Archives de catégorie : EJE

Lectures 9/jeunesse

J’avais fait un vœu, un peu, beaucoup, pieux : celui d’acheter le moins possible de livres et plus du tout de livres neufs. Pour plusieurs raisons : pour laisser les arbres tranquilles, à cause des cartons de déménagement et pour la magie du rangement (mon chéri est allergique aux livres qui ne servent à rien sur une étagère. Une fois lus, ils encombrent. Avec le temps, je partage son avis.)

Pour les livres d’occasion, j’ai une astuce, je les donne dès que j’ai terminé ma lecture. Pour les livres jeunesse, c’est plus difficile. Je garde les coups de ♡ et je donne les autres. Sauf que mes préférés sont souvent différents de ceux de Cadet. Notre bibliothèque se remplit plus qu’elle ne se vide… Pour les neufs, je craque avec parcimonie.

Sans transition, voici ma sélection pour le mois :

As-tu rempli un seau aujourd’hui ?

Surprenante lecture, découverte au gré de mes visites sur la toile. J’avais lu plusieurs commentaires négatifs et j’ai bien fait de rester sur ma curiosité. Les illustrations me plaisent, alors qu’elles ont été qualifiées d’hideuses ! le texte est parfait à mes yeux, alors qu’il a paru redondant et infantilisant à d’autres. Pour information : la répétition et les mots simples sont indispensables pour s’adresser aux enfants (et parfois même à certains adultes).
Le message est clairement orienté vers la bienveillance envers soi-même et les autres et rien que pour cela, ce livre mérite d’être défendu et diffusé !
Je l’ai lu à Cadet et il a posé beaucoup de questions sur le pourquoi du seau vide et surtout quand il est fait mention du « pillage du seau ». Il faut dire qu’au sein de notre petite famille, il nous arrive en état de fatigue très très avancé, de nous lancer le seau à la tête ! Je suis EJE mais je suis surtout une mère parfaitement imparfaite et malheureusement rapidement sujette à l’asthénie (pour faire court). Je peux me transformer en mère dragon de manière assez effroyable, mea culpa !

Merci à Heloïse Weiner pour ces illustrations si justes !

Nous avons donc réussi à imager nos conflits et nous avons compris que nous nous vidions nos seaux mutuellement, notamment quand nous étions en colère les uns contre les autres.
La solution est de remplir le seau (image pour le réservoir affectif). Remplir son seau et celui des autres est d’une simplicité déconcertante. La grande surprise, c’est que remplir le seau des autres permet de remplir le nôtre ! Cela parait logique après réflexion. L’inverse se vérifie également : piller/vider le seau des autres, vide le nôtre de la même manière.
J’évite de spoiler le livre, je pense que c’est un excellent investissement familial. A lire et à relire, sans modération ! Et à pratiquer au quotidien.

Dragons bleus et dragons jaunes

Il vient tout juste de rejoindre nos histoires du soir.

Découvert sur Instagram, il me faisait de l’œil depuis un moment. J’ai attendu raisonnablement d’avoir les finances et le voilà, mon précieux ! Le dragon me fascine depuis toujours. Récemment, Cadet me demandait pourquoi les dragons étaient invisibles. Pour une fois, je lui ai répondu mon ressenti au lieu d’une explication « rationnelle ». J’ai dit qu’à mon avis, les humains sont devenus trop dangereux, alors les dragons ont « disparu » pour se protéger de nous. Il a trouvé mon explication triste. J’aurai pu répondre que les dragons n’existent pas, sauf que je n’ai aucune certitude à ce sujet. Je n’ai plus besoin de voir pour croire. (A ceux qui pensent au Père Noël,  trop d’adultes ont gâché la beauté du « concept ». Je suis toute disposée à y croire, dès que le PN mercantile n’en voudra plus à mon argent ni à la planète !)

J’ai lu « Dragons bleus et dragons jaunes ». J’ai admiré les illustrations un bon moment. Les dragons sont magnifiquement dessinés. L’histoire est simplement belle. C’est un conte dans la plus pure tradition. Cadet l’a écouté sans poser de question (il a l’habitude d’en poser avant même que l’histoire y réponde). Il a quand même voulu savoir, avant que je lise, si les dragons jaunes étaient amis avec les bleus. L’histoire a répondu à sa question. Il a eu l’air d’apprécier l’écouter. Je sais rarement quand une histoire lui plaît, sauf s’il la réclame tous les soirs. Ces temps-ci, il préfère varier les plaisirs.

Ces deux lectures jeunesse ont apporté de la nouveauté, bienvenue, dans notre petite bibliothèque. Je présenterai ma lecture d’adulte sérieuse dans un autre blabla.

 

Version positive

L’aviez-vous remarqué ?

La négation envahit nos dialogues et nos lectures. Depuis que je fais cet effort de tourner mes phrases positivement (et en prime j’enrichis le vocabulaire de Cadet), je constate que le discours ambiant est farci de « ne pas ». Le cerveau (surtout celui des enfants) semble avoir quelques difficultés à traiter ce genre d’informations négatives. C’est Isabelle Filliozat qui aborde ce sujet dans « J’ai tout essayé!« .

