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Enfant précoce ? surdoué ? HPI ? génial ?

Je ne l’ai pas lu, mais voici une critique.

Un autre sujet qui me tient à cœur. Oui, bon, c’est le cas de tous les sujets de la Petite Enfance mais puisque l’amour, les émotions et les questionnements poussés ont mauvaise presse dans ce secteur…je dirai quand même que celui-ci me tient au cerveau, sans faire de jeu de mot. Le mien carbure et je n’ai pas encore trouvé le bouton off.

Cette spécificité est rarement, voire jamais, abordée dans les structures petite enfance. En effet, il est de meilleur ton d’attendre l’entrée à l’école pour éventuellement y penser. Et encore…vu le peu d’estime (voire le déni) que la précocité, le surdouement, le Haut Potentiel Intellectuel appelé HPI ou EPI pour les intimes, le génie-…j’en passe, -rencontrent en France en général, c’est souvent peine perdue et énergie gâchée que de se poser la question.

Le problème avec le mot « précocité » c’est qu’il veut tout dire et aussi n’importe quoi.  Chacun, dans son « home sweet home », a trouvé la parade à ce flou qui engendre de nombreuses incompréhensions. Ainsi, ils s’appellent : zèbre, zébrillon, déjanté, cygne, cygneau (!)… J’ai même découvert un site regroupant des HPI se comparant à des hyènes ! (introuvable depuis)

@jout 2018 : j’ai, depuis, lu et écouté de nombreuses personnes concernées et informées. J’ai ainsi découvert le terme hyper fonctionnant et je le trouve parfaitement adapté :

L’essentiel est de s’INFORMER avant de critiquer ou de se précipiter chez un spécialiste.

Pour resituer : « Surdoué, ça veut dire quoi ?

L’idée générale veut que toute personne surdouée présente un QI hors norme. 

Si les hauts potentiels se distinguent par un quotient intellectuel largement au-dessus de la moyenne (130 au minimum, contre 100 pour le commun des mortels), «posséder un QI élevé, n’est pas tellement être quantitativement plus intelligent, mais surtout avoir un fonctionnement intellectuel qualitativement très différent», précise Jeanne Siaud-Facchin.

Chez une personne surdouée, le nombre de connexions neuronales est beaucoup plus élevé. Le cerveau est ainsi dans un état permanent d’hyperactivité. Jeanne Siaud-Facchin parle de «tempête sous un crâne». Le cerveau droit étant privilégié, les surdoués se caractérisent par un traitement global et en images de l’information. Cette particularité est aussi le gage d’une intelligence intuitive, d’une grande créativité et d’une forte implication émotionnelle. »

La question a toute sa place, je pense, même avant 3 ans. Des enfants et parfois même des bébés donnent des signaux (!) très jeunes.

Évidemment sans formation, sans observation approfondie, il est plus fréquent de passer à côté. Même à l’école, encore de trop nombreux enfants aux capacités différentes ne sont pas décelés et grandissent sans connaître réellement leur potentiel…J’étendrai même ce constat à tous les enfants qui fréquentent l’école du 21ème siècle. J’avoue je suis loin d’être objective quand j’écris ça.

« Pendant longtemps la précocité intellectuelle a été gérée avec le handicap et c’est vrai que malheureusement bien des points sont similaires. Comme pour le handicap, un enfant intellectuellement précoce (EIP) a parfois du mal à être accepté, il subit souvent le regard des adultes et des enfants. Il parle de choses que les autres ne comprennent pas, il ne travaille pas comme le veut l’enseignant, il rejette les leçons qui n’ont pas de sens à ses yeux car certaines choses lui sont évidentes. Les parents doivent également se battre contre une institution qui a parfois du mal à accepter un diagnostic, qui ne sait pas toujours comment gérer ces enfants qui finissent avant tout le monde, s’ennuient, …

Mais un enfant précoce ce n’est pas un premier de la classe en tout, c’est aussi pour cela que les situations peuvent devenir difficiles. Avoir un cerveau de 2 à 6 ans en avance sur son âge mais un corps de son age, cela veut dire que la main a souvent du mal à suivre l’esprit et que c’est une souffrance pour l’enfant qui se retrouve sur son cahier en pattes de mouches… »

Pour une fois, je ne ferai pas de parallèle avec ma vie personnelle. Sur ce sujet, je reste bien trop subjective puisque concernée. Je peux juste dire que durant ses premières années, j’ai ‘psychoté’ sur le développement de mon fils au point de le croire, à tort, autiste. Puis, j’ai toujours entendu parler de lui comme d’un enfant singulier, original. A mon sens, tous les enfants sont différents et ils ont tous un potentiel qui mérite d’être éveillé dans le respect de leur développement. Certains enfants raisonnent différemment, c’est un fait scientifiquement prouvé et prouvable. Ils méritent autant d’attention que les autres, ni plus ni moins.

Il y a pléthore de  témoignages sur le net pour les personnes qui souhaitent en lire.

En conclusion, je suis convaincue que l’EJE repère ces enfants même s’il ne met pas forcément de mots sur ce qu’il observe. Ces enfants peuvent attirer l’attention ou passer totalement inaperçus. Il leur serait plus profitable d’être détectés le plus tôt possible afin qu’ils s’épanouissent au maximum et surtout qu’ils réalisent leur vie et non la vie de quelqu’un qui passe à côté de sa réelle personnalité. Guider les parents demandeurs ou qui s’interrogent fait partie de nos missions. Seul un psychologue est habilité à poser un diagnostic suite à des tests spécifiques et des entretiens.

