Archives de catégorie : EJE

28 mars 2019. Pas de bébés à la consigne

Demain, je ne manifesterai pas. J’ai souvent dit que je descendrai dans la rue, s’il le fallait. Mais je crois n’avoir jamais manifesté (peut-être avec mon père quand j’étais petite). J’ai voulu le faire, je n’ai jamais réussi. C’est trop. La foule, le bruit, la promiscuité… Je porterai un brassard en soutien à mes collègues. Je ne travaille plus en EAJE. J’ai fait ce que j’ai pu sur le terrain. ça m’a desservie en tous points, je préfère donc m’abstenir.

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas Arnaud Deroo, voici sa lettre au président, publiée sur FB. Merci à @peazpetiteenfance d’avoir relayé ! Je la partage ici pour les allergiques, comme moi, à ce réseau social. Pardon Arnaud, j’ai corrigé quelques coquilles et surtout j’ai précisé des règles « assouplies » pour les EAJE, au même titre que les MAM et micro-crèches, sinon l’accueil de qualité en pâtira trop dans ces petites structures !! Et personne ne le souhaite, pitié !

« Monsieur le président,

Je rêve de « toucher » votre cœur (mais est-ce possible ?), votre sensibilité, votre humanité pour vous faire comprendre combien s’occuper réellement, vraiment de la petite enfance et de la famille sont des enjeux capitaux pour notre avenir. Je dis souvent que s’occuper de la petite enfance, c’est faire du développement durable.

Nous sommes, paraît-il, dans le pays des droits de l’Homme et de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant Pour autant, par moment, nous pouvons en douter.

Il nous reste sincèrement des choses importantes à faire. En outre, quand j’écris ces mots nous n’avons toujours pas signé la loi contre les châtiments corporels et humiliations faites aux enfants alors que plus de 35 pays l’ont fait. Donner une fessée à un enfant semble encore être un acte éducatif admis dans notre pays.

Aparté personnel : mercredi 6 mars 2019, le Sénat a voté une loi qui interdit les violences physiques ou psychologiques à l’égard des enfants. A lire sur l’OVEO. Planète EJE

S’occuper du jeune enfant, du bébé, n’est pas qu’une question privée.

S ‘occuper du jeune enfant, du bébé est un sujet d’état.

Construire un nouveau monde s’élabore dès la petite enfance, dans le lien parent-enfant.

Maria Montessori (que vous avez mis de côté pour l’éducation Nationale) disait :

«si nous nous occupions des jeunes enfants différemment, le monde changerait»

C’est tellement vrai.

Respecter réellement le jeune enfant, offrir des adultes bien-traitants devrait être une cause nationale, mais depuis plusieurs gouvernements cela n’est pas une préoccupation.

Défendre un tel projet n’est pas utopique.

Les spécialistes de l’enfance (dont je fais partie) n’ont de cesse d’attirer l’attention sur l’empreinte fondamentale des premières années et les grandes personnes s’en moquent.

Ces spécialistes nous rappellent que, si les adultes représentent insécurité, incertitude ou encore manque d’amour et de tendresse, naîtront alors chez l’enfant non seulement des sentiments d’agressivité et de violences psychologiques contre lui-même, contre la société mais aussi des difficultés d’apprentissages qui entraînent ensuite de nombreuses dépenses.

De nos jours, les sciences humaines, neurologiques, voire quantiques, démontrent avec force combien ces postulats sont vrais. Mais la petite enfance n’est toujours pas une urgence.

Même les économistes, prix Nobel, déclarent que les problèmes économiques relèvent aussi de mécanismes affectifs.

Les comportements de violence, de furie que nous vivons depuis quelques temps trouvent aussi leurs origines dans l’éducation et cette cause est rarement évoquée.

Une éducation bienveillante, respectueuse de l’enfant ne fabrique pas des terroristes.

Se « faire sauter » est vraiment un signe de non-respect de soi et des autres.

S’aimer et respecter l’autre s’apprend dès les premières années. Non dans la soumission, obéissance, autoritarisme mais dans le respect et l’amour.

Nier ses connaissances, ne pas mener une politique petite enfance sérieuse et efficace conduisent non seulement à des résultats douloureux générant de grandes détresses sur de longue périodes pour les enfants comme les familles, mais aussi à l’élaboration de politiques coûteuses, erronées, pensées seulement en termes quantitatifs et curatifs.

Donc, il est du devoir des adultes de susciter l’épanouissement de l’enfant dans un contexte familial et sociétal propice à son développement et ce dès les premiers pas dans notre monde. C’est loin d’être le cas, et il semblerait que vous ayez des projets qui ne vont pas dans le bon sens. Si tel est le cas j’aurai perdu toute confiance en ces gouvernements qui se suivent.

Aimons et respectons réellement nos tout-petits.

