Réponse de Christine SCHUHL/polémique « RNQAJE »

Article issu du site les pros de la petite enfance.
« Tribune Libre

Un référentiel, une autre démarche que celle d’un guide.

Par Christine Schuhl*

Durant des années, les professionnels de la petite enfance ont revendiqué des outils pour ne pas se perdre dans des pratiques professionnelles parfois improvisées selon les repères de chacun. Les travaux canadiens étaient enviés, les approches suédoises étaient espérées, mais aucun outil ne permettait de formaliser une véritable démarche de qualité.
Des premières chartes au rapport Giampino, les pratiques ont bougé. Elles ont été plus explicites et la bien-traitance est entrée dans les pratiques, que ce soit aux domiciles des assistantes maternelles ou au sein des collectivités. Tout n’est pas idéal, loin de là, et des dérives dangereuses et inacceptables se révèlent encore trop souvent malgré un travail de prévention bien réel.

Aujourd’hui un référentiel voit le jour, fruit d’un travail colossal de professionnels pluridisciplinaires, afin de poser des repères importants dans l’accompagnement de l’enfant de moins de trois ans.
Certains parlent de ce document en termes de guide, comme s’il s’agissait d’une succession de « recettes ». Il n’est pas à lire dans une tonalité de « il faut »… « Il ne faut pas », mais bien plus le comprendre et le mettre en œuvre dans les principes de réalité de chacun. Il n’y a pas de recette dans l’éducation, il n’existe pas plus d’astuces. Les petits groupes d’enfants se composent au hasard des inscriptions et ensemble le quotidien se tisse au gré des émotions et des niveaux de sécurité affective de chacun.


Même si la vie en collectivité et au domicile des assistantes maternelles est parfois complexe et difficile, il est urgent de quitter les techniques d’exclusions et toutes formes de punitions qui ont affaibli des générations d’enfants… et d’adultes. Notre responsabilité d’adulte est d’accompagner l’enfant dans les découvertes de ce qui est possible et ce qui ne l’est pas, sans menace ni peur.
C’est par la fiabilité de l’adulte et surtout sur sa confiance réelle et profonde que l’enfant trouvera ses principaux appuis pour grandir.
Le référentiel est cet ensemble de repères construits sur des connaissances scientifiques actuelles permettant aux professionnels d’analyser leurs pratiques de les remettre peut-être en question tout en comprenant mieux les besoins des enfants de moins de trois ans.
Les exemples peuvent aider à saisir les situations, cependant, qu’il s’agisse de thérapies ou de quotidiens institutionnels ou familiaux, aucun exemple ne peut être valide sans son contexte, il peut encore moins servir de recette. Sorti de son contexte, l’exemple alimente la polémique sans donner une solution adaptée à toutes les situations.

Les « toujours » et les « jamais » ne donnent pas le sens d’une pratique. Ainsi, les connaissances sont là pour aider à mieux comprendre le besoin des tout-petits, non à dicter des postures.
Connaitre le développement de l’enfant et ses besoins est une nécessité pour chaque adulte, parent, professionnel, qui accompagne l’enfant dans son bien devenir.

Il y a urgence à prendre en compte chaque principe de réalité où un tout-petit de moins de trois ans est en relation avec un adulte ou un autre enfant, pour en connaitre ses potentialités réelles et réfléchir calmement sur ses besoins psycho-affectifs. Le quotidien est au cœur du vivant, il bouge, évolue, où chacun doit apprendre à s’adapter pour que le vivre ensemble prenne tout son sens. Considérer le référentiel petite enfance comme un guide serait le réduire à un ensemble de postulats posés en dehors de toute réalité.
Ainsi le référentiel n’est pas un idéal, sans quoi il creuserait encore plus les difficultés des professionnels qui, faute de moyens, se verraient sans cesse éloignés de ces objectifs. Il est bien plus un repère, un cadre dans lequel chacun peut y composer ses pratiques professionnelles sans oublier qu’un petit d’homme possède d’innombrables compétences qui se construisent à partir d’une véritable confiance mutuelle fondement d’une sécurité affective vitale et incontournable.

