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Hommage à la nounou de mon fils

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Il existe des personnes auxquelles, inévitablement, on s’attache…
Je m’attache peu mais quand ça arrive c’est pour longtemps et complètement.
Je donne ma confiance car je sais que c’est amplement mérité.
Et quand il faut se séparer d’un quotidien, d’une routine avec cette personne, ça me désole.
Je suis si triste, pour elle, pour lui et pour moi.
Dans le cas de cet écrit, il s’agit de mon fils cadet, de l’assistante maternelle qui l’accueille chez elle depuis qu’il a 5 mois et de moi sa mère. Il a 28 mois.

Je suis encore furieuse, par moments. Cette séparation me sera douloureuse, plus que prévu car elle n’a été voulue par aucun de nous trois. Elle découle de mes seuls choix et des décisions d’autres personnes. Comment est-ce possible ? Tout simplement parce qu’il s’agit d’une crèche familiale.

De la culpabilité supplémentaire, comme si j’en avais pas assez de m’en vouloir. D’autres événements à gérer alors que mon épuisement est palpable. Tout ce qui se passe me fragilise. Mon fils le ressent. Il est à fleur de peau depuis que je sais qu’une fin d’accueil arrive.

J’apprécie le changement, mais moins dans mon quotidien. Je sors régulièrement de  ma zone de confort professionnellement. C’est devenu vital, même si c’est parfois angoissant, voire inutile. Mon fils est bien jeune pour faire ce genre d’expérience. Je sais bien que ça arrive, « c’est la vie toussa, bla bla bla, il s’en remettra »… C’est arrivé à mon fils aîné, mais c’était voulu et non imposé (sauf à lui évidemment). Oui nous nous en remettrons tous, ça reste tout de même désagréable.

J’ai assisté récemment à une conférence de Jean Epstein (je me remettrai à la rédaction de compte-rendu, dès que j’en prendrai le temps) qui a insisté sur les repères si importants dans la petite enfance. Il est fan des asst mat, il admire leur travail. Pour lui, la crèche familiale c’est l’avenir ! et je partage son avis. Malheureusement, ces structures sont en voie de disparition plutôt que le contraire.

J’ai aussi assisté à une réunion d’informations pour l’agrément d’assistant maternel et j’y ai entendu cette nécessité de la permanence, de la référence, de la stabilité, de l’engagement dans un accueil d’enfant jusqu’à la scolarisation. J’y crois fermement. Je suis d’autant plus en colère que c’est parfois complètement oublié au profit d’autres facteurs, administratifs notamment.C’est écœurant.

L’assistante maternelle qui a accueilli mon fils est une personne ordinaire, comme j’en ai peu rencontré, ça fait d’elle quelqu’un d’extraordinaire à mes yeux et sûrement aux yeux de mon fils !
Grâce à elle, j’ai pu continuer l’allaitement au moment de la reprise du travail et pendant plusieurs mois, alors que même mon lieu de travail m’a mis des bâtons dans les roues. J’ai tenu durant plusieurs mois en tirant mon lait et bien au delà de ce que j’avais pu penser.
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Grâce à elle, son sommeil a été respecté. Oui, c’est vrai qu’au début de l’accueil d’un enfant allaité et en co-dodo, il se peut que ce soit différent et que ça prenne plus de temps. Elle l’a fait avec une infinie patience.
Grâce à elle, mon fils s’épanouit, comme une belle plante. Il est rieur, joyeux, drôle, moteur, déterminé ! A ses côtés, il est heureux tout simplement.
Tous les jours c’était un plaisir d’emmener mon fils chez elle, pour lui et pour moi. Même quand il s’est mis à pleurer le matin, vers ses 18 mois, je savais que c’était temporaire, j’étais sereine pour lui.
Elle nous manquera énormément pour ces sages et sincères paroles, sa gentillesse, son écoute, sa patience, sa disponibilité…
Chère assistante maternelle de Romain :
Restez comme vous êtes, vous êtes formidable ! Vous honorez votre belle profession.
Je ressens beaucoup d’émotions à l’idée de ne plus vous revoir à la rentrée…
Le temps fera son travail. En attendant c’est dur. Nous avons eu suffisamment de semaines pour  tous nous y préparer, heureusement.
Confier Romain à un autre mode d’accueil me semble d’autant plus difficile. Mais je sais qu’il est capable, grâce à vous, de s’adapter partout ailleurs.
J’ai trouvé ce poème sur le net :
Accueillir le matin la mère et l’enfant,
Savoir l’arrachement de la maman
Susciter la confiance dans la séparation
Inviter les grands à parler du poupon
Saisir chaque bonheur, consoler les pleurs,
Tendresse et douceur tout au long des heures
Activeront dans le labeur, la motivation,
Nourrir, jouer, promener avec attention,
Travailler sans bruit quand dort le bébé,
Et cueillir ses sourires, la sieste terminée….
Mesurer l’importance de la mission relais,
Assurer l’épanouissement du petit bébé,
Travailler son éveil dans les rencontres et les jeux,
Ensemble être toujours heureux,
Respecter le projet éducatif des parents
Nuancer nounou et papa-maman,
Ecouter, décoder, les gestes, les pleurs, les rires,
L’aider à devenir grand, à l’épanouir,
Le soir, au départ le préparer,
Et s’effacer lorsque le parent vient le chercher…..

