Le voilà arrivé le précieux. Parfait cadeau personnel et professionnel. Rose, tendre, lumineux…pour contraster avec l’ambiance actuelle.
Il est magnifique. Il vient de la_calypso_illustrations que j’ai « rencontré » sur instagram. Grand merci pour ce livre factuel aux illustrations tellement douces.
Je me rappelle d’une discussion sur un réseau social (je ne sais plus lequel). C’était au sujet de l’allaitement d’un enfant qui n’est plus un bébé. Quelqu’un.e disait que seuls les humains donnaient encore du lait de la mère alors que l’enfant était en capacité de manger autre chose. Il s’agissait aussi du co-allaitement, c’est à dire allaiter plusieurs enfants d’âge différents, en même temps. La même avait affirmé qu’aucun autre animal ne faisait ça.
Alors, curieuse, j’avais cherché et j’avais partagé ma trouvaille : plusieurs animaux sont allaités quand les petits mangent autre chose et quelques espèce co-allaitent.
Je trouve ça tellement étonnant d’affirmer sans se renseigner avant. C’est curieux cette propension à passer pour quelqu’un.e qui l’ouvre sans savoir… Le fameux ultracrépidarianisme se propage bien plus vite qu’un virus.
Quelques exemples d’allaitement non écourtés et de co-allaitement :
L’éléphanteau tête, aussi longtemps que nécessaire, tout en mangeant comme les adultes.
Le premier bébé kangourou peut téter en même temps qu’un bébé kangourou plus jeune qui est encore dans la poche.
L’orang-outan est le primate qui allaite le plus longtemps : jusqu’à huit ans, voire plus dans certains cas. Etc.
A l’époque, je m’étais dit « il manque des livres sur ce sujet et encore plus dans la littérature jeunesse. Les enfants ne voient pas assez la nature dehors. Les livres ouvriraient leur regard sur ce côté naturel « caché ».
Et bien voilà, vœu exaucé ! Merci la Calypso !!
Je n’aime pas dévoiler les contenus. Si la couverture et le sujet vous plaisent, ce serait vous gâcher la découverte. Je ne peux que vous encourager à (vous), l’offrir.
Suite à un échange sur youtube au sujet du port du masque dès l’âge de 6 ans, j’ai expliqué pourquoi mon fils de cet âge a choisi de le porter à l’école.
Il m’a été répondu (entre autres) :
Dangereux ? Où sont les sources ?
Et :
Le bonjour est de trop dans ce commentaire, il illustre l’hypocrisie de la Politesse.
Je n’étais pas prête à obtempérer. Une allocution reste une suite d’annonces. Hélas, tout a été voté durant la fin de la semaine, donc rendu obligatoire dès la reprise. L’État d’urgence permet cela, validé par le conseil constitutionnel…
J’ai suivi de nombreux débats houleux sur le sujet pour tenter de me faire un avis objectif. Avec des informations contradictoires, c’est loin d’être aisé. Je n’ai obtenu aucun renseignement pour me permettre de prendre une décision tranchée : « oui c’est anti-constitutionnel » – « Non, la Constitution ne s’applique pas dans le contexte d’une crise sanitaire »- « Oui, l’obligation du port du masque est illégale »- « non, le décret a été voté, c’est légal »…
N’ayant aucune envie d’entamer une bataille contre les enseignants {l’équipe pédagogique est appréciable et nos relations sont cordiales}, lesquels ont des consignes à respecter « dans l’intérêt de tous », j’ai pris sur moi.
Comme je ne passe pas 7h30 à l’école et ce 4 fois par semaine, j’ai écouté ce que l’intéressé avait à en dire. Du haut de ses 6 ans, il m’a annoncé qu’il n’avait pas envie que les autres l’embêtent s’il ne portait pas de masque.
On en est là. Faire un choix, juste pour être tranquille.
Des témoignages rapportent que des enfants sans masque ont été insultés et jusqu’à être traités de « tueurs ». Oui, les enfants ont peu de filtres et peuvent répéter, sans scrupules ce qu’ils entendent dans leur entourage. Ce n’est pas de la cruauté de leur part, c’est juste un aperçu de l’éducation qu’ils reçoivent.
Le bilan après 10 jours de port du masque ? Et bien, il continue de se lever pour aller à l’école. Il parle de temps en temps de rester à la maison. Nous avions évoqué la possibilité de tester l’instruction en famille, avant qu’éventuellement elle ne disparaisse.
Il sait que sa relation avec les enseignants lui permet d’apprendre de manière plus efficiente. L’expérience du premier confinement nous avait amené à la conclusion que je suis une mère absolument nulle pour enseigner ! Et pour cause, ce n’est pas mon métier… C’est même l’inverse. Il avait appris en jouant avec très peu de supports scolaires. Il était en maternelle, c’était encore possible. Je lui ai expliqué que le CP est une année d’apprentissages plus poussés, notamment celui de la lecture que je me sens incapable d’accompagner. Surtout parce que je ne suis pas disponible.
Soyons honnêtes, si les écoles sont ouvertes c’est aussi pour que des parents, aux métiers dits « essentiels », puissent travailler. Le pourcentage d’élèves décrocheurs est minoritaire en primaire.
Je ne détiens aucune vérité et je ne me pose plus en juge des décisions des autres et encore moins de celles de mes enfants.
Dans quelques jours, mois, années, nous saurons, peut-être, si nos choix étaient suffisamment éclairés. Ce que je partage, ici, n’est même pas le dixième des discussions que nous avons eu en famille autour de ce sujet.