Educatrice de jeunes enfants, Montessorienne, diplômée d’études appliquées en sciences de l’éducation. Elle est formatrice, conférencière à l’origine de l’oxymore « les douces violences ». www.christineschuhl.com

Christine Schuhl PUBLIÉ LE 01 SEPTEMBRE 2025

Les pros de la petite enfance

Introduction au RÉFÉRENTIEL national de la QUALITÉ d’accueil du jeune enfant

Comme ça s’agite dans la fourmilière, je me suis dis que j’allais y mettre mon grain de sel.

Grande première, je vais exposer ma trombine et à l’ère du self-service/fast food du « je donne mon avis surtout s’il n’est pas sollicité », ça comporte le risque de voir débarquer des haters sur ma petite planète tranquille. Qu’à cela ne tienne, qu’ils s’achètent une vie plus épanouie.

Je ne sais pas encore quel format ni à quelle fréquence ce sera « digeste ». Même si je fais l’effort de ne pas parler pour ne rien dire, j’ai une fâcheuse tendance à la digression.

https://crowdbunker.com/v/o2jUvrbwdP

Pas de rentrée professionnelle

Août 2025 sans rentrée. Je n’ai jamais aimé la rentrée. La vie « normale », telle que je la conçois, ne consiste pas à me séparer de ceux que j’aime tous les matins, de m’épuiser dans un travail qui perd du sens et de retrouver ma famille avec des devoirs et de la fatigue 5 fois par semaine. J’ai toujours trouvé ce mode de vie complètement absurde.

Hier, je n’ai pas repris le travail. Je l’évoquais déjà en mars. Usée par les circonstances :

Mon mental a hésité, encore une fois : la peur, l’insécurité, l’argent toussa toussa.

Mon corps, lui, a commandé : un STOP, sans compromis. 

C’est tellement inconfortable, mais ça l’est moins que la situation « bus-boulot-dodo » à répétition.

Quand j’ai appris que Badinter et Goldman and cie avaient pondu une tribune contre l’idéologie positive du nouveau référentiel de l’accueil des jeunes enfants, j’ai compris que c’en était fini pour moi de cette gué-guerre puérile entre les pros du « c’était mieux avant » et les pros du « changement c’est maintenant ».

Comme Agathe ejemaispasque, je suis fatiguée, épuisée, exténuée et surtout je n’ai plus cette énergie d’expliquer. Je ne dis pas que le référentiel est parfait. On peut tout de même reconnaître ce travail qui mérite de poser des bases de réflexion, là où la plupart des professionnels se plaignaient qu’il n’y avait rien. Jamais contents les français !

Je me demande si l’idéal professionnel existe pour moi. C’est la grande question des derniers mois de 2025. Objectif : une réponse avant le 31/12/25.

Non

LA GRATITUDE

Toutes les fins d’années, c’est le même refrain.
« Doit-on faire des cadeaux à celles et ceux qui accompagnent nos enfants pendant une ou plusieurs années ? » Tel un sujet de baccalauréat. Thèse-antithèse-synthèse.

Scoop. Nous faisons comme bon nous semble ! Sauf que… parfois se glissent des arguments et des façons de procéder souvent fallacieuses.

Ces professionnelles sont payées pour leur travail. Et alors ? Ça annule toute possibilité de gratitude ?

La gratitude c’est tellement simple : un mot, un dessin… qui signifient tellement pour celles et ceux qui les reçoivent ! Une reconnaissance du travail effectué, de l’engagement maintenu, sur la scène et en coulisses. Souvent les coulisses sont les grandes oubliées : les professionnel.les de direction, de la restauration, de la maintenances des locaux, etc. J’ai trouvé un qualificatif pour ce phénomène : la gratitude sélective. Comme-ci tout reposait sur un membre, deux ou trois d’une équipe. Le pire c’est que ça se voit. Si encore c’était discret. Ou alors c’est voulu, qui sait ? La méchanceté ça existe.

Ça m’est arrivée une fois. Heureusement que j’étais absente. Une maman a offert un cadeau seulement pour moi. Quand je l’ai appris, j’étais sidérée qu’elle ait pu faire ça, en présence de mes collègues. Ce cadeau est resté sur mon lieu de travail.

C’est compréhensible de préférer quelqu’un.e. Dans ce cas, c’est possible de s’organiser pour éviter de froisser les autres. Car oui, c’est vexant. Surtout que vous ne voyez que ce qui est visible. Ça arrive que vous « gratifiez » des pros qui ont peu de mérite dans leur façon d’accompagner votre enfant. C’est la vie et son manque de justesse.