C’est un exercice qui demande une attention particulière, quand la formule négative fait partie de notre vie de tous les jours.

Quelques pistes de Working Mama pour changer ses tournures du quotidien : ici.

J’entends déjà les réfractaires au changement : » encore une nouvelle mode! » Peut-être. C’est encore plus à la mode de déclarer que toute volonté de changer est une mode. Les prises de conscience ont cette faculté de naître toutes petites et de prendre une belle ampleur avec le temps. Il y a de la marge avant que le « ne pas » disparaisse. Inutile de fonder un club pour sa protection ! De toutes façons, des tournures négatives sont indispensables. Je remplace très peu le « je ne sais pas » à l’oral, sauf parfois par « mystère et boules de gomme » mais ça donne trop d’indices sur mon âge mental. A l’écrit, je préfère « je l’ignore ».

Ce qui m’agace le plus c’est quand quelqu’un demande : « tu ne veux pas ceci ou cela ? (pour le coup, mon cerveau n’entend que ca !!) Déjà la forme interrogative a disparu…Maintenant je réponds systématiquement « tu viens de décider pour moi. » Est-ce si compliqué de dire : « Veux-tu ceci ou cela ? »

Tout ça pour en revenir à une publication sur Instagram, dans laquelle je répondais que même quand je lis des histoires, je reformule.

Petit exemple d’un livre sur le pot que j’ai trouvé particulièrement inadapté aux enfants concernés, car plein de négation, de « il faut » et de « tu dois » ! Je précise que l’idée est à des lieues de plagier, hein. Inutile de me dénoncer auprès de la maison d’édition, je ne commercialise rien. Je l’utilise à des fins personnelles. Merci de votre tolérance.

Voilà l’idée : (quelques pages du livre « non ! je ne veux pas le pot » chez Fleurus.)

J’ai aussi converti toutes les phrases négatives des « Leo et Popi », mais chuuuuuut !

J’en ai profité pour transformer les félicitations par des encouragements. Est-ce un exploit de faire caca et pipi dans le pot ou les WC ? Pour ma part, j’exprime ma joie de voir mon enfant grandir mais je m’abstiens de lui décerner une médaille à chaque fois… J’encourage en cas d’échec, car oui l’échec fait partie de la vie. C’est l’échec qui permet d’affiner sa perception vers la réussite. Souvenons-nous de son acquisition de la marche, c’est le meilleur exemple : il tombe un nombre incalculable de fois et il se remet debout tout autant, sans hésiter.

Qu’en pensez-vous ? Avez-vous pris cette habitude ? Constatez-vous des changements ?

Dans ma pratique de mère et d’EJE, le constat est remarquable : je répète moins !!

Lecture 8. Puni-cagibi !

Le mois d’août a été tellement chaud que je n’ai eu aucun courage de finir un livre sérieux. Même à temps partiel, j’étais trop cuite pour finir la soirée avec un bouquin qui demande réflexion.

Récemment, j’ai reçu un livre jeunesse des années 90. La première fois que je l’ai vu, c’était en faisant un tri dans un tas de vieilleries pour vider la réserve d’un EAJE. Le titre m’avait consternée. Pour « rire » je l’avais lu à une collègue et je l’avais caché dans le tas de livres trop abîmés pour être entre les mains d’enfants de moins de 3 ans. Et puis, je l’ai oublié.

En faisant des recherches de livres d’occasion sur différents thèmes, je l’ai reconnu. J’ai voulu lire les commentaires sur le net. Ça m’a donné envie de l’acquérir. Tellement étonnée que les uns adorent et les autres détestent. Pour 2 francs six sous, le voilà dans ma petite collection (qui commence à s’agrandir, oups) !

En lisant, je me suis surprise à sourire. L’enfant de cette histoire est, comme la majorité des enfants, vraiment attachant, chiant, attachiant. Son imagination n’a aucune limite, sinon celles du cagibi. Ses idées pour s’y faire envoyer frôlent l’ingéniosité.

Comme il est fait mention ouvertement de ce qui se nomme Violence Éducative Ordinaire, en 2018, j’en profite pour blablater sur ce sujet sulfureux. C’est suffisamment grave, puisque ce pourrait être l’origine de plusieurs formes de violence, voire de la Violence tout court.

Simon se fait PUNIR par retrait dans une toute petite pièce sombre, un placard. Je doute que ce soit pour qu’il se calme et réfléchisse, c’est simplement une mise à l’écart. J’ignore son âge, il me semble jeune, il parle de manière compréhensible. Tout le long de l’histoire Simon est chez lui, avec ses parents. Entre ses parents et lui, il y a très peu de dialogues, à part « vilain garçon, puni-cagibi ! »

Les parents sauvent presque la mise en s’infligeant la même punition, de leur plein gré, mais Simon finit par les faire craquer. Cela dit, cet enfant est souvent seul. Qu’il soit envoyé dans le salon, la salle de bains ou les toilettes, il n’y aucun mots mis sur les actes et leurs conséquences, aucun accompagnement. Il est libre de faire les pires expériences possibles. Logique.