Je vous demande, Monsieur le président, et je pense que de nombreux professionnels de l’enfance me suivent dans ces demandes :

  • De remettre le taux de qualification dans les structures à 50%. Le gouvernement, sous M. Sarkozy, a baissé la qualification dans l’accueil des enfants en crèche, je pense que cela ne voit dans aucun corps de métier…
  • De revoir le taux d’encadrement à 1/5 pour les marchants comme pour les non-marchants. Un.e auxiliaire doit actuellement s’occuper de 5 bébés. Imaginez-vous ce que cela représente ? Nous jouons avec la sécurité de base de nos enfants (bombe à retardement)
  • D’instaurer l’obligation de trois journées de formation en intra par an pour toutes les structures d’accueil.
  • D’organiser au rythme d’une fois tous les deux mois sur 2H des temps d’analyse de pratique si indispensable pour un accueil de qualité.
  • De revoir le financement des structures ; la fameuse PSU alourdit le travail et fait oublier les fondamentaux de l’accueil et fragilise la sécurité psychique des enfants.
  • De poser pour les MAM, micro-crèches, les mêmes règles de fonctionnement (assouplies) que pour l’accueil collectif.
  • De réfléchir à la retraite des professionnels de l’enfance : la difficulté de leurs fonctions n’a pas été prise en compte dans la réforme des retraites, ce qui me paraît aberrant devant la fatigue psychique et physique de ces professionnels (ces professionnels peuvent faire 35H en présence des enfants alors que d’autres professionnels, comme les enseignants n’ont pas le même temps en présence des enfants, la fatigue est autant importante)
  • De revoir la grille salariale de ces salariés. Il y a quelque-chose d’indécent, d’irrespectueux de proposer aux adultes qui s’occupent de nos enfants des salaires si peu valorisant. Un professionnel de la petite enfance a autant de valeur, si ce n’est plus qu’un trader ou commercial.
  • D’imaginer le passage des structures petite enfance sous le ministère éducation et de donner la gestion des classes maternelles aux éducateurs de jeunes enfants, beaucoup mieux formés que les enseignants a cette tranche d’âge
  • Et je ne vous parlerai pas des locaux, qui dans certains lieux relèvent d’une non considération pour les enfants.

J’ai rêvé à un ministère petite enfance, j’en ai rêvé…Mais rien.

Je serai honoré de vous parler de tout cela lors d’un entretien et je serai ce 28 mars face au ministère de la solidarité pour soutenir ces professionnels.

Recevez monsieur le président, mes respectueuses salutations, et s’il vous plaît soyez enfin un gouvernement qui écoute la voix des professionnels petite enfance.

Les jeunes enfants ne nous doivent rien, nous sommes leurs obligés. »

M. Deroo Arnaud

Le théâtre pour les jeunes enfants

Hier, jour de l’équinoxe du Printemps, j’ai accompagné une famille au théâtre, une mère avec son jeune enfant pour la pièce « d’un battement d’ailes« , jouée par Michelle Cajolet-Couture.

Je cite le descriptif de la pièce : « utilisant le même dispositif scénique que pour Envol, D’un battement d’ailes s’adresse aux plus petits dès 3 ans.

Un aéroport. La rencontre d’une dame pas comme les autres et d’un petit oiseau orphelin. Tombé du nid? Tombé du lit? Ou tombé de la vie? Mais peu importe, puisque rapidement, ils vont partager leurs peines, leurs miettes, leur solitude pour finalement tenter de s’entraider… Mais attention, la peur rôde partout !!! Heureusement qu’un ami inespéré, un Chat-Poubelle, un rien vilain, un rien coquin veille au grain… »

Cette pièce est un joli rayon de soleil et pourtant ce n’est pas un manque par chez nous !

C’est un court spectacle son, lumière, musique, ukulélé et chant, poétique et drôle. Le temps qu’il fallait pour les plus jeunes, avec ce qu’il fallait d’intrigues, de personnages, de poésie, de rire et de mystère. Je l’ai trouvé parfaitement adapté aux jeunes enfants. Le plus jeune dans la salle n’avait pas 3 ans et était tout ouïe. L’actrice a un panel expressif impressionnant. Nous avons, pour la plupart, tous ri et été fasciné ! (oui, j’observe souvent les autres spectateurs, surtout les enfants).

Le théâtre peut être une belle première expérience culturelle et peut donner des indices pour savoir si un enfant parviendra à rester en place dans une salle obscure. Ici, la lumière s’est atténuée au fur et à mesure, peut-être pour rassurer les plus jeunes. C’était appréciable, en tous cas.

La sacro-sainte École de la République

Précision : l’école n’a jamais été obligatoire. L’obligation, c’est l’instruction (à l’école, à la maison ou ailleurs).

Mes souvenirs :

L’école, je l’ai vécue comme une corvée. Je n’ai gardé que de rares souvenirs. Aucun souvenir de la maternelle, même en regardant des photos. L’école primaire, c’était long et ennuyeux, pire qu’ennuyant (l’ennui, c’est positif pendant quelques instants, pas quelques années). J’y ai perdu une part de ma spontanéité. Je suis devenue encore plus réservée et je me suis effacée. C’est mon ressenti d’enfant, dont je me rappelle adulte. J’y suis allée dès mes 3 ans, parce que mes parents travaillaient, comme la majorité de mes pairs et des enfants d’hier et d’aujourd’hui. La fréquentation de l’école maternelle a connu une constante augmentation depuis les années 50. Elle est fréquentée à 97% depuis bien longtemps. Pourtant,

L’Assemblée nationale a voté, 
dans la soirée du 
mercredi 13 février 2019, 
l’abaissement de l’âge de 
l’instruction obligatoire 
de 6 ans à 3 ans.

Je pensais naïvement qu’il y avait des urgences plus impératives que ça ! Était-ce vraiment une mesure indispensable ? Qu’est-ce que ça changera ? Est-ce que ce sera ENFIN suivi d’une formation spécifique pour les enseignants et le personnel périscolaire sur le développement des jeunes enfants ? Un enfant de 3 ans est très jeune… Y aura t-il des inspections pour les familles choisissant l’Instruction En Famille (IEF), dès 3 ans ? Quels seront les critères pour « juger » l’instruction donnée à un enfant qui évolue/apprend selon ses intérêts et son développement propres ?