Souvent les enfants donnent des indices même s’il arrive qu’ils s’attachent malgré une relation toxique.

En tous cas, pour éviter les déconvenues, les présents à partager, c’est encore plus facile à faire pour contenter toute une équipe. Merci aux familles qui y pensent.

Simplissime et touchant




« C’est la mode ! »

Texte trouvé sur les RS.
« L’autisme, c’est la nouvelle mode, maintenant ils le sont tous. »

Ah oui ?
Ça doit être les vaccins.
Ou la télé.
Ou l’éducation bienveillante.
Ou… peu importe ce que BFM t’a vendu aujourd’hui pour mieux nous diviser.

Non. Tout ça, c’est faux.
Ce qui est vraiment fou, c’est cette idée que l’autisme serait « apparu comme ça », soudainement.
Alors qu’en réalité, tu as grandi entouré de personnes autistes non diagnostiquées.

Ton cousin n’était pas « paresseux ».
Il avait juste besoin d’une routine pour survivre au chaos.

Ton oncle n’était pas « associable ».
Il luttait avec des codes sociaux qui n’avaient aucun sens pour lui.

Ton grand-père, fidèle à son rituel du petit-déj et à sa chaise attitrée ?
Ce n’était pas une lubie. C’était un ancrage sensoriel.

Ce camarade brillant qui ne parlait jamais…

Ce frère ou cette sœur qui fondaient en larmes à cause d’une étiquette qui gratte ou d’un bruit trop fort…

Cet enfant qui connaissait tous les noms latins des dinosaures à 5 ans…

Cet adulte qui porte les mêmes vêtements chaque jour parce qu’il s’y sent bien…

Tu ne les as pas ratés.
Tu les as mal compris.
On les a mal nommés.

Parce que longtemps, on a confondu les signes de l’autisme avec des défauts de caractère.
Et c’est ainsi qu’on s’est retrouvés avec une génération entière de personnes invisibles qui pensent être anormaux et problématiques.

L’autisme n’est pas nouveau.
Mais le diagnostic, oui.
La conscience, oui.
L’acceptation… elle commence à peine.

Alors oui, tu peux continuer à accuser les écrans, la société ou l’alimentation, si ça te rassure.
Pendant ce temps, des milliers de personnes continuent d’être rejetées, jugées, exclues, parce qu’elles ne rentrent pas dans la case.

Ce n’est pas une épidémie d’autisme.
C’est une montée en lumière.
Une vague de gens qu’on commence enfin à voir pour ce qu’ils sont.

Et si on se demande pourquoi il est encore si difficile de poser un diagnostic, on peut aussi se poser cette question dérangeante :
à qui profite l’invisibilisation ?

Quand on comprendra que nous sommes bien plus nombreux qu’on ne le croit…
Quand on réalisera que ce n’est pas nous le problème,
mais un système qui refuse d’évoluer…

Alors, il faudra tout revoir.
L’école. Le travail. La norme.
Il faudra reconnaître que le modèle actuel est obsolète.

Et peut-être qu’un jour, ce seront ceux qui se croient aujourd’hui « normaux » qui se sentiront minoritaires.

Et ce jour-là…
Il ne s’agira plus de réparer des individus.
Mais bien de réparer une société qui nous a fait croire, trop longtemps, que notre lumière était une anomalie.

Kerneur Elodie

Via Nathalie Gontrand

Se renseigner :

un pour cent media

Joana en pyjama

Hommage à une maman

partie trop tôt.

Je ne l’ai pas connue en tant que personne publique. Alors je saluerai son rôle de mère. De ce que j’ai vu durant quelques années, elle l’a rempli à merveille, même quand c’était difficile. Toujours avec le sourire. Toujours. Une vraie leçon de vie. Sourire même dans les tempêtes.

Elle fait partie de ces mères qui ont une attention personnalisée pour chacune d’entre celles qui s’occupent de son fils. C’est pas si simple de parler d’elle au passé. La confiance était là et c’était fluide.

Le temps s’est écoulé jusqu’à récemment, la vie en suspend. Quel courage jusqu’au bout.

Merci pour ce petit bout de chemin à vos côtés et aux côtés de votre enfant.