(source : blog assistante maternelle)

Ton copain de tous les jours s’en va

J’aime pas dire « copain », mais dans ce cas très précis, c’est plus qu’un pair.

« lé parti, avec sa mamie ? »
« Oui il est parti en vacances. Et après les vacances, il ira à l’école ».
Et dans ma tête, je me dis que tu ne le reverras peut-être plus. Je n’ai presque jamais croisé ses parents, nous n’avons noué aucun lien. Il est peu probable qu’il y ait des retrouvailles.
Vous avez passé 20 mois ensemble. Tous les jours avec votre formidable assistante maternelle. Et c’est fini. Et avec le temps, tu l’oublieras. Pour le moment, tu parles tous les jours de lui :

"lé parti, avec sa mamie".

J’ai épluché la toile pour y dénicher un livre parlant de ce sujet. Aucun titre n’a trouvé grâce à mes yeux. Rien n’évoque la séparation des enfants, sans déménagement. Je cherche tout simplement un livre sur les séparations, comme il en arrive tous les ans. Que l’enfant soit accueilli en collectivité ou chez un assistant maternel. Il y a ceux qui partent et ceux qui restent. ça m’inspire, j’ai des choses à en dire. Peut-être qu’un livre pour enfant naîtra de cette soudaine inspiration.
En attendant, je pose des mots, avec l’assistante maternelle. Nous répétons et tu répètes aussi comme tu aimes le faire dans cette période pendant laquelle ton langage explose de « mille mots » à la journée.
La vie est ainsi faite. Un jour toi aussi tu auras trois ans.
D’ailleurs y -a t-il un livre sur la séparation d’avec le mode d’accueil de la petite enfance ; des jolis mots posés sur la/les merveilleuse(s) personne(s) qui accompagnent nos chers enfants pendant leurs plus jeunes années ?

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Idée vs temps de pluie

Mis à part s’équiper de bottes et d’imperméables, selon notre degré de tolérance à l’humidité ou bien vivre sous les tropiques… nous avons l’impression qu’il y a peu d’alternatives à la pluie. Hors, au contraire, des idées, il y en a à la pelle !

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Les écrans sont déconseillés voire « délétères » pour les plus jeunes.
Alors que faire ?Grande question !
Quand je suis d’humeur créative, c’est à dire, moins fatiguée par ma semaine de travail, il me vient des idées.
Un soir en attendant son câlin, mon fils était avec son père dans notre lit. Quand je suis revenue, j’ai vu la couette transformée en maison. Mon fils répétait tout excité, « la babane, la babane !! ». Le voir si joyeux a anéantie le reproche que j’allais faire au papa « ah super, il est tout excité maintenant ! ». Au lieu de râler je me suis jointe à eux et avant de dormir, nous avons tous joué sous la cabane. Grand moment.

Depuis, il la réclame tous les soirs avant l’histoire.
Le rapport ? Le voilà. La couette, ça donne chaud. Avec les beaux jours qui arrivent, nous dormirons selon les températures, en pyjama ou avec un drap. Et puis tenir la couette,à bout de bras, c’est fatiguant à la longue.

Un jour de pluie, j’ai pris un grand drap, je l’ai posé sur le sèche-linge (sorte de tancarville) avec une couverture sur le sol et plein de coussin. Voilà tout le monde content, les bras soulagés et un lieu de cachette idéal !!

Le résultat en photos :

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Vous aurez besoin de tout matériel qui puisse maintenir un grand drap tout en laissant un espace en dessous. Des chaises stables peuvent faire l’affaire. Le mien c’est un simple étendoir à linge :

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C’était une idée en passant. Rien de bien compliqué. Mode d’emploi : Comment faire une cabane ?

D’autres idées : s’amuser sans écrans

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Au pays des bisounours

Il fallait que j’écrive ce que j’ai sur le cœur depuis un bon moment. C’est donc un blabla subjectif. Un ressenti personnel, en vrac.

Au pays des bisounours…

Cette « expression » je l’ai entendue à toutes les sauces. Souvent, à chaque fois que j’ai donné un point de vue différent d’une majorité ou qualifié de « farfelu » ; à chaque fois que j’ai réagi d’une manière jugée inappropriée, par des gens.

Tout d’abord, les bisounours me déplaisent,  du générique, aux couleurs, en passant par leurs noms…ils s’appellent tous GrosTruc, GrosMachin… Encore une traduction française à des lieues du sens original !! Et surtout je n’ai jamais pu regarder un épisode en entier, parce que des oursons colorés parlent et règlent tout « à coup de bisous » (entre autres). J’ai longtemps longtemps longtemps, détesté les bisous. Comme je n’en sais pas plus, je ne peux rien en dire d’autre.

Je préférais Candy, donc à la limite, que j’entende que je vis « au pays de Candy », pourquoi pas ? Surtout que « Comme dans tous les pays, on s’amuse, on pleure on rit. Il y a des méchants et des gentils ».

Bref. Pourquoi entends-je, si souvent, cette parole et la lis sur les réseaux sociaux quand je partage des informations réalistes, vérifiables, quantifiables, scientifiques, cliniques…? Quel est le rapport ?

J’ai trouvé cette explication sur le net :

« Le terme est passé dans le langage courant pour désigner un individu aux idées exagérément naïves ou candides. De même, l’expression « pays des bisounours », utilisée de manière négative, désigne toute situation caractérisée par une exagération de bons sentiments (exemple d’emploi : « on n’est pas au pays des bisounours ! »).

