois un Salut ! franc et cordial parce que je sens qu’il est sincère et qu’il sera entendu en tant que tel. Je ne me formalise pas qu’on me réponde ou non. J’ai salué parce que ça me semblait important. L’Autre n’a peut-être ni vu ni entendu. Il est dans ses pensées ou alors il n’a pas envie tout simplement. Qu’est-ce que ça coûte de dire bonjour ? Rien. Mais est-ce que ça a vraiment de la valeur ? Me concernant, non. Tout comme ce qui suit et qui souvent n’a aucune substance, c’est machinal : « bonjour, ça va ? ». Qui se soucie réellement tous les jours de savoir comment vont toutes les personnes connues que l’on croise ? Moi je m’en soucie et du coup ça me donne du souci supplémentaire. Je préfère demander quand j’ai vraiment le temps d’écouter et pas quand je salue. Saluer c’est déjà un bon et beau début.

Exiger la même chose des enfants c’est dommage car ils ressentent encore plus leur non-envie, pour diverses raisons tout à fait légitimes et qui ne nous regardent pas.

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de Carole Zalberg (Auteur), Dominique Boll (Illustrations)

Mon fils aîné a souvent eu comme premier contact, avec des gens, de montrer ses chaussures. Surtout celles de sport en disant avec un grand sourire : « t’as vu, elles courent vite ! ». Comment aurais-je pu exiger qu’il prononce un « bonjour » après ça ? Il avait déjà tellement exprimé d’émotions dans sa première phrase.

Pour les défenseurs du « bonjour obligatoire », bah j’ai envie de vous dire, tant pis pour vous. Votre exigence vous ferait presque comptabiliser les bonjours reçus ou non. Si cela a une influence sur votre journée, c’est votre choix.

Lecture :

Dis bonjour à la dame

Un peu d’humour :

L’Hygiène Naturelle Infantile/HNI ou Elimination communication (EC) ou « bébé sans couche ».

La « propreté » est -elle naturelle ou bien doit elle s’acquérir ?

Je n’ai pas la réponse, ni scientifique ni philosophique. C’est juste une question que je me pose.

Force est de constater que cette préoccupation est loin d’être planétaire. Notre société en fait une étape majeure, alors que dans une vie c’est un détail. Un vrai business a été crée autour de ça. En fait, l’enfant est devenu un prétexte supplémentaire pour consommer encore plus. Je suis la première à utiliser des couches jetables alors que j’en ai acheté des lavables. Dans mon quotidien c’était tellement compliqué et surtout dans celui de l’assistante maternelle. Certains me diront que je me suis trouvée une bonne excuse.

Je trouve l’HNI très intéressante. Soyons honnête, c’est une pratique qui re-connecte à notre vraie nature, celle d’être auprès de nos enfants (c’est un fait et rien d’autre, quand on est une mère) . Donc peu facile à mettre en application dans nos vies urbanisées de travailleuses, stressées, pour la plupart.

Cette pratique est critiquée, décriée, elle scandalise certains professionnels. Elle l’est seulement parce que notre 21ème siècle découle des deux précédents : hygiéniste et aseptisé. L’enfant est un individu mais bon, on n’est pas à son service…

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Quand j’y réfléchis, je me dis qu’en fait j’aurai vraiment aimé être à l’écoute de mon bébé, l’être à 100%. Pour moi, cela n’a plus RIEN à voir avec une acquisition précoce, un dressage. Cela n’a rien à voir avec le pot, tel qu’il est proposé aux enfants dits « prêts physiologiquement ». Cela a à voir avec une écoute et une observation complètes, une disponibilité totale. Comme quand les mères avaient le temps.

Finalement j’admets, que l’âge de plus en plus tardif de la fameuse « propreté » soulève la question de la durée de l’utilisation des couches et de la tonne de déchets que cela engendre.

C’est curieux que nous ne soyons pas du tout éduqués à l’impact environnemental de notre consommation. Pourtant il existe des alternatives ! On achète, on achète, sans même se demander où ça ira une fois usagé, cassé, inutile etc. Pourtant même si nos déchets sont enlevés de notre environnement proche, ils ne disparaissent pas, comme par magie, de la planète !!

Pour en revenir à l’HNI et le métier d’EJE, alors oui évidemment c’est difficilement envisageable de l’appliquer vu le nombre d’enfants accueillis qui ne sont pas les nôtres. Comment pourrions nous re-connaître les signes de chaque enfant ? Tout serait à revoir : l’adaptation (rien que le terme est à revoir), l’accueil, la pédagogie, la disponibilité des professionnels… Il y a déjà tellement de travail pour changer les mentalités sur la bienveillance, l’éducation positive, la parentalité…vaste chantier s’il en est.