Aurevoir Charline

L’EJE suffisamment bonne

C’est un métier qui manque de reconnaissance notamment parce que les premières années de l’enfance sont souvent considérées comme banales. « De toute façon, les jeunes enfants oublient »… 

Certes, la mémoire s’efface année après année. Il s’agit d’une mémoire spécifique. https://lasujets.com/developpement-cognitif-du-nourrisson/

Pourtant, ce que les bébés et jeunes enfants construisent est primordial et forme une base pour la vie : l’attachement.

L’EJE n’est pas censée {pendant des décennies le masculin l’a emporté, alors qu’il est minoritaire dans le métier} favoriser l’attachement. Elle en accompagne la construction.

Chaque année, je me réjouis qu’un.e enfant se détache, pour explorer le monde et accorder sa confiance à tous les membres de l’équipe. Pas à une seule professionnelle.

C’est ça, pour moi, l’essence de l’EJE suffisamment bonne. À l’instar de Winnicott, l’EJE sans jamais être la principale figure d’attachement, n’en fait ni pas assez, ni trop. Elle est là. Elle voit, elle regarde, elle accueille, elle EST au maximum. Elle FAIT le minimum = un phare. Elle éclaire sans éblouir. Sa lumière n’éteint celle de personne d’autre, pas celle de ses collègues, encore moins celle des familles.

Si ça arrive {c’est du déjà observé et vécu } alors il est primordial de repenser et rectifier sa place pour que la famille garde la sienne. Un enfant plus attaché à une ou des professionnelle.s qu’à ses parents, c’est questionnant quand ça dure. Effectivement certains enfants passent plus de temps à la crèche (5/7j de 7h30 à 18h avec 5 semaines de vacances, voire moins) qu’avec leur famille. Le risque est possible. En général, quand un cadet arrive dans la famille, l’attachement aux parents reprend avec vigueur. La professionnelle retrouve alors sa place : temporaire et de passage. Et parfois sans souvenir.

C’est peu gratifiant sur le long terme et en même temps ça l’est tellement au quotidien, avec une intensité inégalée. C’est de l’amour (oui, quoi d’autre ?) pur et inconditionnel.

Sans amour, travailler avec des enfants est impossible. Ça devient une corvée.

Pas encore lu

Totto-chan

« Les élèves de Tomoe sont les meilleurs, c’est les autres qui n’sont pas à la hauteur »

C’est l’histoire d’une petite fille épatante qui va à l’école dans un endroit de rêve au Japon, pendant la seconde guerre mondiale.

Même si je savais que les petits japonais vont seuls à l’école, la voir partir en tram, c’est impressionnant. Je ne sais pas quel âge lui donner. Le système éducatif au Japon est différent. C’est traduit par « primaire » et elle y passe trois ans, de 1941 à 1944, si j’ai bien suivi. Ses expériences sont tout aussi stupéfiantes. Elle a un sacré ange gardien ! Et quelle présence, quelle joie de vivre, quel optimisme ! Une belle leçon de vie.

Le mieux c’est de le regarder. J’ai ri et pleuré, pour changer.

Les EJE en EAJE

⚠️ Attention ⚠️ effet de surprise gâché : sujet qui va déplaire. Âmes sensibles s’abstenir. Et précision : c’est mon avis sur le sujet.

Depuis ma formation, je dis haut et fort, à qui veut bien l’entendre, qu’il persiste un fossé (voire un gouffre) entre la formation et le terrain. Malgré les stages ou surtout grâce aux stages ? Hélas, cela dépend. Soit l’étudiante (c’est le féminin qui l’emporte) a la chance d’être en stage sur le terrain pour travailler et se rendre compte que mettre la théorie en pratique, c’est hyper complexe. Soit elle papote dans un bureau (véridique). Forcément le contraste avec le premier contrat de travail est saisissant, quoiqu’il arrive.

Je parle en mon nom, hein. Pas de panique. {De toute façon, ce site est perdu dans les méandres d’internet. Peu, voire plus du tout de lecteurs et contenu pas du tout politiquement correct donc encore moins populaire. Peu de risques de faire des vagues et encore moins des tsunamis. Ça m’arrange bien. Les coulisses me plaisent bien mieux que la scène.} Il semblerait que je ne sois pas la seule à penser ainsi.