En politique, bisounours s’emploie surtout dans la forme négative. « Ce n’est pas les bisounours » signifie « c’est tout de même sérieux » ou « cela ne relève pas du monde merveilleux de l’enfance où tout est gratuit ».

L’enfance serait comme le pays des bisounours ??!! Humpf, certes, enfin ça se discute. Le monde de la petite enfance le serait aussi…oh bah punaise, ceux qui disent ça, le côtoient seulement 5 mn par jour…

Pour preuve, le quotidien- version humoristique -d’une EJE dont je partage la plupart des gif hilarants. Allez voir, ça vaut  vraiment le détour Je Gif ma vie d’EJE

« … Parce que travailler avec des enfants c’est pas le monde des bisounours mais quand même on rigole bien. »

Souvent elle a réussi à me réconcilier avec mon métier ! Merci Coralie.

Au pays des bisounours…

Il s’agit d’une parole prononcée par des collègues ! C’est ça le pire ! Pourtant, nous travaillons dans le même milieu, nous voguons sur la même galère. Quelle serait la différence ? Je verrai le verre à moitié plein alors qu’ils le voient à moitié vide ou inversement ? Mon état d’esprit serait désespérément positif, naïf, ouvert à tous les impossibles ?!

On me sert aussi des « c’est comme ça, on n’y peut rien »…Je devrai faire une liste des phrases de résignation que j’entends depuis que je travaille. C’est sûr, sans détermination et sans volonté de changement, tout reste tel quel.

En ce moment, j’ai du mal à entendre tout ça. Je souffre d’un sentiment d’impuissance aiguë. ça me rend malade. Tout mon corps s’exprime. C’est moche à voir et c’est ma famille qui trinque. J’arrive encore parfois à faire bonne figure en société . Pour ceux qui me méconnaissent, je suis tout au plus timide, hautaine, distante, désengagée, à l’ouest et même glaciale comme la reine des neiges… Alors que je bous de l’intérieur, sur le point d’entrer en éruption comme Teka (oui je regarde beaucoup de films d’animation des studios Disney.

J’ai toujours senti que Walt and co véhiculait des messages à nos consciences). Pour éviter de me consumer encore plus de l’intérieur (burn-out), j’ai décidé d’aller voir ailleurs si j’y suis. J’ai dans l’idée de m’intéresser à autre chose, à me diriger vers plus d’utopie, à  élargir mon horizon.

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Même si je pense avoir fait ma part, dans le secteur de la petite enfance, j’y vois peu de résultats, ou alors je suis trop impatiente ou bien trop idéaliste. Une chose est sûre, mon profil ne convient pas ou plus. Voilà pour quelle raison « le pays des bisounours » résonne dans mes oreilles. Ma motivation tient mal le choc. La souffrance des enfants me fait trop souffrir. Quand j’évoque la souffrance, il s’agit du système d’accueil français que je trouve désastreux, par rapport aux besoins de l’enfant et son développement. Du côté obscur des EAJE, il y a le budget, les taux d’occupation, le remplissage, des chiffres, des quotas, une rentabilité… C’est une triste réalité.

Je dis, non merci. Je tourne la page. Parce que je constate que c’est aux antipodes du sacro-saint Bien-Etre de l’enfant dont on nous rabat les oreilles sans moyens d’y parvenir…et que dire du bien-être du professionnel ?! L’absentéisme est un vrai fléau… Mon incapacité à agir dans ce milieu touche à sa fin. Je laisse la place à quelqu’un qui a ces compétences et cette niaque, celle de motiver les troupes, de faire tourner la boutique sur ce modèle économique.

Je rêve d’un monde meilleur. Rêver est insuffisant, j’en suis consciente. Je constate cependant de nombreuses alternatives réalisables et pérennes. Je me renseigne, je réfléchis. Je continue à écrire car j’ai encore des choses à partager. Ce site reste ouvert, il évoluera en fonction de mon cheminement. Mon petit doigt me dit que la Petite Enfance a encore une place dans ma tête.

Je pressens ceux qui pensent que je quitte le navire, qu’abandonner c’est facile, lâche…Je vous invite dans mon corps  et au pays de Candy… ensuite discutons-en de vive voix autour d’un rooïbos.

Au pays des bisounours ? Parce que je veux faire autrement, pacifiquement, avec douceur, avec empathie, avec la Nature…? Alors oui, je vis au pays des bisounours si ça vous chante.

Qui veut la peau des bisounours?

Le carnaval en EAJE

I CONCURSO INFANTIL DE DISFRACES

Outre le fait que mon sens de la fête est très particulier et n’appartient qu’à moi, c’est d’un avis professionnel qu’il s’agit dans le blabla qui suit. Je passe, de toutes manières, pour une rabat-joie. Sur les réseaux sociaux, ce que je partage sur la fête est souvent impopulaire. ça bouscule trop ce qui est appelé « tradition ». Je pense que mes précédents articles donnent un  indice sur ce que j’en pense.

 La saison des carnavals bat son plein. C’est la fête !! Youpiii !

J’aime à rendre son contexte à l’événementiel. Le Carnaval a des origines palpitantes. Farfouiller dans le temps qui passe, pour comprendre comment les fêtes sont devenues ce qu’elles sont, m’a toujours intéressé. Le site Tête à modeler en fait un résumé complet.

