Je vais faire court. Il paraît que les gens ne lisent plus. C’est trop long.
Je ne voulais pas aller le voir au cinéma. La place est trop onéreuse pour visionner un film sans esthétique particulière. Je paye aussi pour un bon scénario, et si en prime, c’est beau, c’est l’extase.
Il est rempli de clichés ce film. Bon public, j’ai ri et eu la larme à l’œil, parce que j’aime Clovis Cornillac. Sinon ce n’est ni transcendant, ni transportant.
Tous les handicapés sont « gentils ». Même quand ils font du chantage, c’est mignon.
Tous les valides sont névrosés et maladroits, mais on leur pardonne. Le « méchant » devient gentil. Le gentil reste gentil mais il arête de mentir.
Rien de palpitant. Merci les handicapés, c’est grâce à vous.
Quel réalisme ! C’est léger en matière de vrais problèmes dans le milieu spécialisé. Dommage.
En même temps c’est une comédie, pas un drame sociétal. Pourvu, quand même, que les spectateurs ne prennent pas ça pour argent comptant. En réalité, c’est pas que le c*****d qui se gare sur la place réservée ou la dame qui veut passer avant à la caisse qui sont les seules problématiques du secteur.
Mais bon, je ne suis ni scénariste, ni handicapée visible. Mon pt’it truc en plus, il est à la mode et quasi personne ne le prend réellement au sérieux. Chaque chose en son temps.
Je m’appelle Mickaëlla. Mon âge n’a vraiment aucune importance. Un chéri, deux fils et un chat partagent ma vie.
Au départ c’était pour dépanner mon entourage élargi que j’ai fait la demande de l’agrément d’assistante maternelle. J’ai choisi d’ouvrir cet accueil à des familles aux besoins atypiques : atypismes (TSA,TDA, TDAH, DYS, HPI…pour les enfants diagnostiqués ou non, jusqu’à 7 ans) troubles, déficiences, handicaps non moteurs (à cause des escaliers). Je reste disponible pour des dépannages, des contrats courts, des remplacements d’assistant.e.s maternel.le.s absents, etc.
J’évoque ici les grandes lignes pour les parents qui cherchent sur internet. Je partage sur ce site les valeurs qui m’animent. J’en regroupe quelques-unes dans ce bla bla. Pour plus d’informations, je suis joignable par courriel : pmickaella@protonmail.com
Formation
Diplômée éducatrice de jeunes enfants en 2007. Mon expérience professionnelle s’est déroulée en multiaccueils et en accueil social.
Accompagnante périnatale en cours, certifiée en décembre 2021 si l’Univers le veut. Je le veux donc ça se fera.
Logement
Maison en location avec 3 chambres à l’étage. Un jardinet permet des temps en extérieur. Le lieu a été visité par une puéricultrice de la PMI et a été validé aux critères du référentiel.
Etre assistante maternelle
J’ai suivi la formation obligatoire de 30 heures (pour les dispensées) et elle a été validée. J’ai mis à jour le PSC1 (premiers secours de base) en juin 2021. J’ai l’agrément depuis juin 2021.
Exercer en tant qu’assistante maternelle, c’est accueillir l’enfant et sa famille tels qu’ils sont, dans un lieu familial et sécurisant. Adapter l’accueil aux valeurs de la famille, en lien avec les miennes, dans une volonté de cohésion pour le bien-être de chacun et dans l’intérêt de l’enfant.
Mes valeurs
L’automie est essentielle dans ma pratique. L’enfant peut. Je suis toujours là s’il a besoin de moi, de ma présence, de ma parole et de mon regard. L’environnement est un lieu d’éveil au quotidien. L’enfant grandit avec le moins d’intervention possible. Son élan est protégé au maximum. L’enfant est libre de ses mouvements et de ses explorations puisque le cadre existe. Il découvre par lui-même en présence de l’adulte disponible.
La place des parents dans l’accueil de l’enfant
L’accueil se fait au plus près des demandes des parents en accord avec leurs valeurs et les miennes. Ils sont au coeur de cet accueil et je leur propose toujours d’échanger librement sur tous les sujets qui concernent leur enfant et son développement.