Merci de rester respectueux des choix de chacun, surtout dans un contexte d’État d’urgence particulièrement anxiogène.
Pour rappel, sur cette planète, je ne parle que de mes expériences, de mon vécu et parfois de celui de mon entourage proche. Il ne s’agit donc que de mon point de vue.
Qu’est-ce que la péridurale ?
Pour faire court, c’est une anesthésie proposée pour accoucher sans douleur, en théorie.
En réaction à l’article de la journaliste, Laure Daussy, dont j’ai eu vent via Instagram, je m’abstiendrai de raconter, en détail, mes deux accouchements. Je me contenterai de les évoquer pour illustrer mes propos. L’article donne rapidement le ton puisque « l’effroi » est de mise, qui plus est dans un contexte très ciblé : avec « une militante écolo-pure et dure »…
Première expérience :
J’ai accouché une première fois, il y a 20 ans, en l’an 2000 avec un suivi à l’hôpital. J’ai un peu oublié mes états d’âme de l’époque. Je me souviens de l’ impression d’avoir suivi une préparation pour absolument rien savoir en faire, entourée d’inconnus et de mon compagnon. En résumé, on m’a dit « ça se passera comme ça, vous ferez ci et ça et nous, nous ferons ça et ci ». Je ne souhaitais pas de péridurale parce que ma mère avait accouché deux fois sans. Elle avait survécu. Je me disais que j’y arriverai aussi. Il m’avait été répondu que je changerai d’avis très vite. Le jour J, une heure avant d’accoucher, col dilaté à 8 cm, après plusieurs refus d’installer la péridurale, une soignante est venue me dire » vous entendez la femme qui hurle ? Pour elle, la péridurale est contre-indiquée, c’est pour ça qu’elle a si mal. » Vues les circonstances (toute une journée de travail, j’étais épuisée), ça a eu son petit effet. Je me souviens qu’on m’avait dit d’arrêter de crier. L’anesthésiste, qui trainait dans le coin, est apparu et a fait le travail pour lequel il était rémunéré. Autant j’avais participé avant l’anesthésie, autant après, je n’ai plus rien maitrisé du tout. Oui, j’ai cessé de crier. J’ai tout cessé, même de pousser. Le bébé a du finir tout seul, avec tous ces gens dans la salle de travail (un vrai défilé). A eux tous, qu’ils fassent leur job, qu’ils sortent le bébé de mon ventre. C’est bien pour ça qu’on accouche à l’hôpital, oui ou non ?
Second accouchement :
Il est plus récent. Il y a 6 ans, j’avais choisi d’être suivie par une sage-femme en libéral. Elle a écouté mon projet de naissance et m’a informée qu’il y avait une salle nature dans la maternité que j’avais choisie. Cette fois, aucune remarque n’a été faite sur mon souhait d’éviter la péridurale. Rien ne s’est vraiment déroulé comme prévu, mais quel accouchement est vraiment prévisible ? Le jour J, la sage-femme qui m’avait suivie était absente. J’ai eu le droit au ballon et surtout au bain, malgré un contexte compliqué. Hélas, il a fallu accélérer le travail avec une dose d’ocytocine. La sage-femme m’avait prévenue et effectivement, j’ai eu très très très mal… Elle a été formidable et m’a dit que même avec une péridurale, j’aurai senti cette douleur. Détail qui a son importance : la maternité était en grève et la salle nature était fermée.
En conclusion
Mes deux grossesses avaient plus ou moins été mal vécues, mais le pire fut l’après-naissance de la première : un cauchemar, pour bébé et pour moi, pendant des mois. A côté, la douleur des contractions, c’était rien. A choisir entre douleur temporaire et souffrance sur du long terme, vous choisiriez quoi ? J’aurai préféré pouvoir choisir. Depuis des lustres, on nous rabâche que l’essentiel c’est que le bébé naisse en bonne santé… Évidemment. Pourtant, j’aurai aimé être prévenue de l’après-péridurale…pour pouvoir tenir tête à cette insistance.
Les deux accouchements ont été douloureux mais j’ai été accompagnée pour gérer cette douleur durant le second, j’ai même eu le droit de CRIER !!! La grande différence a été une suite de couches beaucoup plus sereine. Je n’ai eu à me concentrer que sur bébé et sur l’allaitement. En 2014, je n’ai pas été mieux guidée à la maternité pour mettre mon fils au sein. Merci à la consultante en lactation du département qui s’est déplacée jusque chez moi. Elle m’a permis de poser les bases d’un allaitement réussi et non écourté !
Lâchez-nous l’utérus !
Je tiens à préciser qu’à aucun moment de ma vie, je n’ai été une militante écolo pure et dure, juste une collègue un peu chiante sur le tri des déchets. Je n’ai jamais non plus encouragé des parturientes à accoucher autrement qu’elles ne l’avaient décidé. J’ai simplement voulu faire comme je le sentais, moi. Depuis la nuit des temps, les femmes donnent la vie, j’y suis parvenue aussi. Personne ne m’a mis la pression. J’ai simplement été bien informée. Après une première expérience désastreuse, j’ai fait des choix assumés au lieu de subir la situation.