Une citation pour les pressés :

 « Le Carnaval est une période de divertissement pendant laquelle l’ordre établi et la distribution des rôles sont renversés. Le roi devient un humble habitant, le mendiant est sacré roi du Carnaval, chacun se promène masqué ou grimé, et se cache derrière son masque pour faire ce qui lui est interdit en temps normal. Les conventions et les règles sociales sont modifiées, bousculées et oubliées pendant le Carnaval. »

C’est une mascarade.  Un jour où tout est censé être possible.  Autant dire qu’aujourd’hui c’est léger, tout juste festif (si faire la fête c’est payer pour regarder, non merci) et politiquement correct. Mon avis personnel n’est pas le propos, mais j’ajoute en passant que je trouve le carnaval fade. Je me prononce pour ceux auxquels j’ai assisté. Pour l’avoir vécu à Venise, j’ai été franchement déçue. C’est, certes, magnifique, mais question ambiance, à part les embouteillages piétons et les pièges à touristes…finalement autant regarder de loin,  à la TV.

 Je reviens à nos moutons, aux enfants, en précisant que je parle des tout jeunes, les moins de 3 ans. Sans même évoquer le bébé avant 1 an puisqu’il me semble évident que le carnaval ne le concerne pas.

Récapépètition : que se passe t-il pendant les 3 premières années d’un enfant ? Je n’invente rien, c’est la base de la formation des EJE.

« Entre 1 et 3 ans : s’affirmer et dire non.

Entre 1 et 3 ans, l’enfant connaît une période très riche pour son développement moteur, intellectuel, social, affectif et psychologique. En effet, durant cette phase, les enfants éprouvent encore ce que les médecins appellent la « toute-puissance infantile », une sensation de maîtrise de soi et de son environnement un peu magique. Dans le même temps, c’est un moment où, pour l’enfant, l’univers s’ouvre et les limites se repoussent, avec les débuts de l’apprentissage sphinctérien et de la propreté, les premières étapes de la motricité, jusqu’à une bonne maîtrise de ses déplacements et mouvements. Parallèlement, il apprend à parler et à enrichir son vocabulaire. Ces différentes facettes de sa croissance lui permettent alors de développer une autonomie grandissante et un désir nouveau d’exploration. Par ailleurs, c’est en repoussant ainsi les limites de son univers, que le bébé découvre les frustrations et les interdits qui découlent de cette entrée dans la socialisation. C’est alors le début de « l’âge du non », étape essentielle et incontournable du développement psychoaffectif de chaque enfant. En disant non, l’enfant comprend qu’il a le pouvoir de s’affirmer, d’être entendu et pris en compte en tant qu’individu doté de sa propre identité. »

Pour accompagner cette période qualifiée de « sensible », l’enfant a besoin d’un environnement affectueux, stable et sécurisant.

Quels sont ses besoins ?

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les besoins de l’enfant de moins de 6 ans

Est-ce compatible avec une mascarade et la permission des interdits ? J’ai des doutes. Je m’en réfère à quelques souvenirs d’enfance mais il est vrai que chaque individu a un rapport différent avec la fête.

Voici des articles intéressants :

Déguisements enfants : et si votre enfant avait peur de se déguiser ?

 « C’est une question de caractère, mais cela peut aussi dépendre de leur âge : avant trois ans, se déguiser n’a pas beaucoup de sens pour un enfant. Son identité n’est pas encore constituée, et si vous le placez devant une glace dans un costume de souris ou de clown, il sera surpris, voire déstabilisé, de ne pas se reconnaître. Il peut aussi être inquiet en voyant tout son entourage endosser des rôles inhabituels. »

Pourquoi certains enfants ont-ils peur de se déguiser ?

« Pour accepter de revêtir un costume, un enfant doit être tout à fait sûr de qui il est, il doit bien connaître son identité de petit garçon ou de petite fille. Si sa construction identitaire n’est pas encore bien assise, s’il manque un peu de maturité, il risque de vivre le déguisement comme une attaque insupportable. Comment s’inventer des identités nouvelles quand on n’est pas encore assuré de la sienne ? »

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Qu’en est-il du plaisir du personnel ? Chaque professionnel a une vie privée, qu’il vit à sa façon. Les plaisirs simples vécus en EAJE, avec des enfants, sont nombreux tout au long d’une journée sans pour autant qu’il y ait de la musique forte, des cotillons, des cris, des blagues…

L’enfant comprend mal le second degré, le faire semblant. L’enfant est souvent terre à terre même si les prémices de l’humour sont présentes, chez quelques-uns.

A nous de voir, comment faire au mieux pour fêter sans bousculer un enfant qui a besoin de rituels quotidiens, de repères, de sécurité, notamment affective. Faire la fête c’est, à mon sens, joyeux, authentique, sincère, drôle, gourmand, amusant…encadré et sécurisé. La pluie peut devenir une fête pour un enfant s’il a le droit de courir et de sauter dans les flaques… et que dire de la neige !

Quand il est question de l’intérêt de l’enfant, il s’agit de se demander ce que ça peut lui apporter à lui, pas à l’adulte. L’adulte sait déjà (en général) différencier le réel de l’imaginaire, l’exceptionnel et la routine…

Il y a un temps pour tout. La petite enfance est une période qui devrait, selon moi, comporter le moins de difficultés possibles. Il y a suffisamment d’aléas dans une vie, d’événements dont il faut se remettre. Est-ce bien utile d’en ajouter ? Est-ce si difficile d’attendre un âge plus opportun ?