Aparté : l’école maternelle porte mal son nom. Ce lieu n’a plus grand chose de maternant ou maternel (l’a t-il eu un jour ?). En Suisse, ça s’appelle école enfantine, c’est déjà plus proche de la réalité.

Mon expérience professionnelle et personnelle :

En maternelle et primaire, j’ai constaté, avec regret,  un manque flagrant de connaissances de ce qu’est un enfant entre 3 et 5 ans…De vivre la scolarité de mes fils, à dix années d’intervalle, me laisse encore pantoise quand  j’entends de la bouche des « maîtresses », des « ATSEM/ASEM », des « dames du périscolaire et de la cantine », des paroles que l’on n’adresserait même pas à un chien ! Certes, il y a des hommes. Trois. Mon Cadet raconte qu’il les connaît parce qu’on leur dit que si les enfants ne sont pas sages, ils iront chez maître untel ou dans le bureau d’Untel… Super ! la figure masculine est une menace, comme si c’était un ogre !!

Je n’ai pas eu de chance ou alors mon regard ne voit que le négatif ? Que nenni. Je remarque aussi les avantages à la collectivité : socialisation, découverte d’autres intérêts, ouverture à un vaste monde, initiation à des sports, à la musique, expression créative (normalement sans limites), mais quel est l’équilibre comparé au reste : faible ou absence d’estime de soi/confiance en soi. Recevoir des ordres génère souvent une obéissance/soumission ou une rébellion avec pour résultat des enfants passifs ou hyperactifs, au choix, etc.

Mes enfants sentent sûrement ma réticence. Malgré cela, ils se sont rendus et se rendent à l’école tous les jours. Ce qui m’attriste, c’est que le Cadet a de plus en plus de périodes pendant lesquelles, il ne veut plus y aller…Il aura bientôt 5 ans. Depuis qu’il a 3 ans, il fréquente la Maternelle et se plaint régulièrement, en pleurant. Il préférerait rester avec sa famille. La rentrée lui avait plu, il avait compris cette opportunité de jouer dans un autre environnement, mais cela a duré un temps. La Maternelle, ça devrait être rassurant, amusant, palpitant, jouissif même ! Les enfants devraient y aller en courant ! Et bien, je connais peu d’école dans lesquelles c’est comme ça.

Pourquoi aller à l’école ?

Les enfants vont à l’école pour apprendre et comment apprennent-ils ? En jouant !! Alors pourquoi y jouent-ils de moins en moins ? Pour quelle raison, l’adulte intervient-il autant, au détriment des apprentissages ? Je me souviens quand mon fils aîné est allé à l’école à 2 ans et demi, pour libérer la place en crèche (la directrice était convaincue qu’il était prêt, à mon grand désespoir). Sa maîtresse m’avait dit qu’il était dans la lune…parce qu’il regardait les trains (fan de train, l’école donnait sur la voie ferrée !) au lieu de se ranger à la sonnerie de fin de récré. J’étais tellement stupéfaite par sa remarque que je n’avais rien répondu (je n’étais pas encore EJE). A 2 ans et demi, qui demande à un enfant, fan de train, de se ranger quand ça sonne, sans aller le chercher, lui parler, lui expliquer plusieurs fois, voire à chaque fois ??!!

Nos enfants vont-ils à l’école parce que, nous parents, travaillons ? Sincèrement, est-ce que nous scolarisons nos enfants pour la qualité de l’instruction proposée par l’éducation Nationale ? Oui et non. Je me suis sentie longtemps incapable d’instruire mes enfants comme l’école le fait. Logique ! La vie n’est pas un programme d’apprentissage. Par contre, les enfants apprennent autant et autrement avec leur famille, sur la Vie. Mais je travaille et le père aussi, que faire de nos enfants pendant que nous nous rendons dans un autre lieu qui ne les accueille pas eux ? De nombreuses alternatives m’ont tentée et me font encore de l’œil, de loin : École Montessori, École Dynamique/démocratique. École Steiner Waldorf… Pour un seul de ces choix, tout notre mode vie est à remettre en question. Comment gagner plus d’argent ? Aucun de nos employeurs n’a prévu de nous augmenter en conséquence et aucun de nous ne joue à la loterie.

Le ministère de l’éducation nationale VS le ministère des Solidarités et de la Santé :

J’ignore s’il existe réellement une guéguerre entre le ministère de l’éducation nationale et celui des affaires sociales mais le métier d’éducateur de jeunes enfants prépare des professionnels tout indiqués pour cette tranche d’âge, depuis 1974 !!! De nombreuses idées ont été mises en pratique avec des résultats efficients. Ainsi, les jardins d’enfants, les classes passerelles ont répondu aux besoins spécifiques des enfants lors de cette transition préscolaire entre 3 et 5 ans, pour préparer en douceur à l’entrée en cours préparatoire (CP).

La réponse est l’instruction obligatoire à 3 ans ?! A ce niveau de surdité des hautes sphères, j’avoue que je reste bouche bée. Ou alors quelque chose m’a échappée…l’égalité des chances ? Mouais, sans commentaires.

Évidemment, les dommages collatéraux de cette loi se font déjà sentir :  les jardins d’enfants, quel est leur avenir ?

« Pour la FNEJE : priorité à la qualité de l’accueil
Rappelons que la FNEJE, dès l’annonce du projet de loi au printemps 2018, a pris clairement position. Sans remettre en cause le principe de l’instruction obligatoire à trois ans, elle s’inquiétait de ce qu’une telle loi puisse « démanteler les dispositifs déjà existants et qui ont fait leur preuve tels que les classes passerelles et les jardins d’enfants. » Et rappelait d’une part son attachement à la qualité de l’accueil et d’autre part que la formation des EJE les préparait travailler auprès des enfants jusqu’à leurs 6 ans. »

La pétition : NON A LA DISPARITION DES JARDINS D’ENFANTS ET DES CLASSES PASSERELLES

Quel financement pour les écoles privées sous contrat ?