S’il y a une tendance à l’accouchement sans péridurale, et bien que les femmes qui font ce choix soient laissées tranquilles ! De quoi se mêle-t-on ?! Si elles kiffent d’avoir mal et/ou sont fières d’avoir réussi à accoucher sans aide médicale, quel est le problème ? Le rapport avec la religion est vraiment de mauvaise foi. En 2020, il y a encore des journaleux pour pointer du doigt les choix des gens ? Qui ça dérange au fait ?
un vrai sujet :
Et on en parle de la chasse aux sorcières faite à l’encontre des sages-femmes qui accompagnent les accouchements à domicile ? C’est pourtant un sujet très sérieux qui mérite toute notre attention ! Plusieurs pétitions sont en ligne.
Et vous, comment avez-vous vécu l’accouchement, avec ou sans péridurale ?
Meilleur ennemi. Merci Instagram pour cet énième « débat » : cette fois sur les crèmes solaires… C’est de saison !!
Le soleil est VITAL. Il peut aussi être dangereux. C’est comme presque tout sur cette planète : à utiliser, sans excès.
Le bienfait basique
Pour chacune des naissances de mes enfants, un né en hiver et l’autre au tout début du printemps , le personnel de la maternité a préconisé de rester le plus possible proche de la fenêtre avec bébé. Pour écarter le risque d’ictère (jaunisse). En effet, « exposé à la lumière naturelle, notre organisme développe son système immunitaire naturel »
Mon enfance au soleil
Pour la petite histoire, je suis née rousse aux yeux bleus, de deux lignées réunionnaises. Métissées et insulaires.
Je devais être âgée de 2 ans
J’ai d’affreux souvenirs de coups de soleil (en Métropole et à la Réunion) extrêmement douloureux. D’insolations qui me rendaient malades. De réactions cutanées, après les baignades. Tout ça, sans vraiment savoir si ma peau réagissait au soleil, au sable, au sel, aux crèmes ou au mélange des quatre. Des souvenirs cuisants associés aux soins réconfortants de mon père. Il badigeonnait ma peau avec un mélange dont je ne me souviens que de l’odeur forte du vinaigre. Le soulagement était instantané. Je ne m’exposais plus durant plusieurs jours après, pour cicatriser. Quand j’utilise le terme « exposer », je ne restais jamais sur ma serviette à attendre de cuire, non. Je jouais au bord de l’eau ou dedans ou dans les rochers. Mon capital soleil était déjà bien entamé à 10 ans. Mon père n’aimait pas quand ma mère et moi mettions de la crème. Il disait que les générations précédentes de réunionnais n’avaient jamais eu aucun problème de peau. Ils savaient se protéger sans produits chimiques. Pour lui, l’alimentation et le respect des heures étaient essentiels. La voix de la sagesse. Force est de constater que la recrudescence des problèmes de peau coïncide avec la surexposition et l’usage des cosmétiques.
J’ai rapidement détesté la plage et la mer. A ma grande joie, presque toutes les vacances de mon enfance se sont ensuite déroulées à la montage, avec tout l’attirail pour se protéger durant les randonnées et autres loisirs : manches longues (lin et coton), casquette, lunettes (je suis myope et astigmate) etc. Quand j’allais à la Réunion, j’étais la seule habillée sur la plage. C’est d’ailleurs toujours le cas, si j’ai trop chaud. Je reste habillée ou je fuis en balade, à l’ombre.
Les produits solaires
Pour en venir au sujet brûlant des crèmes solaires… On m’en a tartiné. J’en ai mis pendant des années. Aussi à mon fils aîné. Jusqu’à ce que je ne constate RIEN de différent avec et sans (sauf le sable encore plus collant avec). Et puis, un jour, il a fallut en appliquer toutes les deux heures et là j’ai dit STOP. J’ai regardé les compositions, je n’ai rien compris, donc je me suis méfiée. Des personnes de mon entourage ont développé des mélanomes et autres vilains problèmes de peau, tout en se tartinant eux aussi de produits « anti-solaire ». Cadet en a mis très peu. J’expliquais à la nounou et au personnel de l’école qu’il devait rester habillé et à l’ombre. Personne n’a jamais remis en question mes demandes. Au contraire, beaucoup m’ont posé des questions et se sont renseignés.
S’informer pour la santé et la planète :
Internet a rendu l’accès à l’information simple et rapide. Bien sûr, on trouve de tout mais si on sait chercher, il y a fort à parier que notre choix sera vite vu ! J’ai donc décidé de cesser d’utiliser des crèmes solaires et même des crèmes tout court. L’industrie des cosmétiques aime autant l’argent que le monde pharmaceutique. Quant à notre santé, parfois je me demande si c’est vraiment leur objectif… Un produit solaire est onéreux. Il ne dure qu’un été. Qui ne sait pas qu’un produit cosmétique ouvert et exposé à la chaleur perd rapidement ses (soi-disant) propriétés ?
La préoccupation (qui devrait être planétaire) concernant la gestion de nos déchets a été une nouvelle prise de conscience… Que fait-on de tous ces tubes, spray et compagnie ? Presque RIEN. La France recycle à peine. Je ne donne aucun chiffre ici. Chacun peut chercher, ça évolue tout le temps et pas dans le bon sens !! Lors d’un séjour sur l’île Maurice, j’ai vu une portion de la côte envahie d’emballages en plastique (en 2012). C’était choquant à côté de la beauté des lieux.
En conclusion
Qu’est-ce que je fais pour protéger mes enfants et ma peau ? Nous nous habillons, déjà parce que plus notre peau est nue plus elle a chaud. Nous nous baignons rapidement, s’il fait très chaud (pas la peine d’infuser). Nous cherchons l’ombre. Aucune sortie (le plus possible) entre 11h et 16h. Pour rappel, il s’agit de mon avis, il n’est imposé à personne. Seulement, quand sur les réseaux sociaux des personnes se permettent de me faire la leçon parce que je ne mets pas de crème, ça me gonfle.