C’est ça qui est formidable dans les histoires, TOUT EST POSSIBLE mais s’il fallait préciser : TOUT EST IRRÉEL !

Je suppose que des enfants qui ont le temps de faire des « bêtises » aussi élaborées sont silencieux pendant un temps suffisamment suspect. Dans ma vie de mère, le silence est une alarme, autant que les cris. Au moindre doute, je bondis. Surtout à partir du moment où bébé/Chérubin se déplace. Je me souviens avoir visionné des vidéos des « pires bêtises » d’enfants et c’est difficile de garder son sérieux. Quand deux enfants se sont dessinés sur tout le corps et que leur papa essaie une tentative d’autorité alors qu’il est plié de rire, c’est communicatif ! Combien de temps il leur a fallut à ces deux chenapans pour être recouverts de feutre/peinture (j’ai oublié) des pieds à la tête ?!

Des bêtises ou des expériences ?

Junior bis a demandé à ce que je lui lise l’histoire deux fois. Il a fait peu de commentaires. Il a dit qu’à l’école il y avait des punitions mais à la maison « vous me puniez pas« . J’ai expliqué que nous préférions dialoguer, expliquer et lui demander de réparer quand c’est possible. A l’école, la menace c’est d’aller dans le bureau d’Untel…parce que c’est le directeur ? parce que c’est un homme ? Je me souviens, en EAJE, je proposais aux enfants (les plus grands) qui avaient atteint leur seuil de tolérance des temps collectifs, d’aller dans le bureau d’Unetelle, la directrice. J’expliquais que le trajet permettrait de se détendre et que je resterais avec lui ou elle pour discuter à 3. Jamais je ne parlais de punition. Au contraire, c’était une opportunité de sortir d’une émotion envahissante et de poser des mots. Ils finissaient par réclamer d’aller discuter avec Unetelle et moi dès qu’ils sentaient que c’était difficile pour eux.

En France, la punition est une valeur-sûre. C’est dommage et dommageable car la sanction est bien plus constructive. Ici ce qu’en dit Jean Epstein.

Punir un enfant de moins de 5 ans (immaturité du cerveau) s’avère comme pisser dans un violon et même pire puisque lourd de conséquences sur la construction identitaire, l’estime de soi et la confiance en les autres. Punir après 5 ans ne semble jamais porter de fruits que ceux de la rancœur. Personne ne pourra dire qu’il l’ignorait.

 

 

Lectures 7. Philosophie et essai politique

Ce mois-ci j’ai beaucoup lu pour moi. C’est une période estivale propice aux lectures légères mais pas que.

Je vous partage un coup de cœur qui a peu à voir avec la petite enfance, sauf le personnage principal   : une sorte de « petit prince » du 21ème siècle. J’ai trouvé ce livre apaisant et puissant.

Extrait :

"Je méditai un temps leurs
 paroles avant de murmurer :"Ainsi, dans le pays 
des hommes, certains 
décident pour 
d'autres de la
conduite à suivre. 
Ça veut dire que 
ces autres ne sont 
pas capables de 
se diriger eux mêmes."(p.66)
le jour où la guerre s’arrêta

La lecture, petite enfance, du mois est un essai politique, d’une pertinence saisissante. Je découvre cet auteur avec gratitude. Jesper Juul est un grand monsieur et sûrement une belle personne. Peut-être qu’un jour la France s’en inspirera et par extension le monde entier…on peut rêver.

Pour répondre à la question du titre, je crierai un grand oui !! Est-ce bien le cas de tous nos politiques ? Se poser la question est légitime. Nous sommes finalement loin d’être soutenus dans cette démarche…que nous soyons professionnels du secteur médical, social ou petite enfance. Ce serait du déni de ne pas s’en rendre compte. A réfléchir sérieusement et rapidement, afin de passer à l’action.

Voulons-nous vraiment des enfants forts et en bonne santé ?

Extrait de la critique de culturemania :

"Le message de Jesper Juul 
(qui n'a rien à voir avec le rappeur, non, non, non...)
est clair : aujourd’hui 
le modèle éducatif, 
qu’il soit dans les foyers 
ou dans les écoles de l’état, 
ne permet pas aux enfants 
d’avoir une estime de soi 
assez solide pour 
être heureux 
et en bonne santé, 
et donc 
de construire une société
à cette image. 
Il rappelle que le système scolaire  a été
pensé il y a des années 
et des années et qu’il 
n’est plus du tout adapté 
ni aux connaissances
que nous avons du 
développement des enfants, 
ni à leur soif innée 
d’apprendre, 
ni au monde que beaucoup
d’entre nous veulent construire. 
Il dénonce les états 
d’Europe qui n’ont 
toujours pas compris 
le lien entre la façon dont
la société traite
les enfants et le taux de
maladies psychosociales
en constante augmentation. 
Il souligne que ces mêmes états
s’inquiètent de la hausse 
des coûts de la santé et
des affaires sociales 
alors même qu’ils 
ne prennent pas conscience
que ces coûts seraient 
ô combien diminués
si l’éducation, l’école et 
la prévention étaient 
de bonne qualité.