Le métier d’Éducateur de Jeunes Enfants est-il en danger ?

Cette question, je me la pose depuis un moment suite à diverses lectures, notamment sur le net et les réseaux sociaux.

Encore plus depuis la parution récente de ces articles :

FIN EJE

Un dossier intitulé « Est ce la fin des EJE » est paru dans EJE Journal n°53 (Juin / Juillet 2015)

Une collègue a partagé une synthèse sur son site : la fin des EJE ?

Ce serait dommage qu’un métier si peu connu disparaisse…ou alors ce serait une fin logique, comme son arrivée, dans le silence et l’ignorance… Les EJE œuvrent dans l’invisible et crient à la reconnaissance. Le but de mon site se situe dans le même axe.

Parce que :

la formation est utile,

le métier est essentiel,

la spécificité est primordiale !

J’ai cessé de m’inquiéter, le jour où j’ai compris que je pouvais agir. S’il y a besoin je passerai à l’action pour cette cause. Pour le moment, il est difficile de réellement savoir à quelle sauce l’avenir des métiers du social sera agrémenté. Tout peut encore changer. Aux prochaines élections notamment… ou pas.

J’avoue qu’il y a des périodes sombres où je me sens, personnellement, totalement inutile. Chaque jour, je me lève en me disant que le peu que je dis, le trop que je pense, ce que j’écris quand je prends le temps…Tout cela ne change absolument rien au quotidien des enfants accueillis en structure petite enfance. Rien. Rien contre l’immobilisme de certains politiques. Rien contre des pratiques de professionnels d’un autre temps qui clament haut et fort : « on a toujours fait comme ça », « qu’est-ce qu’on se prend la tête aujourd’hui pour s’occuper des enfants !! », « avant on était plus spontanés et les enfants ont grandi sans traumatismes !! »…

fait comme ça

Une de mes collègues dit toujours que « on » est un con. Elle a raison.

En attendant, en agissant, je propose que chaque EJE qui le souhaite, fasse une sorte d’inventaire de ce que savent, comprennent, pensent leur entourage personnel et professionnel de leur métier. Avec un court questionnaire, comme support, par exemple.

Chacun le rédigera comme il le préférera. Je le prends comme un jeu, une interview, pour re-mettre à jour les connaissances de ceux qui m’entourent. D’abord je pose les questions, je prends les réponses, je rassemble les données comme ça me parle le mieux (tableau, résumé…) L’idéal est de ré-expliquer si nécessaire. Comme nous aurons « corrigé », il n’y aura pas besoin d’analyser les résultats puisqu’ils seront réactualisés dès la fin de la conversation, de l’échange.

Et puis la journée du Printemps de la petite Enfance peut servir à remettre les pendules à l’heure. Je suis toujours étonnée de constater le nombre de famille qui ne sait pas quel est mon rôle, ce que je fais au quotidien…

Voici les questions auxquelles je pense :

1. Qu’est-ce qu’un Éducateur de Jeunes Enfants ?

2. Quel est son rôle ?

3. Où travaille t-il ?

4. Quelle tranche d’âge d’enfants est concernée par ce métier ?

5. Que pensez-vous de sa place dans le secteur de la petite enfance, du social ?

Même si j’hésite à partir, changer de voie, j’essaie au mieux de tenter quelque chose.

« Parfois résister c’est rester, parfois résister c’est partir »…ChT-

Après tout, nous avons tout à y gagner. Qui ne tente rien n’a rien.

Cette réforme du tronc social est peut-être positive. Le changement fait toujours cet effet de crainte, parce que l’acquis est touché. En fait je ne sais pas, je ne sais rien. L’avenir nous le dira.

Je suis EJE et mon métier c’est aussi de réfléchir à mes actions

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C’est la saison des fêtes et j’ai bien conscience que très peu de personne comprennent ou font l’effort de comprendre mon point de vue déjà écrit là : les fêtes dans les EAJE,. Je me permets donc une clarification.

Ce que je pense de Noël n’a aucune importance. Si vous saviez à quel point j’aime ce temps de fête et pourquoi je n’y participe plus tel que je l’observe par notre société… mais ce n’est pas le propos. J’ai opté pour une autre vision et elle me reste personnelle. Ce qui compte c’est mon point de vue professionnel. Il s’agit du regard des professionnels qui résistent au changement, par leur subjectivité et souvent éloigné des étapes du développement de l’enfant.

Noël, admettons-le a une origine purement religieuse (dans le sens « relier à des croyances »). L’origine c’est la naissance, celle du soleil invaincu avant la christianisation et celle de Jésus-Christ ensuite. Ce temps de célébration fait partie des traditions depuis longtemps (pour faire simple) et depuis le 12ème siècle sous l’appellation Noel (le trema est arrivé plus tard. L’historique est passionnant).

Reste l’arbre de Noël qui semble garder une origine païenne bien qu’un rapprochement soit fait avec l’Arbre dans le jardin d’Eden.

Quand j’entends que le Père Noël fait partie de notre culture et bien je suis désolée mais si notre culture date de l’entre deux guerres, concernant le gros bonhomme blanc et rouge, et qu’elle a été largement modifiée par là où elle est passée alors c’est presque insulter nos racines judéo-chrétiennes !