OUI l’usage du plastique devient problématique, OUI ça devient plus important que notre petite santé à chacun puisqu’il s’agit de la santé de TOUS. Si bronzer est plus important pour vous et bien c’est un comportement que je qualifie d’irresponsable pour vous et vos enfants ou vos neveux/nièces ou vos cousins…
Les prochaines générations ne nous excuseront pas.
Petite anecdote d’un voyage en Corse, en plein été. Des copines, adeptes du bronzage, se demandaient où étaient les gens entre 11h 16h. Elles étaient deux sur la plage. Les Corses et les touristes soucieux de leur capital soleil étaient à l’abri et souvent à table, tout simplement. Si les espagnols vivent le soir, c’est peut-être qu’il fait trop chaud la journée ! Si les touaregs marchent le matin et le soir, y’a sûrement une raison.
Quelques liens pour ceux qui veulent aller plus loin :
Je ne sais pas pour vous, mais chez nous, à part sortir plus d’une heure sans attestation, rien n’a changé ! Nous retournons enfin à la mer et en forêt sans regarder le cadran solaire.
Aucune envie de faire plus. Nous avions déjà privilégié les courses au drive avant le confinement. Cadet a grandi, il aurait besoin de vêtements, mais franchement ça attendra. Il ne retournera pas à l’école avant la rentrée prochaine en septembre. Le maire et les directions ont décidé de laisser les maternelles fermées. Quand je parcours le protocole sanitaire, je comprends leur décision. Tous les locaux ne permettent pas ces aménagements. Évidemment ma situation de recherche d’emploi ne nous met pas en difficulté. C’est un contexte favorable pour notre famille.
Nous croisons tous les doigts pour que la seconde vague (s’il y en a une) soit moindre, voire riquiqui et nous évite un reconfinement…. Suspense.
@enquarantainebd sur instagram
Le projet de partir au frais durant l’été, nous motive pour respecter les gestes barrières et éviter tous les lieux à risques ! Passer juillet et août confinés à la maison sans un souffle de vent ou de fraîcheur, ça sera trop rude. La semaine de congés à la montagne est vitale !! Pour peu qu’une canicule s’invite durant l’été et ça sera l’enfer sur Terre…
Le bilan de ce confinement est plutôt positif, même si nous avons peu profité de la continuité pédagogique. Sans imprimante et sans ordinateur disponible, c’était compliqué. Cadet a appris en jouant à des jeux de toutes sortes, de société ou sur écrans.
Ce mode de vie s’approche du nôtre habituel. La cohabitation a été fluide. La vie sociale nous a peu manqué mais nous étions contents de revoir des amis. Pour la famille, il faudra de la patience, elle est à bien plus de 100km.
@jout, après l’énième allocution de monsieur le Président de la République :
Cadet est retourné à l’école le 8/06 deux jours par semaine. La continuité pédagogique était un fiasco désastreux (c’est pour bien appuyer le total échec). Pour ma recherche d’emploi, j’ai eu besoin de temps. Il m’a dit « maman c’est trop bizarre, je reste à ma table dans la classe avec quelques jeux et du travail à faire. Dans la cour, il faut rester dans un cercle et on se lave tout le temps les mains ». Je lui ai demandé si c’était difficile à vivre et il m’a répondu «non, on est 5 ! » Depuis le 22/06, il n’y a plus de distance physique. Il y a école 4 jours par semaine et d’autres élèves sont revenus. Je souffle un peu.
Nous sommes retournés dans les magasins car il a pris une pointure de chaussures et une taille de vêtements ! On verra dans 15 jours si c’était risqué.
L’aîné est majeur et vacciné. Avec nous, il traverse les étapes du haut de ses 20 ans…
Mais comment va le cadet ? Il a eu 6 ans en comité restreint, lui qui dès l’année dernière avait décidé de le fêter avec « des autres ». Je préfère les anniversaires en famille mais j’écoute les envies des garçons. C’est important qu’ils soient plus sociables que moi.
Pour nous tous, la brutale sensation de mauvaise surprise passée, il y a eu le déni, la colère, le marchandage, la dépression nous y sommes encore, je pense, avec des allers retours entre colère et marchandage…Et pour finir arrivera l’acceptation. Un jour ou l’autre. C’est comme un deuil. Le deuil de la vie d’Avant.
La vie d’Avant était plus ou moins satisfaisante. Le fait est que c’est la seule que nous connaissions. Elle était devenue confortable, avec ses routines, année après année. C’est ainsi que nous avons grandi, dans la plupart des pays occidentaux, dits développés.
Chez nous, les deux premières semaines ont ressemblé à une vaste blague. Depuis longtemps j’hésite à pratiquer le unschooling. J’ai arrêté d’hésiter. Non seulement « l’école à la maison » nous est imposée mais surtout, c’est trop tard. L’école est déjà passée par là. Ou alors il faudra plus de temps pour trouver nos repères. Quelque chose me dit que du temps il y en aura…Plus qu’on ne le pressent…
Pour en revenir à la question de départ. Sans que je l’interroge, le Cadet a dit « de toute façon je préfère jouer ». A la maison, il en a tout le loisir. Quand il veut, sans contrainte. Ça lui plaît.