Je garde le contenu de ces deux lectures dans ma tête et mon cœur en étant sûre que ma pratique s’en imprègne déjà.  Je me contente de partager mes ressentis après lecture. Si ça donne envie, tant mieux.

Quelques passages :

Belles lectures d’été à toutes ET tous ! (Je vous épargne l’écriture inclusive, ça m’est illisible.)

Chèvrerie du bois d’Amon/Alpes-Maritimes

Sortie organisée par des collègues. Je les ai accompagné en tant que professionnelle. J’ai enfin repris une activité d’EJE et je suis enthousiaste ! Comme à chaque début de contrat. Celui-ci est à durée déterminée, par choix. Je n’en dirai pas plus, j’ai remarqué que trop en dire peut porter préjudice.

Je reviens sur le lieu de la sortie car j’ai trouvé le concept vraiment bien pensé et très agréable à vivre. C’est une ferme avec essentiellement des chèvres, mais aussi des chevaux, des poneys, des ânes, des vaches, quelques moutons et trois chiens de berger doux comme des agneaux mais hyper-vigilants. Édith et Pascal sont chevrière et chevrier diplômés.

La journée avec les familles s’est déroulée selon une journée-type proposée sur leur site internet, avec des aménagements selon le public accueilli. Les propriétaires s’adaptent avec facilité et avec le sourire. Ils sont à l’écoute, passionnés donc passionnants, pédagogues et le tout avec humour !

Nous avons commencé par une présentation des personnes, des lieux, des animaux et nous avons parcouru le domaine. Tous les animaux ont reçu notre visite et l’aide des volontaires pour le nettoyage, nourrissage et « câlinage ». Je ne suis pas experte en bien-être des animaux alors mon point de vue reste subjectif : j’ai trouvé les lieux bien entretenus et les animaux semblaient paisibles. Je n’ai ressenti aucun moment de stress durant notre présence sur place tout au long de la journée ; même quand un cheval  a profité de l’absence d’électricité dans les clôtures pour faire une escapade.

Le temps semble s’accélérer avec toutes ces tâches à accomplir auprès des animaux. Nous sommes vite arrivés à l’heure du pique-nique sans nous en rendre compte. La traite des chèvres était prévue dans la matinée. Elle a été reporté après le déjeuner pour le confort des enfants affamés. C’est que ça creuse de travailler à la ferme !

Édith et Pascal ont mangé avec nous. Ce qui a rendu le déjeuner convivial. A la fin du repas, les fromages nous ont été présentés et une dégustation a été proposée. Je serai encore partiale car j’apprécie beaucoup le fromage de chèvre mais comme tous les fromages, je les trouve très souvent trop salés. Les fromages qu’Édith fabriquent sont, sur ce point, parfaits à mon palais. Ils sont salés juste comme j’aime. Elle a confirmé que n’aimant pas le sel, elle en met à peine et ça se sent ! Les plus récalcitrants des enfants se sont laissés convaincre de goûter et ont aimé ! Réussite digne d’un exploit.  Elle nous a aussi présenté les savons de sa confection, au lait d’ânesse et de chèvre.

L’après-midi a débuté par la traite. Les enfants ont pu participer activement. La présentation était pédagogique, ludique et pratique. Quand l’enfant expérimente, il apprend. Le lait a été goûté et validé à l’unanimité. Pascal a expliqué que le moindre doute et la dégustation refusée par un chien de berger l’obligerait à jeter tout le lait de la traite. Les trayons sont donc inspectés un à un (en cas de blessure) et nettoyés. Le lait est ensuite filtré (poils des mamelles, paille etc). Toutes les étapes jusqu’à la fabrication du fromage ont été abordées. Édith a pris le relais pour qu’à notre tour, nous fabriquions du fromage… enfin les enfants, qui ont moins rechigné à mettre les mains dans le lait caillé. Chacun est reparti avec son petit fromage et son diplôme de fermier, tout fiers de la journée passée en plein air et dans la bonne humeur.

Petit bémol, notre journée était trop longue pour les plus jeunes (moins de 3 ans). Ils s’en sont donné à cœur joie. La fatigue s’est faite sentir dans l’après-midi, sans possibilité de repos autre que la poussette canne (refus catégorique) ou à bras, mais au bout d’un moment, ça fatigue l’adulte qui s’y colle. L’idéal aurait été d’avoir un porte-bébé physiologique. Ils se sont, quasiment, tous endormis dans le car pour le trajet du retour.

Tous ont dit être ravis de cette journée passée au soleil, dans un environnement naturel en compagnie de tous ces animaux. Je partage ce ressenti. C’est la vie d’être dehors, de s’occuper d’une manière complète : physiquement et mentalement. Et c’est sûrement gratifiant de profiter des résultats de son travail quotidien. Je recommande ce genre de sortie. C’est une belle échappée du quotidien, surtout pour des citadins en manque de nature. ça reconnecte à l’essentiel. Un grand merci à Édith et Pascal pour leur transmission !

-Qu’avez-vous préféré durant cette journée ? -le traaaaaaacteeeeeeur !