« La précocité demande une attention accrue. Parfois, un accompagnement psychologique est également une aide précieuse, pour aider l’enfant à exprimer son potentiel et réussir tant au niveau personnel que professionnel. »

précocité
critique ici

 

Récréation 😉

« Aïe, il m’a mordu !!! »

Très dur à titrer et à rédiger ce billet !

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« Mon fils a mordu ! Ouh le vilain ! »

N’empêche j’ai eu honte quand il a mordu…c’était bête comme réaction. A chaque fois, il mordait des jolies petites filles…que devais-je comprendre ? Qu’elles étaient à croquer sans doute.

Il a mordu aussi quand il savait parler…je n’étais pas encore EJE, un peu désemparée mais avec l’intuition qu’il ne le faisait vraiment pas exprès.

Quand je l’allaitais, on m’avait dit : « ne l’embrasse jamais pendant qu’il tète, sinon il mordra ».

Ah. Trop tard.

Voilà donc, c’était de ma faute !! N’empêche, il ne m’a jamais mordue, moi sa mère ! Je ne l’ai pas mordu non plus.

Personnellement, je me suis fâchée à l’époque, pensez-donc, « c’est pas bien de mordre, non mais ! » Et surtout avec les réactions de l’entourage des mordues, c’était difficile de ne rien dire.

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Professionnellement, je me fâche aussi mais surtout, je réconforte le mordu et celui qui a mordu. Parce qu’il s’agit d’une pulsion et les pulsions rendent malheureux. Oui, un enfant se rend bien compte que celui qu’il a mordu a mal. Donc INUTILE de le mordre en retour ! J’explique qu’il y a d’autres moyens de s’exprimer et que faire mal, même non intentionnellement, c’est inacceptable.

Quand je vois des parents le faire, mon sang ne fait qu’un tour. J’en soupçonne certains de le faire exprès parce qu’ils savent ce que ça provoque en moi : colère et exaspération. D’ailleurs, si certains se reconnaissent, franchement, c’est débile. Je ne dirai rien de toute façon. Alors merci d’arrêter, c’est dans votre intérêt et celui de votre enfant.

L’avis de Martine Gercault, psychanalyste et psychothérapeute  : « Le bébé peut mordre pour défendre son territoire. »

Montrer les crocs devient une forme de langage quand un bébé se sent impuissant face à un agresseur potentiel, une décharge d’énergie pour se défouler et attirer l’attention. Si l’habitude devient chronique ou si le bébé se violente lui-même, on est souvent en présence d’autres problèmes sous-jacents : difficultés de propreté, de sevrage, séparation d’avec la mère ou découverte d’un nouvel univers paraissant hostile.

La réaction familiale est primordiale pour faire comprendre au jeune enfant que la bouche n’est pas uniquement un outil agressif dévorant mais également un organe porteur de baisers, de plaisir et de douceur. Selon Françoise Dolto, les bébés mordeurs éprouvent parfois pour d’autres enfants la même appétence que pour un sein gorgé de lait ! Plus tard, ils découvriront d’autres moyens d’exprimer leurs envies ou leurs besoins.

Pour résumer mon ressenti sur cette question :

la violence engendre la violence : répondre à une pulsion par une agression, c’est une sorte de malveillance.

Comme c’est à l’adulte de donner l’exemple, s’il mord en représailles, ne nous étonnons pas de la progression de l’agressivité ambiante.

 Et vous, qu’en pensez-vous ?

Le sommeil des enfants

la berceuse
Mon expérience

La question du sommeil m’a poursuivie de la naissance de mon fils jusqu’à aujourd’hui puisqu’en tant que professionnelle, j’y suis aussi confrontée. Au moins, mon expérience personnelle aura permis de comprendre les difficultés rencontrées par les familles. Je ne m’étalerai pas sur les galères ennuis rencontrés chez moi, tous parents (ou presque) font face à peu près aux mêmes problématiques.

Le commun des familles

D’après des statistiques, les troubles du sommeil sont une des causes de consultations récurrentes en pédiatrie. Je le confirme. On n’est pas tous égaux face au sommeil, chacun a son histoire avec lui. Les émotions me semblent avoir un impact important sur sa quantité et qualité.

Les troubles du sommeil peuvent avoir plusieurs types de causes :

  • des infections ORL (nez, gorge, oreilles) ou des troubles digestifs qui entraînent parfois des troubles du sommeil passagers ;
  • un non-respect du rythme naturel de l’enfant ou une irrégularité des horaires ;
  • une chambre inconfortable, un changement de lieu ou le non-respect des rituels du coucher ;
  • des difficultés familiales ou scolaires : par exemple les problèmes de couple des parents, ou la maladie de l’un d’entre eux ;
  • des problèmes dans la relation affective entre l’enfant et ses parents : par exemple, indifférence ou surprotection, parents anxieux ou trop rigides.
En EAJE

Quand j’ai compris le processus du sommeil, en formation, grâce à des lectures, et ensuite sur le terrain par des cas qui posaient questions…les temps de sieste en structures collectives sont devenus peu à peu plus sereins. Je suis passée par une sensation d’appréhension diffuse -que les enfants devaient ressentir, et inévitablement c’était le bazar- à une nécessité de calme bénéfique et attendu ! Une fois informée et donc réconciliée avec le sommeil, je me suis détendue, les enfants se sont détendus et nous avons tous mérité le temps de repos dont nous avions besoin.