J’ai croisé quelques-unes (jamais de quelques-uns) de mes congénères, pardon collègues de même formation sur le terrain. Je nous trouve évanescentes parfois ou à l’opposé « grande goule qui sait mieux que tout le monde », rarement des EJE efficaces. Je me case un peu dans les 3 catégories citées. Il y en a sûrement d’autres. Finalement avec la même formation, nous sommes toutes et tous autant d’EJE que nos personnalités, avec souvent beaucoup de points communs ou parfois, étonnamment aucun. Tout est possible.

Ce que je regrette dans cette formation c’est le manque de suivi psychologique. A mon sens, nous devrions obligatoirement suivre une thérapie. Ça me semble indispensable pour interroger le « pourquoi d’un choix de métier avec des jeunes enfants ». Et par la même occasion interroger notre enfance. Pour quelles raisons ?

  • Éviter de transposer, en premier lieu. Notre éducation n’est ni la meilleure ni la pire et n’a rien à faire sur notre lieu de travail. Et encore moins celles de nos enfants quand on en a,
  • faire place nette, de nos traumas et traumatismes, les plus douloureux. Ou si c’est trop long, les identifier et les accepter…et vivre avec sans rien faire subir aux autres.
  • BREF laisser nos casseroles en dehors de notre travail. C’est déjà très bruyant.

Quitte à continuer pendant nos années de travail, si nécessaire, mais au moins éclairer nos parts d’ombres, un minimum. Parce que sur le terrain, c’est miné et les risques d’explosion sont récurrents.

Le quotidien avec des jeunes enfants, c’est harassant. Le quotidien entre femmes, c’est des embrouilles souvent assurées. Inutile de se voiler la face.
Il est nécessaire d’être plus que forte. C’est même vital. Faire carrière sur le terrain, c’est au-dessus de mes forces, par exemple. Je l’ai exprimé maintes fois. Toute mon admiration à celles qui l’ont fait. J’ose à peine imaginer la retraite…{Quand je constate l’état de santé de ma mère, auxiliaire de puéricultrice, j’ai des raisons d’avoir des craintes. Ce métier l’a usée. Elle profite à peine de la vie.}


C’est encore un bla-bla sans recette magique-miracle. En fonction de chacune, nous savons souvent rapidement si ce métier est vraiment fait pour nous. C’est important de bien écouter la petite voix qui murmure avant qu’elle ne se mette à hurler. L’épuisement peut être tel, que c’est impossible de passer à côté de cette remise en question. C’est sous-payé, sous-reconnu, sous-évalué et on peut finir sous l’eau à cause des changements d’équipe permanent, des absences répétées. C’est à peine compatible avec une vie de famille. Bref, c’est à réfléchir plutôt DEUX fois qu’une. Ou alors il faut un mental et des ovaires en titane.

C’est un métier extrêmement enrichissant. Il mérite des professionnel.le.s stables et fiables. Ainsi qu’énormément de réflexion professionnelle. La conviction qui me semble la plus importante c’est l’ENGAGEMENT. Aimer les enfants ne suffit pas du tout. Et surtout si vous voulez plus que gagner votre vie, l’éducatif et le social sont les mauvais endroits. Notre valeur y est invisibilisée.


Tu DOIS

Extrait du roman de Marlo Morgan, « message en provenance de l’éternité ». Sagesse aborigène ou pas ? Même si c’est fictif, le message est beau. C’est une lettre de Béatrice, Bee adressée à Geoff/Jeff (ils ne savent pas qu’ils sont jumeaux).

« Tout ce qui est vit sur cette terre vient de la même Source divine, et est composé des mêmes éléments d’énergie. Nous ne formons qu’un tout.

Les dix commandements – ou les règles du « Tu ne dois pas… » – te sont certainement familiers. Les hommes les connaissent depuis des milliers d’années.

Mais celles du « Tu dois… » existent depuis peut-être plus longtemps encore. Si elles avaient été suivies, les autres auraient été inutiles.

Tu as délibérément choisi de venir sur cette terre, et tu as longtemps attendu de pouvoir le faire. Ton expérience humaine aura des effets sur ta progression éternelle.

Voici les dix règles du « Tu dois… » valables pour tous les humains.

1. Tu dois laisser ta créativité s’exprimer

Chaque individu voit les choses de façon différente et peut donc offrir au monde sa vision personnelle. Les arts sont une manière d’exprimer sa créativité, mais il en existe d’autres. Peindre, composer de la musique, ou écrire n’est pas plus important que savoir réconforter quelqu’un qui a du chagrin, rétablir l’ordre en cas de conflits ou de troubles, ou raconter des histoires aux enfants.