Lecture 6. Écoutez-moi grandir, Sophie Marinopoulos

  

Livre encensé par les pros de la petite enfance :

« On devrait le distribuer aux
parents dans les maternités, 
l’offrir aux jeunes diplômés 
des métiers de la Petite Enfance 
et le remettre aux nouvelles 
assistantes maternelles en même
temps que leur agrément. 
Ce livre est de santé publique ! 
(…)
On sourit beaucoup, on rit 
parfois, on opine, 
et surtout on réfléchit ! 
Ce petit ouvrage devrait trouver
sa place dans la bibliothèque 
de tous les pros ! Car son 
auteur a raison : « Ce livre, 
c’est de la prévention. Il parle
de santé psychique et 
d’éducation ». Ce qui est tout 
aussi important et essentiel 
que la santé physique, nous le
savons tous désormais. »

Mon avis est mitigé. Ce livre ne m’a rien appris, ni rien permis de mieux comprendre. J’ai apprécié le lire car le style est fluide et agréable. Jusqu’à la page 32, c’est un joli voyage dans le monde intra-utérin et les premiers moments de vie d’un petit d’homme. Dès la page 33, j’ai eu des difficultés à le lire, par manque d’attention et d’intérêt (l’intérêt est mon moteur, comme nombre d’entre nous)

En tant que mère, je le trouve léger et simpliste. En tant que pro, même s’il pose des bases, il reste succinct. En prime, il contient quelques jugements, à peine dissimulés parce que très bien emballés. Certaines idées amenées par Elisabeth, de la part de Mme Marinopoulos, me sont légèrement écœurantes, tout de même, surtout dans la « pensée » d’un nourrisson. Ça se veut « ouvert » mais je l’ai ressenti « fermé ».

A sa lecture, j’ai souvent tiqué. Bébé Elisabeth omet de préciser que chaque enfant va à son rythme puisque chacun est différent. Si nous naissions tous identiques en matière de tempérament, de caractère, de vécu in-utéro et de contexte de naissance, alors oui ce qu’elle dit pourrait s’appliquer à d’autres bébés, qu’elle appelle ses « collègues »…or c’est loin d’être le cas. J’aurai préféré que ce soit précisé, car je l’ai compris comme une généralité.

Au sujet du sommeil, j’ai rencontré des bébés [en fait, un seul en vrai. Je ne compte pas les bébés déjà résignés par un dressage à la « Ferber » ; à mon tour d’être subjective !! et un fictif : « Thomas n’a peur de rien »] qui aimaient dormir seuls, dans leur espace. Cela dit, c’est une minorité. Le contraire est plus largement répandu. Après avoir passé 9 mois « collé-serré » comme le dit bébé Elisabeth, être seul c’est compliqué.

Qu’elle décrète que peu importe le lait qu’elle boit, l’important c’est d’être nourrie. Évidemment nous sommes tous d’accord…le choix (parce qu’il existe) reste celui de la mère (en accord ou non avec le père) d’allaiter au sein ou au biberon. Je doute que ce soit judicieux de l’avoir ainsi exprimé. C’est très subjectif. Elisabeth aime les deux, le sein et le biberon (aucune précision sur ce qu’il y a dans le biberon). Pour le risque de confusion sein-tétine, c’est dommage. Si un sevrage est prévu, c’est déjà plus logique .

C’est un écueil de ce livre, il est sujet à interprétation.

Concernant les pleurs, pour un nourrisson, attendre est difficile, c’est observable chez la majorité des bébés. Elisabeth dit que ça lui arrive de pleurer pour pleurer, pour rien…enfin si j’ai bien compris. C’est une championne dans plusieurs catégories car elle aime être seule « pour un laps de temps raisonnable » dès ses premiers jours de vie…elle aime attendre, elle aime tous les laits (?) et elle accepte le biberon sans sourciller.

Le plus gênant (pour moi) sont les comparaisons de son « autonomie » avec celle de ses « collègues » et notamment de sa cousine. A côté, elle le dit « je suis un génie ». La cause du « retard » des autres est identifiée de manière trop ciblée comme étant un refus des adultes de les laisser grandir. Je constate qu’on pourrait penser, une fois de plus, que c’est la faute à… la mère !

Finalement, Elisabeth vit dans une famille presque idéale, comme il en existe peu, voire pas du tout : sa croissance est parfaite (sauf au début, elle prend peu de poids (encore cette obsession du poids ; alors qu’un nourrisson nourri au sein a une croissance différente d’un nourrisson nourri au lait en poudre). Ses parents ont quelques désaccords mais comprennent vite et rectifient parfaitement le tir. Ou alors s’agit-il d’une belle vitrine qui cache les coulisses de l’arrière-boutique ?

Faire parler un bébé, c’est original et touchant. Cela comporte le risque de penser que tout ce qui est relaté par ce charmant bébé concerne tous les bébés, toutes les mères, tous les pères etc.

Comme tout ce qui se dit au sujet de pratiques dites de « maternage », des propos peuvent être mal interprétés. Mes yeux d’EJE se sont écarquillés plusieurs fois pour retrouver leur taille normale quelques lignes ou pages plus loin…trop loin pour éviter les confusions, si j’avais été une jeune mère.