Le projet pédagogique

Il est le support aux pratiques des professionnels.  Pour la majorité d’entre nous, le sommeil est un besoin personnel. Chaque enfant est respecté dans son individualité malgré la collectivité donc chaque enfant a un lit précis qui lui est attribué et qui ne change pas ou le moins possible. Le lit constitue un repère. Comme le groupe peut varier souvent selon les différents accueils, il est possible que deux enfants aient le même lit et soient présent en même temps. Il est proposé à l’enfant qui paraît le plus serein de changer de lit. Une continuité est ainsi instaurée auprès de l’enfant tout au long de la journée et particulièrement lors de l’accompagnement à la sieste. Du fait des contraintes de planning, la personne qui accompagne l’enfant à son coucher n’est pas toujours la même que celle qui sera présente à son réveil : les enfants sont prévenus.

Dormir

En structure collective, c’est une étape à part entière de la journée. C’est un moment de ressource. Pourtant pour certains enfants, il peut être source d’inquiétude. Se laisser aller à l’endormissement peut se vivre comme un rappel de la séparation avec leurs parents.

Il paraît donc essentiel de les accompagner de façon individuelle. Dans les premiers temps de l’accueil, les enfants ne réussissent pas tous à s’endormir. Ils peuvent rester dans la pièce de vie ( repos sur un tapis) ou alors être bercés dans une poussette. Il est nécessaire de ne pas précipiter les choses : petit à petit les enfants prennent confiance et s’endorment de plus en plus sereinement jusqu’à réussir à dormir dans une chambre. Avant d’accompagner un enfant dans son lit, la verbalisation de ce temps précis de la journée fait partie du rituel. Le fait d’anticiper peut lui permettre de terminer ce qu’il fait (son jeu) et de se préparer à ce qu’il se passe ensuite : aller se coucher. Un adulte reste dans la chambre pour veiller à ce que l’endormissement ne se fasse pas dans l’angoisse. Cela répond à un besoin de sécurité affective.

Il est capital de respecter le rythme et les rituels de chacun. C’est pourquoi les transmissions, les échanges avec les parents sont importants, ainsi que la présence des doudous, tétines voire boîte à musique…

De façon courante, les habitudes des enfants en structure collective sont différentes de celles de la maison. Le lieu n’est pas le même, les accompagnants sont différents…des rituels se créent entre professionnels et enfants, l’important est que l’enfant se sente bien et serein.

Le rythme des enfants

Il est aussi différent de celui de la maison : en structure collective, l’enfant évolue dans un espace où il y a plus de sollicitations, plus de mouvements, plus de bruit qu’à la maison. Là encore, le moment de proposer un temps de repos à l’enfant correspond aux observations des comportements de chacun. Il n’y a aucun intérêt à maintenir un enfant éveillé si celui-ci est fatigué. De même, ne pas réveiller un enfant qui dort est important. Il s’agit de ne pas couper son rythme de sommeil : s’il dort c’est qu’il en a besoin physiologiquement.

Ces choix sont, quelques fois, difficilement conciliables avec les demandes des parents. Pouvoir échanger avec les familles, essayer de comprendre ce que l’enfant vit en structure collective, à la maison et comment concilier les deux est primordial. Le respect de l’enfant passe dans l’observation de son comportement : les signes de fatigue amènent à proposer du repos. A l’inverse, à un enfant qui ne trouve pas le sommeil, il sera proposé de se lever. En tant qu’adulte, il n’y a pas de volonté de contrôle du sommeil des enfants : c’est un besoin physiologique. Les choix des professionnels sont assumés même face à la non-satisfaction de parents. Les professionnels de la petite enfance font ce qu’ils estiment être le mieux pour l’enfant. Ils s’adaptent aux besoins et y répondent autant que possible, toujours dans l’intérêt de l’enfant.

Voilà pour l’essentiel de la pratique concernant le sommeil des enfants accueillis en structure collective.

Mes réflexions

Intuitivement, je dirai que le sommeil de la petite enfance aura des conséquences sur celui à l’âge adulte. Parfois je me dis que si les français consomment autant de somnifères et d’anxiolytiques, la raison pourrait aussi bien se trouver dans leur rapport au sommeil quand ils étaient nourrissons et jeunes enfants.

En France, un enfant dort rapidement seul dans sa chambre. Je ne vais pas être objective en disant cela mais qu’est-ce que ça doit être angoissant pour un bébé d’avoir passé 9 mois dans un cocon, puis quelques jours ou mois à proximité de sa mère et d’un coup se retrouver seul dans un lit, parfois sans transition ! Je pense toujours à un abandon quand c’est évoqué dans une conversation par le fameux « il/elle fait enfin ses nuits, dans son lit et dans sa chambre ».

Le cododo ou co-sleeping

Controversé, peut-être parce que mal compris et mal mis en pratique, il me paraît permettre aux enfants d’être rassurés le plus longtemps possible et nécessaire, afin de ne pas faire d’eux des individus anxieux et angoissés.

Quand je dis le « temps nécessaire », c’est ce qui est bien pratique : l’enfant montrera quand il sera prêt. Il nous gênera, nous le gênerons et il sera temps qu’il ait sa propre chambre. ça peut sembler long comme ça peut être court. C’est en fonction de l’enfant, de son rythme et de ses besoins. On remarque déjà quand ils sont autonomes, le nombre de fois où ils rejoignent la chambre des parents. Ils gèrent leurs peurs. Le lit des parents devient le QG (quartier général) pour se ressourcer et au final ils s’en éloignent avec le temps.

Comme dit un proverbe français :  « le sommeil est la moitié de la santé » … ça vaut le coup d’y être attentif dès l’enfance.