Lectures :

Longtemps, je me suis ennuyée à l’école, Lola Vanier

https://www.contrepoints.org/2018/03/28/312804-ecole-obligatoire-des-3-ans-la-fausse-bonne-idee

Lecture 12. Littérature jeunesse

Coup de cœur 2018. Des mêmes autrice et illustratrice que mon coup de cœur de 2017 !
Ce troisième titre est une pure merveille à mes yeux qui se sont remplis de larmes à sa lecture.
Je vous présente la troisième pépite des éditions Lire au Monde :
Pour toujours

C’est un très bel hommage aux grands-parents.
Dans ma famille, j’ai fait l’expérience de la différence et de l’absence. Tout autour de moi, j’observais des familles qui semblaient unies et heureuses. Les camarades étaient accueillis par des papis et des mamies à la sortie de l’école. Ils leur préparaient des gâteaux, ils jouaient avec eux. Chez moi, ce n’était rien de tout ça. J’ai fini par trouver la seule grand-mère présente dans mon entourage, bizarre (et venant d’une enfant dite bizarre, c’était le comble !)
Quand j’ai rencontré le père de mes enfants, j’étais enthousiaste à l’idée de découvrir sa famille « normale ».  Mes fils ont deux grands-parents paternels qui ressemblent un peu plus à ceux de ce livre. Je ne dénigre pas ma famille maternelle. Elle est extraordinaire. Sa particularité est la distance qui nous sépare d’elle. Les liens en souffrent sur le long terme.
Ce livre est d’autant plus émouvant qu’il évoque aussi la distance, sur moins de kilomètres. Un train suffit à les rapprocher. C’est l’avion pendant toute une nuit ou toute une journée qu’il faut prendre pour des retrouvailles avec ma famille.
Le rôle des grands-parents a déjà occasionné des questions de la part de mon Cadet, notamment par le biais des dessins animés. Par exemple, les grands-parents de Caillou sont très présents dans la vie de ce garçon et de sa sœur. Cette famille respire le bonheur et représente peut-être même la famille idéale ou une idée de la perfection. C’est une fiction. Si une famille de ce genre existe dans la vraie vie, je veux la rencontrer !!! Mon fils aîné s’est adapté à la particularité de ma famille, tout comme moi. Il a eu la chance de grandir aux côtés de ses deux grands-mères et d’un grand-père. Il a aussi tissé un lien fort avec son grand-père maternel, malgré les milliers de kilomètres entre eux. Le cadet a une relation différente avec tous ses grands-parents du fait de la distance des 4. Alors la période des pourquoi a été intense : « pourquoi je n’ai jamais vu ton papa ? Pourquoi mamie ne vient pas me chercher plus souvent à l’école ? Pourquoi papi et mamie sont loin ? Pourquoi ils ne sont pas là à mon anniversaire ? etc.»
Ce livre permet d’aborder la joie et la tristesse autour des retrouvailles et des séparations. C’est beau et juste.
Merci à Valérie Guénec pour le choix des mots. C’est tendre et poétique.
Gratitude à Roseline d’Oreye pour ses illustrations vivantes et colorées.
Voilà une idée cadeau aux grands-parents, à glisser sous le sapin !

C’était la dernière lecture partagée de l’année. Je continuerai à publier mes coups de cœur littéraire en rapport avec l’enfance, de temps en temps.

« Ma reum » ou comment aborder le harcèlement…

Sujet délicat.

Après avoir visionné « ma reum« , comme par hasard quand des enfants, scolarisés en primaire, m’en parlent au boulot…voici un blabla déstructuré. J’ai trouvé ce film, classé dans la catégorie comédie, plus dramatique que drôle. Certes, il est complètement barré. C’est un humour très particulier. Personnellement, j’ai eu du mal à rire. J’étais plus choquée. Pourtant c’est trop politiquement correct et à peine réaliste. Y’ a rien d’étonnant à ce que les 3 harceleurs soient si antipathiques, les personnages sont des caricatures…La « reum », jouée par Audrey Lamy, pète clairement un boulon. C’est tout ce que je dévoilerai de ce long-métrage.

Pour commencer ce sujet un peu fourre-tout, j’ai besoin de définitions :

harceler , verbe transitif

  • Sens 1

    Faire subir à quelqu’un de petites attaques souvent répétées. Tourmenter, importuner quelqu’un.

    Synonymes : s’acharner, agacer, enquiquiner, importuner, attaquer, miner, fatiguer, malmener

le harcèlement c’est quoi ?

"Le harcèlement se définit 
comme une violence répétée
qui peut être verbale, 
physique ou psychologique. 
Cette violence se retrouve 
aussi au sein de l’école. 
Elle est le fait d’un ou 
de plusieurs élèves 
à l’encontre d’une victime 
qui ne peut se défendre.

Lorsqu’un enfant est insulté, 
menacé, battu, bousculé 
ou reçoit des messages injurieux
à répétition, on parle donc de harcèlement."

Donc, si j’écris que ça commence dès la crèche, est-ce que ça choque quelqu’un  ?