Préciser et même répéter que les ressentis d’Elisabeth n’appartiennent qu’à elle, m’aurait un peu plus rassurée quant à l’impact que peut avoir ce livre sur de jeunes parents déboussolés.

Le message à retenir demeure important en direction des adultes :

les parents savent, ils peuvent se faire confiance et surtout,

la croissance psychologique des bébés est tout aussi importante, sinon plus, que la physiologique.

Je suis bien contente de l’avoir emprunté dans une bibliothèque. Son court format m’a permis de le lire deux fois avant de le rendre, pour être sûre de mon avis. Il est resté incertain et le malaise ressenti à la première lecture n’a pas été dissipé à la seconde. Je suis loin de partager l’encensement de mes collègues du site « les professionnels de la petite enfance ». D’ailleurs j’ai du mal à le comprendre. Je m’en passerai facilement dans ma « carrière » et ma bibliothèque. Je suis allée lire d’autres avis et d’autres ont été déçus, comme moi.

Si vous l’avez lu, je serai curieuse de savoir ce que vous en avez pensé.

Être EJE

Suite à des questions posées via Instagram, je me suis dit qu’y répondre publiquement pouvait permettre à d’autres de se faire une idée du métier.
EJE
1) En quoi consiste le métier d EJE ?
Selon moi, c’est accompagner des enfants dans la continuité de leurs parents pendant que ceux-ci sont absents temporairement (ou plus selon les lieux d’accueil). Accompagner c’est être présent sur les temps d’une journée et répondre aux besoins des enfants à différents niveaux (cela implique des propositions éducatives variées). Le rôle de l’EJE et ses missions sont bien plus nombreuses et parfaitement détaillées sur plusieurs sites internet, notamment celui de la FNEJE. Cette réponse, c’est mon idéal.
2) Qu’est ce que vous aimez le plus dans votre métier ?
Être en présence des enfants, de leur spontanéité, leur authenticité et leur candeur. Échanger, rire, jouer avec eux. Partager leur existence. Identifier et répondre à leurs besoins avec bienveillance.
3) Qu’est ce que vous aimez le moins dans votre métier ?
Les adultes…plus sérieusement…la quasi exclusivité féminine des équipes et toutes les problématiques (souvent superficielles) qui en découlent. Même si j’apprécie la majorité de mes collègues, je me passerai bien de l’aspect managérial de la gent féminine.

4) Quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ?

La capacité d’adaptation me semble indispensable (cela englobe un paquet de qualités). Un minimum de goût pour les autres. Même si je déteste la polyvalence, c’est un plus.

5) Où travaille l’ éducateur de jeunes enfants ?
Partout où les enfants sont accueillis, en Théorie. Sur les rives du pays de la Pratique, les EJE sont, hélas, cantonnés dans les EAJE (crèches, haltes, alsh…)
 6) Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaitent exercer ce métier ?
Faire des stages d’immersion autant que possible, pour connaître les lieux d’accueil dans lesquels on se sent le mieux et envisager ses limites. Faire une psychothérapie c’est, à mon sens, très important.
Si vous avez d’autres questions, je suis disponible pour y répondre.
 

Mes compétences sont disponibles

QUI EN VEUT !!??

Je suis EJE de formation. Pour des raisons personnelles, il m’est impossible d’exercer sur le terrain avec les quotas actuels. Je suis même écœurée d’avoir exercé dans ces conditions. Quand j’y pense, j’ai la nausée. Après 1 an, de repos forcé, je suis prête à mettre en pratique mes savoir-être et savoir-faire ailleurs qu’en EAJE (« mais t’es folle, tu te grilles dans le milieu… » « Oui, enfin, pour ce qui m’est proposé, je m’en remettrai »).

Je suis à la recherche d’une voie professionnelle qui me permettrait de proposer mes compétences, à ceux qui en ont besoin, telles que je les porte, sans avoir à me transformer en wonder-woman (et non, je n’ai pas eu la chance de grandir sur l’île de Themyscira, comme la belle princesse Diana).

Ça me plairait d’accompagner des enfants « porteurs de handicaps mentaux » à l’école maternelle/primaire ou même en institut. Le terme c’est auxiliaire de vie scolaire (AVS) ou autre chose (ça change tout le temps). J’ai postulé récemment. Il m’a été demandé une lettre de motivation (manuscrite, à envoyer par mail !!). J’en ai marre de ces procédures à la noix. Si je postule, c’est que je suis motivée, rencontrons-nous afin d’en discuter de vive voix. Oui je sais, je suis hors critères (CUI CUI et trucs machins) mais j’ai envie de dire, on s’en fout, non ? J’ai envie, c’est tout. Oui, je sais, je ne suis ni précaire, ni sous-diplômée, mais… est-ce tout ce qui est recherché pour accompagner des enfants à forts besoins ?? Et cette histoire de fin des contrats aidés… où est la logique avec la promesse que tous les enfants auront leur AVS à la rentrée ? Nous sommes le 19 septembre 2017, et si j’en crois BMFTV, « 3500 élèves sont privés d’école, faute de personnel… » Pardon ? Faute de quoi ? Et moi, je suis du vent dans la plaine ? Je suis sûre que nous sommes nombreux à attendre un hypothétique « poste ». Si quelqu’un cherche, je vis dans le 06, près de Cannes. Pour me contacter, il est possible de me laisser un commentaire sous cet écrit.