Liens pour aller plus loin :  

laisser les enfants pleurer la nuit

SIESTO 500, l’ami des mamans

le-sommeil-des-bebes

« Tout juste arrivé de sa planète utérine, un nouveau-né nage en plein décalage horaire ! Il ne se soucie pas encore de l’alternance des jours et des nuits. Il lui faudra plusieurs mois pour mettre sa pendule du sommeil à l’heure  » terrienne « . Ce livre vous donne les clés pour comprendre le curieux sommeil de votre bébé. Il vous aidera à supporter les nuits sans sommeil de ses premiers mois avec plus de philosophie, à trouver les mots qui rassurent après un cauchemar, à réagir face à un petit récalcitrant qui refuse de se coucher ou se réveille sans arrêt. Des nuits calmes en perspective pour toute la famille ! »

C’est le pied ! mais comment ça marche ?

Les pieds des bébés selon le métier d’éducateur de Jeunes Enfants :

Pieds nus !!!

Je partage l’avis de kinésithérapeutes sur la question des pieds des enfants : nus ou pas ?

Oui, pour l’aspect sensitif : le pied nu apporte des informations tactiles, de la connaissance. Le pied va ainsi rencontrer le chaud, le froid, le rugueux, le doux, un obstacle ou pas. C’est l’adaptation du corps à l’environnement grâce à cette expérience du toucher par le pied. Il permet une action sensitivo-motrice et contribue à l’acquisition progressive du schéma corporel.

Pour l’aspect mobilité : dans la chaussure, le pied forme un tout, l’articulation de la cheville et toutes les articulations du pied sont immobilisées. Lorsque le pied est nu, les articulations sont mobiles et permettent un travail musculaire totalement complet et donc fondamental dans la motricité et les différents apprentissages (par exemple la marche).

Le port des chaussures trop tôt avant que la marche assurée soit acquise peut avoir une influence néfaste sur l’adaptation à la position debout dans la vie d’adulte (ex : de nombreuses rééducations). La chaussure empêche ou limite la flexion dorsale (orteils vers le haut) qui est nécessaire dans la marche. Des réactions en chaîne de mauvaises postures peuvent ainsi s’installer et provoquer des douleurs.

La main est un outil du développement de l’intelligence. Le pied nu est aussi l’outil qui permet à l’enfant d’être mobile, actif, prudent, curieux, libre, à l’aise… Pied nu, il lui est possible de pousser sur les orteils pour avancer, se positionner, le pied le stabilise dans ses postures (avec des chaussettes, ça glisse !). »

Puisque le sujet c’est le pied, je ne résiste pas à la tentation de partager l’avis d’une psychomotricienne sur le youpala/trotteur :

youpala

« Le youpala ne présente aucun intérêt dans l’acquisition de la marche de l’enfant. Car la marche est un long processus physiologique qui s’acquiert par étape. »

Pour marcher, il faut d’abord que votre enfant puisse tenir en équilibre sur ses deux pieds. Avant de s’élancer vers la bipédie, l’enfant passe naturellement par l’expérimentation de diverses postures au sol: le ramper, le quatre pattes…

Au cours de ces étapes, il expérimente ses points d’appuis corporels: Comment au gré de chaque déplacement, il met en déséquilibre son corps et surtout comment il le rééquilibre pour avancer. Notamment, au cours de ses déplacements à quatre pattes, l’enfant explore la coordination de ses jambes et de ses bras, alternance que l’on retrouve aussi dans la marche. C’est naturellement, sûr de ces appuis et du maturissement physiologique de ses muscles, de ses articulations, que votre enfant se mettra debout en s’appuyant sur les objets de la maison: pied de table, canapé… 

Il expérimente déjà, la position de son centre de gravité, nécessaire à la bipédie, avant de s’élancer de manière autonome. Avancer un pied devant l’autre est un acte déséquilibrant, nécessitant en permanence d’être rééquilibrer : d’où l’importance des assises posturales des pieds, des jambes et du bassin, explorées par l’enfant, lors de ses déplacements au sol.

 

La marche assistée par le youpala : quels impacts sur la posture et l’acquisition de la marche ?

Mettre l’enfant debout de manière assistée ne permet pas l’exploration des appuis plantaires (pieds) et posturaux (bassin et colonne vertébrale). La mise prématurée à la station debout, se fait souvent en inadéquation avec le développement musculaire de l’enfant.

L’enfant est souvent suspendu dans son trotteur, se déplaçant avec l’impulsion de ses orteils plutôt qu’avec celle de ses talons. Cela ne permet pas la synergie des articulations des chevilles, des genoux et du bassin. De même, les roues donnent un faux rythme au déroulement de la marche. Celui-ci ne pouvant pas gérer le mouvement « d’équilibre-déséquilibre » nécessaires pour avancer un pied devant l’autre. Les difficultés de coordination peuvent ainsi davantage se manifester. Dans un youpala, l’enfant n’expérimente pas les points d’appuis posturaux nécessaires à la station debout et à la marche: il s’appuie peu sur ses jambes.

Mon enfant ne marche toujours pas, quand dois-je m’inquiéter et que faire ?

La marche s’acquiert entre 12 et 18 mois. Elle dépend du développement neurologique, musculaire mais aussi psychologique : se détacher et prendre son envol pour se déplacement au risque de tomber et de se relever. L’acquisition de la marche dépend donc du rythme d’évolution personnel de votre enfant. Certains enfants se développent par « secteur », étant plus moteur ou plus dans le langage ou combinant les deux à la fois. L’authenticité développementale de votre enfant doit être prise en compte avant de vous inquiéter.

Les consultations régulières avec votre pédiatre (ou médecin généraliste) vous permettront de faire le point quant à l’acquisition de la marche de votre enfant : maturité physiologique des muscles, maturité psychique de votre enfant (s’élancer, gérer les diverses sensations provoquées par les mouvements de déséquilibre-équilibre…) N’hésitez pas à le solliciter pour échanger sur vos inquiétudes. Si votre pédiatre constate ou s’inquiète du retard que peut avoir votre enfant, il peut vous conduire à d’autres consultations complémentaires et plus spécialisées (Médecin de médecine Physique et de Réadaptation ou psychomotricien si un retard de développement psychomoteur général est associé).