Le temps de faire connaissance
La « période d’adaptation« . C’est un temps pour lequel il est nécessaire de prendre le temps. L’enfant a besoin de repères dans un lieu et un entourage nouveau et inconnu, encore plus sans ses parents. Le temps de la transition dépend de l’enfant et de sa famille. Une progression est préférable. Prendre ce temps durant une période de disponibilité rend le tout plus serein. J’ai fait le choix d’accueillir un seul enfant afin de répondre à cette condition. Ce temps débute par la rencontre et se décline sur plusieurs temps d’accueil avec les parents et peu à peu sans les parents, sur des temps discutés au préalable.
L’accueil à l’arrivée de la famille est l’occasion d’échanger. Sur l’état d’esprit de chacun : comment se sentent les parents et l’enfant ? Sur les anecdotes du quotidien que l’on souhaite partager. Sur les questions que chacun se pose. Sur le déroulé de la journée. Etc.
La vie est une source intarissable de découvertes. J’annonce donc que faire pour faire est selon moi contre-productif. Je ne serai pas la « nounou-activités ». Découvrir l’environnement prendra le temps nécessaire à l’enfant, il explorera tant qu’il en aura besoin. Avec des vêtements adaptés et une bonne lessive, tout est possible. Un enfant craint peu de choses. Ses limites sont surtout la peur des adultes. Sans le mettre en danger, un enfant peut évoluer dans l’herbe, l’eau, la terre par n’importe quelle météo. Là où je vis, il y a peu de chances de rester des jours enfermés dans la maison à cause du blizzard, par exemple. Le problème n’est jamais la météo mais l’équipement.
Durant les premiers mois de sa vie, les découvertes d’un bébé sont essentiellement corporelles. Concrètement, l’espace est adapté aux besoins de l’enfant. Un tapis est installé au sol, sur lequel l’enfant est en mouvement en fonction de ses capacités qu’il découvre avec son corps, en présence de l’adulte qui lui parle et/ou l’observe. Je n’interviendrai pas physiquement dans des acquisitions qui se font sans aide : les mouvements, les différentes positions, les déplacements, etc. Selon son évolution, peuvent être ajoutés des objets de la vie quotidienne. Je suis ouverte à la présence de jouets en quantité raisonnable. Le bébé a rarement besoin d’être stimulé et il n’a jamais besoin d’être éveillé. La vie est un éveil à elle toute seule. Selon les âges, tout est adaptable en fonction des envies et de développement de l’enfant. Je suis formée pour répondre à ses besoins. A la moindre question, nous échangeons et nous adaptons.
Les temps de repos
En fonction de son rythme, je propose des pauses, pour le sommeil ou un temps calme selon l’enfant. Un espace est dédié à ce temps selon les habitudes de l’enfant, en accord avec son développement. Je suis ouverte à différents couchages, dans la limite de mes capacités physiques. Tout se discute.
Pour un bébé, les premiers temps, les repas sont fournis par les parents, qu’ils aient choisi l’allaitement au sein ou au biberon.
Au moment de l’introduction de l’alimentation solide, il est préférable que les parents suivent les recommandations de leur pédiatre ou médecin traitant et fournissent les repas en fonction du protocole choisi.
Quand l’enfant commence à exprimer son envie de manger comme les « grands », il est possible d’adapter le repas servi aux adultes aux besoins et à l’appétit de l’enfant. L’enfant grandit en imitant, il goûtera ou pas. Jamais il ne sera forcé, juste encouragé. A ce moment, je fournirai le repas, sauf si les parents préfèrent que l’enfant ait le sien.
Hygiène
Les lieux sont régulièrement nettoyés et rangés. Ni trop, ni pas assez mais selon le contenu de la journée. Par exemple, si nous avons fait un gâteau, alors la cuisine aura besoin d’un nettoyage spécifique.
Soins
Le respect de la motricité de l’enfant m’amène à accompagner ses mouvements pendant que je change sa couche. C’est un temps à part entière, qui prend le temps qu’il faut, en fonction de l’enfant qui prend conscience de son corps. Il a besoin d’être accompagné dans le respect de son bien-être. De l’eau et du savon neutre sur un gant sont utilisés à chaque change.
La loi Asap, toute récente, est censée éclaircir ENFIN l’opacité de la médication par les personnels éducatifs. Alleluiah ? Je ne m’oppose pas à proposer du paracétamol à un enfant qui supporte mal la douleur et/ou la fièvre. Par contre, je ne suis pas infirmière. Un Protocole d’Accueil Individualisé rend l’accueil des enfants malades chroniques ou allergiques bien plus simples.