Mise à part l’intention qui me semble inexistante chez les tout-petits, jusqu’à peut-être 4 ans, nos tendres chérubins sont tour à tour harceleur et harcelé dès leur plus jeune âge quand ils sont en collectivité et même en famille. C’est une forme d’exploration, si je puis dire. Logiquement, ça devrait s’arrêter, grâce à l’exemple des adultes, entre autres… Alors qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi le harcèlement prend cette tournure dès l’école primaire, voire maternelle ? Si j’avais un semblant de réponse, je serai ravie de le partager. Cette recrudescence à l’école primaire est questionnante :

Qu’est-ce qui pousse un élève à faire souffrir ses camarades ?

D’après une étude d’Alana James, de la National Society for the Prevention of Cruelty to Children, une partie des harceleurs reproduit ainsi des maux dont ils ont eux-mêmes été victimes.

Dans Le Harcèlement scolaire en 100 questions, Emmanuelle Piquet estime ainsi que les auteurs de violences au collège ne sont pas nécessairement malheureux. Selon la psychopraticienne, ils cherchent avant tout à être populaires. Et donc à prouver leur ascendance sur les autres, jusqu’à se montrer brutaux. 

Qu’est-ce qui fait qu’un élève s’abstient de se défendre ?

Pourquoi Maxime n’a-t-il rien dit ? « J’avais trop peur des représailles et des moqueries », répond le jeune garçon. Il avait pourtant prévenu les surveillants de son collège sur sa situation : « ils n’ont jamais rien fait », assure-t-il. A la maison, l’adolescent fait semblant, « pour ne pas inquiéter » ses parents. « Je m’étais dit que je préférais subir », lâche t-il. « Mais au moins j’étais tranquille ».

 

Ce clip a été critiqué par des enseignants en 2015…Le personnage de l’enseignante donne, selon eux, une image négative de l’EN… j’ai déjà rencontré des maîtresses de ce genre…

Je trouve que le film « ma reum » met aussi à mal le rôle des enseignants dans les cas de harcèlement. Dans ce film, il y a une seule enseignante et elle remplit sa mission, mais l’équipe éducative est inexistante ! Est-ce un choix du réalisateur ? Sûrement. A partir du moment où cette maman décide de « faire justice » elle-même, rien n’aurait pu l’arrêter ?

Dans les témoignages des enfants que j’ai écouté récemment, l’équipe des enseignants semblent minimiser ce que les enfants victimes leur racontent. Les enfants finissent par ne plus rien dire. Ils n’ont plus du tout confiance en les adultes qui les encadrent. Ils sont comme livrés à eux-mêmes. La récréation devient source d’angoisse, puis l’école en elle-même.

Il existe une journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école. Non au harcèlement propose des vidéos, des outils de prévention, d’information et de sensibilisation. L’éducation nationale s’est saisi du phénomène et a publié de nombreux supports pour les équipes éducatives. Reste plus qu’aux écoles, collèges et lycées de s’en saisir.

C’est un sujet grave. Il mérite toute notre attention.

« Il fait ses nuits !!! »

Qu’est-ce que cela signifie ?

Y’a un truc qui me chiffonne dans cette expression qui n’a jamais le sens qu’on lui donne.
Sans parler de la sempiternelle question :

-« Est-ce qu’il fait ses nuits ? »

-« Mais de quoi je me mêle ?!!!? Je t’en pose des questions personnelles ?! Y’a t-il une compétition du bébé qui fera « ses nuits » le plus vite possible ? Est-ce que tu vas me proposer ton aide nocturne ? »

Attention scoop en approche…

Tous les bébés font LEUR nuit !! Siiiiiiiii !!

La réalité :

Ils dorment à LEUR façon, selon LEUR horloge biologique, LEURS besoins et LEUR environnement.

Par contre, ils font rarement les nuits de leurs parents. Un bébé est-il un adulte ? Non. En fait, « dormir comme un bébé », c’est une légende urbaine, un hoax, une des nombreuses fake news qui peuplent le monde des bébés.

Pour parler de ma petite vie, je n’ai aucune honte à avouer que je ne fais pas les nuits exigées par certains adultes. Le commun des mortels a décrété qu’un adulte doit dormir 8h max entre 23h et 7h, sans déranger personne. Or, j’ai besoin de 10h de sommeil. Je tiens mal avant 22h. Me lever avant 7h a été un échec cuisant à chaque fois que j’ai fait la tentative d’un genre de « miracle  morning ». En plus, je me réveille la nuit, soit parce que je/j’ai :

  •  soif
  • chaud ou froid
  • fait un rêve
  • une idée
  • rumine les événements de la journée
  • besoin de vider ma vessie
  • entendu un bruit
  • change de cycle
  • un moustique me fait suer etc.

Je ne parle même pas du temps où mes enfants me réveillaient et me réveillent encore la nuit, ça c’est une autre histoire !

Ça m’arrive même de réveiller mon chéri. Pour parler. Et oui, je cododote avec l’homme qui partage ma vie, contrairement aux mœurs d’un autre temps, quand les époux faisaient chambre à part.

je suis fan des dessins de Fanny Vella que je suis sur Instagram @mickaella974 #planeteEje

Les critiques :

J’en profite pour digresser sur ceux qui cododotent avec leur animal de compagnie mais trouvent cela presque immoral de dormir avec bébé et un enfant ! (j’en ai rencontré un tas !)

Dessins de la talentueuse Fanny Vella

Je viens d’une famille dans laquelle j’ai observé des dodos partagés entre parents et enfants. J’ai aussi adoré rejoindre ma mère dans le lit parental dès que mon père se levait. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui du cododo ou co-sleeping et parfois du maternage quand il y a aussi du portage et un allaitement non écourté. Je préfère parler de parentage, de plus en plus souvent, les deux parents sont concernés.