De votre côté, pour maximiser l’acquisition des points d’appuis corporels de votre enfant, n’hésitez pas à jouer au sol avec lui, de le faire se déplacer pour aller chercher des objets, de le faire venir vers vous grâce à ses propres moyens : ramper, quatre pattes ou autres techniques qu’il aura développé tout seul. Ne le sollicitez pas trop car il est vite fatigable et surtout restez dans le plaisir du jeu. »

Mon avis personnel a peu d’intérêt. Mon avis professionnel est le suivant : le seul endroit où j’ai trouvé que c’était judicieux et même nécessaire d’aider un enfant à être en position debout est l’Institut d’Éducation Motrice. Grâce au déambulateur, des enfants qui ne marcheront jamais de façon autonome connaissent tout de même les sensations de la marche et de la verticalité.

 

Accueillir les émotions de la séparation en structure petite enfance

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A la demande d’une internaute, voici le résultat de mes recherches sur l’accueil des émotions de l’enfant lors de la séparation du matin en structure petite enfance. Cela est valable avec les émotions des retrouvailles du soir. Même si les émotions et leur expression diffèrent, il y a souvent des similitudes.

Quand j’accueille un enfant le matin, je reçois ses émotions. Elles vont de la joie à la détresse selon les jours, le contexte, les circonstances…Dans mon métier, le public que j’accompagne au quotidien traverse une période dite ‘sensible’ pour les enfants de moins de trois ans : la redoutée angoisse du 8ème mois qui commence parfois avant et s’étale, hélas, longtemps après… heureusement c’est variable selon les enfants.

Mon fils n’a pas été épargné. J’ai même une photographie pour ne pas oublier : je me suis éloignée pour immortaliser mon fils et ses copains de chez la nounou dans une rue parisienne et il s’est mis à hurler alors que j’avais bien prévenu de ce que j’allais faire. Impossible de le calmer, j’ai donc une photo-souvenir de cette fameuse période. Je ne la publierai pas, pas fière d’avoir à préciser que le bébé rouge pivoine dans la poussette, c’est le mien !

Les émotions font partie intégrante de la vie des enfants, c’est un de leur moyen d’expression et de communication. Au début de leur vie, c’est le principal car le seul à leur portée. A moins de faire un effort pour les discerner, il reste difficile de communiquer avec eux et surtout de les comprendre.  

L’angoisse de la séparation persiste parfois plus longuement et elle peut se répéter sur des périodes avec des hauts et des bas.

J’ai travaillé en saison dans une structure qui accueillait les enfants des vacanciers à la montagne pendant l’hiver. Les enfants arrivaient chaque semaine dans cette structure collective avec une équipe, un groupe d’enfants inconnus et tout cela sans période d’adaptation. Un vrai défi émotionnel pour tous. Défi relevé, je pense. Ce fut très intense et très enrichissant. Être à l’écoute des familles, des enfants et de l’équipe en un temps aussi court a nécessité de chercher en moi des ressources que je ne soupçonnais pas.

Mettre des mots ou pas sur des émotions visibles ou plus discrètes, sans être sûr de ce que ressent le protagoniste en question, c’est loin d’être simple. Comme il s’agit d’un enfant, c’est une vraie gageure. L’empathie est une qualité essentielle alors que la sympathie peut devenir un piège avec un risque de plier sous le poids de l’émotion de l’Autre. Il y a des signes pour nous aider à repérer des malaises afin d’éviter qu’ils ne s’installent.

« Quand la souffrance n’est pas dite, elle s’exprime parfois par le corps de la mère ou, plus fréquemment, par celui de l’enfant qui somatise : troubles du sommeil, refus alimentaire et fièvres du dimanche soir sont autant d’indices d’un mal-être à prendre en compte s’il s’inscrit dans la durée. De même, un bébé apparemment indifférent, qui refuse le contact avec les autres ou qui fuit dans le sommeil toute la journée doit alerter les parents, car c’est le signe que l’enfant ne s’autorise pas à investir son environnement, à exprimer ses émotions, à être lui-même en dehors du regard de sa mère. »

Il n’y a évidemment pas de recettes toutes faites pour répondre à des expressions d’émotions. Tout dépend de tellement de paramètres. L‘essentiel c’est de permettre à l’enfant et sa famille de les exprimer et les accompagner. Les liens que j’ai recherchés, lus et sélectionnés sont inclus dans les mots surlignés (en couleur), il suffit de cliquer pour y accéder. J’espère que je réponds un minimum au questionnement de la personne qui m’a demandée d’écrire sur ce sujet. N’hésitez pas à compléter, témoigner, suggérer. Je suis disponible et à l’écoute.

Je terminerai pas ces citations :

« Chaque fois, l’enfant doit se séparer d’un monde pour pouvoir en conquérir un nouveau, le plaisir de la conquête venant apaiser la douleur de la perte », affirme Marcel Rufo qui invite les mères à « avoir confiance dans le fait qu’en se séparant d’elles, cet enfant va conquérir sa vie ». 

« Plus se creuse le lit du manque, plus s’installe la vie du désir », avait coutume de dire Françoise Dolto. 

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Liens :  

les émotions moquées

Pour les parents

Source de l’image mise en avant : illustration

Où Bébé sera t-il le mieux ?

puzzle_petite_enfance-A la maison, chez un(e) assitant(e) maternel(le) ou en collectivité ?

Malheureusement, toutes les familles auront peu de choix.