Lieux ressources
Je fréquente régulièrement la médiathèque. Je prendrai connaissance du programme du Relais Petite Enfance (RPE ex-Relais Assistant.e.s Maternel.le.s). Ma commune met à disposition une aire de jeux sécurisées, des espaces verts etc.
Conclusion
Mon expérience professionnelle, notamment dans l’écoute et observation active me permet de répondre au plus près des besoins de l’enfant et de sa famille.Les valeurs qui me sont chères sont la liberté, l’accès à l’autonomie, le savoir-être et la simplicité.
Jean Epstein : « L’enfant apprend d’abord en aimant puis en explorant »
Je suis EJE de formation. Pour des raisons personnelles, il m’est impossible d’exercer sur le terrain avec les quotas actuels. Je suis même écœurée d’avoir exercé dans ces conditions. Quand j’y pense, j’ai la nausée. Après 1 an, de repos forcé, je suis prête à mettre en pratique mes savoir-être et savoir-faire ailleurs qu’en EAJE (« mais t’es folle, tu te grilles dans le milieu… » « Oui, enfin, pour ce qui m’est proposé, je m’en remettrai »).
Je suis à la recherche d’une voie professionnelle qui me permettrait de proposer mes compétences, à ceux qui en ont besoin, telles que je les porte, sans avoir à me transformer en wonder-woman (et non, je n’ai pas eu la chance de grandir sur l’île de Themyscira, comme la belle princesse Diana).
Ça me plairait d’accompagner des enfants « porteurs de handicaps mentaux » à l’école maternelle/primaire ou même en institut. Le terme c’est auxiliaire de vie scolaire (AVS) ou autre chose (ça change tout le temps). J’ai postulé récemment. Il m’a été demandé une lettre de motivation (manuscrite, à envoyer par mail !!). J’en ai marre de ces procédures à la noix. Si je postule, c’est que je suis motivée, rencontrons-nous afin d’en discuter de vive voix. Oui je sais, je suis hors critères (CUI CUI et trucs machins) mais j’ai envie de dire, on s’en fout, non ? J’ai envie, c’est tout. Oui, je sais, je ne suis ni précaire, ni sous-diplômée, mais… est-ce tout ce qui est recherché pour accompagner des enfants à forts besoins ?? Et cette histoire de fin des contrats aidés… où est la logique avec la promesse que tous les enfants auront leur AVS à la rentrée ? Nous sommes le 19 septembre 2017, et si j’en crois BMFTV, « 3500 élèves sont privés d’école, faute de personnel… » Pardon ? Faute de quoi ? Et moi, je suis du vent dans la plaine ? Je suis sûre que nous sommes nombreux à attendre un hypothétique « poste ». Si quelqu’un cherche, je vis dans le 06, près de Cannes. Pour me contacter, il est possible de me laisser un commentaire sous cet écrit.
Ça me plairait aussi d’accompagner des enfants dits « lambdas », de tous âges, dans leur découverte de la vie. Avec des horaires « humains », au plus proche de leur rythme. J’imagine un lieu de vie dans lequel, le petit déjeuner aurait lieu quand les enfants ont faim, pour la plupart après 9h. Commencer la journée par un moment convivial, quel idéal ! Continuer avec une matinée en extérieur, au jardin, à la ferme, à la pêche, en forêt, au marché… ; préparer le déjeuner ensemble ; profiter d’un temps de pause, calme, lecture, jeux de société et enfin terminer l’après-midi par du bricolage, de la pâtisserie, l’entretien des parties communes…de la méditation selon les besoins, une collation si nécessaire et fin de la journée avec jeux libres jusqu’au départ avec les familles. Y’a de quoi s’occuper et apprendre les choses essentielles de la vie. Dans tous ces moments, il y a du concret et en faire l’expérience permet d’assimiler des notions plus aisément. Le bien-être à l’école, est-ce que je rêve ? Qu’est-ce que j’attends pour créer cette « école » alternative, me direz-vous ? Et oui, bonne question, qu’attends-je ? Seule, je sais que j’aurai du mal à y arriver, chacun a des épaules plus ou moins larges. Ma carrure est toute mince et a assez de fardeaux à porter. Alors, je n’ai aucune honte à dire que OUI j’aurai besoin d ‘aide ! de conseils avisés, de guidance de personnes qui sont dans l’aventure…toussa toussa. Oui c’est un appel.