Ça me plairait aussi d’accompagner des enfants dits « lambdas », de tous âges, dans leur découverte de la vie. Avec des horaires « humains », au plus proche de leur rythme. J’imagine un lieu de vie dans lequel, le petit déjeuner aurait lieu quand les enfants ont faim, pour la plupart après 9h. Commencer la journée par un moment convivial, quel idéal ! Continuer avec une matinée en extérieur, au jardin, à la ferme, à la pêche, en forêt, au marché… ; préparer le déjeuner ensemble ; profiter d’un temps de pause, calme, lecture, jeux de société et enfin terminer l’après-midi par du bricolage, de la pâtisserie, l’entretien des parties communes…de la méditation selon les besoins, une collation si nécessaire et fin de la journée avec jeux libres jusqu’au départ avec les familles. Y’a de quoi s’occuper et apprendre les choses essentielles de la vie. Dans tous ces moments, il y a du concret et en faire l’expérience permet d’assimiler des notions plus aisément. Le bien-être à l’école, est-ce que je rêve ? Qu’est-ce que j’attends pour créer cette « école » alternative, me direz-vous ? Et oui, bonne question, qu’attends-je ? Seule, je sais que j’aurai du mal à y arriver, chacun a des épaules plus ou moins larges. Ma carrure est toute mince et a assez de fardeaux à porter. Alors, je n’ai aucune honte à dire que OUI j’aurai besoin d ‘aide ! de conseils avisés, de guidance de personnes qui sont dans l’aventure…toussa toussa. Oui c’est un appel.

Pour faire un peu CV et lettre de motivation, voici la liste de mes compétences acquises au cours de mes dix années d’expérience, à domicile, en saison en EAJE, en EAJE municipaux…et avant le DE, en groupe scolaire auprès d’enfants porteurs de handicaps mentaux ( en CLIS et UPI).

  • Accueil, encadrement, de jeunes enfants, d’enfants polyhandicapés et porteurs de handicaps mentaux. Accompagnement en lien avec les familles.
  • Proposition de médiations et actions éducatives pour favoriser le développement global de l’enfant.
  • Travail et encadrement d’équipe éducative ; élaboration et conduite de projets.

A part cet encart politiquement correct, je sais observer finement, écouter attentivement, échanger calmement, réfléchir tranquillement mais aussi urgemment. Je sais analyser des situations. Je sais rédiger des écrits (projets, compte-rendus…). Je suis dans une optique de bienveillance (ni laxiste, ni permissive), même si je suis loin d’être parfaite. C’est un de mes défis professionnels.

Mes qualités et mes défauts sont visibles rapidement sur le terrain, dans la mesure où je suis entière, honnête même si parfois réservée. Je dirai ce que j’ai à dire au moment opportun. J’attends, en retour, que l’on me dise aussi ce qu’il y a à me dire. C’est la base de la communication car les « non-dits » et même les « on-dit » c’est pénible et lourds de conséquence et de temps perdu.

Ah oui, et je m’appelle Mickaëlla.

Ravie d’avance ! Nice to meet you !

Et si nous laissions les enfants…jouer ?!

C’est un sujet qui tient souvent très à cœur chez les professionnels de la petite enfance : la motricité LIBRE. Selon moi, c’est tout sauf une méthode ou une mode. C’est la vie. Dans la vie, personne n’a besoin d’un objet ou de quelqu’un d’autre pour marcher par exemple, sauf s’il est à mobilité réduite.

Libérons les bébés, les jeunes enfants, les enfants ! Laissons-les vivre, expérimenter, essayer, échouer, tomber, se relever…car même sans nos interventions, ils finissent par réussir !!

Je l’ai régulièrement évoqué sur ce site : ici et là-bas. Celle qui l’illustre vraiment au plus proche de la réalité, c’est Bougribouillons.

Ce qui me fait aborder une nouvelle fois cette thématique, c’est d’avoir observé trop souvent des parents et aussi des professionnels débutants et/ou confirmés, intervenir systématiquement dans la motricité de l’enfant qu’ils accompagnent.

Comme j’ai déserté le terrain professionnel pour des raisons de santé, mon terrain d’observations est devenu la rue, le parc, les lieux publics… Mon fils cadet a l’âge des sorties aux aires de jeux. J’y vois, avec grand plaisir, les interactions et aussi, sans voyeurisme, un instant T de « la vie des autres ». C’est extrêmement varié et riche. Parfois drôle, parfois triste.