Pour celles qui auront la chance d’obtenir ce qu’elle souhaite, cela dépendra de leur enfant et de leurs exigences personnelles, familiales mais aussi professionnelles.

Je commence par ma petite histoire :

Les circonstances de la vie ont permis que ça se déroule presque exactement comme je le désirais pour mon enfant. Il est resté auprès de moi durant sa première année. Puis, j’ai cherché du travail. J’ai trouvé une assistante maternelle adorable chez laquelle il a pourtant beaucoup pleuré. Elle a eu du mérite d’avoir supporté sa réaction. Toutes les deux nous avons tenu bon car il mangeait. Il se régalait même de bons petits plats maghrébins. Enfin, il a accepté son quotidien chez elle à notre grand soulagement. Jusqu’à ce qu’elle attende à son tour un enfant.

Après une année passée dans ce cocon épicé, il a fallu chercher autre chose. S’en est suivi une mémorable ‘bagarre’ avec la directrice de la crèche d’à côté pour obtenir une place. Je travaillais depuis peu et je considérais qu’il avait besoin d’expérimenter la collectivité avant d’entrer à l’école. J’ai gagné sa place grâce à un huissier (oui, c’est comme cela que s’est passée son inscription. Après un refus injustifié j’ai du taper plus haut). Mon fils n’a pas pleuré cette fois, mais il refusé de manger durant ses repas du midi et aux goûters durant quelques semaines…un autre comportement pour sans doute me faire comprendre qu’il n’appréciait que moyennement le changement.

Donc, il a connu deux accueils et il les a bien vécus, mises à part les transitions.

Professionnellement, même si j’apprécie de travailler auprès des bébés, je trouve qu’avant l’âge de 6 mois, la ‘grande collectivité’ (au delà de 30 places) n’est pas un lieu idéal. Pour diverses raisons dont la santé fragile de ce public et aussi la disponibilité des adultes. En collectivité, même avec toute la volonté possible, je me suis trouvée trop occupée pour les très jeunes. C’est très frustrant de ne pouvoir répondre rapidement aux besoins essentiels, comme une simple présence auprès des nourrissons.

 » Miriam Rasse, psychologue en crèches et directrice de l’Association Pikler-Loczy France explique : « la collectivité n’est pas un besoin pour un petit mais un choix ou une nécessité pour les parents. Un nourrisson n’a pas la maturité psychique suffisante pour vivre hors de son milieu familial. Sa principale tâche est de construire son individualité et non pas de faire attention à l’autre. Il est important de rappeler, qu’à la naissance, l’enfant n’a pas conscience qu’il est une autre personne. Il se confond avec sa mère, son entourage ou son environnement. » »

Pour les plus âgés, c’est un accueil qui répond à de nombreux besoins à différents âges : éveil, sociabilité, apprentissages…c’est très complet.

La collectivité reste très prisée par les familles car l’accueil y est pensé et très encadré par des professionnels de la petite enfance, formés et diplômés. Cela est rassurant.

Rester à domicile, via la garde partagée ou non, permet à l’enfant de conserver ses repères et de se sentir en sécurité dans son univers ou un univers qui ressemble au sien.

Chez un(e) assistant(e) maternel(le), l’accueil est encore familial avec un nombre restreint d’enfants présents. C’est un accueil qui parfois est plus souple et prend en compte certaines contraintes professionnelles des familles.

Le choix quand il est possible dépend donc de facteurs différents. Je partage un lien plus complet pour une prise de décision en connaissance de cause.

Infobebes.com

Enfant-roi, enfant-tyran…Caprices des dieux ?

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    image trouvée ici

Honnêtement, de mon point de vue, le mot caprice n’a rien à faire dans la sphère de la petite enfance surtout dans les structures collectives. Les célébrités sont capricieuses, pas les enfants. Les enfants expriment des besoins et des émotions avec leur corps et leurs cinq sens. Il ne faut quand même pas oublier que les très jeunes enfants communiquent comme ils peuvent, puisqu‘ils ne savent pas encore parler.

Pour situer, voici la définition selon le Larousse : caprice, nom masculin (italien capriccio, frisson, puis désir soudain). Volonté soudaine, irréfléchie et changeante de quelqu’un, parfois d’un animal ; lubie. Un jeune enfant serait donc capable de ça ? Ou bien serait-ce des intentions d’adultes qui leur sont prêtées ? Encore un mot bien installé dans l’inconscient collectif et qui ne risque pas de disparaître de sitôt, donc il faut faire avec.

Pourtant, je sens mon exactitude des mots qui me titille ! Pour identifier les émotions et les besoins des enfants, autant les appeler par leur nom : faim, froid, soif, chaud, gêne, colère, fatigue, chagrin, joie, déception, peur…le vocabulaire de la langue française me semble assez varié pour réussir à être précis.

Dans mon métier, j’irai jusqu’à dire que c’est obligatoire d’être à la recherche et de comprendre les besoins et les émotions de l’enfant. L’observation est un outil formidable qui nous permet de répondre aussi précisément que possible. Bien sûr, personne n’est infaillible, on peut se tromper mais plus on cherche plus on a des chances de trouver.

D’après madame Tout-le-monde, le caprice cache une intolérance à la frustration. C’est normal alors, un enfant est le centre de son monde durant des mois, voire des années. Quand il sent qu’on lui oppose de la résistance, il réagit immédiatement. C’est qu’il a un égo surdimensionné l’enfant ! En structure collective et chez moi, je me sers du livre Grosse colère pour les émotions qui deviennent envahissantes ; cette histoire peut dénouer bien des conflits !