Mes essais-erreurs :

A la naissance de mon premier enfant, j’ai essayé de me conformer aux mœurs du « bébé seul dans son lit dès la maternité ». Mon cœur de maman sentait bien que c’était cruel et inhumain. Mon bébé avait passé plusieurs mois dans un environnement sécurisant, chaud, plein de vibrations, de sons, de sensations… D’un coup, j’exigeais de lui qu’il se débrouille dans un lit, allongé et seul pendant plusieurs heures…Quand j’y repense, c’est une sacrée ineptie de cesser d’écouter son cœur de mère pour faire ce que préconise un ou une parfait(e) inconnu(e), sous prétexte qu’il est praticien de la santé et/ou du social. Qui sait mieux qu’un parent ce qui convient à son enfant, en général ??

La littérature jeunesse

Elle s’est saisie des difficultés engendrées par cette volonté de faire dormir son petit loin de sa mère. {Bah oui, le petit il rejoint naturellement le lit de ses parents pour se rassurer.} Comme si c’était anormal de dormir tous ensemble… L’important c’est bien de dormir ! Oui ?

   

Et voilà un titre qui fait la différence et que j’affectionne particulièrement   :

Chez moi

Mon voisin Totoro

En conclusion :

Il fait ses nuits ? A la sortie de la maternité ? Avant ses 3 mois ? Et bien désolée de casser le mythe mais ça peut vite changer ! Y’a bien un âge avant d’être adulte où votre chérubin vous rappellera qu’il existe aussi la nuit.

Lectures 11. Noël/livres jeunesse

Collection 2018

Notre collection familiale sur le thème de Noël s’enrichit grâce à des dons, des occasions et quelques coups de <3 dont j’avais parlé ici : Noël autrement

Petit tour d’horizon :

le Noël de Kimamila : jolie histoire avec des valeurs que j’ai trouvé pertinentes.

Boréal-express : j’adore cette histoire ! Je l’ai découverte quand mon fils aîné était petit, avant le film le Pôle Express.

Juliette fête Noël : Histoire basique, normative, réaliste. Juliette est la petite fille ordinaire qui fait tout comme il faut.

La robe de Noël : Belles illustrations. Difficile de me convaincre qu’un sapin est heureux d’être coupé ou déraciné…

Palmier de Noël : Mignonne petite histoire qui fait sourire. Au moins il s’enracine à nouveau, ouf !

Ernest et Célestine ont perdu Siméon : C’est toujours un coup de cœur pour moi. J’aime la douceur d’Ernest, j’aime la beauté des illustrations, j’aime tout.

Le Père Noël sait-il où j’habite ? De l’imaginaire en veux-tu ? En voilà !! et pourtant le réalisme est présent aussi. C’est un subtil mélange qui m’a plu.

Le cadet n’a aucune préférence. Il demande à lire indifféremment tous les thèmes tout le long de l’année.

Quant à mon avis sur la question du Père Noël, il demeure identique, surtout sa présence en EAJE (ça me hérisse toujours le poil !!!)

Mon fils cadet semble vouloir y croire. Aucun souci. C’est sa liberté. Je n’ai jamais été anti-père Noël. Seulement, il n’aura ni encouragements, ni interdictions de ma part. C’est sa liberté de penser. A la maison, les titres sur Noël sont variés. Il y en a pour tous les goûts, de l’anthropomorphisme au réalisme, en passant par un imaginaire sans limites ! Un peu de tout pour nourrir les rêveries.

A mon sens, il n’est plus question d’être pour ou contre, d’être anti ou fan, d’interdire ou d’entretenir. C’est simple. Je vis très bien ainsi, c’est donc que c’est possible.

Quelques lectures sur le sujet :

https://lesvendredisintellos.com/2018/11/23/pere-noel-ou-pas-pere-noel/

Ces-parents-anti-Pere-Noel

Que votre AVENT se déroule selon votre conscience ! C’est le plus juste que je puisse vous souhaiter.

Bonus : un de mes court-métrage favori, surtout le passage sur les sapins :

Olaf et les traditions de Noël

Lecture 10. Madame Boulot…

…et les joies de la maternité », écrit par Liz Bankes, Lizzie et Sarah Daykin. Toujours illustré par Roger Hargreaves

J’ai commencé à lire les Monsieur Madame récemment (2016). J’ai découvert un univers humoristique et riche en vocabulaire. Je suis sûre que Cadet a en partie développé le sien grâce à ces histoires !

Quand j’ai vu ce nouveau format et un des titres, je me suis arrêtée net pour vérifier que je n’avais pas la berlue. J’ai éclaté de rire dans le rayon librairie de l’enseigne aux 4 lettres, avant de voir la précision « pour adultes ». Impossible de résister à ce titre, surtout après Tully !

C’est très américain, de mon point de vue.

Mais je me suis quand même reconnue par ci par là, surtout chez Mme Range-Tout. 🙈🙉🙊 Le jour où je ressemblerai à Mme Boulot, les poules auront des dents. La blague qui me colle à la peau c’est  » de toute façon, t’es allergique au bouleau ! » Oui, s’il fallait savoir un truc « désopilant » sur moi, c’est bien celui-là. L’arbre qui me fait le plus suer au printemps se prononce comme ce qui, jusqu’à il y a peu (juin 2018), m’a trop souvent transformée en zombie.

Contrairement à ce que j’ai pu imaginer avant de le lire, ce petit livre est politiquement correct. Rien à voir avec les « mange ! » et « dors ! » qui sont bien plus caustiques dans le monde des albums  jeunesse « pour adultes ».

Il fait sourire et c’est le principal.C’était mon choix de lecture pseudo-sérieuse pour octobre. Encore deux mois et j’arrête. Une année c’est long, surtout sans aucun commentaires.