Récemment, j’ai pu observer de près un jeune enfant dont j’ai su l’âge. En terme d’échange, dans un parc, c’est inévitable, les adultes demandent l’âge des enfants qui interagissent. C’est comme-ci cette donnée était la clé de ce qu’il se passe…j’imagine aisément les comparaisons qui défilent dans la tête des gens. Je préfère demander le prénom mais bon, ça semble secondaire pour d’autres. Après l’âge, c’est parti, pour les « oh il fait ça ? la mienne pas encore… »

Il y a des parents, adultes accompagnants inquiets et même devins « attention, tu vas tomber ! »; « attention c’est dangereux ! ». Il y a les parents que je trouve un peu trop détendus, résultat c’est presque toi qui surveille le gamin qui s’approche dangereusement de la perche de feu (comme celle des pompiers) alors qu’il marche à peine…Bref, j’observe un florilège de situations, bien malgré moi. Pour rappel, une aire de jeux, bien qu’elle soit « sécurisée » en théorie, demande une vigilance effective, quelque soit l’âge de l’enfant qu’on y accompagne. C’est le mauvais moment pour lire un bon bouquin, par exemple. Mon propos est loin de vouloir juger, je constate seulement des extrêmes. Je rencontre aussi des adultes bienveillants, disponibles.

La motricité libre, pour faire court, c’est de permettre à l’enfant d’évoluer sans contraintes extérieures, sans interventions intempestives. C’est le laisser libre de ses mouvements afin qu’il soit autonome. Un enfant n’a besoin de presque RIEN pour se tourner du dos au ventre, pour s’asseoir, pour se lever, pour marcher, pour courir, pour grimper, etc. Il a juste besoin de notre approbation et de notre regard bienveillant.

Voici, en image, un moment de grande confiance vis à vis de mon fils de 34 mois :

  • Avant de le laisser faire ça, j’ai accompagné son geste d’innombrables fois, par la voix et par une sécurité en retrait, c’est à dire sans le toucher, sinon comment aurait-il pu sentir ses mouvements ?
fierté de faire seul
  • Mode d’emploi pour monter et descendre d’une structure. Avant qu’il puisse le faire seul, je ne l’ai jamais installé dessus. Quand j’expliquais ça à des stagiaires, elles me trouvaient dure. Je leur répondais qu’un enfant peut aller sur une structure seulement s’il en est capable. Sinon il dépend de l’adulte et ce n’est plus un jeu, ça devient une corvée de le porter, l’installer, le désinstaller ici et là et partout où il veut. Le dos des professionnels est déjà mis à rude épreuve, inutile d’en rajouter (pareil pour les parents). Il y a suffisamment de jeux pour qu’un enfant s’amuse. Selon l’âge, l’enfant peut avoir besoin d’une légère impulsion, c’est à l’adulte de juger si son intervention est judicieuse ou non. Le principe c’est que l’enfant puisse redescendre seul, tout comme il est monté. Contrairement au chat, l’enfant a les moyens de redescendre comme il est monté, à reculons le plus souvent, pour éviter naturellement une sensation de vertige, cela dépend des enfants.

  

L’enfant apprend en jouant. Il appréhende les mouvements de tout son corps. S’il est contraint, aidé, ou pire si un adulte fait à sa place, il n’apprendra rien.

Mettre un enfant assis, le caler, c’est le coincer dans une position qu’il parviendra laborieusement (ça prendra beaucoup de temps) à changer. Un adulte peut expérimenter de se mettre assis les jambes légèrement écartées : est-ce que c’est simple de bouger assis ainsi ? Et de changer de position quand on n’a jamais expérimenté ?

  • Exemple d’une intervention de son père, il lui a dit « non, tout seul ! » car il était en sécurité et savait déjà monter dessus.

« non, tout seul ! »

Ce qui est le plus frappant pour moi dans tous ces lieux c’est quand l’enfant chute. Aussitôt l’adulte se précipite. Certes, c’est une réaction qui a du sens, mais qu’il relève immédiatement l’enfant avant même que celui-ci ait émis le moindre son avec un « c’est pas grave ! », là c’est moins sensé. Les stagiaires m’ont encore trouvée dure sur ce point-là : « mais s’il s’est fait mal ?! ». Justement, dans tous les cas, pour éviter de blesser encore plus un individu qui a chuté, c’est mieux de le laisser en place. C’est ce qui est préconisé par les secouristes.  J’agis de la même manière en tant que mère et professionnelle, je demande à l’enfant qui est à terre, comment il se sent. S’il répond, il est conscient, s’il se relève c’est que ça va et je vérifie avec lui que tout est en état de marche. S’il pleure, je lui demande s’il a mal, si oui, où il a mal. Je l’aide à se relever seulement s’il a des difficultés à le faire seul et évidemment, si besoin il aura un soin. S’il a eu peur, il a besoin d’être rassuré. S’il reste à terre, je lui demande s’il peut bouger et selon la réponse, j’avise. Vraiment, intervenir systématiquement c’est laisser croire qu’à chaque chute, miraculeusement il se relèvera. Or c’est mieux pour lui qu’il sache se relever seul, qu’il apprenne ainsi à évaluer sa chute et appeler à l’aide s’il en ressent le besoin. Un enfant a besoin de ressentir les choses pour les intégrer.

La liberté c’est aussi de faire des expériences, en tous genres et l’enfant est expert pour cela :

Monter par la pente, c’est du sport !

Pour conclure en images car c’est plus percutant :