@jout/Aparté :  » Il aura fallu attendre 1931 … et Coca Cola !

La firme Américaine a eu le génie de demander à Haddon SUNDBLOM de dessiner ce vieux bonhomme (dont la renommée grandissait la-bàs) en train de boire du Coca Cola pour reprendre des forces pendant la distribution de jouets. Ainsi les enfants seraient incités à en boire durant l’hiver. Le dessinateur l’habilla aux couleurs de la célèbre bouteille de Coca Cola : rouge et blanc. Ce nouveau look et la renommée que lui valut la publicité, firent du vieux bonhomme le maître planétaire de la nuit magique, le Père Noël. »

 

 

Et oui qu’on le veuille ou non elles sont là nos racines (en France) : dans deux religions. Notre calendrier est grégorien (son instigateur est, entre autres,  le pape Grégoire XIII) il suit donc les fêtes religieuses, reprises des fêtes païennes. C’est un syncrétisme très intéressant à étudier. Dommage que cela divise tant de personnes qui confondent laïcité et traditions. D’autres me disent que la crèche est culturelle, certes c’est une tradition bien plus ancienne, reste qu’elle est religieuse et appartient à l’univers familial. De quoi se mêle t-on ? J’entends souvent : « oui mais le mot « crèche » est donc religieux, alors travailler en crèche ce n’est pas laïc »… désolée de décevoir mais une crèche c’est tout simplement une mangeoire pour animaux. J’ai peu de temps pour pousser mes recherches de l’historique du mot crèche dans le secteur de la Petite Enfance, je n’ai donc rien trouvé. J’ignore si l’appellation « crèche » est liée à l’histoire du petit Jésus. Si quelqu’un en sait plus, ça sera intéressant à lire.

Je n’ai rien contre le Père Noël (à part son lien très mercantile avec l’industrie du jouet made in China) mais soyons honnêtes, même si ce personnage est moins présent des trois premières années de la vie des jeunes enfants, ils s’en remettront. Surtout qu’il est impossible qu’il soit absent car il est omniprésent en fin d’année ! C’est sa présence en EAJE que je questionne. Est ce indispensable  ? Et au nom de quoi ? Sûrement pas la tradition. Car là encore c’est religieux : Saint Nicolas est en effet son ancêtre direct, et on peut pousser plus loin dans le passé, les rois mages sont une origine de ce personnage.

Quid du plaisir des professionnels ? C’est vrai que l’ambiance des fêtes de fin d’année donne envie aux adultes de décorer, de se faire plaisir. Personne n’est contre. Pensons juste à la cohérence du positionnement d’une équipe et les enfants s’y retrouveront.

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La laïcité dans un EAJE c’est, pour résumer, le fait de ne privilégier aucune religion au détriment d’une autre ce qui implique donc la neutralité, notamment du service public. Aucune distinction ne peut être faite. C’est très clair. Il y a suffisamment de thèmes pour contenter tout le monde : la nature, l’hiver, la neige, les animaux, etc.

C’est juste une intuition de ma part. Je ressens que de vivre juste pour faire et consommer est très éloigné de notre nature. Faire parce qu' »on a toujours fait comme ça » me met mal à l’aise. Je me rebelle ? Non, je questionne. Souvent il m’est répondu que je me masturbe le cerveau…si réfléchir c’est ça, alors oui mes méninges cherchent à comprendre.

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J’ai vraiment la sensation que nous nous sommes perdus dans le capitalisme. Si la magie de Noël c’est dévaliser les magasins, acheter, manger trop, être déçu de ses cadeaux (cf : e-bay et leboncoin le lendemain des fêtes)…alors très peu pour moi et encore moins avec les jeunes enfants.

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ça me navre de voir circuler des catalogues de jouets dans les structures, franchement quel intérêt ? On me rétorque que c’est dommage de les priver de tout ça. Sérieusement ? Observons mieux, parce que sincèrement ils s’en passent largement. Les EAJE ont aussi pour vocation d’élargir l’horizon culturel des enfants. Il y a de quoi faire, lire, partager et transmettre rien que dans la littérature jeunesse.

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Pour conclure, nulle part je n’ai écrit qu’il fallait occulter le folklore. Ce que je propose c’est de rester impartial. « Mais on n’est pas des robots, on est des humains ». Certes, qui parle de déshumaniser la Petite Enfance ? Sûrement pas la psychologie ni la psychopédagogie. Il est demandé de rester professionnel, de réfléchir et de se réajuster si nécessaire, ni les robots ni les inhumains ne peuvent le faire.

De tout mon cœur, je vous souhaite de merveilleux moments en famille et entre amis. Pensons aussi à ceux qui n’ont rien, c’est aussi un des messages de Noël.

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Les couleurs sont-elles mixtes ? Tour de blog/Les rendez-vous de l’enfance.

Le thème du mois, des rendez-vous de l’enfance, est la couleur.

Quand je l’ai reçu , je me suis creusée la tête. J’avais même renoncé puis Aurélie de Superliposés m’a éclairée sur un lien possible.  Je l’en remercie ! Après quelques recherches, j’ai même appris sur le sujet !

Par exemple, le saviez vous ? :

« Initialement, il y a plus d’un siècle, le rose était dédié aux garçons et le bleu pour les filles. Oui cela peut paraître étonnant à l’heure actuelle mais le bleu était destiné aux filles car cette couleur était associée à la Vierge Marie et le rose pour les garçons car c’est une variante du rouge, couleur agressive et viril.