Cadet a choisi son Monsieur Madame.

Contrairement à moi, il est fasciné par la fête qui débarque le 31…à mon grand désarroi. J’ai consenti à avoir 1 seul livre sur ce thème (sans compter Cornebidouille).

Oh surprise ! « Les Madame Monsieur fêtent Halloween », je le trouve génial ! Attention SPOIL : c’est comme le principe du terroriste terrorisé dans Mme Terreur. Ici c’est le farceur farci ! Hé hé hé, bien fait ! Tel est pris qui croyait prendre.

Tully

J’ai vu :

Je parle peu cinéma sur ma petite planète. C’est tellement personnel ce que je ressens après avoir vu un film. Je me vois mal partager mon avis sur chacun.

Tully est une exception, pour au moins deux raisons :

1. Ce film raconte du vécu (fictif certes, mais complètement probable, car déjà observé). Marlo cumule : une pré-ado, un enfant « singulier » (elle a raison, qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire !?!) et un bébé « surprise ». C’est beaucoup pour une seule femme. Mais ça arrive plus souvent qu’on ne le pense.

2. La version française cite les AVS et les EJE. J’ai même sursauté quand j’ai entendu : « c’est la baby-sitter, elle est éducatrice de jeunes enfants ». C’est un bon début, même si c’est une baby-sitter et qu’elle est légèrement bizarre.

AVS et EJE dans un même film, c’est suffisamment rarissime pour que ce soit remarquable. Qui d’autre y a fait attention, me demanderez-vous ? Si je vois le verre à moitié plein, j’ose penser que chaque spectateur l’aura, au moins, entendu. C’est déjà ça. Petit à petit.

Mon avis :

Pour partager quelques ressentis du film, je l’ai trouvé esthétiquement réussi. Mes yeux ont apprécié la douceur de la caméra et mes oreilles, celle de la bande-son (sauf à Brooklyn). La performance de Charlize Theron est bluffante. Celle de Mackenzie Davis aussi. C’est un film très étrange. La fin dévoile avec finesse le pourquoi de cette sensation de malaise, que j’ai eu dès l’apparition de la « nounou de nuit ».

J’ai pris connaissance des « nounous de nuit » quand j’avais une page Facebook, via la page (elle existe plus) de la Ptite Sylvia.  En France, le site « ma bonne fée » propose les services de nurses de nuit (et de jour) ainsi que Christelle et les petites fées du sommeil. L’idée m’avait parue, à la fois, saugrenue et pertinente (cf. mon sens du paradoxe)

Saugrenue parce que le lien entre la mère et le bébé n’appartient qu’à d.eux, les premières semaines. Comment laisser une parfaite inconnue s’immiscer entre d.eux ? Le tiers est le/la partenaire de vie puis la famille, par extension. Cela dit, en France, nous confions nos bébés de 2 mois et demi à de parfaits étrangers, donc…Donc, pourquoi pas à une nounou de nuit ? Pour prendre le relai ? Marlo donne l’impression d’avoir plus besoin d’une aide pour la journée et la fratrie.

Pertinente car une mère n’est pas censée être seule, pendant les premières semaines, avec son nourrisson ET un foyer à tenir. C’est une hérésie moderne occidentale qui a créée les fameux burn-out et baby-blues. Ça swingue en anglais. En français c’est plus psychiatrique : syndrome d’épuisement maternel, dépression post-partum et plus si affinités telle que la psychose puerpérale, entre autres.

Quelques traditions :

qui se rappellent qu’une grossesse, un accouchement et l’arrivée d’un bébé, c’est éprouvant.

« AU JAPON : ANSEI
la maman est aussi choyée que son bébé après l’accouchement. Pendant trois semaines, il est traditionnel pour la jeune maman de rester au lit, voire de séjourner dans la maison de ses parents. C’est aux autres membres de la famille que reviennent le ménage, la cuisine et les autres corvées, afin de lui laisser le temps de se reposer et de créer des liens forts avec son bébé.
EN AMERIQUE LATINE : LA CUARENTENA
Dans certains pays d’Amérique latine comme le Guatemala, la jeune maman qui vient d’accoucher n’a pas le droit de quitter la maison pendant 40 jours après l’accouchement. Le but est de faire en sorte que la jeune maman récupère et accumule suffisamment de forces et de nutriments pour produire un lait maternel riche et épais. »

La nuit, le cododo m’a épargnée de devenir un zombie à force de me lever, de marcher sur des legos et d’attendre que bébé soit suffisamment épuisé pour accepter d’être allongé tout seul dans SON lit…alors que nous venions de fusionner durant 9 mois. Quand le bébé est nourri au sein, ça peut devenir éreintant quand on sait que le lait maternel se digère en 20 minutes. Les nuits de pics de croissance, si tu te lèves à chaque tétée, tu risques d’aller droit dans le mur.

Marlo, elle gère ! Aussi grâce à Tully, mais à quel prix ? Vous le saurez en regardant le film.

Mathou

L’approche Snoezelen 2

Avec l’aimable accord de Sidonie Fillion, je partage mes notes de la conférence. Merci à elle.

J’ai appris récemment que j’avais une mémoire essentiellement émotionnelle (= je retiens ce que je ressens. Je peux oublier le contenu d’un livre, d’un film mais me rappeler toute ma vie ce que j’en ai ressenti). C’est pourquoi plus j’attends pour écrire un compte-rendu, moins je me souviens de son contenu. Lors de cette conférence, je me souviens avoir senti mon cœur transporté d’enthousiasme de voir une psychomotricienne pieds nus et de l’entendre parler ma langue éducative. Comme lorsque je lis Arnaud Deroo et que je tombe amoureuse de ses idées pédagogiques, sans être capable de les expliquer à quelqu’un d’autre ! <3

Mes notes sont décousues, car écouter Sidonie Fillion donne souvent envie de la regarder.