Pour faire un peu CV et lettre de motivation, voici la liste de mes compétences acquises au cours de mes dix années d’expérience, à domicile, en saison en EAJE, en EAJE municipaux…et avant le DE, en groupe scolaire auprès d’enfants porteurs de handicaps mentaux ( en CLIS et UPI).
Accueil, encadrement, de jeunes enfants, d’enfants polyhandicapés et porteurs de handicaps mentaux. Accompagnement en lien avec les familles.
Proposition de médiations et actions éducatives pour favoriser le développement global de l’enfant.
Travail et encadrement d’équipe éducative ; élaboration et conduite de projets.
A part cet encart politiquement correct, je sais observer finement, écouter attentivement, échanger calmement, réfléchir tranquillement mais aussi urgemment. Je sais analyser des situations. Je sais rédiger des écrits (projets, compte-rendus…). Je suis dans une optique de bienveillance (ni laxiste, ni permissive), même si je suis loin d’être parfaite. C’est un de mes défis professionnels.
Mes qualités et mes défauts sont visibles rapidement sur le terrain, dans la mesure où je suis entière, honnête même si parfois réservée. Je dirai ce que j’ai à dire au moment opportun. J’attends, en retour, que l’on me dise aussi ce qu’il y a à me dire. C’est la base de la communication car les « non-dits » et même les « on-dit » c’est pénible et lourds de conséquence et de temps perdu.
J’ai fait partie des étudiants dont la formation d’éducateur de jeunes enfants a duré 27 mois. Aujourd’hui après une réforme, c’est 6 mois de plus pour obtenir le diplôme d’Etat. La formation comporte une partie théorique et une autre pratique sous forme d’apprentissage en milieu professionnel.
Pendant ma formation, j’ai beaucoup réfléchi au choix des stages. On avait le droit à 3 vœux dans un ordre précis. Les miens ont été exaucés. Tous mes stages ont été formateurs, même quand ça ne s’est pas passé comme je l’aurai souhaité.
Aparté : Je me rends compte avec les problèmes que rencontrent aujourd’hui les étudiants à cause de la gratification des stages, que j’ai eu beaucoup de chance de tous les valider. La formation est d’ailleurs en danger si la loi n’est pas modifiée. Je ne suis pas trop les actualités à ce sujet mais j’espère que les étudiants des promotions en cours obtiendront gain de cause.
Durant la formation, il y a certaines notions que nous ne voyons pas de façon approfondie, telle que le handicap. Par manque de temps. Les stages sont aussi proposés pour répondre à cette lacune.
L’éducateur de jeunes enfants étant amené à travailler auprès de tous les enfants, il a toute sa fonction en milieu spécialisé. J’ai acquis cette conviction grâce à un stage. Le handicap dans la vie d’un enfant prend beaucoup d’espace. Pourtant l’enfant handicapé est avant tout un enfant. Notre rôle est de lui permettre de profiter de son enfance, presque comme les autres enfants de son âge. Nos propositions sont les mêmes, on les réfléchit et on les adapte.
Mon plus long stage s’est ainsi déroulé en Institut d’Education Motrice (IEM) avec des enfants en majorité infirmes moteurs cérébraux (IMC). C’est-à-dire en coque de maintien et en fauteuil roulant. La plupart des enfants ne sont pas autonomes, ne parlent pas (ou pas encore), ne se déplacent pas, mais ils communiquent. Ce fut le sujet de mon mémoire :la Communication Non Verbale.
J’ai été malmenée par la recherche de mon identité professionnelle. Il m’a fallu revoir mes objectifs et j’ai du élargir le sujet de mon mémoire à tous les enfants, pas seulement les enfants porteurs de handicaps. J’ai ainsi abordé le sujet en observant plus attentivement les bébés et les jeunes enfants qui ne parlent pas, durant un stage supplémentaire.