Le bleu devient au fil du temps de plus en plus masculin, en particulier lors de la première guerre mondiale puisqu’il devient la couleur officielle des uniformes militaires. Finalement, les magazines féminins s’approprient le sujet et dédie le bleu aux garçons et le rose pour les filles.

C’est un thème qui m’inspire moins car je me pose peu de questions à ce sujet. Dans le sens où pour moi il n’y a vraiment aucun intérêt à débattre sur les couleurs dans mon métier. Chacun ses goûts. Mais cela me donne l’occasion de faire un petit parallèle avec la question houleuse de la théorie du genre (qui n’existe pas d’ailleurs).

Petit aparté : si on oppose cette fumeuse fameuse théorie à l' »ordre naturel », bah vous en conviendrez, c’est rare de voir exclusivement du rose pour les femelles et du bleu pour les mâles dans le règne animal…pareil pour la flore, il y a des roses jaunes, des flamants roses, des oiseaux bleus etc.

Une fille pose une question essentielle dans cette courte vidéo postée sur facebook. Sa mère relaie sur les réseaux sociaux afin d’obtenir une réponse des éditeurs. Elle a raison de se poser cette question. Qui peut décider de ce qui plaira à un individu, sans le connaître ? C’est donc mal apprécier l’ouverture d’esprit des enfants que de leur proposer des couleurs et des histoires selon leur genre.

Mes goûts en matière de couleurs sont variables. J’ai longtemps porté beaucoup de couleurs, ensemble, sans même me soucier de leur « compatibilité ». Ma couleur préférée est le bleu, avec toutes ses nuances. Après avoir trop porté de rose étant petite j’ai détesté cette couleur jusqu’à ma première grossesse. Pourtant j’attendais un garçon et je le savais. Histoire d’hormones ? Aucune idée.

J’avoue que je n’ai jamais acheté de rose à mon fils aîné. Je ne me souviens pas si c’est parce qu’aucun vêtement ou jouet existait en cette couleur ou si je faisais inconsciemment la sélection rose/fille-bleu/garçon. C’est tellement inscrit dans notre société. Mon fils cadet en porte peu. J’ai découvert récemment que cette couleur lui va bien, suite à un change express et aux vêtements empruntés à notre hôtesse.

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Une fois sur le terrain, mon diplôme en poche, je proposais et propose toujours sans distinction des histoires, des jeux, des couleurs (assiette, serviette, verre, ballon, etc) aux enfants. Tout simplement parce que j’envisage l’éducation de la même manière pour une fille et un garçon avec tout mon bagage sociétal, familial, bien sûr, mais sans vraiment faire d’efforts pour m’en détacher. La petite enfance est vraiment le lieu de la diversité, de la liberté et de la tolérance. Les enfants auront bien le temps de se « soucier » de ces questions d’adultes, le plus tard possible. Quant à la décoration des lieux d’accueil, elle est souvent colorée et lumineuse, comme les enfants !

A la question « les couleurs sont -elles mixtes ? »

Définition de mixte  :

  • Sens 2

    Qui comprend, reçoit, s’applique à des personnes des deux sexes.

    Exemple : Une éducation mixte.

Je réponds oui, bien entendu ! Comment pourrait-il en être autrement et sur quelle base ? Les couleurs n’appartiennent à personne. Elles existent et chacun les aiment à sa manière. Tout est possible. J’insiste, tout est possible même si cela semble nous « piquer les yeux ». Il s’agit juste de notre perception.

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Remember le style et la chambre de Punky Brewster

Voici les liens vers les blogs qui traitent de ce même sujet :

Chez Pomme en Bretagne  : Les couleurs ont-elles un sexe ?


Sur Superliposés, on parle du BLEU pour voir si cette couleur peut aussi être utilisée pour les filles ou pour une chambre bébé sans genre attribué.
Chez Mimistigri

Pour aller plus loin :

UNE ÉDUCATION ANTI-SEXISTE, POURQUOI ? COMMENT ? [DOSSIER THÉMATIQUE]

#KidsWantEquality

 

Dis bonjour à la dame !

Quelle injonction saugrenue !

Apprendre à dire bonjour ?!

Les enfants disent à leur façon et souvent par imitation si les adultes le font. Le fameux « fais ce que je dis, pas ce que je fais » (ou ne fais pas).

J’ai écrit sur la Sacro-Sainte Politesse et Ses exigences complètement sociétales donc tout à fait contournables. Je me revendique anticonformiste sur ce coup-là. De toute façon quoi que l’on pense, quoique l’on dise, il y aura toujours quelqu’un(e) pour y trouver quelque chose à redire.

Je suis EJE et je dis bonjour si je veux. Pareil dans la vie de tous les jours. Souhaiter le bon jour, y’a des jours où je trouve que ça n’a aucun sens, c’est même hypocrite. Je préfère saluer pour montrer que j’ai vu la personne. Avec un signe de tête, un signe de la main ou parfois un Salut ! franc et cordial parce que je sens qu’il est sincère et qu’il sera entendu en tant que tel. Je ne me formalise pas qu’on me réponde ou non. J’ai salué parce que ça me semblait important. L’Autre n’a peut-être ni vu ni entendu. Il est dans ses pensées ou alors il n’a pas envie tout simplement. Qu’est-ce que ça coûte de dire bonjour ? Rien. Mais est-ce que ça a vraiment de la valeur ? Me concernant, non. Tout comme ce qui suit et qui souvent n’a aucune substance, c’est machinal : « bonjour, ça va ? ». Qui se soucie réellement tous les jours de savoir comment vont toutes les personnes connues que l’on croise ? Moi je m’en soucie et du coup ça me donne du souci supplémentaire. Je préfère demander quand j’ai vraiment le temps d’écouter et pas quand je salue. Saluer c’est déjà un bon et beau début.