L’idéal, puisque les enfants HNI sont « propres » très tôt, serait qu’ils soient accueillis en collectivité au moment où ils sont prêts à l’être. Et oui j’ose le dire. La collectivité est loin d’être la panacée pour les bébés et même certains enfants plus âgés. Oh oui, ils s’y adaptent mais à quel prix ? Invisible pour les yeux…mais c’est un autre sujet.

Je pense que la réponse réside dans la façon dont l’accueil est pensé. Un accueil à taille humaine par exemple. Quoique. Quel sens cela a pour notre société qui rentabilise tout, même l’Humain ?

C’était une parenthèse, suite à la lecture de plusieurs commentaires sur les réseaux sociaux en rapport avec cette pratique. Se cacher derrière la maturation et le contrôle des sphincters comme seuls arguments me semble léger. Si à 3 ans -et même bien avant, dès 1 an selon des spécialistes- l’enfant sent et sait dire qu’il veut faire, c’est surtout parce qu’il parle et/ou se fait comprendre de façon plus concrète auprès de l’adulte. A l’adulte d’être à son écoute.

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Les enfants et les écrans/Tour de blog/Les rendez-vous de l’enfance.

J’ai déjà abordé ce sujet sur Planète EJE.

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Je commence, avec joie et enthousiasme, un partenariat virtuel avec Superliposés et plein d’autres blogueurs. Le thème mensuel est « les enfants et les écrans« .

ça tombe bien, j’ai encore des choses à dire surtout suite au nouveau programme d’enseignement expliqué dans cet article : Les enfants devront savoir utiliser une tablette avant leur entrée en CP et suite à une proposition d’ateliers avec écrans par une entreprise de crèche. C’est ahurissant quand on sait qu’en plein cœur de la Silicon Valley, une école privée (la Waldorf School of the Peninsula) a décidé de se priver de toute forme d’écran pour enseigner !

C’est aussi la 7ème semaine sans écran dans une école près de chez moi !

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Je suis honnête, mon avis subjectif est transparent sur Planète EJE : Mon rapport aux écrans pourrait être pathologique. J’en restreint l’usage et la possession afin d’en conserver une utilité organisationnelle. Ils me servent aussi de source d’information (en rapport avec mon métier et mes loisirs seulement). Je préfère en éloigner une partie (TV, tablette)  sinon je deviens dépendante…j’ai 39 ans, imaginez un enfant !

L’interdiction c’est un vilain gros mot depuis mai 68, alors parlons de vigilance, attention, « permission, consignes, respect qui aident à savoir comment faire ceci ou cela en toute sécurité » comme le dit si bien Isabelle Filliozat.

Parce que ma crainte principale c’est que mes enfants, les enfants, nos enfants deviennent cyber-addict, déconnectés de leurs pairs, de leurs semblables, de la nature ou PIRE qu’ils se transforment en mut@nts

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Wall-E

Je me répète sûrement mais AVANT 3 ans, l’enfant a bien d’autres découvertes à faire que celle des écrans. De toutes façons, le jeune enfant de ce millénaire grandit au milieu d’écrans. De fait, il les côtoie dans son foyer, dans la rue, dans les lieux publics.

Ma question est simple : pourquoi faire entrer les écrans dans les lieux destinés à l’éducation ? Parce qu’on leur apprendrait à en faire BON usage ? Je suis sceptique. Personnellement, vu mon degré d’addiction, j’ai intérêt à déléguer la tâche à des collègues. Je trouve que nous sommes  trop suffisamment assis dans notre vie pour ajouter des « activités » qui ne demandent rien d’autres que de bouger les yeux et les doigts, voire un seul doigt.

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AVANT
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APRES ?

Des enfants semblent souffrir du syndrome de manque de nature. C’est presque terrifiant de découvrir que ça existe ! Une des causes, j’vous l’donne en mille :

  • « Les enfants passent trop de temps devant les écrans : à nous adultes de limiter ce temps. »

En fait je suis catégorique dans ma profession, tout comme les recommandations du CSA :

AUCUN écran avant 3 ans. Point barre.

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http://www.yapaka.be/campagne/ecrans-en-veille-enfants-en-eveil
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http://www.yapaka.be/ecrans

La télévision, les tablettes, les téléphones n’ont rien à faire dans l’environnement éducatif des enfants en EAJE (Etablissement d’accueil du jeune enfant). La motricité libre, le Jeu, les interactions, la découverte de la nature, l’observation… et même l’ennui/le rêve ! sont des temps suffisamment remplis de possibilités d’apprendre et de grandir pour l’Enfant qui se construit par l’expérience.