Tout ça pour dire que le handicap, dans notre métier, a sa place. Les concepts parcourus en formation seront revus et forcément approfondis en stage ou sur le terrain. C’est de toute façon une expérience qui mérite d’être vécue. Notre positionnement est parfois mis à mal. L’équipe de collègues devient pluridisciplinaire ce qui rend les échanges de points de vue variés et c’est très profitable à tous.
Aparté : « Être autiste ne signifie pas être inhumain. Cela signifie être étranger. Cela signifie que ce qui est normal pour les autres ne l’est pas pour moi et ce qui est normal pour moi ne l’est pas pour les autres. A certains égards je suis très mal équipé pour survivre dans ce monde comme un extraterrestre échoué sur la terre sans manuel d’orientation. Mais ma personnalité est intacte, ma conscience de moi n’est pas altérée. Je trouve beaucoup de sens et de valeur à ma vie et je n’ai aucune envie d’être guéri de moi-même.
Si vous voulez m’aider, n’essayez pas de me confiner à une mince partie du monde que vous pouvez changer pour me caser. Accordez moi la dignité de me rencontrer selon mes propres termes. Reconnaître que nous sommes également étrangers l’un à l’autre, que ma façon d’être n’est pas simplement une version déficiente de la vôtre. Interrogez vous sur vos présupposés. Définissez vos mots. Travaillez avec moi à construire davantage de ponts entre nous. »
Ou plutôt re-lecture. J’ai lu ce livre il y a dix ans de cela, quand il est sorti. Mon exemplaire est dédicacé par Anton, himself ! J’en suis très fière !
Je relis peu les livres bien rangés dans ma bibliothèque et je me rends compte que c’est dommage car il y a toujours quelque chose qui nous échappe à la première lecture. Je comprends d’autant plus ce besoin qu’ont les enfants de lire ou d’entendre raconter la même histoire, presque inlassablement…
L’émotion a été la même, je m’en souviens encore. Le message, par contre, a résonné bien plus fort !
J’ai fait la connaissance d’Anton quand il était dans la classe Arc-en-ciel. Sans diplôme ni formation, la directrice de l’école m’a accordée cette chance extraordinaire de travailler avec elle, son équipe et tous ces enfants. Durant ma présence dans ce groupe scolaire, ma vocation est née…elle a pris forme, elle était tapie en moi, attendant le déclic.
Toutes ces rencontres restent parmi mes plus beaux souvenirs. Des années intenses et bien remplies…mes collègues sont restés de très bons amis. Relire le voyage d’Anton m’a replongée dans ma vocation première : accompagner des enfants que l’on dit « en difficulté et différents »…plus je les fréquentais plus je pensais que c’était le monde qui avait des difficultés, et pas eux !
Et puis, je suis partie me former. La nécessité d’en savoir plus m’a donnée des ailes. Je suis retournée aux enfants lambda, si je puis dire. Un jour, je reviendrai vers la différence, en me demandant toujours « qu’est-ce donc que la normalité ? ».
C’est sa mère, Mariana Loupan, qui raconte ce parcours atypique, presque un voyage initiatique, dans lequel il y a un vrai voyage.
Extraits : « Pour nous, entendre parler d’école, c’était comme entendre parler du paradis, de quelque chose d’inaccessible dont nous n’osions même pas rêver. Anton aurait le droit d’aller à l’école comme tout le monde ? Nous étions si épuisés par notre parcours du combattant, par l’hostilité et l’indifférence du système que l’idée même que notre fils ait des droits, nous avait échappé. A commencer par le droit à l’éducation. »
« C’est ce qui arrive souvent aux enfants comme Anton. Il parle peu, on lui parle moins. Il a du mal à tenir son crayon, on dit qu’il n’écrira pas. Il ne comprend pas une consigne, on n’insiste pas. On présume qu’il ne peut pas. On pose des limites. L’univers de l’enfant rétrécit, tout naturellement, et l’enfant reste sur le bas-côté. Je veux qu’on lui tende la main pour prendre la sienne, pour l’aider. Non pas pour lui donner des miettes. Je veux qu’il marche à côté des autres, la tête haute. »
« Parfois, une simple phrase peut changer le cours d’une vie. Pour moi, elle a été prononcée à Jérusalem, un matin de février 2000, par le professeur Reuven Feuerstein : « C’est à vous de choisir… ».
Guider c'est montrer les pistes. "Chacun sa route, chacun son chemin". La solution est en chacun de nous.