Snoezelen est un ESPACE TEMPS pour s’apprivoiser soi-même et pour apprivoiser les enfants :

« Si tu veux jouer avec moi, il va falloir m’apprivoiser et créer des liens pas à pas, pour commencer à s’attacher… »

[Même que c’est le but de la fameuse période d’adaptation qui devrait durer au moins 6 mois !]

Je partage l’idée de Sidonie Fillion :

« les enfants de moins de 3 ans sont décérébrés et ne comprennent RIEN. Ils VIVENT tout en DIRECT. Ils sont dans l’INSTANT PRÉSENT. Le passé et le futur n’existent pas. »

Parler d’agressivité est une erreur, il s’agit de violence, d’agitation, de mécanismes animaux. Les enfants sont comme des louveteaux, ils réagissent à leur environnement. Chaque enfant VIT des sensations, des émotions, ils communiquent non verbalement avant tout. Ils sont binaires au quotidien : j’aime-j’aime pas/je me sens en sécurité, je me sens insécure…

« Les enfants viennent d’une autre planète. Ce sont des extraterrestres ».

Les adultes ne parlent pas leur langage. Sidonie Fillion rappelle que le « bain de langage » de Loczy était destiné à recréer une sorte de cordon ombilical symbolique pour des enfants orphelins. L e « bain de langage » avec des enfants qui ont une famille, c’est parler beaucoup, de manière compliquée et ça peut énerver l’adulte car l’enfant ne peut comprendre plus tôt que ses capacités physiologiques le lui permettront.

« L’enfant ne comprend PAS tout ».

Les adultes ont pris l’habitude de se couper de leur corps et leurs émotions, ils s’infligent une sorte d’anesthésie émotionnelle constante. Les anesthésiques utilisés passent du sucre, au tabac, la caféine, les écrans, l’alcool, les drogues etc. Malheureusement des adultes discordants projettent leur fonctionnement sur les enfants. Ils accordent trop d’importance à des notions incomprises des enfants telle que la gestion du temps. Or le temps est ingérable. Il n’est que le résultat des choix des adultes, de leurs priorités…selon un projet éducatif dans les EAJE. Les adultes cultivent un besoin de maîtrise lié à un besoin de perfection. Le langage des adultes est source de malentendus. Nous avons pourtant tous un ENFANT INTÉRIEUR. Nous pourrions mettre notre énergie dans des choses simples, sans imposer aux enfants des concepts d’adultes.

Sidonie Fillion pense que « les professionnels de la petite enfance devraient se rendre compte que l’avenir des enfants est entre leurs mains ! »

C’est quoi un jeune enfant ? (fallait oser poser la question devant une assistance presque exclusivement EJE !)

Un être sensoriel avec 5 sens + le vestibulaire (sens de l’équilibre). L’enfant passe 9 mois dans le ventre de sa mère dans lequel il fait l’expérience de flotter dans du liquide (acqueux) amniotique durant environ 7 mois (après il est à l’étroit) il ressent des vibrations en permanence. Il entend des fréquences graves, il sent le liquide sur sa peau mais il y voit très peu. A sa naissance, le stimuler visuellement manque d’intérêt et de contrastes (petit aparté sur la décoration dans une section de bébé et même une crèche…pour qui ?).

Le monde suffit pour la stimulation et l’éveil du jeune enfant. ça ne sert à rien de stimuler et d’éveiller des enfants. Ils le font tout seul, sans l’aide de quiconque.

« Snoezelen n’est PAS de la stimulation sensorielle ».

L’approche snoezelen est sélective et individuelle. En snoezelen, l’important est la sécurisation (adulte et enfant), l’observation privilégiée (-de 5 enfants), n’avoir aucun objectif et avoir une posture d’ouverture. Ne faire aucune proposition, aucune démonstration, ne proposer aucun apprentissage. Snoezelen est non directif.

« C’est du temps de PLAISIR pour être à l’Écoute DE SOI. »

Le principe c’est de s’accueillir les uns les autres, tels que nous sommes. Être à l’écoute de soi pour être à l’écoute des enfants. En snoezelen, l’adulte est à la recherche de son ENFANT INTÉRIEUR. L’adulte est dans l’être, il lâche le faire, il revient à l’ESSENTIEL.

Les 3 grands axes :

  • Relation AUTHENTIQUE
  • sensorialité comme mode de communication et aucune attente
  • Apaisement/détente (opposé du stress)

« Il n’y a aucune vérité sur l’Humain ».

Grands principes du snoezelen :

  • se/sécuriser
  • s’/apprivoiser
  • prendre le temps
  • observer, s’ajuster sans projeter ni interpréter = rester objectif, descriptif, factuel
  • partager/se rencontrer
  • s’inclure dans le processus
  • se poser/être à l’écoute de soi et de l’autre =  se connecter (rien à avoir avec ne rien faire)
  • être présent/attentif sans être directif
  • utiliser du matériel qui mette à l’aise
  • rester seulement quand on est disponible à 100%
  • prévenir les collègues et mettre une pancarte (occupé)
  • se rééduquer à ÊTRE SOI-MÊME
  • Réciprocité

« Snoezelen c’est un autre regard sur la relation ».

Voilà l’essentiel de mes notes, après je l’ai écouté. Je vous encourage à nouveau vivement à assister à ses conférences.