Il n’existe pas de solutions toutes faites pour les parents et les professionnels confrontés à des expressions d’émotions qui deviennent des crises ( = Brusque accès, forte manifestation d’un sentiment, d’un état d’esprit). C’est au cas par cas que l’on peut guider les parents et les professionnels vers des éléments de réponse.  Je préfère partager l’avis de spécialistes et des titres de livres : plaidoyer pour l’enfant-roi et éloge de l’enfant-roi.

Voici un lien qui me paraît intéressant :

 

La sacro-sainte Politesse

Fais pas ci fais pas ça

Réédition du 26/03/13/Blogspot

 « Sois poli dis merci à la dame laisse ta place … Fais pas ci fais pas ça À dada prout prout cadet À cheval sur mon bidet Tu me fatigues je n’en peux plus Dis bonjour dis bonsoir Ne cours pas dans le couloir Sinon panpan tutu Fais pas ci fais pas ça »

C’est suite à un buzz sur facebook (demande de soutien à une assistante maternelle à laquelle le conseil général a retiré l’agrément « à cause d’un non-bonjour ») que j’ai choisi de parler de la politesse chez les enfants. Plus précisément les enfants de moins de 7 ans.

La politesse, elle est connue de tout un chacun. En théorie plus qu’en pratique ? Je me le demande souvent. Selon la définition en lien, il s’agit donc d’un ensemble de règles à acquérir. Cela s’enseigne et s’apprend. Ce n’est pas inné et il y en a autant qu’il y a de pays, de peuples et de catégories sociales.

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Grumeauland for ever

Logiquement, un enfant ne peut pas être poli, pas tout seul. Ce n’est pas dans sa nature. Il suffit de l’observer avec ses pairs et même avec les adultes.

Personnellement je n’ai jamais apprécié la Politesse avec un P majuscule, je la trouve hautaine et condescendante. Nietzsche disait franchement que la politesse est l’art de mépriser les gens. Je préfère la politesse avec un petit p : simple, de bon sens, amicale et surtout sincère. C’est donc comme ça que j’ai montré l’exemple à mon fils, en expliquant quand il posait des questions mais sans en faire une obsession. Aujourd’hui, il est poli à sa façon, c’est à dire honnête. Les voisins disent de lui qu’il est serviable et authentique. J’ai refusé de lui enseigner la galanterie (qui fait partie de la Politesse) parce que j’ai toujours trouvé que c’était dégradant et sexiste. En tant que femme je ne suis pas une sous-espèce ni une déesse (@jout : quoique…plus je m’éveille, plus j’approche de la divinité ;-)). Des femmes ont souhaité l’égalité, alors elles assument. Chez moi on tient la porte à tous, pas seulement aux femmes. Bref, je m’égare.

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Professionnellement, et bien je ne peux que répéter les mots que les êtres humains aiment entendre, à des moments bien précis et de façon spontanée aux enfants de moins de trois ans. Aucune exigence n’est possible. Il faut bien comprendre que chez les touts petits, il n’y a pas de volonté d’être impoli. C’est une acquisition comme une autre, il faut la comprendre, l’essayer, faire des expériences pour bien l’appréhender et la mettre en pratique.

Pour les plus grands, avant 7 ans, c’est pareil. On peut insister quand on sait qu’ils savent mais le mieux c’est de continuer à donner l’exemple pour qu’ils corrigent les oublis, inlassablement.

Tout est là, rien n’est magique : l’Exemple ! L’enfant observe et imite les comportements des adultes, ça n’aura échappé à personne. Et puis, l’impolitesse ne provient pas systématiquement d’un manque d’éducation.

« L’exemple, l’exemple et l’exemple. Voilà comment éduquer. » Daniel Desbiens.

Petit aparté : les bisous avec le « bonjour », à mon sens, ne font pas partie de la politesse et malheureusement je les accepte, par Politesse…pour ne pas vexer…voyez où ça nous mène. Parfois, j’ai le courage de dire « tu n’es pas obligé de me faire un bisou, si tu ne veux pas » mais l’enfant n’a pas vraiment le choix, son parent insiste.

Où est le respect de ma personne et de l’enfant ? J’attends toujours une explication.

Pour en revenir au fameux buzz de l’assistante maternelle, je pense qu’avec sa rigidité (telle qu’elle est décrite par le journaliste, en matière d’éducation), elle risque de ne pas récupérer son agrément surtout si son mari persiste à s’en mêler.

Voici quelques liens sur le thème « enseigner la politesse aux enfants » :

Les douces violences

Définition trouvée sur le site Passerelles-eje : « Douces Violences ».

C’est une figure de style qui n’a pas la côte chez les professionnels de la petite enfance. Elle est encore parfois accueillie froidement. Peut-être parce qu’elle montre du doigt des pratiques d’un autre âge pourtant toujours d’actualité. Qu’on l’accepte ou non, elle a mis en lumière une réalité de terrain sur laquelle il est impossible de fermer les yeux.

Christine Schuhl (éducatrice de jeunes enfants de formation initiale) a été la première à écrire sur le sujet (à ma connaissance). Elle, aussi, n’est pas vraiment toujours la bienvenue dans les équipes. Je sens souvent une pointe de méfiance vis à vis d’elle et de ce qu’elle a pu observer pour en arriver à cette inconcevabilité linguistique : la douce violence.

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Petit aparté : j’aime la langue française et le mot oxymore à lui tout seul me transporte. Oui, je suis ce que l’on appelle communément une littéraire. Je suis fascinée par les mots et leur sens. On m’a offert un merveilleux malheur, un autre oxymore que j’ai lu avec beaucoup d’attention, mais c’est un autre sujet.