Puzzle, châlin, construction, pâtisserie, fabrique à histoires Lunii, dessin, cabane…
A côté de ça, il s’endort très difficilement, parfois pas avant minuit. De fait, il pratique beaucoup moins de sport et surtout je le laisse dormir le matin. Il est beaucoup moins fatigué. Tout comme moi. Calqué sur mon rythme de chômeuse, il n’a plus de rythme scolaire. Le changement d’heure a ruiné nos tentatives de recalage. Il n’y a plus ni jour de la semaine ni heures.
Il paraît que nous devons mesurer notre chance d’avoir de l’extérieur. J’en ai marre de cette échelle minable du confinement. Que je profite d’un extérieur ou non, les émotions dues au fait d’être séparés, sans savoir jusqu’à quand, de nos proches vulnérables ou pas, elles sont là. Bien réelles et présentes.
Nous évitons, tant que possible, d’aborder des sujets sensibles. Un enfant est une éponge émotionnelle. Il sentira, que nous lui disions ou non, ce qui nous tracasse.
L’impuissance et surtout la distance sont les pires ressentis du moment. Il les sent. Il les exprime à sa manière. J’ai choisi de dire avec des mots simples et avec parcimonie. Sans TV ni radio en fond sonore, ça nous facilite la tâche du tri médiatique. « Dehors, il y a un virus qui rend très malade. Tous ceux qui le peuvent doivent rester chez eux et éviter au maximum de sortir. »
Alors comment va t-il ? Il semble serein. Comme nous, mais en décalage. Avec des accès de colère et de chagrin qui sortent de nulle part, au premier abord. Si je creuse, je sais très bien d’où ça vient.
Il accepte de ne plus aller à l’école, un peu comme des grandes vacances, à la maison. Il accepte de sortir beaucoup moins souvent et se contente du bout de jardin. Il accepte que les vacances chez les mamies et papi soient annulées. Il accepte de manger ce qu’il y a ou pas et d’attendre les prochaines courses (ce qu’on a trouvé) un peu plus longtemps qu’avant. Il accepte que la fête de famille n’ait pas lieue. Il accepte de ne plus nous accompagner dans les magasins encore ouverts. En fait il ne sait rien de ce qu’il se passe dans les villes alentours et nous non plus. Il accepte de ne plus aller à la plage alors qu’il adore ça. Il a accepté de fêter son anniversaire sans copains et pas où c’était prévu. Il a accepté que sa chambre devienne le bureau de son père pour le télétravail. Il a accepté de jouer dans le salon pour éviter de déranger…
Tout ça jusqu’à nouvel ordre. « Ce sera quand le nouvel ordre ? » Si nous le savions…Il y a si peu de réponses et de visibilité dans l’à-venir.
Mais quel calme, quelle patience !!!! Quelle adaptabilité !
C’est LUI le héros de cette période si étrange et particulière. Tous les jours il me montre le chemin du Carpe Diem. Sacrée leçon. Je suis une mauvaise élève. Je trépigne, je m’énerve, je me fâche, je lui fais des reproches, je m’ennuie, je regarde trop souvent mon téléphone. Je culpabilise.
-« Maman ? papi et mamie ils vont attraper le virus ? » – « je ne sais pas ». « Est-ce qu’ils vont mourir à cause de ça ? Et moi ? Et toi ? Et papa ? » -« je ne sais pas ».
La seule chose que nous savons c’est qu’il est préférable de rester à la maison…Jusqu’à nouvel ordre.
Cette période est étrange et particulière. Je la traverse comme d’habitude. Je navigue à vue. Récemment mon partenaire de vie de couple me disait : « tu es comme Jack Sparrow. Ta boussole n’indique aucune direction. Tu ne sais pas où tu veux aller, ni ce que tu désires le plus ». Bien vu capitaine !!! Merci pour ce résumé concis et précis de ma vie actuelle ou peut-être bien perpétuelle.
Pirates des Caraïbes
A l’instar de la famille Coste (et plein d’autres) que je ne suis pas (encore l’algorithme d’Instagram qui décide), je me questionne sur cet épisode de notre vie sur Terre. L’idée de Sébastien est originale. Sauf que je n’ai aucune envie de me filmer. De plus, je ne suis pas un « compagnon », je ne fais pas partie de leur communauté. C’est donc ici que je « participerai » à la propagation de ce que je préfère appeler un remède solidaire pour notre espèce en crise. Les questions me semblent pertinentes, je me permets d’en utiliser le fil conducteur. Je réponds en tant que personne. La professionnelle est au chômage.
Comme j’ai juste envie d’être tranquille et contemplative ; dans mon monde idéal, il suffirait simplement que je puisse me connecter à la Terre. Sans aucun obstacle et en permanence. Parce que c’est la seule qui me ressource vraiment. Par exemple, quand je jardine, même si je bêche pendant des heures pour évacuer mes casseroles, je ne ressens jamais de fatigue morale ou mentale. Malgré l’effort physique, je me sens régénérée. M’occuper du potager évacue le stress et les pensées négatives.
Les mots sont difficiles à trouver. Quand j’ai vu Avatar et Valérian, j’ai été frappé par deux planètes qui me semblaient très proches de la façon dont j’aimerai vivre.
Pandora
Mül
Qu’est-ce qui cloche ?
La planète tourne rond. C’est l’Humanité qui s’autodétruit.
Dans ce monde, je me sens oppressée par mes semblables. Ce qui m’y gêne le plus :
le conformisme, les pressions pour faire/être « comme il faut », pour être dans « la norme »,
la course à la consommation et l’obsolescence programmée…
Mes propositions seraient, dans le désordre, de :
reconsidérer l’éducation et l’instruction imposées aux familles par un système obsolète. Peu sont ceux qui parviennent à s’en affranchir.