Que proposer à mon enfant qui visiblement s’intéresse beaucoup aux écrans, me direz-vous ? Et bien, ce que nous faisions avant que les écrans n’envahissent nos vies.

Quelques idées, si vraiment vous avez oublié : 13 activités pour vos enfants, au lieu de regarder la télé

Chez moi, le cadet de 14 mois, nous subtilise régulièrement nos téléphones quand ils sont à sa portée. Il joue avec, il sourit quand il parvient à allumer l’écran, il tapote dessus et nous regarde. Bref. Je suis mécontente, je lui dis. J’évite de lui interdire pour que cet objet reste banal, ainsi il ne fera pas de fixette dessus.

Il y a beaucoup de liens sur cet article, j’ajoute en plus ceux des autres blogs qui publient sur le même sujet afin de diversifier nos points de vue. Bonne lecture à tous !

Amandine sur son blog découvrir et grandir

 

Julie sur son blog zakfamily  fait part de son expérience et donne des astuces pour y passer moins de temps

Emilie sur son blog mimistigri  propose une activité pour jouer à la télé)

Aurélie via superliposés où elle parle de la place des écrans dans les chambres d’enfants

Encore ++ pour les grands lecteurs :

Dossier sciences humaines

Faut il interdire les écrans à nos enfants ?

Au sein ET au biberon

Je parle beaucoup d’allaitement depuis la naissance de Junior Bis. Et pour cause, celui de Junior s’était déroulé de telle manière que je souhaitais faire autrement pour le second. J’ai évoqué sa petite histoire dans cet article : L’ALLAITEMENT.

Récemment je discutais de tire-lait. La personne, avec moi, qui n’avait pas allaité au sein autant qu’elle l’aurait voulue m’a dit « c’est si naturel, ça devrait être obligatoire quand rien ne l’empêche ». Ouch ! me suis-je dit, elle a bien de la chance que je ne sois pas biberonnante, sinon les hostilités auraient été ouvertes et sanglantes. Il parait qu’une ‘célébrité’ a prononcé, à peu de chose près, la même phrase et qu’elle a du présenter des excuses publiques…

Suite à des lectures sur le net, j’ai découvert il y a peu, un livre dont le titre m’a vraiment plu, parce qu’il m’a fait l’effet d’une boisson revigorante et a attisé ma curiosité.

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Il donne le ton, un ton d’une autre sonorité, bref j’ai tout de suite eu envie de le lire. Pourtant j’achète peu de livres et surtout j’ai moins de temps pour les lire. De belles circonstances ont fait qu’il est arrivé dans ma boîte aux lettres. Oui, l’Univers est sensible aux quêtes de sens. Je me suis régalée à le lire. Même après lecture de plusieurs critiques sur la toile. Rien n’a gâché mon plaisir.

 C’est un livre d’utilité publique, que toute femme (selon mon avis subjectif) souhaitant devenir mère pourrait lire, au moins pour se soulager les neurones. Aucune prise de tête en vue, c’est d’une limpidité déconcertante. Quand on pense que la Milky War sévit, c’est un non sens, encore plus après lecture de ce livre.

Au passage, j’ai appris que je suis une sainte parce que je tire mon lait  tous les midis (pour cause de refus de mon employeur pendant mon temps de travail) depuis les 5 mois de Cadet.  Aujourd’hui, il a 11 mois. Je continuerai tant que ce sera nécessaire pour lui et moi.

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Je suis donc allaitante et biberonnante simultanément, enfin pas au sens strict du terme, car le bib est réservé à la nounou. A la maison et/ou avec moi, il le refuse en bloc sauf s’il y a de l’eau dedans.

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8 mois de lait tiré

Mon avis sur la question est toujours le même : chacun décidera selon son bagage à l’instant T. Dans ma petite vie, j’ai rarement eu d’avis tranché : je pousse et je porte ; j’allaite au sein et il prend le bib ; je dors avec lui et il dort dans son lit ; il mange des petits pots, des purées maison (plus rarement) et des petits bouts de tout ce qu’il veut bien goûter…bref nous vivons sans contraintes inutiles.  C’est tout autre chose que de la neutralité, c’est plutôt de la « cosmopolitude ».

Je parle peu du livre ? C’est fait exprès, lisez-le !!! Ce livre m’a confortée dans mon ressenti de mère et de professionnelle. J’accompagnerai autant que possible, avec bienveillance et douceur, les familles qui me le demandent.

Merci merci et re-merci Julie Grêde !!! Merci aussi à Éline pour l’envoi du livre !

La passion du Livre

Quand on est EJE, je dis ON car je pense que nombreux sont les EJE à partager ce point de vue (pas tous, mais quelques-uns…) donc quand on est EJE, en général, on aime beaucoup beaucoup les livres.