Exiger la même chose des enfants c’est dommage car ils ressentent encore plus leur non-envie, pour diverses raisons tout à fait légitimes et qui ne nous regardent pas.

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de Carole Zalberg (Auteur), Dominique Boll (Illustrations)

Mon fils aîné a souvent eu comme premier contact, avec des gens, de montrer ses chaussures. Surtout celles de sport en disant avec un grand sourire : « t’as vu, elles courent vite ! ». Comment aurais-je pu exiger qu’il prononce un « bonjour » après ça ? Il avait déjà tellement exprimé d’émotions dans sa première phrase.

Pour les défenseurs du « bonjour obligatoire », bah j’ai envie de vous dire, tant pis pour vous. Votre exigence vous ferait presque comptabiliser les bonjours reçus ou non. Si cela a une influence sur votre journée, c’est votre choix.

Lecture :

Dis bonjour à la dame

Un peu d’humour :

L’Hygiène Naturelle Infantile/HNI ou Elimination communication (EC) ou « bébé sans couche ».

La « propreté » est -elle naturelle ou bien doit elle s’acquérir ?

Je n’ai pas la réponse, ni scientifique ni philosophique. C’est juste une question que je me pose.

Force est de constater que cette préoccupation est loin d’être planétaire. Notre société en fait une étape majeure, alors que dans une vie c’est un détail. Un vrai business a été crée autour de ça. En fait, l’enfant est devenu un prétexte supplémentaire pour consommer encore plus. Je suis la première à utiliser des couches jetables alors que j’en ai acheté des lavables. Dans mon quotidien c’était tellement compliqué et surtout dans celui de l’assistante maternelle. Certains me diront que je me suis trouvée une bonne excuse.

Je trouve l’HNI très intéressante. Soyons honnête, c’est une pratique qui re-connecte à notre vraie nature, celle d’être auprès de nos enfants (c’est un fait et rien d’autre, quand on est une mère) . Donc peu facile à mettre en application dans nos vies urbanisées de travailleuses, stressées, pour la plupart.

Cette pratique est critiquée, décriée, elle scandalise certains professionnels. Elle l’est seulement parce que notre 21ème siècle découle des deux précédents : hygiéniste et aseptisé. L’enfant est un individu mais bon, on n’est pas à son service…

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Quand j’y réfléchis, je me dis qu’en fait j’aurai vraiment aimé être à l’écoute de mon bébé, l’être à 100%. Pour moi, cela n’a plus RIEN à voir avec une acquisition précoce, un dressage. Cela n’a rien à voir avec le pot, tel qu’il est proposé aux enfants dits « prêts physiologiquement ». Cela a à voir avec une écoute et une observation complètes, une disponibilité totale. Comme quand les mères avaient le temps.

Finalement j’admets, que l’âge de plus en plus tardif de la fameuse « propreté » soulève la question de la durée de l’utilisation des couches et de la tonne de déchets que cela engendre.

C’est curieux que nous ne soyons pas du tout éduqués à l’impact environnemental de notre consommation. Pourtant il existe des alternatives ! On achète, on achète, sans même se demander où ça ira une fois usagé, cassé, inutile etc. Pourtant même si nos déchets sont enlevés de notre environnement proche, ils ne disparaissent pas, comme par magie, de la planète !!

Pour en revenir à l’HNI et le métier d’EJE, alors oui évidemment c’est difficilement envisageable de l’appliquer vu le nombre d’enfants accueillis qui ne sont pas les nôtres. Comment pourrions nous re-connaître les signes de chaque enfant ? Tout serait à revoir : l’adaptation (rien que le terme est à revoir), l’accueil, la pédagogie, la disponibilité des professionnels… Il y a déjà tellement de travail pour changer les mentalités sur la bienveillance, l’éducation positive, la parentalité…vaste chantier s’il en est.

L’idéal, puisque les enfants HNI sont « propres » très tôt, serait qu’ils soient accueillis en collectivité au moment où ils sont prêts à l’être. Et oui j’ose le dire. La collectivité est loin d’être la panacée pour les bébés et même certains enfants plus âgés. Oh oui, ils s’y adaptent mais à quel prix ? Invisible pour les yeux…mais c’est un autre sujet.

Je pense que la réponse réside dans la façon dont l’accueil est pensé. Un accueil à taille humaine par exemple. Quoique. Quel sens cela a pour notre société qui rentabilise tout, même l’Humain ?

C’était une parenthèse, suite à la lecture de plusieurs commentaires sur les réseaux sociaux en rapport avec cette pratique. Se cacher derrière la maturation et le contrôle des sphincters comme seuls arguments me semble léger. Si à 3 ans -et même bien avant, dès 1 an selon des spécialistes- l’enfant sent et sait dire qu’il veut faire, c’est surtout parce qu’il parle et/ou se fait comprendre de façon plus concrète auprès de l’adulte. A l’adulte d’être à son écoute.

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