Si ces douces violences semblent mettre mal à l’aise et sont difficiles à accepter, j’ai l’impression que c’est parce qu’elles remettent en cause un mode de fonctionnement individuel puis collectif souvent lié à des états d’âme, des émotions primaires . J’explique : ces dérapages font partie de notre quotidien, en tant qu’individu et ne sont pas perçus comme des violences. C’est paradoxalement presque inacceptable que l’on y associe la douceur. Pourtant pour les identifier dans le monde de la petite enfance, je trouve que c’est une association très bien trouvée !

Que l’on intègre ou non ce terme dans nos pratiques, on ne peut pas faire l’impasse sur ce que ça implique : réfléchir et revoir nos réactions spontanées et j’irai jusqu’à dire ce que l’on qualifie d' »humour du second degré ». Pour quelles raisons ? Tout simplement parce que l’enfant n’est pas en capacité de comprendre. L’humour des enfants n’est pas vraiment le même que celui des adultes, sans parler des degrés différents qui souvent leur échappent totalement surtout si on ne leur signifie pas que « c’est pour rire » !

Je donne un exemple excessif, intentionnellement : l’histoire de François Berléand (00:32:10) qui a longtemps cru qu’il était le fils de l’homme invisible.

 Malheureusement, il n’y a pas que le registre de l’humour dans les douces violences (blog qui ne fait pas l’unanimité chez les travailleurs sociaux) puisqu’on les assimile à de la maltraitance.

Je pense qu’il y a suffisamment de liens dans ce billet pour faire le tour de la question.

Les douces violences au quotidien par Patricia Zucco

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Si vous souhaitez commenter, c’est toujours possible et ça m’intéresse.

Source de l’image mise en avant : métiers de la petite enfance

Les 10 « commandements » pour les parents de l’enfant…qui « ne mange pas ». (ou seulement ce qu’il veut)

Hippocrate (460-370 av J-C) disait :

« Que la nourriture soit ta médecine, et ta médecine, ta nourriture. »

Je partage un texte écrit par un médecin, véhiculé jusqu’à moi par un autre médecin. Ce n’est pas une recette miracle, loin de là. C’est une liste de conseils. Le mot « commandements » et le ton donné peuvent être pris au second degré ou au sérieux, à votre guise. Qu’est-ce que ça coûte d’essayer ? Un peu de temps pour vérifier si ça fonctionne avec son/ses enfants ou pas.

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« 1 – Votre enfant est NORMAL comme le prouvent l’examen clinique et le bilan effectués.
2 – En aucune circonstance, sous aucun prétexte, vous ne forcerez l’enfant à manger plus qu’il n’en a envie.
3 – Ne félicitez pas votre enfant s’il mange.

Manger n’est pas une vertu, c’est un privilège. ON MANGE POUR SE NOURRIR, et non pas pour faire plaisir à maman et/ou papa, ni même à un quelconque adulte.

4 – Apporter à l’heure du repas EN FAMILLE, le plat.

Chacun est servi. S’il n’aime pas tel ou tel plat, on lui offre une part symbolique ou rien du tout, selon vos idées. Surtout ne remplacez pas le plat refusé par un autre, cuisiné uniquement à son intention.

5 – Le repas dure au maximum une demie-heure.

Il ne sert à RIEN de laisser l’enfant mâchonner et ruminer pendant des heures son petit morceau de viande ou de légume. Même si l’assiette est encore pleine, vous pouvez la retirer après 10mn SANS FAIRE DE COMMENTAIRES et sans prendre une mine désolée ou contrariée.

6 – Pour les petits appétits,

mettre peu de choses dans l’assiette, quitte à resservir après. Une assiette pleine est pénible à voir lorsqu’on a peu faim.

7 – Ne donnez rien à manger à l’enfant entre les repas.
8 – Ne jamais faire d’observation, ni de commentaires devant l’enfant sur son appétit.

NI de punition s’il ne mange pas. NI de récompense s’il mange. Effacez le ‘problème’ d’alimentation, ARRÊTEZ D’EN PARLER !! La journée continue SANS montrer à l’enfant que cela vous chagrine s’il ne mange rien.

9 – Faites la sourde oreille aux conseils farfelus, désordonnés et contradictoires de l’entourage.
10 – Rappelez-vous que nous mangeons beaucoup TROP :

la fréquence de l’obésité, de l’hypertension, de l’artériosclérose en est la conséquence.

De faibles besoins alimentaires associés à un bon développement et une activité normale sont une preuve d’excellente santé. Un tel enfant est comme un bon moteur de voiture qui consomme peu d’essence, tout en entraînant la voiture à grande vitesse. C’est lorsque la consommation d’essence augmente anormalement, que l’on conduit la voiture chez le garagiste. C’est l’enfant qui mange trop que l’on devrait emmener chez le médecin, et non celui qui se contente de peu.

En suivant SCRUPULEUSEMENT CES 10 COMMANDEMENTS, il se passera la chose suivante :

Pendant quelques jours, 2 à 3 entre 1 et 2 ans, 3 à 5 entre 2 et 4 ans, il ne mangera que ce qu’il préfère (dessert et refusera viande et légumes). Parfois, il ne mangera rien du tout ou grignotera un petit morceau de pain.

Inutile de s’affoler. Il faut tenir. L’enfant ne tombera pas malade. Après un certain nombre de jours, si vous suivez bien ces conseils, il mangera selon ses besoins.

Ce n’est pas parce que l’on mange peu que l’on grandit lentement, c’est parce que l’on grandit lentement que l’on mange peu. »

Dr Lyonel ROSSANT

Liens vidéos :

@jout : article récent.

Et aussi : mon enfant ne mange pas.

Même chez les montessoriens : merci qui ?

Vos témoignages d’essais sont attendus avec intérêt !