Quand j’entends que « celui-ci » ou « celui-là » n’est pas/plus « adapté » et bien ça m’agace.
Dans le secteur jeunesse, je ne mets aucune tranche d’âge. Le lecteur, de sa naissance à sa mort, a la liberté de lire ce qu’il veut !!!

De quel droit un adulte déciderait à la place d’un enfant ? ça vous plairait que quelqu’un vous impose une lecture ? C’était déjà bien suffisant durant notre scolarité !

La lecture, les livres, ce n’est pas forcément par étape, par thème, par acquisition, par événement.

Par exemple, si un enfant veut lire cacaboudin

alors qu’il ne porte plus de couches depuis longtemps, pourquoi pas ? Quelle est la contre-indication ?

Un enfant a des questionnements, des envies qui nous échappent. Parfois, il les gère seul (au moyen d’histoires) et c’est très bien.

Je vous partage les droits des lecteurs selon Daniel Pennac :

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Belles lectures à tous !!!

Mon livre préféré en littérature jeunesse : (et Cadet de presque 4 ans, l’écoute avec plaisir depuis longtemps !)

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change de parents !

y’a pas d’âge pour le plaisir de lire.

La sacro-sainte tétine

Suce(tte), Tototte, tututte…Tais-toi ?!

Plus je les vois, plus je m’interroge.

Une fois n’est pas coutume, j’ai un avis nuancé.

J’y vois l’intérêt pour le très jeune enfant (et encore…) et je constate  une dépendance, qui m’inquiète parfois, quand l’enfant grandit.

Pour ma petite histoire : je l’ai proposée à mes deux fils. Par mimétisme pour l’aîné. C’était évident de l’acheter, en plusieurs exemplaires, avant la naissance et de la proposer dès la maternité sans même savoir si l’enfant en aurait besoin. Résultat il l’a très peu prise et a arrêté de lui même. Il aurait pu s’en passer. C’est plus par dépit que le cadet en a eu, d’abord une « au cas où » en caoutchouc naturel.  Quand je lui proposais à la place du sein (en dehors des tétées/repas), il avait des haut-le-cœur. C’en est une autre, basique, qui lui a été proposée, à ses 6 mois, quand il était chez l’assistante maternelle.  Il a été « dupe » une fois en ma présence. Comme il est allaité, si je lui présente, soit il râle et la lâche, soit il la mordille allègrement pour se soulager les gencives.

En EAJE, j’avoue que je serai mal placée pour dire comment faire avec cet objet. De formation, l’hygiène n’est pas mon cheval de bataille, mais franchement quand je vois les multiples voyages et chutes des tétines, je me dis BEEEEEURK !!!! Et quand elles sont « perdues » dans des endroits improbables et qu’il faut les chercher en fin de journée, quand il n’y en a qu’une…quand pendant la sieste, elle se faufile entre le matelas et le lit ou se cache sous la couverture…le bébé se réveille, pleure, il faut lui redonner un nombre de fois incalculable…c’est pénible.

Parfois, je me dis que les adultes s’enquiquinent au lieu de se faciliter la tâche. De tout temps, le bébé a su faire autrement pour combler son besoin de succion. Rendre un enfant dépendant d’un objet que l’adulte commande, c’est un peu ahurissant. On dirait que la tétine est devenu l’article indispensable au même titre que le doudou qui va souvent de pair avec elle. Faire confiance, écouter son bébé est devenu rare. La relation approfondie semble en voie de disparition…quel dommage.

Ce qui me questionne c’est de la voir donnée systématiquement au lieu de chercher à comprendre ce qu’il se passe à un moment T pour l’enfant.

tétine

Ce qui m’énerve c’est de la voir mise directement en bouche même aux enfants qui savent la prendre et la mettre eux-mêmes. On dirait qu’on leur met un bouchon pour se taire.

Ce qui m’inquiète, c’est l’âge de plus en plus tardif auquel des enfants réussissent à s’en passer… d’en voir  qui parlent avec sans possibilité de comprendre un mot de ce qu’ils disent…

J’oubliais, un autre point de vue : il est souvent conseillé aux parents de préférer la tétine au pouce (à tort ?), pour diverses raisons. Cependant je souligne que le doudou attaché à la tétine est très répandu. Un truc qui pendouille au bout, pèse un peu dans le vide. Peut-être qu’il y a  un impact sur la mâchoire et la bouche… Je dis ça, mais je ne suis ni orthophoniste ni orthodontiste.

Bref. C’est un avis qui n’engage que moi.

Idées de lecture autour de la tétine :

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