Certains laissent passer les opportunités qui leur sont offertes d’enrichir leur esprit parce qu’ils sont convaincus de ne pas avoir de dons ou pensent que des circonstances particulières de la vie leur interdisent de s’exprimer. En réalite, quand quelqu’un saisit sa chance et se bat pour donner libre cours à sa créativité, il fait preuve d’un grand courage.

Puisque la société humaine est faite de telle sorte que tous les hommes ne peuvent pas être des chefs, il est d’autant plus important que les autres s’expriment. Toute créativité devrait être positive mais, comme nous disposons chacun de notre libre arbitre, il peut arriver qu’elle s’exprime d’une façon qui s’avère négative pour nous-mêmes et pour le reste du monde.

Nous pouvons nous montrer créatifs dans notre façon de nous coiffer, de choisir nos vêtements, de décorer nos maisons, de cultiver notre jardin, de fabriquer divers objets, ou même de les réparer. L’essentiel est de nous exprimer à travers des actes dont nous puissions être fiers.

2. Tu dois te montrer responsable

Tu es un invité sur cette terre, et en tant que tel, tu dois, en la quittant, la laisser dans l’état où tu l’as trouvée, ou en meilleur état encore. Tu dois veiller sur toutes les formes de vie qui ne peuvent pas s’exprimer ou se prendre en charge, et sont démunies. Tu es responsable des promesses que tu as faites, des engagements que tu as pris, et des conséquences de tous tes actes.

Il est important que tu comprennes que ton évolution spirituelle n’a ni début ni fin. Elle n’est pas comme l’eau d’un robinet que l’on ouvre et que l’on ferme. La mort n’est que l’interruption d’une activité intéressante et l’abandon d’un corps. En réalité, il est impossible de tuer quelqu’un. Les êtres humains font partie de l’Éternel, et la mort met seulement fin à l’existence terrestre d’un esprit. Tu es responsable de ton impulsivité, de la douleur et de la souffrance que tu infliges à tes victimes, et des conséquences qui rejaillissent sur tous ceux qui leur sont proches. Les morts ne sont pas malveillants, c’est la société qui l’est.

Pour tenter de réduire les inégalités, tu dois te montrer responsable de tes paroles et de tes actes, apprendre à respecter et à aimer la vie, et tout faire pour la prolonger.

Tu es responsable de ton corps. Il est constitué de parcelles des différents éléments auxquelles ta conscience a donné forme et vie. En le négligeant ou en le maltraitant, tu te montres irresponsable.

Tu es également responsable des conséquences de tes actes sexuels. Tu dois guider l’esprit d’un enfant que tu as conçu, protéger son corps, et par ton exemple faire naître en lui des sentiments positifs.

Cette règle est indissociable de la créativité. Tu es responsable de ce que tu crées et partage avec le monde entier; tu dois protéger les autres et ne pas attenter à leur vie.

3. Tu dois aider les autres

Il ne faut pas traverser la vie comme un voyageur soli-taire. Nous devons nous entraider et prendre soin les uns des autres. Une pensée doit précéder chacun de nos actes : « Est-ce pour le plus grand bien de toute vie? »

Prendre soin des autres signifie leur apporter ton sou-tien, partager ton savoir avec eux et t’efforcer de donner un aspect positif à leur vie. Tous les hommes ont droit à être traités avec dignité et respect. Venir en aide aux autres, c’est tendre la main aux Anciens, aux enfants, aux malades, aux mourants, sans vouloir en tirer de satisfaction personnelle, sans chercher à obtenir des louanges ou des avantages financiers, mais en se souvenant que nous faisons tous partie du même groupe, celui des êtres humains, et que le sort de la planète dépend des agissements de ce groupe.

4. Tu dois tendre à la maturité émotionnelle

Chacun de nous manifeste des sentiments comme la colère, la frustration, le découragement, le désespoir, la culpabilité, la cupidité, la tristesse, l’inquiétude, mais aussi la joie, le bonheur, l’espoir, la paix, l’amour. En vieillissant et en comprenant mieux ce qu’est un être humain, tu dois évoluer, te discipliner et maîtriser tes émotions. Comme la dit une fois quelqu’un de célèbre : « Tu es aussi heureux que tu veux bien l’être. »

Nos relations avec les autres, et tous les incidents de la vie, sont autant de cercles. Ils débutent, se poursuivent et se terminent. En mûrissant sur le plan émotionnel, tu n’auras aucune difficulté à boucler chaque cercle, sans laisser d’extrémités effilochées, sans éprouver de sentiments négatifs.