Revoir la considération envers la faune et la flore. Nous ne sommes pas en haut d’une pyramide. Nous ne dominons personne et sûrement pas la Nature et ses habitants.
Se considérer les uns les autres entre humains. Chacun sa route, chacun son chemin. L’expérience fait de chacun ce qu’il est à l’instant T. Chacun son rythme.
Changer notre façon de consommer, c’est URGENT.
Quelles leçons tirer de 2020 ?
Nous ne sommes qu’au troisième mois de l’année. La question est surtout : comment avons-nous réussi à ne tirer que si peu de leçons du passé ? L’espèce humaine oublie vite ce qui ne lui est pas arrivée directement. J’en conclus que nous avons constamment besoin d’expérimenter. Pour cela, nous répétons plus que nous innovons. Nous répétons des schémas délétères malheureusement et nous récoltons ce que nous semons.
Y’a pas 36 issues à ce qu’il se passe aujourd’hui.
Soit nous continuons et nous souffrirons
de plus en plus, en mode survie.
Soit nous rectifions et nous nous ouvrirons
à plus de possibles… En vie.
Les solutions sont nombreuses. Je ne prétends pas avoir les bonnes. J’écris depuis 2012 sur ma vision de l’éducation.
Les pistes ont le mérite d’exister dans divers autres domaines grâce à des experts et surtout des lanceurs d’alertes : finances, environnement, santé etc.
Si nous sommes dans une impasse en 2020, il suffit de faire demi-tour jusqu’à l’intersection ou rond-point précédent et de changer de direction.
Nous avons encore le choix. C’est peut-être la dernière opportunité.
Encore une douzaine de jours de vacances. Je ne cible personne en particulier. Pour beaucoup, la reprise a déjà eu lieu. Là où je vis, la plage est encore une destination pour tout le mois de septembre. Il fait encore bien chaud. S’alléger c’est indispensable : l’esprit mais aussi les sacs ! Alors parents, si c’est un objectif majeur dans votre quotidien, voici mon avis :
La plage avec bébé c’est souvent galère surtout parce que les adultes en font des tonnes. Les enseignes de puériculture ont trouvé un bon filon.
vu sur instagram
L’enfant est un bébé jusqu’à quel âge ?
Personne ne semble d’accord. En occident, il faut vite vite qu’il grandisse et il est parfois traité comme un mini-adulte. C’est un bébé jusqu’à ce qu’il marche, pas plus. Or dans la nature, le petit d’Homme est un nourrisson tout le temps qu’il est nourri de lait (logiquement, de sa mère). En l’occurence, si nous étions toujours connecté à notre condition de mammifère, ce serait jusqu’au sevrage naturel… Bref, nous en sommes encore loin loin loin en 2019. Admettons qu’un bébé l’est encore au moins jusqu’à 2 ans, pour à peu près, mettre tout le monde d’accord.
Sur cette illustration, il tient debout. Il a peut-être entre 12 et 15 mois minimum. De mon point de vue, tous les accessoires proposés sur cette image sont inutiles à ces âges. Sauf l’eau (dans une gourde).
Pour quelles raisons ?
En premier lieu, aller à la plage avec bébé c’est avec parcimonie, avant 10h et après 17h (en France). Le reste du temps, même sous un parasol, je ressens la présence d’un enfant de moins de 2 ans comme une inconscience totale. Ce serait comme faire une pause en plein désert saharien.
A partir du moment où l’enfant est respecté dans son rythme et son sommeil, il n’a rien à faire à la plage aux heures les plus chaudes. Aucun besoin de crème, de lunettes, de casquette ou autres gadgets pour jouer sur le sable ou dans l’eau. Quant aux affreux brassards en plastique, à quoi servent-ils ? Je ne sais pas. Avant 5 ans, je ne comprends pas le principe. Les bras de l’adulte et le bord de l’eau sont parfaitement suffisants.
Concernant la couche, le plus souvent bébé préfère être nu afin de tout ressentir. Hygiène ? C’est à dire ? Le bébé qui tient debout montre des signes quand une selle arrive, y’a qu’à réagir en fonction. (Vous vouliez être peinards à la plage, bah n’y emmenez pas votre enfant.) Du pipi dans la mer ou l’océan, c’est quand même moins polluant que la quantité de déchets qu’on y trouve…dont des couches !! Bébé peut attraper des microbes ? Oui, partout. La vie est faite de microbes.
Des chaussons d’eau…euh sur des galets et de la caillasse…à la limite. Nous y sommes tous parvenus sans, quand nous étions petits.
Je m’abstiens d’expliquer comment j’ai fait puisque ça n’appartient qu’à la personnalité de mes enfants. Si c’est pour passer, une ènième fois, pour la pseudo « mère parfaite », sans façons. Je partage juste quelques photos pour montrer que c’est possible.
Quand les circonstances font que bébé (pitié, pas avant qu’il ne tienne assis seul !!!) ou petit d’homme (entre 1 et 4 ans) se retrouve quand même en plein cagnard, alors c’est l’ombre qu’il faut à tout prix chercher et trouver. Un top ou une combi c’est, selon moi, mieux que de la crème si le soleil est au zénith (mais que faites vous dehors avec bébé, en plein midi ???)
Avec des lunettes de soleil, les jeunes enfants voient mal. Sauf si vous êtes en plein soleil ou à la neige, sinon ça les gêne !
Les crèmes solaires, c’est du business avec un emballage non recyclable et une composition souvent cracra pour la peau, l’océan et la mer.