Il est préférable d’avoir connu la colère très tôt, alors qu’on était encore enfant. On peut ainsi comparer ce que l’on ressent quand son corps déborde de rage avec ce que l’on éprouve en faisant preuve de compréhension, en se montrant conciliant et paisible. Seules les émotions permettent à l’esprit et au corps d’entrer en relation. Par exemple, si ton dos te fait souffrir, tu dois te demander pourquoi, ce que cela signifie, chercher à savoir comment tu pourrais y remédier, quelles leçons il te faut en tirer.

Puis tu dois tout faire sur le plan physique pour soulager ton corps, sans oublier les pensées et les réflexions que cela t’a inspirées.

Il faut aussi respecter tes sentiments, particulièrement la joie et le chagrin. En les ignorant tu risques de provoquer l’apparition d’une maladie physique.

Le rire est une manifestation de nos sentiments très importante pour notre santé et pour celle de la terre entière. En tant qu’être humain, tu as reçu le sens de l’humour en cadeau, et la possibilité d’en user. En riant et en exprimant ta joie, tu garderas un corps en bonne forme et tu viendras à bout de certains ennuis de santé. L’humour supprime les problèmes, il consolide les relations entre les êtres et apporte la joie. Tu dois cependant demeurer attentif à ce qui te fait rire et à la façon dont tu utilises ton humour, car il ne faut en aucun cas te montrer destructeur.

L’humour est tellement important pour ton bien-être que le soir, tu ne dois pas fermer les yeux si tu n’as pas trouvé une raison de rire ou d’être joyeux au cours de la Journée. Si c’est le cas, sors alors de ton lit et pense à quelque chose qui te rende heureux.

Les clowns sont des gens particuliers que l’on rencontre dans toutes les sociétés. Un clown se cache en chacun de nous, et il existe toujours un moment approprié dans notre vie pour dévoiler cet aspect de notre personnalité.

On n’est jamais trop vieux pour se conduire en clown.

Mais le plus important reste la véracité. Tu ne peux pas chercher à savoir qui tu es, pourquoi tu es sur cette terre, et dans quel but, sans dire la vérité; toujours.

5. Tu dois te divertir

Oui, te divertir – et divertir les autres – fait partie de tes tâches sur cette terre. Le divertissement doit être déli-béré, et a pour but d’encourager ceux qui sont abattus, d’apaiser les déçus, de réconforter les malades ; c’est aussi une façon d’exprimer sa créativité. Te divertir peut t’aider à te discipliner et à mûrir. La difficulté consiste à ne prendre part qu’à des divertissements positifs et à ne pas se cantonner dans le rôle de spectateur. Le divertissement peut exercer une influence extremement importante, mais il ne doit jamais faire perdre le sens des responsabilités.

6. Tu dois apprendre à maîtriser ton énergie

L’homme ne peut ni créer ni détruire l’énergie, mais seulement l’utiliser et la modifier. Tout le potentiel d’énergie existant fut créé au même instant. Chaque pen-sée, chaque mot, chaque acte est porteur d’énergie. L’élément le plus infime, visible ou invisible, sur cette terre est une parcelle de cette énergie. Notre monde n’est constitué que d’elle.

Pourquoi, à ce moment précis de notre histoire, est-il tellement important que les humains se rappellent qu’il est de leur devoir de maîtriser leur propre énergie ? Parce que l’énergie collective, résultant de l’addition des énergies individuelles, est à l’origine du monde visible et de Paura qui enveloppe les êtres et les lieux. Tout ce qui constitue notre monde se développe ou se désagrège en fonction de son niveau d’energie. Tous les mots que nous prononçons s’envolent, et il nous est impossible de les rattraper, de les corriger, de les rétracter. Ils se fondent dans l’aura qui enveloppe la planète. Au cours des temps, les pensées égoistes, les actes violents, les cris des victimes sont devenus si nombreux qu’ils constituent à présent une bonne partie de cette enveloppe. Les hommes trouvent plus facile d’exploiter cet aspect négatif des choses plutôt que de s’attaquer à lui et de s’en dégager. Plus de la moitié des esprits qui choisissent aujourd’hui de venir sur terre seront des victimes. Nous sommes responsables de cet état de fait et nous devons y remédier. Une tâche qui ne peut être accomplie que si chacun de nous prend conscience qu’il doit maîtriser son énergie et donner l’exemple. Tout effort finit par porter ses fruits. Se sentir une victime, blâmer les autres et s’apitoyer sur soi-même ne fait qu’ajouter à la vibration négative. Il nous faut changer d’attitude, pardonner et oublier, nous montrer plus optimistes, plus positifs, mettre tout notre cœur à accomplir nos tâches, et nous libérer de ce qui nous donne le sentiment d’être des victimes.

7. Tu dois t’adonner à la musique

Les humains ont reçu en cadeau la possibilité de chanter en disposant d’un registre beaucoup plus étendu qu’aucun autre être vivant, et la capacité de fabriquer des instruments. La musique permet d’exprimer sa créativité et de se divertir, mais elle est tellement importante en elle-même qu’elle mérite de compter au nombre des dix règles de vie. Elle a une influence sur tout le genre humain, et son énergie peut guérir à la fois notre corps et la planète entière. La musique qui bat au rythme de notre pouls a une action très positive sur nos nerfs et notre état mental.

Tout le monde est doue pour la musique et subit son influence. Elle est notre âme qui parle, la voix de la terre communiquant avec l’univers.

8. Tu dois lutter pour parvenir à la sagesse

La sagesse est très différente du savoir. Celui-ci peut provenir de plusieurs sources : les livres, les écoles, les médias, et l’expérience. C’est d’après lui que l’on évalue le QI d’un individu. Une personne peut être extrêmement intelligente et ne pas posséder une once de sagesse. La sagesse est la façon d’utiliser le savoir, la résolution d’agir en tenant compte du bien-être de tous ceux qui sont concernes.

Il n’est pas nécessaire de fréquenter une école ou d’obtenir des diplômes. Il peut être utile de savoir lire et écrire, mais ce n’est pas indispensable pour réussir son voyage spirituel en tant qu’être humain.

Tu dois t’efforcer de te comporter avec sagesse, en te gardant d’oublier que tous les esprits connaissent la même expérience humaine; ils ne font que passer et sont les invités de notre Mère la Terre. Ils ne forment qu’un avec le Créateur; tout ce qui vit provient de la même Source. C’est faire preuve de sagesse que d’honorer la finalité de chaque chose et d’agir pour le plus grand bien de toute vie.

9. Tu dois apprendre l’autodiscipline

Que la vie sur cette terre soit paisible, productive et joyeuse ne dépend que de nous. Malheureusement, il a pourtant fallu créer des lois pour obliger les hommes à vivre de la sorte.

Il peut nous arriver de tomber dans les excès, de nous adonner à toutes sortes de drogues, de nous montrer négligents, cupides, cruels ou destructeurs. L’autodiscipline nous permet de maîtriser cela et de devenir plus sages.

Elle nous aide également à garder un corps sain.

L’état de santé des êtres humains est un baromètre qui nous renseigne sur l’état de santé de la terre. Nous devons développer notre autodiscipline afin de permettre à notre esprit et à notre corps d’entrer en relation. En écoutant ton cœur, tu sauras quand les choses risquent d’aller trop loin. Il faut apprendre à faire la différence entre entendre ce que dit ta tête, et écouter le message que t’envoie ton coeur. Ta tête parle au nom de la société, ton cœur en celui de l’Éternel.

10. Tu dois observer sans juger

L’observation dépourvue de jugement est ce que l’on appelle parfois l’amour inconditionnel. Tous les hommes sont des esprits qui ont été créés au même instant. Aucun d’eux n’est plus vieux, plus intelligent, ni meilleur qu’un autre. Tous ont bénéficié du même cadeau : la liberté de choisir. La Source est parfaite, et nous avons été créés à son image, mais le cadeau que nous avons reçu nous laisse croire et nous pousse à nous comporter comme s’il en était autrement. Nous voyons les autres, et nous-mêmes, moins parfaits que nous ne le sommes, et nous agissons avec moins de sagesse que nous n’en possédons. »

Guider c'est montrer les pistes. "Chacun sa route, chacun son chemin". La solution est en chacun de nous.