Aimer son enfant c’est le protéger et aussi protéger son environnement.
« L’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques. » Voilà l’alinéa qui sera ajouté au Code civil. Et lu lors de chaque mariage en mairie. »
Concrètement, ça prendra du temps mais peut-être que se l’entendre dire le jour du mariage civil, aura un impact ? »
« II y a beaucoup de choses terribles dans ce monde, mais la pire est qu’un enfant ait peur de son père, de sa mère ou de son professeur » a écrit Janusz Korczak, l’un des plus grands pédagogues du siècle dernier. Agnès Buzyn l’a rappelé en novembre dernier : on n’éduque pas par la peur. La peur, on s’y enferme et on y étouffe. » source site du sénat
Les gens « contre » :
Il y a ceux qui s’insurgent devant ce texte qualifié d’infantilisant ! Notamment la philosophe Anne-Sophie Chazaud. Elle prend en exemple les dérives observées en Suède qui a légiféré depuis 1979. Elle ne parle d’aucun autre des 54 pays qui ont aussi un peu de recul sur la question. Et puis, peut-être que nous ne sommes pas du tout obligés de faire les mêmes erreurs, hein ?!
» La Nouvelle-Zélande est le premier pays anglophone à interdire les châtiments corporels, alors que les États-Unis ou le Royaume-Uni s’y refusent. Parmi les 50 états américains, dix-neuf autorisent encore les punitions physiques dans les écoles. »
J’écoutais (par obligation, dans le bus) un débat sur la question et j’ai entendu un tel ramassis de mauvaise foi que j’en ai eu la nausée… Il semblerait que sous couvert d’autorité, les parents ont tous les droits sur leurs enfants. C’est donc différent des adultes entre eux et des animaux (oui il est interdit de maltraiter un animal). C’est à dire qu’heureusement que le statut de la femme est passé d’individu à part entière !! « En 1970, la loi stipule que désormais «les deux époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille » : c’est la fin de la notion de «Chef de famille» et de l’autorité paternelle, remplacée par l’autorité parentale ». (source TPE)
» Affaire privée, dira-t-on. Il y a quelques décennies, on considérait aussi les violences conjugales comme une affaire privée, on admettait un droit de correction du mari. Contrairement aux femmes qui, face aux violences conjugales, peuvent partir ou divorcer, les enfants n’ont pas la possibilité de quitter le foyer… C’est donc à la société de lutter contre la banalisation des violences. » source site du sénat
Le statut de la femme a évolué. Celui de l’enfant le peut aussi.
Qu’est-ce que l’exercice de l’autorité parentale?
En résumé : « L’autorité parentale confère aux parents des droits et met à leur charge des devoirs vis-à-vis de leur enfant mineur. Ces droits et obligations se traduisent de différentes manières : veiller sur l’enfant, sa santé, son éducation, son patrimoine (…) Les parents ont un devoir de protection et d’entretien de leur enfant.Les parents ont un devoir d’éducation (…)Les parents ont un devoir de gestion du patrimoine (…) »
Article 23 Le Gouvernement remet au Parlement, avant le 1er septembre 2019, un rapport présentant un état des lieux des violences éducatives en France et évaluant les besoins et moyens nécessaires au renforcement de la politique de sensibilisation, d’accompagnement et de soutien à la parentalité à destination des parents ainsi que de formation des professionnels concernés. Source Sénat
De mon point de vue, c’est une avancée historique. Je comprends mal cette frilosité à considérer l’enfant comme un individu à part entière. Il n’a pas à subir notre propre éducation patriarcale ou notre mode de vie souvent insensé et stressant. Ceux qui ont donné une seule fois une fessée sont conscients de l’impact de leur geste, de ce faux soulagement et de la culpabilité devant l’inefficacité de la sidération vécue par l’enfant.
« C’est une loi historique, la suite d’une longue chaîne de textes remontant à celui du IVe siècle après J-C qui mettait fin au droit de vie et de mort du paterfamilias sur ses enfants. Je songe aussi à la loi de 1841 qui interdit le travail des enfants (…) Ce n’est pas la première fois que nous votons des limites à la liberté éducative. Le code Napoléon autorisait au nom de cette liberté le père à faire emprisonner son enfant pendant un mois sans justification ! (…) Un collègue parlait d’une « vraie » violence contre laquelle nous ne ferions rien. Or nous ne laissons pas nos enfants sans protection ; et est-il une « vraie » violence opposée à une « moindre » violence ? Si l’on définit la violence comme l’abus de force physique, il n’y a que des grandes violences pour l’enfant, car le rapport de force est disproportionné.Il y a quelques années, de tels textes provoquaient des ricanements. Nous avons évolué, avec la société, l’opinion, le Sénat aussi et nous sommes mûrs pour que cette loi civile, et non pénale, soit désormais partagée par tous. » Laurence Rossignol source : le site du Sénat
Pour approfondir le sujet : L’autorité sans fessée – Edwige Antier La fessée – Olivier Maurel C’est pour ton bien – Alice Miller Une nouvelle autorité sans punition ni fessée – Catherine Dumonteil Kremer Pour une enfance heureuse – Catherine Guegen Éduquer sans punir – Thomas Gordon
En surfant sur le site » Les professionnels de la petite enfance », j’ai lu un titre en rapport avec les médicaments. Pleine d’espoir, je me suis dit « oh ! enfin une réponse ?!! » Et non…
J’en parle une dernière fois. N’ayant aucun projet de travailler à nouveau en EAJE, je considère que la question ne me concerne plus.
Dans l’article des professionnels de la petite enfance, je trouve leur parti pris peu nuancé. Il me semble que pour les Projet d’Accueil Individualisé (PAI), la loi nous protège car il s’agit de difficultés chroniques. Le décret 2000 permet « l’inclusion » d’enfants dont l’état de santé, au quotidien nécessite d’être accueillis avec un protocole bien établi.
Quand j’étais EJE sur le terrain, ce qui me dérangeait le plus c’était d’administrer des médicaments à chaque 38.5 C de fièvre, à chaque traitement que le médecin avait prescrit 3 fois dans la journée. C’est à dire des antibiotiques, des gouttes pour les oreilles et/ou les yeux, des sprays pour le nez, des sirops de ceci et d’autres médicaments pour cela, sans parler des granules d’homéopathie !
Avec un PAI, j’ai administré de la ventoline. J’ai effectué des contrôles de glycémie et dosé une pompe à insuline en fonction du résultat. Parce qu’une infirmière a pris le temps d’expliquer et de montrer et surtout parce que j’étais entourée de deux collègues PUER…L’erreur me semble moins possible dans les cas précis de PAI. Nous savons exactement ce qu’il faut faire et quand. Contrairement à la saison des « ites », en tous genre, pendant laquelle il faudrait traiter la flopée d’enfants malades, les uns après les autres…Avec une dose tel-poids pour lui, tel-autre pour elle, 1 cuillère de sirop par ci, 2 par-là, 3 gouttes dans chaque oreille, non 2 dans chaque oeil…
Quand un enfant est malade et parfois même contagieux, il est souvent peu, voire pas du tout, en état de fréquenter la collectivité. Et nous savons tous que :
– les trois premières années de leur vie, les enfants sont sujets aux maladies de saison et autres infections à répétition.
– les parents qui travaillent ont un crédit de jours « enfant malade » non extensible et un système D compliqué à organiser.
C’est dans ces cas précis qu’il y a un grand flou légal !! Un moment d’inattention peut vite arriver, surtout avec un groupe de 5 bébés ou de 8 enfants. « Mince, j’ai donné ou pas le traitement à untel/unetelle ? »… »Ma collègue n’a rien écrit dans les transmissions, est-ce qu’elle l’a donné ? »
Aucun professionnel n’a été condamné pour excercice illégal de la médecine ? Encore heureux !! Mais les français ont cette fâcheuse tendance à attendre l’accident fatal qui les obligera à légiférer. En 2019 et depuis un moment déjà, les gens cherchent à tout prix un coupable…Ce serait vraiment pas de chance !
Lire qu’à l’école, ils se posent moins de questions, c’est carrément une généralité inexacte. Pour aucun enfant que je connais, il n’a été autorisé qu’il lui soit administré un traitement pour une affection passagère (sans PAI et même avec ordonnance) au sein de l’école ! En tant que maman, je me suis toujours débrouillée pour avoir un traitement en dehors des heures de classe et du périscolaire (surtout parce que je ne leur fait pas confiance !!) Après recherche, je n’ai trouvé aucune mention d’administration autorisée de médicaments ou même d’aide à la prise sur le site de l’éducation nationale. Et encore moins ici. A ma connaissance, même pour des bobos, il est autorisé de nettoyer la plaie à l’eau et c’est tout. Fini l’antiseptique, sauf si une infirmière est présente à l’infirmerie. Cela dit le personnel du périscolaire dépend de la municipalité. Prennent-ils cette responsabilité ? Les directives sont-elles municipales, departementales, nationales, ou académiques ?
Pour rappel, il s’agit de non assistance à personne en péril et ne faire aucune mention de l’aide précieuse du SAMU en cas de doute, c’est vraiment dommage. Parce que rater ou doubler une prise, ça arrive à tous les parents et même ne pas finir un traitement. Je doute que les professionnels de la petite enfance puisse être plus inquiétés de refuser ces gestes, loin d’être anodins. Un enfant malade avec une affection passagère peut-il être en péril ? Si oui, je compose le 15. J’attends les consignes et l’autorisation d’agir, si nécessaire. L’appel est enregistré.
L’article réagissait à ce fameux tract toulousain : exercice illégal de la médecine. J’avoue que je comprends mal son contenu, moi aussi. Ça remettrait en question les PAI ?! C’est à y perdre son latin.
Comme pour mon précédent blabla et cet article des pros de la petite enfance, je suis obligée de conclure avec un rêve. Celui qu’une vraie réponse soit apportée à cette épineuse question de la responsabilité.
Un jour, peut-être.
OUI vœu exaucé en 2020 : « Les professionnels de la petite enfance peuvent administrer des médicaments sauf avis contraire express du médecin. Enfin la question semble tranchée même si elle sera complétée et précisée par un décret en Conseil d’État. Il est écrit : « Dans le cadre des modes d’accueil du jeune enfant (…), les professionnels encadrant les enfants ont la possibilité d’administrer des médicaments et traitements aux enfants accueillis, notamment ceux en situation de handicap ou atteints de maladies chroniques, dès lors que le geste ne présente aucune difficulté ni ne nécessite un apprentissage particulier et que le médecin n’a pas expressément demandé l’intervention d’un auxiliaire médical. » (Article 7).
En ce qui concerne les assistants maternels, il est par ailleurs précisé dans l’article 6 que «l’agrément de l’assistant maternel précise si la personne peut procéder à l’administration de médicaments ou traitements (…) » (Article 6) »